par Cormoran Mar 25 Nov - 12:07
Magnifique documentation.
Le risque d'une riposte égyptienne n'avait pas été sous évalué. Il y eut des patrouilles ASM pour protéger le convoi des sous-mariniers de Nasser(1), et aussi des unités de DCA installées en protection de MARSEILLE!
Il est vrai que l'Egypte avait des biréacteurs Iliouchine 28 qui étaient trés capables de faire un raid audacieux, quitte à se poser au retour dans un pays ami.
Mais il n'y avait pas de Doolittle dans l'aviation égyptienne.
L'information n'a pas toujours été diffusée au niveau de la troupe. On pouvait faire d'amères copmparaisons avec les films de guerre américains, où les officiers tenaient briefings et conférences avant un débarquement.
A bord du transport de troupes ATHOS II, où nous étions en détachement marine,(2) la sous information était tragique.
Ce n'est que le 6 Novembre 1956 au matin qu'un gradé nous a apporté quelques exemplaires d'un imprimé, orné de tricolore: l'ordre du jour signé Beaufre, qui nous disait enfin où nous étions, et ce que nous avions à faire. Auparavant, notre destination pouvait être Chypre, Israel, ou n'importe quel point de la côte égyptienne.
Nous étions arrivés à destination, devant une côte trés basse sur l'horizon, d'où s'élevait un panache de fumée noire. Quand j'ai fini de lire à haute voix, l'officier biffin m'a prestement repris le papier. Je lui ai alors demandé:
"Mais nous sommes où, au juste?"
Il a eu l'air surpris.
"Mais devant Port Said, voyons!"
Encore eut il fallu que nous le sussions, fret humain transporté dans l'ignorance totale.
Et puis, nous avons vu passer des avions, un chouette meeting d'avions spectaculaires, tous aornés de bandes jaunes et noires. Des anglais, Hawker Seahawk, et des Westland Wyvern, énormes, mais jolis, avec leur allure de faux spitfires.
Et puis nous avons vus NOS avions, les Corsair F4U7, de la 14 ou de la 15 F, joliment ornés de noir et jaune, aussi.
Sur Port Said, c'était le ballet d'hélicoptères anglais, des Sycamore et des Westland à la silhouette de gros tétards.
Il y avait aussi, je l'ai dit, un C.47 argenté, le dos blanc, orné de corcardes de l'armée de l'air avec un bleu trop clair. C'était le PC volant des paras.
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(1) Notamment, sur le La Fayette, une flottille d'Avenger anti sous marin, à l'effectif de laquelle figurait un Lieutenant de Vaisseau de Gaulle.
(2) Sur l'Athos II, la deuxième vague de parachutistes, qui n'ont pas eu à sauter, mais ont débarqué. A leur effectif, un Lieutenant Le Pen.
