par Timonier Belladone Jeu 1 Nov 2018 - 17:11
Pour en revenir au Continental, c'est vrai qu'il y avait une vraie ségrégation, qu'on ne comprendrait plus aujourd'hui. Pas la peine d'essayer d'y entrer avec un bachi, sauf à y être invité en compagnie d'un officier. Chose qui m'est arrivé une fois, en compagnie d'un matelot mécanicien, invités par notre Pacha. C'était bien son genre à Wassilieff, dit Popoff, toujours un peu provocateur. L'invitation était la récompense informelle d'un "Témoignage de satisfaction", sorte de distinction rarissime, parce que pratiquement jamais appliquée dans la Marine Indo. Un truc un peu désuet qui nous a fait plaisir sur le coup, mais plus gênant qu'autre chose car ça pouvait passer pour une sorte d'excès. J'ai paumé le document explicatif depuis, il devait s'agir de mon empressement à remplir mes fonctions supplétives de vaguemestre quand nous revenions de patrouille... Bof ! Quand à l'apéro que Popoff nous a offert ce jour-là, en vérité je ne l'ai pas vraiment apprécié car je ne me sentais pas à ma place. Un meilleur souvenir est d'avoir vu Lucien Bodart, attablé en terrasse (blindée of course) en compagnie d'Hemingway. Bodart y passait tous les jours quand il était à Saïgon. C'est lui qui un jour avait déclaré à un jeune journaliste (J. Chancel pour ne pas le nommer) "Pour bien voir la guerre il faut avoir du recul" ! Et là, effectivement, il était assez loin de la R.C. 4 ! En revanche, J'ai pris un vrai plaisir, en 1994, quand je suis retourné au Continental boire un coup ! Mais il fallait être un ancien comme nous pour recréer l'atmosphère d'avant. Vous avez dit atmosphère...
Pardon, c'est encore moi! L'ami Coutil, j'ai connu en 53/54 sur la Belladone, un Q/M2 fusible qui s'appelait Coupé. Un gars pas très grand, mince comme un quê tam ! Un ch'ti comme moi. Ce serait pas le tien par hasard ? Il a été rapatrié avant moi et je l'ai perdu de vue... Sympa en tout cas.
Pour les amateurs de cinéma, je me souviens avoir vu, à peu près en même temps que la sortie en France, "Touchez pas au grisbi" !
à Saïgon. Par la suite au Tonkin, pratiquement pas de cinéma sur Haïphong. Ils étaient décentrés du centre ville, fréquentation déconseillée. Fallait se distraire autrement !