Mashpro & JC.

Bonsoir JC,

Mon intention n'était pas de critiquer leur efficacité ou leur sens de l'organisation, loin de là, mais je pensais surtout à leur monnaie et pas que.
Encore que c'est en 1790, en pleine révolution que Louis XVI a demandé à des scientifiques de revoir les poids et mesures.
La chose de la monnaie Anglaise nous parait obscure, mais je comprends que pour eux cela ne posait pas de problème particulier, aujourd'hui, les petites calculatrices pour convertir les euros en francs et vice-versa ont rejoint les limbes tout comme les débats sur les anciens francs et les nouveaux.
De toute façon une chose est constante, tout augmente...

Bien amicalement.
TUR2

Bonjour TUR2, ton message 77

Tu as raison de dire que c'est 1790, en pleine révolution que Louis XVI a demandé à des scientifiques de revoir les poids et mesures.
Car côté complexité nous n'étions pas meilleurs que les Anglais :

Excusez pour le hors sujet mais ça vaut son pesant de cacahuètes ... (Éléments tirés de Wiki).

Pour résumer, au haut Moyen Âge, les territoires qui formaient partie de l'empire carolingien héritent de la réforme monétaire de Charlemagne. Celle-ci consiste à utiliser comme monnaie de compte une livre divisée en 20 sous, chaque sou étant lui-même divisé en 12 deniers.
La livre valant donc 240 deniers.
Une livre correspondait vraiment à une livre d'argent (environ 409 grammes) avec laquelle on frappait 240 deniers.
Ainsi originellement, 240 deniers avaient exactement le poids d'une livre d'argent.
Par ailleurs, seuls les deniers, et les oboles (des sous-unités des deniers) circulaient effectivement conduisant ainsi les achats importants à se faire en grandes quantités de numéraire Les objets (terres, chevaux, vaches, objets précieux, etc...) sont souvent évalués en monnaie de compte (en sous, par exemple), et l'échange aboutit à un troc complexifié.

Le système, souvent présenté comme duodécimal, ne l'était donc que partiellement, puisqu'une livre vaut 20 sous.
L'intérêt majeur était de travailler à partir du nombre 240, dit hautement composé, c'est-à-dire aisément divisible.

L'idée d'un tel système remonte à 781, sous le règne de Charlemagne, et se maintiendra à travers tout l’Ancien Régime pendant plus d’un millénaire, jusqu’au 18 germinal an III, où un nouveau système d’unités de compte plus simple car fondé sur le système décimal, sera défini.
Il survivra même jusqu'aux années 1970 dans sa version anglaise.

La période de transition monétaire va prendre 10 à 15 ans et s’étaler du Directoire au premier Empire (1795-1810).
Les décrets des 18 Germinal An III et 28 Thermidor An III ont établi la décimalisation du système monétaire (1 Franc = 100 centièmes) et le cours légal du franc à 4,5 grammes d'argent pur.
La Loi du 25 germinal an IV définit le taux de conversion monétaire entre le franc et la livre tournois en donnant une légère plus-value au franc afin de tenir compte du frai et de la tolérance de fabrication des monnaies royales apportées à l'échange.
Nous avons eu l'écu le Louis le 1/2 le 1/ le 1/6 et le 1/12 louis ; le gros tournois, le gros blanc, le double tournois; le liard ; le franc ; le maillet, le 1/5 écu, le tout étant divisé en deniers en sous ('ou sols) et en livres...

Comme la livre était définie par rapport à un poids de métal dans lequel étaient taillés un certain nombre de flans destinés à la frappe mais que les poids et mesures n'étaient pas uniformes dans le royaume, le système de compte était alourdi par l'existence de deux livres différentes, de poids différents et donc de valeurs différentes.
Le terme générique de livre fut donc rapidement flanqué d'un adjectif géographique indiquant l'unité de masse de référence.
Deux livres surtout se sont imposées durant l'Ancien régime : la livre parisis (lp) et la livre tournois (lt).
Ce n'est qu'en 1667 que la livre parisis sera définitivement supprimée et, à partir de 1720, toute ambiguïté ayant disparu, la livre tournois peut se laisser appeler simplement la livre.
Entre temps, à chacune de ces deux livres, correspondait le sou et le denier correspondants.
Le rapport de valeurs était identique une livre valant toujours 20.

On doit donc parler de sou parisis (sp) et de denier tournois (dt),… et tenir compte de conversions supplémentaires.
1 livre parisis = 5/4 livre tournois
1,25 livre tournois = 1 livre parisis
Comme une livre vaut 20 sous, 1 livre parisis vaut 25 sous tournois.

Pour conclure jusqu'en 1971 le Royaume-Uni avait maintenu un système monétaire dont les subdivisions remontaient à l'époque carolingienne.
Ce système était resté la norme en Europe jusqu'à la fin du XVIII siècle, mais avait été abandonnée pratiquement partout depuis.
Le Royaume-Uni fut ainsi la dernière grande économie à adopter le système décimal.

...

Merci J-C, ça vaut son pesant de cacahuètes...!!!

De bon matin ça fait travailler les méninges...

" Le fer à dix sous c'est pas cher...!!! (hips)...!!! "

Tinto il y aussi l'acier à ferrer les bourricots, dits ânes dans l'hexagone.
Ainsi que le fer solitaire, et le fer à repasser, sur lequel passe l'eau ferrugineuse ; comme disait Bourvil... L'Alcool oui ! l'eau ferru... ferrugineuse non !
Ne dit on pas il faut le fer.

Engagés se 1944 - Epilogue

Après avoir passé ses contrôles de exigés par l'I.T.W. de Stormy Down, Max Bayol en compagnie de quelques autres , partit au cours de la Radio School de la R.A.F. Madley dans le Herefordshire, fin octobre/ début novembre 1945.

Dans cette école on faisait de la lecture au son à partir d’appareils à bandes perforées dont la vitesse de transmission variait au gré l'instructeur. L'étude des procédures de transmission Navy et R.A.F. L'étude fonctionnelle du matériel de bord Marconhi T-1154, R-1155 et des interphones de nord . A ce niveau on apprenait à s'en servir mais pas à dépanner les circuits intérieurs. Cette tâche était du domaine ds "Radio Mechanicsé. Max Bayol écrit qu'en janvier son détachement n'avait pas encore atteint le stade de l'entraînement en vol, qui se faisait en premier sur avions Percival Proctor et De Havilland Dominie . SE stage en vol continuait par un stage d'entraînement mitrailleur à la Gunnery School de la R.A.F Barrow in Furness . Les brevetés recevaient alors l'insigne de poitrine français à une aile (Macaron) et l'insigne brodé britannique de Wireless-AirGunner WAG
Son stage inachevé à Madley de Max Bayol, Maurice Grand, Michel Frégnac et Tenneveau prit fin en février 1946.

De mon côté, arrivé à Stormy Down seulement en septembre 1945 mon stage à Stormy I.T.W. n’était pas encore terminé en février 1946 quand nous apprîmes notre retour en France. Au terme des accords de formations des personnels entre les Etats Majors Britanniques et Français, le conflit ayant cessé lors de la reddition de Japon en août précédent, seuls les pilotes qui étaient en stage finirent leurs parcours jusqu'à la remise de leur brevet et reçurent en même temps que l'insigne de poitrine français (Macaron) les ailes brodées de la R.A.F qu'il eurent le droit de porter par la suite sur leurs uniformes.

Pour les radios, où qu'ils soient, la déception fut grande, et le Commandement britannique la partagèrent.

L'ordre du jourr suivant fut affiché sur les tableaux

Allocution d’adieu adressée par le Group Captain E.A. Healey au personnel du 23 (F) I.T.W. et du 32 (F) P.R.C. le 21 février 1946 à Stormy Down.

Mes chers amis,
Les quelques mots que je désire vous adresser ne peuvent en aucune façon exprimer le sentiment que nous ressentons à vous voir partir de chez nous.
Votre entraînement s’est arrêté brusquement - pour vous tous, c’est un grand déboire - mais il se peut que de plus graves problèmes demandent une nouvelle orientation de vos forces. Mettez-vous à la tâche sans hésitation, vos sacrifices ne resteront pas sans récompenses.

Il y a 7 mois que je suis arrivé à Stormy Down, mais il ne m’a fallu qu’une fraction de ce temps pour apprécier vos belles qualités, qualités qui en tous points reflètent les traditions chevaleresques qui dans le passé ont fait la grandeur de la France et qui sont aujourd’hui le garant incontestable de sa grandeur future. Le fléau allemand a cette fois-ci profondément blessé la France ; mais il a aussi forgé un lien entre nos deux pays qui ne devra que s’affermir.

Nos deux civilisations dans l’entente survivront - dans la discorde, ne pourront que périr.
Je vous remercie de tout coeur pour la haute considération que vous m’avez témoignée, ainsi qu’à tout mon personnel, du fait de votre diligence au travail, votre tenue, votre discipline et votre conduite impeccable. Votre commandant et tous vos chefs ne peuvent que s’en féliciter. Je puis vous assurer que votre séjour ici n’a servi qu’à resserrer les liens qui unissent nos deux pays et nos deux services, et vous a fait gagner une popularité énorme parmi les civils aussi bien que parmi vos camarades de la R.A.F.
Quant à moi, je garderai un souvenir ineffaçable des jeunes Français de Stormy Down en qui repose l'espoir de la France, et j’espère que dans un avenir prochain, nous nous retrouverons sur la même base.

Bonne chance et à bientôt.

Le soir même une soirée dansante d’adieu est organisée à la N.A.A.F.I. par les Français, à laquelle furent invités le personnel d’encadrement anglais et les W.A.A.F., les effusions ne manquèrent pas.

Le 25 février 1946, un premier groupe de 279 élèves français élèves de l'armée de l'Air quitta la station pour la France via Newhaven et Dieppe. Le 26, ce fut au tour des marins, avec mes compagnons de Flight nous partîmes en car pour la caserne de Bir-Hakeim où pendant encore une journée nous sommes restes dans une atmosphère encore très britannique. Le dernier soir, nous avons pris une dernière pinte de bière au Royal Oak à Havant au , un vieux pub à marins. Nous embarquâmes le lendemain à Southampton sur un Liberty ship US à destination de Cherbourg. Pendant cette petite traversée, dans les salles de l’entrepont à lits superposés nous avons écouté encre des airs de jazz américain diffusés par les haut-parleurs du cargo .

De retour en France nous fûmes tous dirigés sur l'Ecole TER de Porquerolles, en direct et sans permission .

Parmi tous nos camarades d'engagement, ceux qui avaient pris un engagement pour la durée des hostilités furent rayés des cadres et rentrèrent dans leurs foyer . Les autres, dont Max Bayol quelques copains et moi furent dirigés sue l’École du Personnel Volant de la B.A.N. Lartigue

Dommage effectivement que tout se soit arrêté si brusquement,
mais il s'agit là quand même d'un parcours formidable, qui a continué dans une France ayant retrouvé sa dignité. 
Merci pour ce récit Jean Claude 

Merci de nous avoir relater
cet épilogue

Bonjour,
L'intérêt porte maintenant sur votre installation à Porquerolles, j'ai eu l'occasion de pénétrer dans les anciens locaux, reconvertis au bénéfice de la Gendarmerie. Ils avaient laissé, pour mémoire un ratelier dans leur mess... J'ai eu cette chance en accompagnant mon cher maitre principal radio CHAZAL, lui aussi matricule 44 lors des essais radio du matériel de la Cabasson, vedette du Président de la République lors de ses déplacements au fort de Brégançon.
Le dépaysement, la rupture, le changement d'ambiance n'a-t-il pas été trop brutal, quel était votre état d'esprit et celui des gens qui vous accueillaient ? Quid de la qualité de l'enseignement ?

Bien amicalement TUR2.

Merci à Tous

Tout d'abord quelques tableaux concernant l'effectif global des radios-volants formés au Royaume Uni

Elèves radios volants passés par les écoles de la R.A.F. entre 1943 et 1945
300
Elèves éliminés
36
Elève décédé en Ecole
1
Elèves rayés des cadres à la fin des hostilités
145
Radios Volants brevetés dans la RAF
89
Radios volants Certifiés à l"EPV Lartgiue
29

Les 145 qui furent rayés des cadres étaient ceux qui s'étaient engagés pour la durée des hostilités plus six mois

Spoiler:

Tous ceux qui figurent brevetés ou certifiés radio volants étaient aussi mitrailleurs.

TUR2

Bonne question sur l'accueil qui nous fut réservé à Porquerolles, je vais l'évoquer , mais je dois d'abord rassembler les éléments reçus de Max Bayol éparpillés dans des correspondances manuscrites ...ce qui demande un petit peu de temps ...et le week end approche je respecte le jour du Seigneur ...

So ! wait and see

Bien amicalement

JC

Salut Christian;

J'espère que tiens le bon cap ...Bientôt l'été va finir l'automne aussi et cet hiver il va falloir rallumer les chaudières ... j'espère que tu es bien équipé ...

Amicalement

JC

Merci Jean-Claude pour ce beau récit vécu et pour cette narration
Sur ton hors sujet ,je lis en ce moment un livre sur une ville(don l'histoire commence 1122) ou j'ai habité 8 ans et il y parle de livre parisis et tournois merci de nous avoir expliquer cela

J-M

Hervé tu as eu des super tontons FNFL dans le Coastal Command sur hydravion ce ne peut être que sur Sunderland ...ou Catalina perhaps , j'ai de la doc sur les FNFL je vais les trouver....
Il peut le faire ....



JC

Hervé bien compris, dans la liste des FNFL devenus volants j'ai trouvé :

Le Borgne Olivier né le 21 06 1922 à Carantec matricule 669 FN43 Second maître radio Volant breveté 315A du 27 10 44 indiqué comme faisant partie de l'Aéronavale 6FE. Cette flottille FNFL a été créée par l'US Navy à Jacksonville et est arrivée à Agadir pour être intégrée au Fleet Air Wing 15 de la Naval Aviation de Port Lyautey. Ce Wing n'était pas sous dépendance du Coastal Command Britannique , mais sous celui de l'US Navy. Il figure en position 18 du premier tableau que j'ai publié plus haut

Person René, Jean né le 19 06 1921 à Carantec matricule 723FN43 QM radio volant 316A du 27 10 44 Indiqué comme étant passé à la Caserne Surcouf puis à celle de Bir-Hakeim en GB , Par contre il ne figure pas dans les équipages de la Flottille 7FE Sunderland Squadron 344 du 295 th Wing du Coastal Command de la R.A.F, qui opérait à partir de Dakar Bel Air . Oubli ou omission dans la liste je n'ai pas d'éléments, mais je peux chercher. Il figure en position 24.dans le même tableau.

J'ai une photo des radios volants de la 2FB en formation à la R.A.F. Madley La 2FB était sur avion Wellington Squadron 343 du Coastal Command de Dakar Ouakam , mais Person n'est pas dessus. Je n'ai rien d"équivalent pour les équipages de la 7FE Sunderland

Désolé

Hervé

Je vais bientôt prendre plus d'intérêt que toi pour trouver la binette de Person ...Je suis comme un vieux clébard à qui l'on donne un os à ronger ... je le nettoie jusqu'à ce quil soit lisse comme de l'ivoire

Et comme la devise du sage Pierre Dac est à présent la mienne Rien n'est perdu tant qu'il reste quelque chose à trouver.....je la met en pratique

J'ai continué mes investigations, mais il là faut suivre : comme Person est un FNFL de 1943, breveté radio à Madley le 27 10 1944, compte tenu de la durée de ses stages, ça veut dire qu'il fait son ITW (Initial Training Wing) début 1944. A cette époque l'ITW n'était pas à la R.A.F. Stormy Down mais à la R.A.F. Filey - North Yorkshire. Et j'ai justement trouvé une photo de jeunes élèves radios qui font leur ITW à Filey en avril 1944

Person est peut-être parmi eux ? Bien sûr ce n'est pas toi qui va le reconnaître, puisque pas encore né ... mais dans ton entoure quelque vieux marin peut le faire, qui sait.

Que penses-tu de ma démonstration ... Elémentaire mon cher Watson

Voici la photo

Paugam: message N°83. Mon père Jules François Chauvin a rejoint l'Angleterre par le même réseau Sibiril à bord du Kermor parti de Carantec le 29/5/43 accompagné du Météor juste avant le St Yves. Morlaisien d'origine, il avait eu connaissance de ce réseau par le Docteur Leduc et sa femme, amis de la famille. Dans les années 90, j'ai pu fournir un maximum de renseignements concernant mon père à Pascal Messager qui s'emploie depuis des années à faire l'historique de ce réseau.