1°) En 1997, le président Chirac était venu en Guyane annoncer des mesures fortes pour redonner de l'élan à l'économie de la Guyane.
En 1999, très grosses émeutes à Cayenne, les annonces promises ont été inversement ressenties.
Du coup, le président revient en visite éclair refaire des annonces d'apaisement et des vraies promesses.
Il en profite pour faire une visite au CNES, accompagné de son ministre des d'O.M-D.O.M, et d'autres porte feuilles gouvernementaux.
Pour son arrivée en hélico PUMA sur la D.Z du CNES, je suis désigné avec mon peloton pour sécuriser le périmètre.
(Très peu de risque quand même dans le centre spatial hermétiquement bouclé).
Tout le gratin des autorités est rassemblé sur le point d'accueil proche d'un hall d'accueil, au bord de la D.Z.
Personnellement, je décide de me placer avec le groupe de pompiers de Paris totalement à l'opposé en diagonale de la D.Z dont le rôle est d'être prêt à intervenir en cas d'incident.
(Rien à voir avec le service d'accueil protocolaire).
J'ai juste besoin d'être à l'écoute de leur fréquence radio pompier en même temps que la mienne.
Arrive le PUMA qui se pose comme une fleur, puis extinction des turbines et enfin sortie du président Chirac avec son aide de camp.
Et là ! c'est le drame !
Le président constate que les pompiers de Paris sont rassemblés à l'inverse des protocolaires, et dès sa sortie de l'hélico, il fait un demi tour complet, tournant le dos franchement aux autorités qui commençaient à s'avancer vers lui.
C'est la consternation totale dans les rangs des dignitaires, et des représentant du CNES.
Le président prend le temps interminable de venir saluer un à un les pompiers avec pour chaque militaire, une petite phrase de soutien.
Puis vient mon tour ; le président s'étonne de ma présence avec le staff, et me prend par l'épaule en prononçant une parole :
- "Mon adjudant, j'espère que vous ne venez pas débaucher MES pompiers, je ne le tolérerai jamais, mais bon courage à vous."
Puis, il reprend son chemin vers les autorités qui restent ébahies devant un tel affront.
Alors, cette entorse au protocole va me valoir une tonne d'emmerdes.
Tout simplement parce que le super colonel qui était dans les rangs des autorités, ne va pas apprécier du tout que le président se soit adressé aux sous fifres avant eux, et surtout, il va me faire rédiger des comptes rendus à rallonge pour que je transcrive exactement les paroles que le président a prononcé avec les pompiers.
A chaque document, je rendrai une copie vierge sauf sur les en-têtes réglementaires.
Je mentionnerai à chaque fois, que je dois garder le secret professionnel tant que je n'aurai pas reçu une commission rogatoire du parquet pour rapporter les paroles du président de la république.
J'aurai droit bien entendu à la foudre de la hiérarchie, mais j'avoue y avoir pris un certain plaisir à faire enrager le patron pour des broutilles qui n'auront absolument aucun effet sur ma carrière.
De plus, du fait de ma spécificité, j'ai souvent eu des contacts très directs avec les présidents de la république et leurs familles lors de nos services de protection quand ils étaient dans leurs villégiatures.
(Le président Chirac en tongue et caleçon, c'est un moment qu'on n'oublie pas).
A savoir en résumé que notre Jacquou national avait une profonde admiration pour les marins.
Ils nous avait reçu (L'ensemble de la formation du CIN St Mandrier) à l'hôtel de ville de Paris lorsque j'étais au B.A.T de MIASM le jour du 14 juillet, et il s'était attablé parmi nous (Surfaciers et sous-mariniers) pour entonner des chansons paillardes.
Il est reparti avec des insignes de B.E et C.E sous-mariniers agrafés à son costume.
C.Q.F.D.