Non Jean CLaude, ils y ont goûté, mais ce ne fut pas de leur goût; ayant tous des parents d'origine française, l'habitude de chez nous s'était bien perdue au travers de trois, quatre ou cinq générations.
Par contre, et c'est tant mieux, ils ont su garder la langue.
Mais ils ne crachaient pas du tout sur les Whisky, Gin, Tequila (au Mexique) et j'en oublie.
Je l'ai déjà dit, on allait vers la porte Mexicaine d'à côté puisque aucun de moins de 21 ans n'était servi en Californie.
Et il n'y avait pas à tricher, comme j'ai dit plus haut, les policemen US ont la matraque facile.
André Pilon

Belle histoire typiquement Française, il n'y a pas à dire mais le Frenchie il marche aussi au moral.

In vino véritas.

Voici la photo d'un Boeing deux-ponts Stratocruiser, le même que celui appartenant à la compagnie anglaise BOAC et qui conduisit l'équipage du Golo de Paris à New-York, le 1er novembre 1951.


Les marins du LST 973, futur Golo, formaient le détachement Fernande conduit par le maître canonnier André.
Un beau voyage décrit par ailleurs dans la page une de ce sujet.

Quelle découverte ! pour les petits marins français, tout jeunes comme moi, qui désirant être marin d'abord, ne pensaient pas que l'on put se déplacer en avion.
Rares étaient les voyages en avion à cette époque et qui sont devenus monnaie si courante maintenant.

André Pilon

Le 7 novembre 1951, vers 15 heures 30, à San Diego, Californie, USA.
Avec les autorités civiles et militaires françaises et américaines, majestueuse cérémonie de la remise du LST 973 à la France.
Ce bâtiment qui est, comme son numéro l'indique le 973ème LST construit pour les besoins de la Seconde Guerre mondiale devient le LST Golo, N° OTAN L9008.
Il est le onzième navire de ce type fourni à la France qui serviront principalement en Indochine.
Le Golo, bourré à bloc de matériel, ralliera directement ce pays en guerre.
Un long voyage le 45 jours l'y ménera : San Francisco, Hawai (pour un magnifique Noel 51) Guam, Manille et Haiphong.

Analyse de la photographie qui fut officielle et tirée par un photographe américain.
A gauche, à tribord, au premier plan, les deux tiers de l'équipage français prenant, les officiers mariniers au dernier rang.
Derrière ce groupe, l'équipage américain quittant.
A droite, au premier plan, les marins US qui resteront à bord pour nous doubler, nous instruire.
A l'arrière de ces derniers, un ensemble musical militaire de la marine US qui joue à cet instant précis.
Au centre, sur la rampe élévatrice, les autorités civiles et militaires de nos deux pays ; les six offciers du Golo sont parmi eux.
A l'avant, sous la commande de tir des 40 double, au pied du mât de Beaupré : le matelot timonier Guy Biens et deux matelots signalmen américains.
Ces derniers viennent de rentrer le pavillon de beaupré bleu aux 48 étoiles et la musique achève de jouer le morceau qui accompagnait cette action, alors que toute l'assistance demeure au salut militaire pour la durée de cet hymne.
(Sauf trois civils qui demeurent plantés comme des poireaux - agrandissement).

Dans un instant sera joué "au drapeau", nos couleurs seront hissées ; le LST 973 devient alors le Golo.
La Marseillaise sera exécutée par cette musique américaine.

Le matelot timonier Pilon, se trouve le dernier sur la ligne longeant la rambarde tribord, juste devant le SM radio Jegou.
Souvenirs émotionnels datant de bientôt 57 ans !

André Pilon

André
Magnifiques souvenirs, mais ils ne sont pas loin les 57 ans avec une bonne paire de jumelles.

Bien évidemment c'est un superbe reportage souvenir, mais il y a un truc qui a fait tilt à mes yeux !
C'est le N° Français donné au Golo L 9008 !!
Le même que portait mon premier bateau la "DIVES", ça me paraît étonnant qu'on donne deux fois le même indicatif, quelqu'un peut-il m'en dire plus là dessus !! :shock: :shock:

Non, c'est logique.
Chaque pays de l'OTAN a reçu une tranche de numéros avec chaque lettre.
Donc, quand la série est épuisée, on recommence au premier numéro SAUF si le bâtiment qui le porte est ENCORE en service.

Ex : la France a "hérité" dans les R du n° 91 au 99 donc FOCH R99, puis CHARLES DE GAULLE R91, on recommence.

Pour les L, je ne connais pas la tranche exacte...

Cette réponse a déjà été donnée sur le forum pourtant Patrick :roll:
Mais chez nous les L vont de 9000 à 9100 ;)
HATOUP

Je sais bien Hatoup, mais j'ai plus vite fait de répondre que de chercher où on a déjà répondu, et puis nous les VIEUX, on est un peu là pour apprendre au JEUNES...

Oui, je sais, comme on répond plusieurs fois à la même chose, après ils disent qu'on radote !...

:P :P :P :P :P :P :P :P

Au sujet de la numérotation OTAN
Rappelons-nous au temps de la guerre d'Indochine dans les années 50, nous avions beaucoup de Bâtiments LANDING : des LST, des LCT, des LSSL, des LSIL, un LCG, et d'autres encore.
Une tranche leur avait été attribuée pour la numérotation OTAN
Les LST prirent les numérons 9000 à 9008 (le Golo, le dernier perçu)
Le LST 382, devenu HS avant cette numérotation garda son numéro américain et le VULCAIN, LST atelier devint le A 656
A partir de 9011 c'était la numérotation des LSM dont nous eûmes 8 ou 9 unités
A partir de 9O21 c'était la numérotation des LSSL et ainsi de suite.

Voir : www.netmarine.net

André Pilon

Je vois que vous êtes passé par le Georges Leygues.
Ancien radio Majorité (Amiral Sala) je suis resté à bord du 1/4/50 au 1/12/50.
Ensuite, Indo (LSSL 6) jusqu'à fin 52.
Peut-être n'avez vous embarqué qu'après mon départ.
Cd Bégouin-Demeaux - adjoint Guermeur - Patron Timonier : Brioude.
Très bon souvenir du Georges avec un état-major très humain et pas service-service, ce qui était le cas, parait-il sur le Montcalm ou le Gloire.
Amicalement.

Alain Chauvin.

Salut Alain

J'ai fait le Georges du 1er déc 50 à la fin octobre 51.
Nous nous sommes donc rencontrés, mais tu n'étais pas en permanence à BORD.
Le commandant était CV BEGOUEN DEMAUX, il se suicidera quelque temps plus tard, ce brave homme, en se jetant du premier étage de la tour Eiffel.
LE Commandant en second était CF REVOL.
Moi j'étais timonier du bord et non de la majorité, avec Gouzerh, blaignon, Adelé, Biens et les second maitre Cazes et Trégoat, le premier maître Allain.
Cazes mourra en Indo.
Ducourneau était avec toi à la majorité, et je me souviens de Brioudes, une teigne selon moi.

A la passerelle majo, il y avait aussi le commandant Boy, ou Roy.
Un jour il m'a traité de "timonier de mes chaussettes".
Mais je ne me souviens pas de toi, au mouillage vous rejoigniez vos bureaux à terre.
Effectivement le Georges-Leygues pour moi fut un excellent embarquement.

Si tu peux me faire parvenir des photos de ton LSSL, je les envoie au site US navsource

Mais je vois que tu n'as pas fait carrière...

André Pilon

Merci Patrick !! en effet je n'ai pas "vu" de réponse à ce sujet et je suis désolé qu'il y en avait une, mais je ne traîterai personne de radoteur, nous sommes ici pour nous entr'aider au cas ou et vous le faites tous très bien !! heureusement que les anciens sont là pour nous les jeunes !! (à 57 balais, j'aime bien ce terme de "jeune" qu'on m'affuble !!! :D :D :D :D )

Ben oui, que tu le veuilles ou non, tu es mon mousse ou mon matelot... :P :P :P

La nuit du 1er au 2 novembre 1951

Pour le futur équipage du Golo fut digne d'un conte de fées.

Aussi vrai qu'aucun d'entre nous n'avait jamais monté en avion, la majeure partie connaissait parfaitement les hôtels de la rue de Pomet ou de la rue Chevalier Paul, à Toulon.
On n'avait jamais vu un hôtel pour milliardaire et voilà que pour une nuit on nous offre ce séjour enchanteur parce que notre Boeing deux ponts Stratocruiser a eu une défaillance technique et qu'il est parti à l'atelier.

Voici donc une vue de cet hôtel, nommé SELSDON Park Hôtel, une photo qui fut achetée ce jour-là par le QM1 armurier André Lebreton (maintenant décédé).

Sur internet, vous pouvez découvrir plusieurs sites qui nous présentent ce grand établissement tout simplement en passant par Google.
Apparemment, rien n'a changé depuis cinquante ans passés.
On sait que les Anglais sont des conservateurs nés...

André Pilon

Cela fait tout drôle ,après tant d'années,de revoir ce bateau ou j'ai fait une subsistance d'un mois en.....1956 à Cherbourg

A++G.Tragin

Loïc 22, j'avais un de mes cousins qui était sur l'Orne dans les mêmes temps que toi, il était qm2 radio, il s'appelle Jean-Pierre Charles. Peut-être te souviens tu de lui.

Je ne reconnais pas mon cousin sur cette photo, et pourtant je suis certain qu'il était sur l'Orne pendant cette période car j'avais été lui rendre visite pendant mon embarquement sur le Somali en 1960, il est ensuite parti pour embarquer sur l'Ardent en Algérie.

ou alors mais sans certitude aucune celui qui a le bonnet sur la tête, mais il faut dire qu'il a bien changé, il habite maintenant le Vaucluse où je l'ai vu la semaine dernière.

Mon cher Loïc, c'est à bord du LST "Orne" que je suis parti de Toulon, où j'attendais au 5ème dépôt des équipage, pour mon affectation à l'Unité Marine Oran en septembre 1958. Durant le voyage nous sommes passés près des Baléares. Ayant repéré un cachalot qui dormait à la surface, le commandant à fait un appel général, nous avons fait le tour du cétacé et l'avons réveillé. Il a aussitôt sondé et nous ne l'avons pas revu faire surface.
Je me souviens que le bâtiment transportait sur le pont des caisses de munitions spéciales autour desquelles étaient disposées des cages contenant des rats, certainement pour détecter toute fuite éventuelle.
Lors de ce" voyage j'ai fait la connaissance du Maître "pingouin" FRISON-ROCHE, le frère du célèbre écrivain de la montagne, qui était comme moi en subsistance à bord.
Aprés être entré dans le port d'Oran, je revois encore la grande inscription "ICI VOUS ÊTES EN FRANCE" (ou "ICI LA FRANCE") peinte en blanc sur la paroi interne de la jetée.

Le LST Golo, amarré à Saigon, en bas de la rue Catinat, en face de l'hôtel Majestic, tout prêt à partir en opération avec les Alligators et les Crabes amphibies du 1er Régiment étranger de cavalerie de la Légion.
Il y a autant d'engins dans le hangar que sur le pont.
A couple, à tribord, un second LST.


LST Golo, les chars amphibies Alligators se dirigent vers la côte annamite pour l'opération qui commence.

Et voici le Golo devenu transport d'hydravions.
Nous sommes en 1956.
Notre guerre d'Indochine est terminée depuis deux ans.
Le LST est en route vers Nouméa avec trois ou quatre petits hydravions Grumann Goose où ils vont être livrés pour continuer leur carrière dans l'aéronavale.
Les membres de l'équipage qui n'ont pas passés la ligne, c'est-à-dire presque tous, sont prèts à affronter la colère du Dieu équatorial et les grains subits qu'il provoque.


On peut analyser le matériel transporté par le LST et visible sur le pont, qui en a pour environ un mois pour aller de Saigon à Nouméa.
Trois ou quatre hydravions goose donc, le matériel le plus cher et justifiant le transport.
Un énorme canot, sur lequel une partie des néophytes sont assis.
Un car qui, après avoir fait cette traversée baignant dans l'air salin ne marchera peut-être plus. A droite, un énorme tas de chaines !
Probablement que le hangar est bourré à bloc lui aussi.

André Pilon

Nous avons quitté le dépôt de Toulon à 27 (le chef de détachement était un Q/M1) début avril 1957 pour rejoindre Marseille par le train ou nous attendait le "Ferdinand de Lesseps" des MM.
Après un voyage de 32 jours (le canal de suez était bouché) avec escale à Alger pour y embarquer 180 légionnaires du 3ème REI avec armes et bagages... et quelques tonnes de bière en boites, Dakar (accessoirement pour refaire le plein de bière) puis Durban, Tamatave, Port des Galets et Maurice, nous sommes arrivés à Diego Suarez le 7 ou 8 mai 1957 où nous avons été logés à l'Unité Marine avec l'équipage du "Golo".
Nous descendions tous les jours a bord du Golo pour les travaux de carénage dont le plus pénible (pour ceux qui y participaient) consistait à piquer le pont avec des marteaux pneumatiques.
Il valait mieux ne pas s'aventurer dans le hangar car le bruit des marteaux pneumatiques était assourdissant.
J'avais la chance de travailler au secrétariat du CC Le Bitoux, Commandant et j'étais donc exempté des travaux de carénage.
J'y retrouvais tous les jours le Q/M1 Commis (je crois qu'il s'appelait RICORD) ainsi que mon ami Decaudain, Q/M2 fusilier.
Le bidel s'appelait LAURET S/M fusilier.
Il me semble qu'il était originaire de La Réunion.
Je ne me souviens plus quand s'est terminé ce carénage (août ou septembre) mais nous avons fait les essais dans la rade avant de faire un aller et retour Diego Tamatave avec quelques légionnaires et biffins qui allaient faire des manoeuvres je ne sais trop où ?
Je me souviens très bien que le commis a fait du "Bonus" grâce a la présence des militaires car nous avons mis environ deux jours pour descendre jusqu'à Tamatave.
Pas de chance la lame était de bout et le temps pas très reluisant.
Je vous dis pas la situation des passagers dans les coursives sur un bateau a fond plat...
Ils ont pas dû être très en forme pour faire leurs manoeuvres les fantassins.
C'est le seul souvenir de sortie en mer que j'ai du Golo à Madagascar.
Le Golo a été désarmé et est resté bien amarré dans la darse du port en face de la DP.
Quant à moi, avec quelques collègues qui étaient comme moi en début de campagne, nous avons embarqué sur le La Pérouse pour... y compléter l'équipage de ce noble vaisseau en bois qui sortait de carénage et s'apprêtait à partir pour Djibouti via Les Seychelles.
Lorsque nous sommes revenus de Djibouti, toujours via Les Seychelles, le Golo était parti (ou partait) pour la France...
Voila le souvenir que j'ai du Golo à Diego Suarez et de mon embarquement qui n'a duré que 5 mois.
Petite anecdote :
Il y avait à bord, un QM/1 Bosco qui s'appelait MEAR si mes souvenirs sont bons.
Ce Q/M1 était affecté en Indo sur un LST ou LCT qui avait explosé et il s'en était tiré.
Peut être l'Adour ?
Il y avait également le Boulanger qui avait fait la guerre sur les pétroliers en convoi entre les USA et la Grande Bretagne.
Il avait été torpillé et avait été récupéré par un des bateaux de l'escorte.
Cordialement

Cogaze, bonjour

merci pour la relation de ton transit vers le Golo

Si tu n''y vois pas d'inconvénients, je vais la mettre sur le site des anciens des LST dont tu es membre. J'attends ta réponse.

D'avance merci

A. PILON

bonjour à tous

Voici une information

Le site des anciens des LST français dont voici l'qdresse :

www.members.optusnet.com.au/~johntrouve

a été créé par John trouve et André Pilon le 2 avril 2006.

Ce site, qui présente les onze LST d'origine américaine, que nous avons eu en service dans notre marine, et leurs équipages, attend votre visite, et votre inscription si vous êtes un ancien de l'un deux

André Pilon