Je remarque que les ensignes de la Dinassaut et du Commando 63 sont largement inspirées de celui des Commandos Marine.
Merci Daniel pour cette magnifique collection.

Mon cher SEC/DEF, je recherche illico et je publie ce que je trouve.

Résumé des activités du Commando n° 32 (Commando Senée) en Indochine

Historique des activités

Détaché pour emploi auprès de la Marine au Tonkin, le Commando 32 s’installe à Campha-Port courant février (N.D.S. n° 532/FTNV/3/Cdos du 9/2/1952). Chargé de la recherche du renseignement et du dépistage des activités vietminh dans la partie maritime de la Zone côtière et de la Zone d’Haïphong, il se voit confier, le mois suivant, la surveillance des baies d’Along et de Faï Tsi Long (N.D.S. n° 872/FFNV/3/Cdos du 10/3/1952) : chenaux d’accès aux ports de Haïphong, Hongay, Campha, Port-Wallut et aux beaching de Pointe Pagode, des Myrmidons et de Traco; mouillages de la baie dAlong fréquentés par les grands bâtiments.

Mais très vite la situation se détériore au sein de l'unité. Négligé par son chef qui laisse travailler ses subordonnés sans les contrôler sérieusement, sous-entraîné, privé de directives, le Commando se révèle incapable de mener à bien les missions qui lui ont été assignées. Courant avril, il est ramené à Vat Chay, son personnel autochtone licencié et ses cadres mutés.

Fin avril, le lieutenant Renauld, venant du 2ème BPC, en prend le commandement. Une campagne de recrutement est aussitôt entreprise. Le RP Maillot des Missions Étrangères Catholiques, rentré de Chine avec un colonel et deux régiments nationalistes et installé avec ceux-ci à Campha-Mines, y collabore largement, sélectionnant d’excellents éléments (en majorité catholiques), bien formés, aguerris, très fidèles. Dans le même temps, un entraînement sévère et rigoureux commence à Vat Chay.

Le 11 juin, sur proposition du lieutenant Renauld qui avait effectué un premier séjour en Indochine au sein du 6ème BCCP, il reçoit l’appellation de Commando «Jacques Sénée» (N.D.S. n° 205/3/Cdos). Le lieutenant Sénée, ancien du 1er BFMC, était tombé le 10 janvier 1950 à Yem Nez, Naï (Centre-Annam) à la tête du Commando autochtone du 6ème BCCP.

En juillet, une première expédition sur sampan conduit le lieutenant Renauld et huit hommes près de Moncay où ils sont accueillis par le RP Garrigal. Ce dernier facilite la réalisation de leur mission qui consiste à collecter des renseignements sur la densité des troupes à la frontière chino-tonkinoise.

En août, tout en poursuivant son instruction amphibie, il multiplie les patrouilles, les fouilles et les reconnais sances dans les îles de la baie d’Along, surtout dans celles que les unités de la Royale, hors les vedettes rapides de Port-Wallut, ne peuvent aborder. Il est alors intégré, comme «Commando de mer», au Groupement de Commandos
Supplétifs de la Marine actionné par le capitaine Robert. Plus spécialement chargé de raids amphibies sur les côtes du Tonkin, il voit sa mission élargie à des opérations de débarquement sur le littoral du Nord-Annam, quand le Groupement Robert passe à la disposition de l’amiral commandant la DNEO en septembre.

A cette date, le Commando est articulé en quatre sections de combat dont une section lourde (52 hommes, deux mortiers de 60, deux mitrailleuses, deux canons 57 SR, un de 75 SR), et une section SurMar. Il dispose de plusieurs sampans, de deux pinasses dArcachon à moteur pouvant transporter trente hommes chacune, de deux jonques moyennes et d’une jonque de 50 tonnes équipée d’un moteur de 225 chevaux, avec un jeu de voiles rouges et un jeu de bleues, les couleurs changeant selon les endroits.

Le 12 novembre, mis à la disposition du Secteur de Phat Diem, il s’installe au poste fluvial de 1Cm Dai. Le lende main, il établit la liaison avec Phat Diem attaqué durant la nuit et reprend, avec le concours du Commando 26, le terrain d’aviation. Suivent une série de reconnaissances offensives dans la région sud-ouest de Phat Diem, où il accroche par deux fois (16 novembre à Thanh My et 21 novembre à Quy Nha) des éléments du Régiment 77 (unité provinciale du Thanh Hoa), auxquels il inflige des pertes sévères.

Le 19décembre, il réalise son premier raid sur les côtes du Nord-Annam, faisant trente trois prisonniers et détrui sant quarante jonques à Haï Ton (opération «Adrienne»). Cinq jours plus tard, il effectue l’opération «Vanessa» à Van Ly/Giap Lam (Bui Chu), établissant une tête de pont au profit du GM 4 engagé dans l’opération «Bretagne», à laquelle il participe lui-même jusqu’au 3janvier 1953.

Les interventions vont ensuite se poursuivre, pratiquement sans relâche.

Opérations au Tonkin

«Grasse» (Cia Duc) le 27 janvier ; «Briançon» (Giao Lac) le 7 février ; «Tarascon» (Con Van) le 11 février «Colmar» (île de la Cac Ba) le 23 mai; «Eugène» (Binh Lang) nuit du 27 au 28août; «Eochefort» (île de la Cac Ba) le 29 juin ; «Libourne I» (Xuan Thuy/ Van Ly) le 5 août; «Libourne Il» (Luc Phuong Ly) le 7 août; «Torpille» (Long Chau) le 20 janvier 1954; «Galère» (Quan Phuong Ha Traï) le 16 mai; «Gondole l et II» (région de Xuan Dai) les 17 et 18mai.

Opérations sur les côtes du Nord-Annam

«Dahomey» (Sam Son) le 23 février; «Tam» (Ho Thuong/Ho Trung) le 25 février; «Toge” (Cua Trap/cap I Bouton) le 28 février; «Poitiers» (My KhélNaï Thon) le 7juin; «Moselle» (Du Xuyen/cap Rond) le 10 juin; «Niger» (Phu Da/Hon Tru) le 20 août; <Dahomey II» (Sam Son) le 22 août; «Volta» (Cu Nham/Ngoc Diem) le 24 août; «Clairvaux’ (Na Thon/Xuan Vi) le 8 septembre ; «Barsac» (Do Cam) le 10 septembre; «Pélican IL» (Tmh Gia) du 15 au 18 octobre; <(Hublot» (Xuan Vi) le 18janvier 1954; «Frégate» (Tien Trang) le 19 mai; «Rocambeau» (Du Xuyen) le 22 mai.

De la fin 1953 à avril 1954, nombreuses actions de détail, embuscades et missions de protection de convois sur le fleuve Rouge, le Nam Dinh Ciang, dans la région de Hung Yen, de Phu Ly et de Nam Dinh. Le 27mars, engagement de Ngoaï Thon, avec les Commandos 35 et 63: débarquement de vive force sur la rive droite du fleuve Rouge et vigou muse intervention contre un bataillon renforcé en embuscade.

Le Commando est replié sur Do Son le 5 mai 1954.

Le 4 juin, à la disposition du Secteur de Phat Diem où il opère jusqu’au 1er juillet, assurant notamment le repli des postes sur le Cam Ciang et du poste de Kim Dai.
Le 23 août, après regroupement des Commandos à Haïphong et réorganisation interne, il est intégré à la Compagnie B du Groupement de Commandos de débarquement. En octobre, une partie de son encadrement rejoint soit la 3ème Compagnie Parachutiste, soit la Compagnie de Commandement.

Transféré le 1er novembre à l’Infanterie de Marine vietnamienne, il commence à faire mouvement par mer sur le Centre-Annam à partir du 14 novembre. A son arrivée à Nha Trang, il absorbe le personnel autochtone du Commando 62 dissous et rentre dans la composition du 1er Bataillon de «Marines» Vietnamiens (1er BIM).

Commando 24 (Commando Vandenberghe)
Créé le 15 juillet 1951 (Décision n°80 EMLFT/3 du 10/7/1951) par transformation de la 11ème CLSM * (Commando Vandenberghe).

Implantation : Zone Sud

• Secteur ou S/Secteur S/Secteur de Nam Dinh
• Stationnement Te Ban/Nani Dinh

Axe de travail ou Zone d’action
Gian Khau-Phu No Quan
triangle Nam Dinh-Ninh Bînh-Phu Ly

Rattachement administratif
Compagnie de Commandement de la Zone Sud

Encadrement :

Chef : Adj/Chef VANDENBERGHE du 15/7/1951 au 6/1/1952 (†)
Sections :
1951; Sgt/Chef PUEL, Sgt. CHAZELEL Sgt. TRANU D V
1952; Sgt/Chef PUEL, Sgt. TRANH DINH VY

* Encadrement de la 11ème CLSM Adj/Chef Vandenberghe, Sgt/Chef Puel, Sgt. Grasselli, Sgt. Erhet, Sgt. Marguier, Sgt. Chazelet (radio)

Historique des activités du Commando n° 24 (Vandenberghe)

Lorsqu’il devient Commando 24, le Commando Vandenberghe (11ème CLSM) jouit déjà d’un grand prestige tant pour la maîtrise professionnelle et l’audace de son chef, que pour ses longues et fructueuses expéditions profondes à l’ouest du Day, dans les massifs calcaires de Phu No Quan notamment, que pour ses faits d’armes : la défense du poste de Nga Ba Tha le 7 janvier 1951, par exemple ; son intervention, le 30 mai1951, sur le rocher de Ninh Binh où venait de tomber le lieutenant de Lattre, restera à jamais inscrite dans les annales de la guerre d’Indochine.

Les pertes qu’il inflige à l’ennemi sont généralement douloureuses. Ses propres pertes, souvent importantes lors qu’il est engagé dans des combats de jour, sont comblées à la hâte par un recrutement dans les camps de PIM. De sorte que son effectif est constitué pour les deux tiers au moins d’anciens Viêts En décembre 1951, un Commando, le 44, lui sera d’ailleurs spécialement affecté pour lui servir de réserve en hommes et en matériel. Vandenberghe en confiera le commandement au sous-lieutenant supplétif Nguyen Tinh Khoi, un ex-cadre vietminh qu’il a lui-même recruté à Nam Dinh.

Tout en poursuivant ses coups de main nocturnes au coeur du dispositif adverse, le Commando 24 effectue plusieurs raids dans la région de Thaï Binh, parfois avec le concours du Commando 30, et dans le triangle Nam Dinh-Xinh Binh-Phu Ly, seul ou en collaboration avec les Commandos 23 et 25. En outre, il prend part à différentes opérations de nettoyage locales comme «Tétard» du 11 au 14 août dans la région nord-ouest de Nam Dinh (aux côtés du GEM RICM, du BM 1er RCC et du Commando 23) ou d’ensemble, comme «Mandarine» du 1er au 10 octobre au sud du canal des Bambous et «Amande» du 11 au 13octobre.

Le 9 novembre, il est mis à la disposition du GM 2 (colonel Clément) pour l’opération «Tulipe». Dans le courant de la nuit, il s’empare sans coup férir du pont de Phu Lien sur le Thanh Ha.

Le 13 novembre, opération «Lotus» sur Hoa Binh, est rattaché au Sous/Groupement Vanuxem (GM 3) du Groupement Sud (colonel de Bollardière). Il travaille dans le secteur d’Hoa Binh jusqu’au 20 novembre, puis dans la région sud-est de Cho Ben où le 6 décembre une rencontre avec une compagnie vietminh tourne à son avantage: trente tués et cinq prisonniers. A cette date, le Commando n’a plus qu’un mois à vivre.

Au cours de la nuit du 5 au 6 janvier 1952, profitant d’une sortie de la section du sergent Vy, le sous-lieutenant Khoi, aidé de quelques complices, fait pénétrer dans le poste les éléments de deux compagnies du Bataillon 738/64/320. Guidé par deux mutins, un officier s’introduit dans la chambre de Vandenberghe qui est abattu au PM et achevé d’un coup de poignard. Simultanément, des groupes de «bo doï» se répandent dans les bâtiments servant de dortoirs, tuant ou blessant mortellement une vingtaine d’hommes, dont le sergent-chef Puel. Une poignée de supplétifs parvient à s’échapper, mais les soixante-dix à quatre-vingts hommes restants sont faits prisonniers. Tout l’armement, dont douze FM et trois mortiers de 50, est également emporté.

Le Commando n° 24 est reconstitué à partir de février 1952, sous les ordres provisoires du sergent Ulmer, assisté du sergent Maurice et des caporaux-chefs Dubuc et Coronel, avec d’anciens partisans de la région de Nam Dinh (certains ayant appartenu au Commando d’origine) et de Ninh Binh.

Stationnement :

Ninh Binh (à/c de février 1952)
Nam Dinh (à/c du 25/12/1952)
Ninh Binh (à/c du 1/5/1953)
Nam Dinh (à/c du 25/12/1953)

Quelques photos du légendaire adjudant-chef VANDENBERGHE

Le général de Lattre de Tassigny décore le fanion du Commando "Vandenberghe", présenté par l'adjudant-chef Vandenberghe lui-même, de la Croix de Guerre des TOE, le 14 juillet 1951.


Photo ECPA

Très convivial, l'adjudant-chef Vandenberghe reçoit à Te Ban.


Photo ECPA

L'Adjudant-chef Vandenberghe en pleine conversasion avec un sous-officier. La tenue courante des commandos était de couleur noire avec le casque en latanier portant l'insigne viêt à l'étoile rouge. Comme les Viêts, Vandenberghe portait souvent ce gilet piqué matelassé de kapok.


Photo ECPA

Accroché à son ceinturon, l'Adjudant-chef Vandenberghe porte une "poche à grenades" pouvant contenir 6 projectiles.


Photo ECPA

L'Adjudant-chef Vandenberghe en conversation avec un de ses camarades


Photo ECPA

L'Adjudant-chef Vandenberghe défile à Hanoï le 14 juillet 1951 la tête de son commando. Saluant, à droite, le sergent Tranh Dinh Vy.


Photo ECPA

magnifique dossier DANIEL !!!!!!!!!!

Merci Daniel de nous avoir fait profiter de l'énorme travail de tes recherches. Ce qui a permis certainement à plusieurs d'entre nous de découvrir ces extraordinaires et remarquables pages d'histoire qui ont été écrites pour la plupart "par le sang versé" par des hommes hors du commun et uniquement pour la quête du renseignement.
Drôle de bonhomme ce Vandenberghe, je m'incline devant tous ses faits d'armes et à travers lui devant tous ceux qui ont eut ce courage de combattre jour et nuit cet ennemi invisible pour faire barrière à une certaine idéologie.
Remarquable dosssier !......

comme je n'ai rien à ajouter, ben je ne rajoute rien.....

Alors la !!! un seul mot :chapeau !

Un insigne Nord Vietnam visible sur la photo prise sur une jonque en baie d'Along le 13 septembre 1952...
Je ne dispose pas d'autres éléments pour identification...

L'insigne de béret du parachutiste qui est l'insigne de l'arme semble être celle de tous les régiments de chasseurs parachutistes (RCP).

L'insigne de poitrine (la pucelle) vue sous le badge para qui elle représente l'unité concernée est trop diffuse et floue pour qu'on puisse y voir quoi que ce soit.

C'est visible sur le scan, étoile et épée, il me faudrait récupérer les photos et les scanner plus finement...
Que dire de l'insigne de béret porté à l'anglaise du "pilote" vu cette fois en arrière plan ?

Sur la photo, le badge de poitrine porté sous le brevet de parachutiste (photo posté par ALMA66) est celui-ci (que j'aie redessiné pour un vieux copain). C'était l'insigne général de tous les commandos Nord-Vietnam sous l'autorité du lieutenant-colonel FOURCADE. Certain Commandos n'ayant pas d'insigne spécifique, comme le n° 65, adoptaient cet insigne :


Pour la «poignée» de commandos-marine affectés au Commandos Nord-Vietnam, c'était cet insigne (également redessiné) :

Une carte partielle du delta du fleuve Rouge (ou delta du Tonkin), le «grenier à riz» sérieusement convoité par le général Giap, récemment dessinée pour illustrer un article de mon copain Achille BOESPFLUG concernant les combats dans la région de Sept Pagodes (kilomètre maudit) et qui permettra de repérer des noms cités dans les compte-rendus d'activité des commandos du Nord-viêtnam :