par J-C Laffrat le Dim 02 Oct 2016, 08:47
Bonjour Jack,
Ah oui, les avions à hélice en Afrique ont eu bien des aventures, tous ceux qui les ont utilisés étaient plus ou moins des anciens de l'Aéro et de l'armée de l'Air. D'avoir parlé de mon vol sur un Dak du groupe Anjou me rappelle un accident de C-47 survenu à Tan Son Nhut, une petite histoire ...
Anecdote de Jean-Claude Laffrat parue dans une Gazette de l'ARDHAN
1947- Un accident qui aurait pu avoir de graves conséquences ou le Pratt & Whitney baladeur.
A la Base mobile de Tân-Son-Nhut, le 4 mai 1947 au matin, tout est calme ; c'est dimanche et à l'exception des hommes de garde, aucune activité ne se manifeste, le hangar et ses abords sont calmes. Deux Catalina de la 8F sont parqués sur le terre-plein et un troisième est dans le hangar. Mêmes conditions dans la zone de l'armée de l'Air, voisine d'une cinquantaine de mètres, où seuls quelques hommes s'affairent autour d'un camion devant le hangar du GT I/25 « Anjou ».
Au loin, on entend seulement le bruit d'un avion qui roule vers les pistes, prêt à s'aligner pour le décollage, le bruit des moteurs s'amplifie et peu de temps après, dans un énorme fracas, l'appareil s'écrase au voisinage des installations de l'armée de l'Air, à proche distance des hangars. Après avoir raboté le sol du terre-plein l'appareil s'immobilise et l'un des deux moteurs Pratt & Whitney, hélice arrachée, se détache et poursuit sa course dévastatrice avant de s'arrêter à moins d'un mètre du mur des locaux attenants au hangar de la 8F. Juste devant le bureau de l'ingénieur mécanicien Alain Gouriten.
Non témoin direct de ces faits, rapportés par les hommes de garde, mais présent sur les lieux quelques instants plus tard avec quelques autres pour voir l'étendue des dégâts, l'atelier radio où j'exerçais était en effet voisin du bureau de l'IM Gouriten. En voyant la masse encore fumante du moteur à moins d'un mètre de nos locaux, nous n'avons pu nous empêcher de penser à une intervention providentielle du bon Saint-Eloi. Hors du fait que des victimes soient certainement à déplorer parmi les membres d'équipage de l'appareil, les installations de la Base Mobile ont eu chaud, le Pratt & Whitney s'étant arrêté à temps, évitant au bureau de l'IM d'être pulvérisé et au Catalina présent dans le hangar d'être gravement endommagé, sinon détruit.
En 2014 Je ressors cette anecdote enfouie dans mes souvenirs, car je viens de trouver trace de cet accident sur le site Aviation Safety Network, il s'agit du Douglas C-47B-30-DK immatriculation USAAF 44-76557, c.n.16141/32889, appartenant à l’armée de l’Air, appareil considéré irrécupérable. Malheureusement aucun détail supplémentaire sur les victimes et les conditions de l'accident ne vient corroborer les faits rapportés.
Le lendemain de cette parution, le 30 novembre 2014, le SG de l’ARDHAN Robert Feuilloy m’envoie un message disant : Cela semble correspondre à l'équipage de votre Dakota de 1947, avec pièces jointes à l’appui donnant les noms des six membres de l’équipage de l’avion ayant péri dans l’accident.