Sur le sujet : blog visiteur ,demande de renseignement(ce jour) il y avait cette photo de Lautredou

voici ce que j'ai trouvé au sujet des ancres sur le ruban légendé


J-M

Bonjour,

Arrivé à Hourtin en 74, j'ai perçu, comme tout le monde mon paquetage.
L'œil averti du Fourrier ou du tailleur, a vite, estimé mes poids et mesure, même le tour de tête (57).
La tenue de travail comportait vareuse avec col (et sans fermeture éclair), deux poches à l'intérieur, chemisette grise, pantalon avec une petite poche sur le coté droit pour le couteau ou autre, bien sur des poches (dans lesquelles il était interdit de mettre les mains, ce serait un signe qu'on était inoccupé), des chaussettes noires, des chaussures noires modèle cousu trépointe, un pull bleu, et bien sur le bachi, qui était encore, à l'époque bleu.
Ce bachi bleu comportait au centre, devant, une ancre de marine en fil doré tenu par une "pucelle", je ne détaillerais pas le reste, notre fameux pompon rouge, vous connaissez tous et on verra ça plus loin.
A chaque époque sa tenue, elle a évolué en fonction de réflexions de personnes qui ne la portait pas ou plus.
J'ai porté cette tenue dix ans.
Durant cette période, non que j'ai voulu me distinguer en faisant montre de mon ancienneté, mais je ne me suis pas prêté de bonne grâce auxdites évolutions.
Bien sur les passages obligés, notamment au CIN pour le BAT, m'avait ôté le choix, mais sitôt de retour en affectation, je retrouvais ma bonne vieille vareuse avec son col et sans la fermeture.
Pourquoi ?
L'habitude ?
Eh bien oui, l'habitude de croiser les bras en glissant les mains à l'intérieur.
Cette vareuse, au début, au CFM, devait être mise à l'intérieur du pantalon, une hérésie soulignant notre noviciat.
Mais, son allure, avec les galons en chevron sur le bras, dans un poste de chouf était comme un signe de ralliement et de reconnaissance entre nous.
Nous n'ignorions pas qu'elle n'était plus règlementaire, mais diable, nous n'étions pas ouvriers, mais marins !
Cette espèce de liquette qui l'avait remplacée n'a jamais eu nos faveurs.
Autre élément important, les chaussures.
Ces chaussures en cuir étaient tout à fait remarquables, leurs semelles antidérapantes en caoutchouc, et surtout leur confort, une fois faites à ses pieds.
Régulièrement entretenues elles pouvaient durer, durer, durer.
Enfin, la coiffure "maritime".
Je n'en ai pas eu trente six, juste les deux qu'on m'a remis à Hourtin.
Un pour le boulot de tous les jours, l'autre pour les inspections.
Même mon bachi de travail a toujours garder sa baleine et sa pucelle.
Il a plus souvent porter la coiffe blanche, campagnes obligent que conserver sa couleur bleue.
Le pompon est resté le même, je ne l'avais pas déformé en boule, comme beaucoup.
Sa forme il l'a trouvé tout naturellement.
Ce bachi, noble attribut de notre condition, était une vraie fierté.
Sa forme était révélatrice de son age.
Il ne penchait pas sur le coté, n'était pas bas sur le front, ni pointu, ni plat, il avait fière allure.
Mon matricule peint en blanc au pochoir à l'intérieur, il a connu divers rubans, Marine Nationale, École des transmissions, Altair, Marine la Réunion, Marine Papeete, Duquesne, Foch, en fidèle compagnon, il ne m'a jamais quitté.
Il est toujours dans mon placard, à coté de ma casquette.
Ah mon bachi !
Objet unique, d'autres portent képi, casquette, banane, béret, mais il n'y a qu'un bachi à pompon rouge, c'est le notre, c'est notre marque, notre personnalité, notre bachi, c'est nous.
Il ne revendique rien, ne prend personne de haut, il marque juste notre condition.
On nous a dit et répété à l'envi, d'abord vous êtes militaire, ensuite vous êtes marin, enfin vous êtes radio, on s'en foutait, on portait le bachi, ça se suffit à soi même.

Bien amicalement.
TUR2

Belle revue de paquetage TUR
On attend l'illustration en photos...

Michel .
Quand je suis rentré aux arpettes en mars 78 , nous avions la veste et plus la vareuse ; heureusement mon frère jumeau qui lui était de la promo septembre 77 avait eu des vareuses et m'en avait donné une ; je me sentais plus marin avec ça qu'avec la veste.
Et tout à fait d'accord avec ta phrase:

Pourquoi ?
L'habitude ?
Eh bien oui, l'habitude de croiser les bras en glissant les mains à l'intérieur.

Grrrrrrr ! j'avais répondu et... disparu.

Content de retrouver la prose de notre ami Michel et dans un sujet important à mon cœur, le bachi

Comme toi, après 16 ans de marine et 30 ans chez un pétrolier ce bachi est surement mon souvenir le plus important de ma vie bourlingueuse.
Ma jeunesse, mes campagnes et embarquements et, plus tard une porte ouverte dans une grande société du fait de mon appartenance à la Royale.

Un mur de ma case réunionnaise en est la preuve, bachi d’origine depuis les mousses jusqu'au Protet
Tableaux de mon ami Pierrick Diverres, ancien fourrier du Protet représentant la Polynésie et le Barachois de Saint Denis.

Concernant les chaussures, une anecdote !
1966 aux Mousses, sortie du dimanche (la seule) je vais à pied chez mes grands parents au Vieux Saint Marc
avec mes chaussures de sorties et leurs semelles en cuir !
Le passage par la cordonnerie était conseillé pour mettre des fers !
Bref pluies tropicales (rares) du CIN Saint Pierre jusqu'à Saint Marc et, au final les couches de cuir extérieures de mes semelles entièrement trouées.
Plus tard, une semelle caoutchouc comme toi Michel.

Merci les amis,

Parce qu'au delà des mots, il y a des choses indéfinissables que nous avons en commun, en partage, et qui, mieux que nous....?
Pas vrai Fanch ?
Pour Alain, Avisos, Bora Bora et le Barachois ?

Amicalement TUR2

Bravo le poète Hervé !
Des vers avec des images

L'AE Protet, F748 à Bora bora et devant le barachois bien sur Michel .
Pierrick Diverres a pris ma relève, fourrier sur le Protet en Océan Indien en 1976

Même chose pour moi Hervé mais à l'inverse de toi le beau manteau en drap acheté pour uniquement une escale de 6 jours, en Janvier 81 à Shanghai sur la Jeanne est toujours impeccable avec ses boutons dorés marqué de l'ancre et son brandebourg derrière mais il a surement rétréci puisque, même sans le croiser il manque quelques centimètres
Il est vrai que j'ai fait de la muscu depuis !!!

Et oui ceux qui ont pu conserver leur bachi, je les envie.
Le mien a subi trop de déménagements (habitat) et trop de changement de vie privé.
Bref mon bachi de 1960 a été perdu corps et biens vers 1986.
Il me reste dans ma penderie un manteau galonné Maitre Principal (servi peut être 2 fois), une tenue bleu de drap galonnée au même grade, une tenue blanche (avec mes chaussures......blanches) et ma casquette avec étiquette faite à la pince Dymo. Mais tout ça ne remplacera jamais mon bachi disparu.

pour moi c'est pareil, je regrette tellement mon bachi, c'est le symbole de la royale pour moi

Pareil pour moi , il me reste une tenue + le caban mais plus de bachi car prêté à un couple d' amis (qui lui était aussi un marin), pour aller à une fête costumée et on le leur a volé .
Je souhaite tant récupérer celui de mon regretté frère jumeau qui était accroché dans son bureau , je vais en faire la demande à mon neveu et on verra bien.

Tout ce qui reste pour moi,c'est mon bachi d'origine de 1965 que je garde très précieusement
équipé de son ruban légendé *marine Mers-el- Kébir * Tout juste 50 ans

La tenue m'a laissé des restes, je veux dire par là des habitudes.
Rappelez vous; gamin il n'y avait pas moyen dans les années soixante de nous faire porter un short, ringard le short, surtout avec des sandales et des chaussettes ! Le bock quoi...
En outre mer, vu les températures, nous l'avons vite adopté. D'abord le short règlementaire, en toile style de nimes, comme le reste de notre tenue de travail, avec la chemisette grise assortie et les midships, ou jeanne d'arc, c'était notre tenue habituelle, et pour aller "en ville" les chaussettes et les chaussures. Bien content de l'avoir le short, vous vous voyez vous à djibout, en tenue "normale"?
A Tahiti, nous pouvions porter la tenue kaki, bon, tant qu'on pouvait porter notre bachi, après tout on était pas des biffins, kaki d'accord, pour le reste, Popeye d'abord.
Bref, quand je me suis reconverti, dans la peau d'un fonctionnaire territorial, ici, dans le midi, j'ai conservé cette habitude, au grand dam des biens pensant, dame, un fonctionnaire en short, dans un grand bureau comme ça !
Un jour, une dame, adjointe au Maire de son état m'en fit le reproche, "Comment, Michel, vous, un ancien militaire, en short !". Vu ma coupe de douille que je conserve à l'identique depuis plus de quarante ans, elle pensait, la brave dame, que nous étions toujours, le doigt sur la couture du pantalon, hélas, trois fois hélas, point de pantalon pour Michel en été, PAS QUESTION ! Je lui ai expliqué, que le short faisait partie du sac, mais que voulez vous, elle n'a pas eu le bonheur d'avoir fréquenté les mêmes lattitudes que nous. Rien n'y a fait l'entêté porte toujours son short en été (avec short et chemise bien sur, pas débraillé pour autant).
Donc, de la mi-juin jusqu'aux premières fraicheurs, le short est de rigueur. Et, pour le fun, mon ancien cartable d'école est accroché au mur de mon bureau, non de mes tapes de bouches et il a comme l'air de se foutre de ma gueule en pensant à l'époque où je récriminais contre mon short.
Donc, rien de nostalgique, je n'ai pas cédé aux modes, mais bien à mon confort.
Amicalement TUR2

Ah oui Daniel. Tu possèdes une belle relique historique.
Souvenirs et émotions

Ma génération a porté le short jusqu'à 18 voir 20 ans. Il faut dire que nous avions bien été conditionnés pendant les années " Travail, Famille, Patrie ".

j ai donner a colbert un carton de jeane d arc l annee dernierre pour le musee a hourtin

Mon dernier embarquement.

Je ne retrouve plus la bande du premier, le totor  (victor  Schoelcher)

Salut Max,

il m'est arrivé la même chose que toi lorsque je suis passé SM2 en octobre 69.

Affecté à l'équipage supplémentaire de la 2ème ESM à Lorient, j'assurais les fonctions
de vaguemestre pendant les perms de l'agent postal.

Le magasin habillement m'avait mis de beaux galons et un insigne TSF dorés sur ma vareuse.

C'est dans cette tenue que j'allais tous les matins à la poste principale de Lorient ainsi qu'au
petit bar qui se trouvait à proximité et où tous les vaguemestres se retrouvaient.

Pour les permissionnaires,c'était également la galère pour expliquer à l'officier de garde
le pourquoi et le comment de ma tenue "fantaisiste".

Pour faire suite au post de Richard,

sur le TENACE en 67, le commandant nous faisait, pendant la traversée Dakar/Diégo, des inspections
de slip pour voir si tout le monde le portait effectivement.

En 1964 il me semble que c'était toujours le cas quand je suis passé second à Toulon. C'était encore l'époque de la chemise en coton sans col et donc du col amovible en plastique qui "coupait" le cou....1964 c'était aussi la dernière année de la tenue bleue en tissus de drap. 1965 à vu le tissu en serge beaucoup plus leger. C'est aussi en 1965 que je m'étais payé une tenue au tailleur civil j'ai oublié le nom du magasin à Toulon en face de la Place d'Armes. La couleur du tissu était presque celui d'un bleu nuit c'était toléré

J'en ai connu un, au groupe Montcalm-Océan qui s'est fait refouler à l'inspection des permissionnaires, non pas à cause de la tenue, qui ne donnait pas lieu à reproche, mais tout simplement parce qu'il s'était mal lavé les coudes. Précisons que le port était en tenue d'été, donc....