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Tu as le don (et surtout beaucoup de memoire), Jean Jacques , pour raconter le recit des escales que j'ai moi-meme fait quelques années plus tard avec le Forbin et la Jeanne. Je me souviens effectivement des petits crocodiles empaillés vendus sur le port, j'en avais d'ailleurs ramené un. J'ai mis des photos de la citadelle dans le rubrique dediée à la Colombie. je me souviens aussi avec les collègues avoir rencontré 4 jeunes filles en allant à la plage et qui nous avaient offert des coupes de glace leur maisons cossues etaient situées en face de la plage (voir rubrique "une femme dans chaque port". Et enfin j'avais assouvi mes instincts bestiaux avec une demoiselle soi-disant enceinte ou alors ...elle l'est devenue apres !
marcus66, Joël Chandelier, Matelot, alain EGUERRE, Jean-Marie41, RENARD-HACHIN, christian gouezin et aiment ce message
Mercredi 21 février 1968, 6h00 du matin, l'appel irritant du clairon sonnant le réveil me tire de la douce torpeur qui envahit le corps à l'approche de l'aube. L'atmosphère lourde et pleine des senteurs mélangées de l'air conditionné, des pieds et de la sueur me réveille rapidement. La lumière s'allume et les premiers coups de gueules des seconds retentissent à travers le poste 5 comme une aimable invite à se lever. 6h10, deuxième coup de clairon, une improvisation de l'instrumentiste qui fait grincer des dents Le fusilier de service descend en tapinois pour surprendre les derniers récalcitrants qui se prélassent encore dans leur banette. Après le petit déjeuner et la toilette, je revêts la tenue de sortie et monte à la passerelle où se situe mon poste de manoeuvre. J'arrive devant les sondeurs dont j'ai la responsabilité au moment où le clairon appelle au poste de bande car nous arrivons à San Francisco. Il fait frais et surtout la brume épaisse qui entoure le navire lui donne une allure de vaisseau fantôme. Toutes les minutes, la sirène fait entendre son cri lugubre et le bâtiment fonce uniquement guidé par ses radars. "Machines avant 1", l'ordre répété par le scheapburn descend jusqu'aux machines et le navire ralentit car nous attendons le pilote. Une voix sortie de l'interphone signale " Bâtiment dans le 120, route au 270, vitesse 15 noeuds", les radars suivent l'écho qui se rapproche puis brusquement un cri jaillit de la passerelle, une masse sombre a surgi à tribord, indistincte d'abord puis se précisant au fur et à mesure de son approche. Un cargo se présente en plein par notre travers. Sur la plage avant, c'est la cavalcade, en un instant il ne reste plus personne et les outils abandonnés jonchent le sol. "Machines arrière 4" la vois du commandant retentit à la passerelle, "la barre à gauche toute". A bord du cargo, on nous probablement vus car il commence à virer à droite. Nous sommes tous crispés à nos postes puis on sent la Jeanne qui répond aux ordres. Quelque instants plus tard, c'est le choc, notre étrave semble se soulever puis dans un immense frémissement, le cargo, un Norvégien, défile sur notre avant. Les bastingages en acier se plient comme du carton, le mât de beaupré cassé net retombe sur la plage avant tandis que le chaumard d'étrave, brisé à ras du pont tombe à la mer. Nous sommes tous accrochés aux rambardes, les doigts crispés. Le cargo continue à défiler devant nous dans un craquement épouvantable. Une rayure de métal enfoncé s'étire tout le long de son flanc bâbord puis il s'enfonce dans la brume et le silence retombe nous laissant seuls sur l'océan. Les premiers hommes réapparaissent sur la plage avant pour se rendre compte des dégâts. Tout le monde respire mieux mais nous sentons que nous venons d'échapper à une catastrophe grâce au sang froid de notre commandant. Le pilote arrive et nous repartons tandis que les piliers du "Golden Gates Bridge" apparaissent à travers la brume. Nous nous amarrons bientôt au quai 39. San Francisco promet d'être une belle escale mais je vous en reparlerai si vous êtes toujours intéressés.
marcus66, jean-claude BAUD, Joël Chandelier, Matelot, Jean-Léon, jobic, alain EGUERRE et aiment ce message
Pour répondre à loulou, la mémoire ne suffit pas. Les récits que je vous propose sont extraits d'un livre que j'ai écrit dans les années 70 grâce à un journal de bord que j'ai scrupuleusement tenu. Si ces textes vous rappellent des souvenirs ou si vous souhaitez en découvrir d'autres, je me ferai un plaisir de continuer
Laurent, Joël Chandelier, Matelot, alain EGUERRE, Jean-Marie41, casinogarage, loulou06000 et aiment ce message
Tu as eu la bonne idée d'ecrire un livre ce que je n'ai pas fait, c'est bien de nous faire partager tous tes souvenirs, je pense qu'on a à peu pres les memes avec d'autres camarades anciens campagnards. Nous avons nous aussi eu une brume à couper au couteau en arrivant à San Francisco mais quelle fierté lorsque nous sommes passés sous le Golden Gate bridge , en ce qui concerne l'escale j'ai eu encore de nombreuses peripeties,aussi salées que les autres, que je relate dans la rubriques "anecdotes".
Joël Chandelier, Matelot, Jean-Léon, alain EGUERRE, Jean-Marie41, L.P.(Pedro)Rodriguez, pinçon michel et aiment ce message
Il est dit que la Jeanne, durant toute sa vie de "navigatrice", a embarqué environ 15 000 marins. Bien que nous ayons tous fait des escales qui se ressemblent, on peut affirmer que ce furent quand même 15 000 aventures différentes car chacun a vécu sur la Jeanne et dans les escales, avec son propre tempérament et donc ses propres choix. Il y a donc dans la tête des anciens marins de la Jeanne d'Arc une multitude d'aventures à raconter pour faire revivre notre Jeanne. A vos écrits ! Jean-Jacques Dujardin
Joël Chandelier, Matelot, Jean-Léon, alain EGUERRE, Jean-Marie41, loulou06000, christian gouezin et aiment ce message
Je ne suis pas un marin de métier mais un simple « recruté » pour 18 mois de service militaire. Je n’ai donc aucune expérience de navigation. Le hasard veut que, après 6 mois passé sur le PA Foch en cale sèche, j’embarque sur la Jeanne d’Arc le 6 novembre 1965 pour un départ en campagne le 8. Inutile de dire que j’ai tout à découvrir sur le bateau, la vie et mon travail à bord (équipe sécurité), ma chambrée K010 ( 72 couchettes) mais aussi ma future vie de marin. Départ vers 15h00. Une fois passée la pointe Saint-Mathieu, les choses sérieuses commencent. Durant les premières heures de navigation, je suis désemparé. Je ne comprends rien à mon nouvel emploi du temps et les rapides informations données par mon second maître me paraissent très confuses. Je dois ajouter que les mouvements du bateau commencent à me gêner. Je ressens désagréablement le roulis qui affecte mon sens de l'équilibre. Au fil des heures, l'état de la mer ne s'améliore pas et mon estomac me pose quelques problèmes. Cependant, sur le conseil des anciens et, sans grande conviction, je me rends au réfectoire. Mais les mouvements du bateau s'accentuent encore. Je ressens un vertige assez indéfinissable. Mon corps commence à souffrir et j'éprouve maintenant une forte envie d'aller me coucher. Les odeurs d'huile, de fuel et de nourriture, propulsées par les souffleries de ventilation, n'arrangent pas mon état général qui se détériore d'heure en heure. Je suis maintenant la proie d'un mal connu de beaucoup de marins : le mal de mer. C'est une sensation étrange d'engourdissement général. A 17h45, frais comme un gardon, mon second maître me retrouve et, sans vouloir remarquer mon triste état général, m'avise que je suis de quart de 18h00 à 20h00 au PZ milieu Malgré ma forte envie de vomir et d'aller me coucher, je ne fais aucune remarque et je gagne, pour la première fois, ce poste de surveillance.
Tout comme Jean-Jacques Guillaume, ces écrits sont issus du livre que j'ai écrit sur ma campagne 65/66 effectuée sur la Jeanne. Tout comme lui, tous les jours je rédigeais sur un gros cahier un compte rendu de mes journées. Ce cahier fut très utile pour me remémorer des souvenirs inoubliables. Jean-Jacques Dujardin
montroulez, marcus66, Joël Chandelier, Matelot, Jean-Léon, alain EGUERRE, Jean-Marie41 et aiment ce message
Ah, ces sympathiques escales de Cartagena et ses coins un peu louches avec des personnes accueillantes sachant vous soutirer vos bourses (du Peso, bien entendu), et la chouette escale de San Francisco où nous étions bien acueillis. Le commis du bord y faisait un bon plein de vivres. Un bon souvenir d'un départ le soir de la baie de Frisco avec un passage sous le Golden gate et une éclipse de lune au même moment ! L'histoire de l'abordage (msg n°205) me rappelle notre abordage un vendredi matin vers 08H00 en rade de Brest après des essais à la mer. La JDA s'en était sortie avec quelques éraflures mais le pinardier avait moins apprécié l'éperonnage plein travers ; les coquilles de la rade, peut-être un peu plus !.
Joël Chandelier, Matelot, Jean-Léon, alain EGUERRE, Jean-Marie41, casinogarage, loulou06000 et aiment ce message
Après notre abordage avec un cargo Norvégien, nous continuons notre route vers San Francisco et bientôt, les énormes piliers du Golden Gate Bridge apparaissent à travers la brume. L'équipage, impeccablement rangé sur toutes les superstructures de la Jeanne regarde avec avidité ce nouveau pays qui va nous accueillir pour une semaine. La longue traversée du Pacifique se termine et nous saluons la terre de 21 coups de canon. Par hélicoptères, arrivent les autorités Françaises et Américaines qui viennent rencontrer le commandant et faciliter notre venue. A midi, nous accostons au quai 39 sous un temps assez beau car enfin la brume s'est dissipée. A 14h00, je suis dehors car je me suis inscrit à une excursion qui nous fait découvrir la ville. C'est rapide mais nous découvrons quad même le mélange de petites maisons et de grands immeubles construits sur 29 collines. Puis, c'est Chinatown, le quartier asiatique avec ses pagodes et ses lanternes en papier. Plus loin, nous découvrons Haigt Ashbury Street, le fief des Hippies, phénomène nouveau avec le principe de la liberté avant tout, des tenues bariolées, et le joint de haschich à la bouche. Ils sont plusieurs milliers à vivre là et dans un grand parc voisin. Nous continuons en faisant la tournée des ponts : "Bay Bridge" le plus long du monde avec ses 13 kms puis nous arrivons au Golden Gate Bridge, le plus connu et aussi le plus beau. En redescendant vers le port, on aperçoit le pénitencier d'Alcatraz sur son ile. Nous découvrons également les rues typiques de la ville, toutes droites et se coupant à angle droit, qui grimpent à l'assaut des collines de façon vertigineuse puisque la plus pentue est à 37%. Une exception, la Lombard Street qui est une rue très sinueuse. Avec le soir qui tombe, sur les façades et les toits commence la sarabande des enseignes lumineuses. San Francisco la nuit est une ville magnifique. Dès notre retour, je repars avec les copains et arrive à Broadway Street, une avenue très animée bordée de nombreuses boutiques, cafés, restaurants et animations diverses. Nous faisons une halte dans un cabaret grec où nous sommes chaleureusement accueillis mais nous ne pouvons pas rester longtemps car ce soir, nous sommes de corvée de bal. A l'arrivée à chaque escale, en plus de la liste des excursions proposées, nous sommes obligés de nous inscrire pour les diverses réceptions organisées en notre honneur afin qu'un certain nombre de marins soit là pour représenter la France Ce soir, c'est plutôt agréable car nous sommes reçus par l'Alliance Française. (à suivre car San Francisco a été une longue et belle escale pour moi)
montroulez, marcus66, jean-claude BAUD, Joël Chandelier, Matelot, DUJARDIN 76, alain EGUERRE et aiment ce message
Tes souvenirs sont vraiment precis mais normal vu que tu as noté tout cela jour apres jour comme DUJARDIN ce que je n'ai pas fait, trop occupé à autre chose. Brodway street le quartier chaud aux multiples etablissements et ou on retrouvait tout les equipages. Le Bay bridge bien, Alcatraz que l'on distinguait de presque partout, Ashbury bien sur le quartier des Hippies et cette maison bleu chanson de Maxime Leforestier, nous n'avons jamais trouvé,nous avions d'ailleurs acheté le 33T qui etait sorti en 1971,avec d'autres juste avant de partir de Brest. Il y a aussi le cable-car avec ses wagons typiques.par contre un soir nous nous sommes retrouvés dans un quartier "Black", nous etions pratiquement les seuls blancs,nous sommes passés devant un travelos noir qui faisait le trottoir, le gus, au moins 1,90m des epaules de demenageur en petit short rose , les chaussures en talons aiguille, la poitrine largement developpée,maquillé (e) vulgaire avec faux-cils, il ou elle nous a apostrophé avec une voix caverneuse "hello darling", je peux vous dire que nous n'avons pas trainé trop longtemps dans le coin surtout qu'à Noel 2 cops s'etaient fait tues. Mais tout de meme de bons souvenirs inoubliables !
Dernière édition par loulou06000 le Ven 10 Jan 2025 - 16:36, édité 2 fois
montroulez, marcus66, Joël Chandelier, Matelot, DUJARDIN 76, alain EGUERRE, Jean-Marie41 et aiment ce message
par GUILLAUME jean-Jacques Ven 10 Jan 2025 - 18:33
La Jeanne à San Francisco (2eme partie)
Une nuée de marins vient de se déverser de deux bus affrétés pour l'occasion et fonce vers la salle de l'Alliance Française.Tout le monde jette un coup d'oeil circulaire sur l'immense salle puis chacun fonce vers son centre d'intérêt : boissons ou filles. La plupart des gens parlent français et nous nous retrouvons en terre connue. Ambiance formidable, toasts délicieux et boissons à volonté. Après avoir siroté quelques bières, je me décide à tenter ma chance auprès de la gente féminine. J'ai vu que deux jeune filles étaient seules à une table et accompagné d'un copain je me dirige vers elles. Normalement ici, tout le monde parle français mais la première invitation que je lance ne rencontre qu'un air stupide d'incompréhension. Je me remémore rapidement mon anglais scolaire qui après quelques boissons alcoolisées s'améliore considérablement. C'est donc sans hésiter que je réitère ma demande et j'ai le plaisir de la voir sourire puis m'accompagner sur la piste de danse ce qui me laisse bien augurer de la suite. Je l'interroge sur sa vie, ses projets , sa famille et lui parle aussi un peu de moi mais baratiner en anglais, c'est plutôt ardu. Elle me répond gentiment dans sa langue maternelle sans bien réaliser que je ne comprends parfois qu'une phrase sur deux. Mais nous sommes de plus en plus serrés et une grande tendresse se fait jour ce qui fait que mes affaires sont en bonne voie. Elle s'appelle Elga et c'est une jolie brune très tendre. De retour à table je lui offre le champagne, elle en est ravie tandis que mon porte monnaie l'est beaucoup moins mais elle me me tombe dans les bras et nous commençons à échanger des baisers langoureux. Ma première et horrible pensée est "une de plus" mais nous sommes dans un endroit chic et pas dans un b****l à marins. A la fin du bal, je la raccompagne chez elle tendrement enlacés avec une idée bien précise dans la tête. C'est alors que je reviens rapidement sur terre car je n'avais pas compris qu'elle logeait dans une pension pour jeunes filles avec gardien à l'entrée, donc pas question d'aller plus loin. Sur un dernier b....r et la promesse non tenue de se revoir, je ravale ma frustration et rentre au bateau à 4 heures du matin, penaud et déçu après des kilomètres parcourus à pied dans la ville. (à suivre)
LEMONNIER, montroulez, marcus66, jean-claude BAUD, Joël Chandelier, Matelot, DUJARDIN 76 et aiment ce message
Les alliances françaises etaient un bon plan que m'avait soufflé un vieux chouf campagnard. J'ai mis à execution ses conseils ce qui m'a permit ,dans quelques escales, d'apprendre la langue (au sens propre et au sens figuré) à des filles avec quelquefois plus si affinités !
montroulez, Joël Chandelier, Matelot, Jean-Léon, Jean-Marie41, pinçon michel, JACQUES SOUVAY ou BILL et aiment ce message
Encore des elections érectionns ratées Jean jacques, ne t'inquiète pas on est tous passé par là et...au final le quartier chaud de l'escale et quelques sous (de tous pays) En escale à Singapour j'arrive à inviter une belle chinoise, serveuse dans un restaurant Bon elle voulait voir le film Barbe Bleu (en chinois sous titré anglais et pas tout compris ) Restaurant chic puis je la suit chez elle c'est dans la poche Heu, présentation à la famille dont sa sœur marié à un marin néozélandais affecté au port militaire Rentré à bord de la Jeanne j'ai oublié de la revoir, pas prèt au mariage en 3 jours !!!
La photo, reflet de ma curiosité, du coin de la rue au bout du monde.
montroulez, Joël Chandelier, Matelot, Jean-Léon, Jean-Marie41, loulou06000, pinçon michel et aiment ce message
par GUILLAUME jean-Jacques Sam 11 Jan 2025 - 18:47
La Jeanne à San Francisco (3eme partie)
Le lendemain de mon fiasco avec ma partenaire, avec deux copains, je pars visiter la ville chinoise avec ses habitants en tenue asiatique puis nous faisons un détour par le quartier Hippie où nous sommes très bien reçus et où on nous propose aussi quelques drogues pas très recommandables que nous déclinons. Nous redescendons vers le bord de mer jusqu'au "Fisherman'Warf", quartier des pêcheurs. En flânant le long du port, nous rencontrons de charmantes personnes très attirées par nos uniformes, la réputation du marin français étant universelle. Elles veulent voir notre navire et nous nous empressons de les inviter à le visiter. Nos affaires marchant pour le mieux, nous finissons la soirée dans une boite de nuit, le "ChiChi Club" avant de conclure et ne rentrons qu'à 3 heures du matin au bateau. Le 23 février, je suis encore de corvée de bal, invité par les anciens combattants français d'Amérique; L'accueil est formidable et le champagne excellent mais je ne peux pas y rester trop longtemps car je suis attendu à une autre réception donnée par la marine Américaine en notre honneur. Je passe la soirée à parler anglais, c'est pour cela que j'ai été sélectionné, avec des gens charmants qui font beaucoup d'efforts pour notre compréhension mutuelle. Ils tiennent absolument à me faire visiter la ville le dimanche suivant ce que je m'empresse d'accepter. Samedi 24, je suis de service, détaché toute la journée au standard téléphonique car parmi les matelots, il y en a très peu qui parlent anglais. Le soir j'ai la tête comme un melon car je n'ai pas l'habitude de cette prestation. Le dimanche, comme prévu, les personnes rencontrées à la réception américaine m'attendent à la coupée pour un circuit très intéressant à travers la ville. Nous déjeunons ensemble chez eux ce qui me permet de voir qu'ils vivent très confortablement, puis nous redescendons vers le port où nous visitons un vieux voilier Cap Hornier. Nous nous quittons très heureux de cette belle journée. Dans la soirée, je décide d'aller tester le "Câble Car", sorte de tramway à crémaillère qui grimpe allègrement les collines pour redescendre à toute vitesse de l'autre côté prenant de brusques virages où il faut s'accrocher aux barres pour ne pas être éjectés et tout cela dans un tintamarre de cloches pour annoncer l'arrivée de l'engin. Je finis ma soirée dans Market Street, la plus grande avenue de la ville, fait quelques achats et rentre paisiblement à bord. Le lundi 26, c'est le cocktail du commandant. Tout a été préparé sur le pont d'envol avec un buffet somptueux et les invités se pressent nombreux à la coupée en smoking et femmes parées de bijoux. Pour moi, c'est un peu particulier, car sur demande expresse du commandant, je dois me joindre à l'orchestre de la musique des équipages de la flotte car l'accordéon est un symbole de la France. Heureusement que nous nous connaissons déjà. Ils m'encouragent car j''ai un trac fou, c'est la première fois que je joue devant un parterre de 1200 personnes dont le maire de la ville, l'ambassadeur de France, etc...Je me lance et attaque mon répertoire de valses, tangos, paso-doble et slows et à ma grande satisfaction, je suis très applaudi et des gens viennent me voir pour me dire que cela fleurait bon la France. A minuit, la réception se termine. Malgré la fatigue, je sors en ville pour me délasser et faire retomber la pression des dernières heures. Quelques verres dans un bar et c'est le retour à bord où je sombre dans un sommeil profond. (à suivre)
LEMONNIER, montroulez, marcus66, jean-claude BAUD, Joël Chandelier, Matelot, jobic et aiment ce message
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