par jobic Jeu 11 Oct 2018 - 11:54
Le Monge possède bien une seule hélice. Au moment de l'arrivée du remorqueur, le navire était dans le noir complet ( témoins visuels)
Je retiens de cet événement médiatique
- que des essais sont là pour valider un état de fin de travaux,
- qu'une avarie peut toujours survenir ,
- que le concours de l'Abeille est logique et fondé (il est au service de la Prémar pour "tout concours" et donc non uniquement "civil").
- que l'équipage est sans doute à même de réparer .... en haute mer.
mais que fardage et proximité des côtes justifient que concours soit demandé car le temps de réparation ne peut être apprécié au regard d'un dérive incontrôlable.
Un BSAD brestois redéployé en Manche ( mer et marines)
Dans le cadre du renforcement des moyens affectés à la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, l’un des deux bâtiments d’assistance, de soutien et de dépollution (BSAD) basés à Brest sera redéployé l’été prochain à Cherbourg. Le fait qu’un BSAD soit basé pour la première fois à la pointe du Cotentin avait été annoncé fin 2017 et reconfirmée récemment par l’amiral Ausseur, qui vient de quitter ses fonctions de préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord.
- Spoiler:
Les moyens existants
Plusieurs options ont été envisagées concernant ce nouveau moyen. Celle de l’affrètement par la Marine nationale d’un navire supplémentaire a été rapidement abandonnée, pour des questions évidemment budgétaires. Restait donc la possibilité d’un redéploiement, sachant que la flotte dispose aujourd’hui de quatre BSAD affrétés auprès de deux armateurs français : le Jason et l’Ailette (Les Abeilles/Bourbon) à Toulon, ainsi que l’Argonaute (Bourbon) et le VN Sapeur (SeaOwl) à Brest. Ils complètent un dispositif comprenant également quatre remorqueurs d’intervention, d’assistance et de sauvetage armés pour le compte de la marine par la société Les Abeilles International (filiale de Bourbon) : l’Abeille Languedoc à Boulogne, l’Abeille Liberté à Cherbourg, l’Abeille Bourbon à Brest et l’Abeille Flandre à Toulon.
Certains plaidaient pour la montée d’un BSAD toulonnais à Cherbourg, arguant que l’activité des moyens de sauvetage sur la façade méditerranéenne était plutôt réduite. Une solution qui avait néanmoins été écartée, non sans raison du reste, la collision entre le roulier Ulysse et le porte-conteneurs CLS Virginia au large de la Corse démontrant que si les interventions ont été plutôt rares ces dernières années, le moindre accident d’envergure nécessite la mobilisation de très importants moyens.
L’Argonaute ou le VN Sapeur ?
Restait l’option, actée selon nos informations, de redéployer un BSAD brestois sur Cherbourg. Ce sera donc l’Argonaute ou le VN Sapeur. Le choix du navire ne serait pas encore définitivement arrêté mais, si l’on se base sur un certain nombre de critères, le premier paraîtrait avoir plus de chances de déménager.
Ce redéploiement en Normandie d’un moyen brestois offre le meilleur compromis entre les besoins opérationnels sur les deux façades, leur proximité géographique et la nécessité d’adapter le dispositif à moyens constants. La pointe Bretagne n’est en effet qu’à 24 heures à peine de navigation de Cherbourg et le départ de Brest d’un BSAD sera compensé par l’arrivée dans ce port de deux des quatre nouveaux bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH). Le Rhône y est basé depuis le printemps dernier et la Garonne le rejoindra l’an prochain, les deux autres BSAH (Loire déjà en service et Seine livrable en 2019) étant destinés à Toulon.
Ces nouvelles unités remplacent pour mémoire les anciens remorqueurs de haute mer ainsi que les vieux bâtiments de soutien de région. Parmi eux, l’Elan, actuellement stationné à Cherbourg et qui prendra sa retraite à l’été 2019. D’où, aussi, le besoin d’un BSAD dans le Cotentin pour lui succéder.
Mais c’est surtout la dangerosité de cette zone qui pousse la marine française à renforcer son dispositif d’assistance et de sauvetage aux navires en difficulté, ainsi que de lutte contre la pollution maritime. Car la Manche est l’une des plus importantes routes maritimes du monde, avec quelques 70.000 navires à y transiter chaque année. Des porte-conteneurs, cargos et pétroliers géants qui acheminent depuis le monde entier ou exportent des marchandises vers et depuis l’Europe du nord, mais aussi un très important trafic traversier avec les ferries qui vont et viennent de Grande-Bretagne et d’Irlande. S’y ajoutent un nombre de plus en plus conséquent de paquebots, de nombreux bateaux de pêche ou encore les plaisanciers. L’ensemble aboutit à faire de la Manche une zone très accidentogène et à haut risque, surtout quand on sait qu’environ 500 millions de tonnes de marchandises dangereuses y circulent chaque année.
Or, en cas d’accident, l’une des grandes contraintes de ce secteur est qu’il faut agir extrêmement rapidement. Contrairement à l’Atlantique et la Méditerranée, où les préavis d’intervention sont généralement plus importants, la Manche est très étroite et le risque de voir des bateaux se jeter à la côte en quelques heures très élevé. Des trois façades maritimes de la France métropolitaine, c’est d’ailleurs sur celle-ci que les alertes sont les plus courtes, y compris pour les patrouilleurs de la Marine nationale, qui doivent pouvoir appareiller en moins de 6 heures.
Dernière édition par Charly le Mer 31 Oct 2018 - 16:14, édité 1 fois (Raison : Fusion de 2 messages mis à la suite à quelques minutes d'intervalle)