Le pilote nous prend en charge à partir du remorqueur qui nous accueille


Notre voisin de quai est le croiseur lance-missiles Harry E. Yarnell.


La ville intéressante à voir et qui est aussi la capitale de l'île est San Juan sur la côte nord de l'île à une soixantaine de km de Roosevelt Roads. Nous voyons ici le bord de mer au niveau de la vieille ville de San Juan.


Entrée du fort San Felipe del Morro situé à l'entrée de la baie de San Juan.


Les remparts du fort



Le château de San Cristobal


Une avenue de San Juan au soleil couchant


Puis nous repartons vers d'autres cieux...

Avant d'arriver à Saint-Martin, nous passons au large de l'île de Saba, mais nous n'y faisons pas escale.

Puis nous arrivons à Marigot et nous gagnons le petit port avec le LCPS, le Rhône restant au mouillage.

En grimpant un peu sur les hauteurs, on aperçoit la côte très découpée de l'île.

Dans la baie de Marigot, on reconnaît un de nos clients, la vedette de gendarmerie P780 qui est de passage ici.

Le fort de Marigot domine la baie.

Et au loin, le Rhône nous attend tranquillement à son mouillage.

Les jours suivants, il faut aller les chercher à la poste locale. Deux voitures étaient embarquées dans la soute du navire, une berline Peugeot pour le commandant et une Citroën 2 CV qui, je crois, appartenait au carré officiers (à confirmer). Pour exercer mes fonctions de vaguemestre, la 2 CV était mise à ma disposition. Avec chauffeur SVP because, en cette année 1965, je n'avais pas encore mon permis de conduire. 
J'étais évidemment en tenue de sortie, pantalon blanc et chemisette coloniale blanche. Si vous saviez le succès que j'ai eu en ville avec cette Citroën 2 CV ! Incroyable. En civil avec une Ferrari, personne ne m'aurait regardé. Par contre, en petit marin frenchy avec pompon rouge ET Citroën 2 CV, succès garanti. Et tous les jours, c'était la même chose. 

Cela dit, même sans 2 CV, c'était très facile d'établir le contact avec des Américains ... ou des Américaines. Dés l'instant où les transfilistes avaient branché le câble téléphonique sur le quai, le standard du Rhône était assailli d'appels en tous genres. Quelques uns à caractère officiel mais la plupart provenaient de familles, voire d'Américaines, qui souhaitaient inviter un petit Frenchy at home. 
Et devinez qui étaient au standard téléphonique du bord ? Les radios et les transfilistes.
Vous êtes petite, blonde, avec de gros seins ? J'arriiiiiive !!!
Evidemment, je plaisante ... même s'il y a quand même un peu de vrai dans tout ça.

Les esprits tordus vont me dire : comment faire sans 2 CV et sans copain au standard ? No problem, my friend. Trois fois consécutives, je suis sorti à pied et en uniforme de la base militaire de Norfolk. A chaque fois, je n'avais pas fait cent mètres qu'une voiture s'arrêtait et que le conducteur - ou conductrice - me proposait ses services. S'ensuivait souvent une invitation pour le soir même ou le lendemain. Un jour, en centre ville, un  vieux monsieur du plus de 70 ans a même traversé la rue pour venir me demander si j'avais besoin d'un renseignement ou d'une aide quelconque.

Quand arriva mon tour de choisir, je jetai mon dévolu sur le Rhône, basé à Lorient. Le bâtiment, très récent, n'était ni trop grand ni trop petit. C'était un navire "auxiliaire" où l'équipage était en principe plus peinard et mieux logé que sur une frégate ou un croiseur. D'autre part, Lorient avait une excellente réputation parmi les marins de tous grades et j'avais envie de découvrir cette ville qui avait également l'avantage d'être située à mi-chemin entre Brest et Saint-Nazaire.

Juste après avoir effectué mon choix, le directeur de cours m'informa que je devais commencer immédiatement mes formalités de débarquement, le Rhône devant appareiller au tout début juillet pour une croisière de longue durée de l'autre côté de l'Atlantique. Tant pis pour les festivités de fin de cours. Depuis des lustres, il était en effet de tradition de fêter tous ensemble la mi-cours et la fin de cours.

La croisière Phoenix, du 5 juillet au 20 octobre 1965.

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, aucun sous-marin français n'avait traversé l'Atlantique pour se rendre aux USA. D'autre part, la France venait de construire une toute nouvelle série de sous-marins (type Daphné) très performants et particulièrement silencieux.
Le Rhône était accompagné de deux sous-marins de ce type, la Daphné basée à Lorient et la Junon, basée à Toulon.
Le but de la croisière était de tester ce groupe "BSL + 2 sous-marins type Daphné" sur une mission lointaine de longue durée, de faire une longue visite de courtoisie à nos amis américains (presque un mois !) et de tester nos nouveaux sous-marins face à leurs homologues de l'US Navy.
La croisière devait durer trois mois et demi dont environ un mois aux Etats-Unis. J'étais super content !

Voici quel était le programme de la croisière :
Lorient, La Horta (Açores), Norfolk (USA, Virginie), New London (USA, Connecticut), les Bermudes, Martinique, les Saintes, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Antigua (Antilles anglaises), Lorient. Superbe croisière, n'est-ce-pas ?

"Bon vent à qui me salue" (devise de Larmor-Plage)
Le Rhône quitta Lorient le 5 juillet. Nous saluâmes la marque de l'amiral en passant devant sa résidence située en bord de mer au Kernevel à Larmor : "garde à vous tribord", suivi de "la berloque tribord", ces commandements étant accompagnés au clairon. Comme le veut la tradition locale, mais uniquement pour les grandes occasions, les cloches de Notre Dame de Larmor sonnèrent à toute volée pour nous souhaiter "bon vent et bonne mer" et saluer notre départ. La citadelle de Port-Louis, la bouée de La Jument, l'île de Groix et à nous la grande aventure !

La première soirée en mer, nous étions dans le golfe de Gascogne. Température agréable mais mer légèrement houleuse. Séance de cinéma sur la plage arrière. Au programme, "La mer cruelle". L'histoire d'un bateau qui fait naufrage au milieu d'une tempête. Gros plans sur les marins qui hurlent et appellent au secours avant d'être emportés par les flots. Mais quel est donc l'imbécile qui avait programmé ce film ?

Début d'une longue et très belle croisière ...

L'approche a commencé.

Le pilote nous rejoint avant l'arrivée au port.

Puis nous faisons notre manœuvre d'amarrage.
La machine fume un peu.

Le port n'est pas particulièrement pittoresque.

Mais je peux voir la montagne depuis le hublot de ma chambre.

Nous quittons La Guaira pour nous rendre à Caracas située à une vingtaine de kilomètres par l'autoroute.
La première vision de l'agglomération est peu engageante.
Ce sont en effet des entassements de "favellas" comme on appelle ici les bidonvilles.

Puis on arrive dans la ville et découvrons derrière d'immense immeubles sans caractère une jolie église.


Dans le centre les rues ont plus d'allure avec des enfilades d'arcades assez élégantes.

Le Parlement et le palais présidentiel sont de beaux bâtiments.


Dans le quartier moderne, des gratte-ciels occupés par des hôtels de luxe nous permettent de faire quelques emplettes.

Puis il est temps de reprendre la route pour revenir à La Guaira.

Au port nous retrouvons le Rhône solidement amarré.

Et deux voisins de prestige à une époque où les paquebots étaient encore beaux
Le paquebot The Victoria.

Et le paquebot Rotterdam qui appareille.

Enfin nous appareillons à notre tour en laissant sur le quai d'en face un bâtiment des gardes-côtes de la marine vénézuelienne,

Et derrière nous une file de cargos.

Au large, le port s'efface tandis que la montagne surgit des nuages.