Bonjour Albert ,Le peloton que j'ai eu le plaisir de pratiquer se passait le soir après diner dans la salle d'armes c'est a dire dans le grand hall en haut de l'escalier d'honneur les mousquetons ces petits fusils de la guerre de 14 étaient alignes a droite le long du mur et nous étions priés de faire notre choix. Munis de cet arme bien assez lourd pour nous. Nous marchions en rond tenant l'engin a bout de bras au dessus de notre téte en marchant en canard le plus longtemps possible les plus faibles tombaient les premiers mais ils devaient reprendre le plus rapidement possible sous peine de recommencer le jour suivant. Les qualificatifs qui nous étaient adressés au cour de ce petit exercice avaient pour objectifs de nous montrer le chemin qui nous restait a parcourir avant d'etre un vrai marin je ne m'étendrai pas sur le bien fondé de la méthode a ma connaissance personne n'a succombé au traitement je regrette seulement que les adultes chargés de nous encadrer se comportent comme si nous étions tous des délinquants.

63 64 j ais moi aussi participé...passage a l armurerie et direction le front de mer...mais j ais aussi goutté aux gans de boxe de l officier de 1ér classe L helgouach je l ais rencontré plusieurs foi par la suite il s est toujours souvenu de mon nom et de ces deux rounds mémorable ..surtout pour moi ( j avais le choix ou cahier de punitions et visite au cde en second ou enjamber les cordes du ring pour faire rentrer dans mon ciboulot quelques règles ) un bon souvenir parmi tant d autre

Bonjour les amis,
Je reprends après un méchant passage à vide.https://2img.net/u/2913/33/99/84/smiles/238874.gif
Cahiers du Dourdy (suite)

Le dimanche après-midi, nous allons au cinéma à Pont l'Abbé.
Le dimanche, toutes les femmes ainsi que la plupart des filles sont revêtues du costume régional, avec la coiffe bigoudenne en "tuyau de poêle", délicat édifice de dentelle dont le repassage nécessite une main professionnelle.

Spoiler:

MERCI,
je le crie haut et fort, Albert.

Merci pour ton talent à présenter les choses. Merci d'évoquer nos croyances (bretonnes) avec délicatesse. Merci pour ton respect des « gens du peuple » de Basse Bretagne. Merci d'évoquer les filles de Pont-l'Abbé qui se rendaient au cinéma (ma regrettée belle-mère l'évoquait souvent pour parler des mousses bien sûr). Merci de nous présenter «le bon vieux temps ». Merci de nous mettre du baume au cœur au sortir d'une lecture désabusée de la rubrique « anecdotes ».

Je ne sais pas si tu te considères comme de la « vieille marine ». Moi, matricule 65, je ne suis certainement pas de la vieille marine. Mais, nous sommes toujours les vieux de quelqu'un. Ce n'est pas pour autant que l'on détient la vérité et que l'on doit l'asséner aux autres.

Toi et les intervenants de la rubrique Indochine, êtes nos anciens. Vous avez tout connu avant nous, connu aussi les mêmes choses que nous puisque vous avez partagé un bout de chemin avec nous (j'ai retrouvé le PM ancien d'Indo que j'avais comme matelot comme chef de service bien plus tard au BS). Mais dans vos écrits on ne décèle jamais la moindre vulgarité, la moindre outrance, le moindre mépris pour les gens rencontrés et encore moins pour les compagnes d'un moment.

Le forum peut être fier d'avoir dans ses rangs des gens de votre qualité qui font honneur à la Marine. J'attends avec le plus grand intérêt la suite de ton récit, non expurgé de tes impressions personnelles et philosophiques.

Merci Albert.

Superbement écrit Albert et tout à fait de la même opinion que Roger, tout peut être raconté mais la façon de le faire sublimera le récit ou le rendra vulgaire.

Superbe récit Albert.....

Merci pour vos compliments auxquels je suis très sensible.
Albert

Albert,ces compliments sont amplement justifiés, c'est toujours un régal de te lire. Que ce soit l'Indochine ou l'école des mousses c'est avec grand plaisir que je te lis. Encore merci.

Merci Albert.

Bonjour, les amis.
Un petit tour au Dourdy.

Un scandale a défrayé la chronique locale.
L'aumônier de l'école aurait eu une attitude coupable envers des enfants de choeur! Dans notre compagnie, G... surnommé "le fils du curé", serait dans le coup. Naturellement, ipso facto,[i] [i]l'aumônier a été viré de la Marine. Je le reverrai plus tard en Indochine, à Canthö, recasé dans l'infanterie coloniale, soucieux de savoir si j'étais à l'école des mousses en 1946. Sur ma réponse affirmative, il m'a confié vaguement qu'il avait été victime d'une "histoire de voyous".Dont acte.
Autre chose. L'équipe des petits malins fiers -à -bras de la chambrée (il y en a dans toute société organisée) ont décidé de me provoquer. Selon, eux, je serais un dégonflé. pour prouver le contraire, je dois accepter de me battre. Mais, prudents, ils ont trouvé un volontaire, bon copain par ailleurs avec qui je n'ai aucun contentieux. Le pauvre Sourbier s'est laissé convaincre de se battre contre moi. Donc, je dois relever le défi. A l'heure convenue, toute la compagnie s'écarte des baraquements, direction le champ clos. Et, bien que n'ayant l'un pour l'autre que de bons sentiments, nous nous tapons dessus allègrement., Sourbier et moi. Je le tiens à distance de mon gauche et m'en tire sans ecchymose.. Lui, aura pendant quelques jours, une enflure vers la tempe droite. Notre pugilat n'est pas terminé que le guetteur de service nous prévient . Boterel, averti par son sixième sens -ou par un mouchard- surgit sur la lande. Nez à nez avec la compagnie au complet assise en cercle, il me regarde intensément., l'air soupçonneux. alors que j'ai eu le temps de m'asseoir tranquillement par terre, le visage un peu rouge, peut être. Pour la punition, c'est raté. Pour la provocation des fiers-à -bras, c'est raté aussi. Désormais, sachant que je peux donner des coups, ils me ficheront la paix.

j'en ai tellement marre des vexations de Boterel que je décide d'aller le plaindre au capitaine de compagnie, un lieutenant de vaisseau. Geste extrêmement osé car s'adresser directement à un officier sans passer par la voix hiérarchique est quasiment un crime de lèse-majesté qui peut me coûter très cher. Mais la voix hiérarchique, c'est Boterel. Alors qu'importe? Je ne peux plus supporter ce harcèlement. Je vais donc frapper à la porte du L.V. capitaine de compagnie et lui expose mes griefs, après m'être excusé d'avoir court-circuité la voie hiérarchique. Il m'écoute, puis me congédie. Etonné moi-même de ma démarche, je regrette maintenant et j'ai peur de me faire carrément renvoyer de l'école.

Une demi-journée plus tard, le L.V. me convoque. Il est là, avec Boterel. Il me rappelle la nécessité de passer par la voie hiérarchique mais veut bien considérer que, m'étant excusé, il ne me sanctionnera pas pour cela. Pour le reste -?- j'aurai encore une fois la boule à zéro. Je suis stupéfait de la légèreté de la punition. On ne badine pas avec la discipline aux mousses et je pouvais craindre le pire. Peut-être qu'après cela, Boterel s'est montré moins tyrannique. Peut-être que cette initiative, à ma connaissance exceptionnelle, m'a valu cette appréciation , découverte par la suite sur mon livret militaire à la suite d'une indiscrétion: élément à surveiller. Il est vrai que le courage des timides est un phénomène inexplicable...




A suivre.

Merci ALBERT

L'aumônier à surement été sanctionner avant d'être virer.

Que dire de plus que ce qui a été déjà dit. Çà c'est du récit de qualité ! Merci Albert.

Merci Albert

Merci Charly pour les retouches.
Je me suis exercé depuis et je pense que je pourrai afficher les prochaines sous un meilleur format.
Amitiés.Albert

Avé à tous
     Je vais vous parler de ma première (et dernière) cuite au Dourdy . En parlant d'alcool il faut parler 
d'argent; combien touchions nous comme pécule en fin de semaine ? Il me semble que c'était 150 frrancs
très, très anciens (premier semestre 1959), juste de quoi se payer une toile et boire un pot .
Cela se passe à Loctudy . Rey et moi touchons notre pécule et direction le village . Après avoir dépensé notre
argent, à 2O mètres du bistrot nous trouvons sur le trottoir 5 billets de 500 francs pliés en 4 . Un coup d'oeil
à gauche, à droite, devant, derrière: personne ! Je mets le pognon, le flouze, le grisbi, la tune etc.... dans la
ma poche et demi-tour à droite...marche et en route vers le bistrot . Coups après coups l'heure passe et à
18h30 il est temps de rentrer à la maison . Sur le chemin du retour en terre battue, l'effet de l'alcool se fait
sentir chez mon collègue et il vide son estomac en cours de route, je le soutiens tout le long du chemin, ça 
sert à ça les amis .
Nous arrivons au Dourdy et l'heure de l'appel approche......et moi qui commence à voir double et cahin-caha
et soutenu par Rey je me mets en rang pour l'appel . Mon chef de série Gourcuff se doute de quelque chose
et se sert contre mon épaule et Rey de l'autre coté et mon calvaire commence .
Monter les marches (il y en a plus que d'habitude), traverser le hall avec les "flics" à gauche et Maistrance à 
droite et encore beaucoup de marches, toujours soutenu, un groupe s'est formé autour de nous . Nous
arrivons dans la chambrée (la 3) et enfin je vide mon estomac devant mon caisson . C'est Gourcuff qui à fait
le ménage, j'ai du l'aider un peu et c'est lui qui m'a couché dans mon hamac .
Le lendemain matin je ne savais pas comment le remercier  Si les flics m'avaient chopé, c'était le poteau
d'exécution .
Dix huit (à peu près) plus tard Gourcuff embarque sur ma vedette en Indo comme bosco maistrancier
Avec ses galons rayés de bleu . On a tchatché souvent de cette cuite
Roli

Roli
Toujours intéressant de lire les anecdotes de mes anciens
Quand je suis rentré aux mousses (à Brest ) en septembre 60 le pécule était de 5 nouveaux francs

"Le 5 nouveaux francs Victor Hugo est un billet de banque français créé le 5 mars 1959, émis à partir du 4 janvier 1960 par la Banque de France. Il fait suite au 500 francs Victor Hugo"

Bonjour Roli.
Il est vrai que la première cuite est toujours la plus dure. Le paradoxe dans la marine est que l'on t'octroyait la double si tu faisais une action d'éclat et que l'on t'accordait la liberté de cambuse en cas de danger ,mais que l'on te fichait sur la peau de bouc si tu étais cuit. Va comprendre...

Albert, ACB peut se réjouir d'avoir dans ses rangs un conteur de ta trempe; Tu as manqué ta vocation.

Oui, Albert et Roli vous nous gâtez et cela avec talent.
En ce moment, je vais tous les jours relever mes casiers à seiches non loin de Pen ar veur, et je dois dire que je regarde le château du Dourdy avec d'autres yeux. Je pense à ce qui s'est passé là. Si j'avais habité sur l'autre rive, je vous aurais demandé l'accord pour publier vos souvenirs dans le bulletin municipal (pour le cas où l'équipe municipale en aurait voulu). Vraiment, ce sont les dessous pas connus de l'école des mousses, de l'original. merci de les partager avec nous. J'adore.