J'espére Albert que tu as pu consulter les quelques pages (et photos) de ce sujet je crois qu'il y en a de 1946

Dure école de la vie Albert.....

Merci Joël. Je vais prendre mon temps pour consulter.

Merci Albert , pas facile ce début dans la vie de marin .

Albert
Et puisque le Finistère n'est pas très prés de l'Isére voici spécialement pour toi une photo du château prise lors d'une de mes balades en 2012....



Et peut être que ce bâtiment te dit quelque chose c'est un vestige d'époque

Si j'ai bonne mémoire, c'était l'infirmerie.

Salut les anciens mousses
Albert: Je ne sais plus si c'est l'infirmerie....je n'y suis jamais allé .
Joël: J'avais le "crochet" de mon hamac à la hauteur de la deuxième fenêtre (la première à gauche
et en haut sur la photo du château)
Dito - A notre arrivée au Dourdy (25 gus) nous étions déja des anciens . Nos premiers six mois, nous les 
avons fait à l'école des mousses d'AFN (EPMAN) située au bout du centre Sirocco . 
Je vous suis pas à pas.....
A plus - Roli

Ben quoi, c'est plus comme ça?????

Bonjour, les amis.
Toujours le Dourdy 1946.
Les sorties en mer à la voile dans la baie de Loctudy sont parfois mouvementées. Le vent d'hiver souffle fort en pays breton. Lorsque les voiles fasseyent face au vent, une poulie d'écoute de plusieurs kilos peut fort bien vous mettre la tête en bouillie. "Une main pour le bonhomme, une main pour le bateau" est le conseil prodigué dans les situations délicates. Dans la promotion précédente, un mousse est mort à la suite d'un accident de treuil. Un gros treuil destiné à tirer les embarcations hors de l'eau, est installé sur la berge. Le treuil est actionné par deux hommes, chacun manoeuvrant une manivelle à deux mains. Lors du halage d'une chaloupe, la traction exercée sur le câble d'acier est énorme. La rupture de l'axe du cliquet de retenue a provoqué le retour brutal de la manivelle dont la poignée est venue littéralement s'encastrer dans le milieu du crâne de notre malheureux camarade.

Après la sortie du dimanche, on doit impérativement être pointé "rentré" à dix -huit heures. Il m'arrive un dimanche, d'arriver à dix-huit heures tapantes. Réflexion du quartier-maître de quart- le quartier-maître est le premier grade au dessus de celui de matelot- qui me regarde d'un air méchant:
-Eh bien! Il était temps.
Je crois pouvoir me permettre un trait d'esprit en répondant:
- Avant l'heure, c'est pas l'heure, après l'heure, c'est plus l'heure.
Trait aussitôt regretté, vu le regard que me lance le "gradé"
La punition redoutée est la boule à zéro. Cela m'arrive juste avant une permission. La boule à zéro, apanage des taulards, est infamante, surtout aux yeux des filles. Des recettes pour une repousse rapide des cheveux circulent dans l'école.On se frotte le cuir chevelu avec du jaune d'oeuf- trouvé miraculeusement- ou d'autres cocktails aussi bizarres. Je serai obligé de garder mon bachi rivé sur le crâne pendant toute ma perme.

L'adjudant de compagnie Boterel me cherche. Il a vu en moi une certaine personnalité qu'il veut casser.
-Ne compte pas être chef d'hune ici. (J'étais chef d'hune aux pupilles)
Inspection de gamelle. Nous sommes chargés avec un copain de récurer la gamelle.Il s'agit de la gamelle de table pour huit personnes, bien grasse. Produit de récurage: du sable. On arrive à enlever les graisses avec du sable et de l'eau froide, mais ça n'est pas franchement facile. Lors de l'inspection, Boterel passera et repassera son doigt dans tous les coins de la gamelle. Le doigt doit ressortir propre, exempt de toute trace de gras ou autre. Nous nous appliquons de notre mieux, d'autant plus que je m'efforce de remonter dans son estime après une punition pour je ne sais quelle peccadille. Boterel arrive. Nous sommes sûrs de nous. Il tourne et retourne la gamelle, inspectant l'intérieur et l'extérieur. Rien, il ne voit rien. Mais il continue de passer son doigt dans les moindres recoins. Visiblement, cette gamelle l'obsède. Il en fait une affaire d'honneur. Il FAUT qu'il trouve matière à nous coincer. La gamelle est toujours,obstinément propre. Il va capituler, perdre la face. Le nez à vingt centimètres, il a vu, cachés derrière l'anse au niveau de son attache, deux grains de sable. Ce vicieux triomphe. Il nous toise d'un air entendu:
-ça ne m'étonne pas!
Nous sommes désespérés.

A plus, les amis.

Dur dur pour toi Albert......

C'était la rencontre avec ton premier "X" Albert, le second c'était en Indo.

Merci ALBERT pour ce récit.

Je devais être une forte tête, bien que bien noté. Dans ma courte carrière, j'ai eu trois fois la boule à zéro. Allez comprendre...

Jamais 2 sans 3 Albert....!!!!!!

A l'époque c'était aussi la solution pour lutter
contre les poux.

Bonjour, les amis.
Nous voici de retour au Dourdy.
Brillant en instruction générale dans ma classe, on me propose de sauter dans la classe de préparation à Maistrance. C'est une chance, mon plus cher désir serait de faire Maistrance d'abord, et, pourquoi pas, l'école navale ensuite. Mais mes capacités en math se révéleront nettement insuffisantes et je vais rater l'examen. Il faut dire que j'ai fait une sixième classique, avec au programme, une heure de math et huit heures de latin. La marine n'a que faire de la mythologie gréco-romaine et je me suis un peu fourvoyé en changeant si radicalement de branche. En somme, doué pour la poésie, mon ambition de devenir officier de marine semble quelque peu incongrue. Les math sont le critère absolu de sélection, le niveau de Navale étant math élem ou même math sup. A côté de cela on peut faire un commandant de navire marchand avec un simple brevet élémentaire. Bien sûr, un commandant de cargo ne commandera jamais une escadre , mais l'officier de marine fera ensuite une école de guerre pour ça. Enfin, n'en parlons plus.

Un coup de folie m'a poussé, bien que ce ne soit pas dans mes habitudes, à "faire le bord", c'est-à-dire à sortir sans permission un dimanche soir pour faire la fête à Pont l'Abbé. Le projet est mis au point avec quelques copains. Nuitamment, nous traversons la lande -pas question de se faire repérer par le poste de garde- semée de trous d'eau, de chardons. Les pieds et bas de pantalon plutôt boueux, nous arrivons dans la salle de bal à Pont l'Abbé. Evidemment, se trouvent là plusieurs gradés dont nous espérons naïvement le silence. On fait danser quelques filles et au retour de cette soirée inoubliable, je me faufile dans la chambrée endormie, à travers les hamacs, pour gagner le mien. Mais le mousse de garde a l'oreille fine. Il me chuchote:
- Inutile, vous êtes pris.
Nous avons été dénoncés, semble-t-il. Le reste de la nuit se passe à supputer l'ampleur de la punition.

A plus, les amis.

Nous avons hâte de connaître la suite Albert....

bonjour Albert il me semble mais je n'affirmes rien que l'accident du treuil est arrivé sur le MUTIN en relevant l'ancre au départ d'une sortie en mer a l'octudy mais encore une fois je n'affirmes rien merci pour tes récits qui me font revivre des souvenirs qu'il est bon de rappeler

Le fameux treuil mais sur le Mutin



A mon époque (1ère année après le Dourdy) c'était effectivement le Dolphin

Bonjour les amis,
Je reprends après quelques jours de passage à vide.
Pour Jean Pairé.
Cette histoire de treuil m'a été relatée par un ancien. Il y avait en effet sur la cale de Pen Ar Veur un vieux treuil rustique (rien à voir avec celui de la photo) qui servait à haler les embarcations au sec. Mais je n'ai pas été témoin direct

Suite des mésaventures d'un mousse, année 46.
Une des punitions intéressantes est le peloton. On récolte, comme ça, une heure, deux heures de peloton, au gré de l'humeur du gradé. Le peloton consiste en exercices physiques très durs destinés à briser le -mauvais -sujet physiquement. On se munit tout d'abord d'un fusil. Ce n'est pas très lourd un fusil quand on le tient sur l'épaule, par la bretelle. Mais quand on le supporte sur les bras en rampant sur les coudes, ou à bout de bras en marchant en canard pendant un quart d'heure, tout devient différent. Ensuite, toujours avec le fusil, bond en avant, rampez, debout, rampez, relevez-vous, couchez-vous, bond en avant, rampez,etc...au bout d'une heure, on a son compte. Par dessus le marché, on s'est écorché coudes et genoux sur le terrain choisi pour ses graviers coupants. Le dénommé Maas, un Alsacien, a préféré se cogner le nez à coups de poing jusqu'à se faire saigner , ce qui l'a exempté de peloton.

Certains mousses, dont mon copain Hervier, ont déjà pris le virus du tabagisme. Ils développent des trésors d'ingéniosité pour dissimuler le peu de tabac qu'ils réussissent à faire entrer dans l'école. Quand il n'y a pas de tabac, ils confectionnent des "cigarettes" avec toutes sortes d'herbes. Le veinard qui tire sur une vraie cigarette est sollicité au delà du convenable. Après beaucoup de supplications, le titulaire accorde au quémandeur une "bouiffe", c'est-à-dire le privilège de tirer une bouffée sur la cigarette. Mais certains vicieux en profitent sans vergogne pour prendre une inspiration maximale, grillant ainsi d'un seul coup un demi centimètre de la précieuse cigarette. Ils s'attirent alors de véhéments reproches.

Je m'intéresse à la radio. J'ai acquis au foyer un petit opuscule, oeuvre d'un certain Aisberg, "La radio, mais c'est très simple". Et en effet, une bonne pédagogie aidant, je trouve que c'est assez simple. Je demanderai la spécialité de radio, spécialité compatible avec mon niveau d'instruction.

Je passe ma permission à Givors où mes parents sont installés dans le relais routier. La plupart du temps, je le passe à travailler. Comment font-ils quand je ne suis pas là? Quelques sorties, tout de même. Mon ami "Radar" , le maistrancier de Tarare surnommé ainsi par référence à son appendice nasal, est venu me rendre visite.

A suivre.

Albert a écrit:Une des punitions intéressantes est le peloton.

mon ancien, salut Albert
Et bien après le transfert de l'Ecole des mousses et maistrance pont du Dourdy vers Brest (actuel CIN) à l'été 1960 cette tradition a perdurer et je suis sur que c'était avec le même fusil appelé "Mousqueton"
Les escaliers à monter en canard fusil sur dos des mains bras tendu bonjour quand on a 16 ans et pas très costaud.
Ces tours de peloton en plus se faisaient après le déjeuner et avant la reprise des cours jusqu'au jour ou quelques mousses s'étant endormis sur leur pupitre pendant la reprise des cours les profs civils ont mis les pieds dans le plat en 1961. Le peloton perdura encore mais à des horaires différents. Il fut supprimer mais je ne sais quand, peut être du temps du commandement du CF Chaminade...... vers 63 ou 64

J'ai vu des tours de peloton au G.E.M. St Mandrier en 1964.
Effectivement cela ne devait pas être agréable.....

En 1962/1963 le peloton était toujours en vigueur. De préférence le jeudi, après les frites.....Et avec des G.O. tels que les CS Huon ou Marchand...Souvenirs...
J'ai eu droit, avec quelques collègues à une séance de nuit, avec le CS Huon. Mais ceci est une autre histoire....

En souvenir de nos Gentils Organisateurs du peloton en 62. Pas de CS Marchand sur la photo mais très connu