Suite de l'illustration avec divers textes tirés des revues déjà citées. Qu'il soit bien clair que le problème n'est pas la compétence des gars de l'Infanterie de Marine mais un problème d'organisation et de matériel.... Autre chose ets que je pense que pour rendre tout ceci plus cohèrent la Marine devrait prendre une place plus importante en particulier en développant ses unités de fusiliers voir de commandos (L'unité actuelle est déjà bien prise par ses fonctions opé spéciales les pauvres ne peuvent pas être partout..)
Un texte d’un Lieutenant Colonel de l’Armée de TerreLe terme " débarquement " n’a pas de signification opérationnelle. En effet, on
groupe sous cette appellation toutes les actions conduites par des moyens
militaires terrestres venant de la mer en vue d’intervenir sur terre. Par exemple,
on parle du débarquement des forces alliées le 6 juin 1944 en Normandie et du
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débarquement de la 2e DB en Provence le 15 août de la même année. Or, dans le
premier cas, il s’agit d’un combat interarmées de haute intensité, conduit par des
unités aguerries et avec des matériels adaptés, et, dans le second, du
" plageage " d’une grande unité blindée sur un rivage parfaitement tenu et en
toute sécurité.
Pour mieux la distinguer du débarquement, il faut donc donner une définition de
l’opération amphibie : c’est une " opération conduite à partir de la mer, mettant
en oeuvre des forces maritimes, terrestres et, si nécessaire, aériennes, exécutée
sur une côte tenue par l’adversaire ou qui pourrait être le siège d’une menace "1.
Si cette définition précise clairement qu’il s’agit d’une opération interarmées,
elle ne spécifie pas qu’il faudra obligatoirement employer la force pour prendre
pied sur le rivage. En effet, son dernier membre de phrase envisage deux
situations bien différentes. Dans la première, le rivage est tenu par l’ennemi : il
faudra donc combattre, dans un cadre interarmées et interarmes, et disposer pour
cela d’hommes entraînés avec des matériels adaptés. Au contraire, dans la
seconde situation, la côte peut ne pas être tenue et n’être que le siège d’une
menace ultérieure : dans ce cas, l’opération se résumera donc à une mise à terre
- sans autres complications que celles liées aux impératifs techniques du
" plageage " - qui peut être exécutée par n’importe quelle force.
Par ailleurs, une opération amphibie n’a pas pour finalité la destruction de
l’ennemi. Elle vise simplement à la conquête d’une zone ou d’un point en vue
de permettre ultérieurement la projection de forces au plus près du centre de
gravité de l’adversaire. Elle peut aussi accélérer le rythme des opérations en
cours en rendant à la manoeuvre, dans une région dépourvue de communications
terrestres, sa souplesse et sa rapidité. En règle générale, il s’agit de s’emparer de
points vitaux ou d’infrastructures pour permettre le déploiement de forces
destinées à une opération ultérieure et/ou de plus grande envergure. Cela ne
signifie ni que la côte soit tenue par l’adversaire, ni qu’elle soit le siège d’une
menace, comme le voudrait la définition précédente.
En résumé, il n’est pas toujours nécessaire d’avoir à sa disposition une force de
débarquement puisque, dans certains cas, les éléments d’intervention sont
simplement déposés sur le rivage, en toute sécurité. Mais l’opération amphibie
ne se réduit pas à cela. Pour mieux l’envisager, il est préférable de ne conserver
que la première partie de la définition et de ne plus considérer que la situation la
plus défavorable, c’est-à-dire celle où il faudra combattre pour prendre pied sur
le rivage. Dans ce cas-là, il n’est pas sûr que la France soit aujourd’hui en
mesure, faute de matériels adaptés et de personnels entraînés, de conduire une
opération amphibie.
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les conditions de son succès
Pour s’emparer d’une tête de plage il faut respecter quelques conditions
indispensables à la réussite de cette opération.
Tout d’abord la zone doit être la moins défendue possible. Il s’agit là d’une
évidence qui, d’emblée, exclut un bon nombre de sites de mise à terre et réduit
donc les possibilités d’emploi de l’opération amphibie. En France, nous
estimons que le rapport de forces ne peut être inférieur à quatre contre un. Ceci
signifie qu’avec une force de 1 200 hommes il est théoriquement possible
d’envisager l’attaque d’un rivage tenu par environ 300 défenseurs.
Ce qui importe, c’est le rapport de forces lors du choc de la première vague :
l’opération doit être suffisamment brutale pour qu’il soit écrasant sur un point
précis. Il faut donc effectuer la mise à terre des combattants et des matériels par
les voies maritime et aérienne. Comme nous ne pouvons guère, avec la première
vague, mettre à terre plus de 400 hommes, il est donc illusoire de s’attaquer à
une côte qui serait encore défendue par plus d’une compagnie après l’action
préalable des forces aériennes.
Ensuite, la plage doit permettre un débouché facile. Les points et les itinéraires
de sortie doivent être pris et contrôlés par un élément d’assaut aérien. Ceci
permet de désorganiser l’ennemi et d’éviter aux forces débarquées par la voie
maritime de rester sur la plage sous des feux meurtriers.
La zone doit être la plus éloignée possible des forces ennemies susceptibles
d’intervenir et la plus proche possible de l’objectif à atteindre. Cette condition,
qui est parfois incompatible avec les données géographiques, peut alors être
obtenue par une opération aéroportée, effectuée avant l’assaut amphibie et
chargée de couvrir les forces lors de leur débarquement ou de préparer la saisie
d’un objectif trop éloigné de la côte.
Enfin, pour garantir à l’opération amphibie les meilleures chances de succès, il
est souhaitable que, dès le premier ou le deuxième jour, un port ou un aéroport
soit saisi pour permettre l’arrivée des unités de renfort et des soutiens. Compte
tenu du fait que le volume de la force amphibie est limité par la flotte de
transport, il importe de pouvoir acheminer, rapidement et par d’autres moyens,
les forces de soutien.
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une opération délicate
L’opération amphibie est spécifique, car il s’agit de mener le combat dans des
conditions inhabituelles et avec des matériels particuliers, et elle est délicate, car
elle nécessite une parfaite coordination interarmées.
Le débarquement en force s’inscrit dans une logique opposée à celle de
l’attaque terrestre normale. Celle-ci se déclenche avec un maximum de moyens
préalablement rassemblés par l’attaquant. Au contraire, lors d’un débarquement
de vive force, celui-ci ne peut mettre en oeuvre, à cause du nombre limité des
moyens de transport, qu’une partie, souvent faible, des forces terrestres dont il
dispose.
Le faible effectif des troupes d’assaut doit donc être compensé par des feux
d’appui massifs et permanents. Pour cela, la force aéronavale et les hélicoptères
de l’ALAT sont très précieux : ces moyens permettent de diminuer le potentiel
de combat de l’ennemi et de modifier le rapport de forces jusqu’au niveau
désiré. Cependant, ils ne sont pas permanents et ils ne peuvent pas répondre,
sans préavis, aux besoins inopinés du combat terrestre.
En France, nous devrions voir prochainement l’entrée en service de deux
frégates de type Horizon, armées d’un canon de 155 mm permettant d’effectuer,
au contact et dans la profondeur, des tirs efficaces sur des objectifs ponctuels.
Mais, dans le domaine des appuis, il faudrait aussi disposer d’une arme de
saturation capable de délivrer des feux aussi massifs et brutaux que ceux d’une
batterie d’artillerie, voire d’un régiment. Ceci pourrait être obtenu avec un
navire lance-roquettes multiples, du même type que ceux utilisés le 6 juin 1944,
qui, peu onéreux et très efficace, permettrait à tout moment de neutraliser les
résistances littorales.
Par ailleurs, pour disposer d’une unité amphibie capable de débarquer en force,
il faut bénéficier au minimum de quatre moyens complémentaires: les moyens
amphibies de l’armée de Terre, les chalands de débarquement, le porte-avions et
le porte-hélicoptères. Si, en France, nous possédons bien les trois derniers, nous
ne disposons toujours pas, en revanche, de moyens amphibies. Or ces moyens
de combat, capables de se déplacer sur mer et sur terre, sont indispensables pour
fournir aux forces d’assaut la mobilité tactique et les appuis.
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Le fait de ne pas en disposer obère notre capacité opérationnelle. Équiper un
régiment avec des engins capables d’aborder au rivage prêts au combat et de se
déplacer sur le sable serait un bon gage d’efficacité et de crédibilité. Il faudrait
également que les forces soient appuyées par des unités du génie équipées avec
du matériel adapté aux opérations amphibies et permettant l’aménagement des
plages.
Enfin, bien qu’il soit acquis que toutes les opérations modernes sont
interarmées, l’opération amphibie exige une coordination encore plus poussée,
car il y a une imbrication des moyens et, surtout, des hommes des trois armées
qui doivent avoir l’habitude de travailler ensemble et à tous les niveaux. Ceci
implique un entraînement permanent entre la Marine et des troupes spécialisées
capables, à tout instant et dans n’importe quelles conditions, de servir des
matériels spécifiques au cours d’une opération délicate.
En définitive, pour être en mesure de conduire une opération amphibie, il faut
donc, d’une part, posséder une doctrine et, d’autre part, disposer de forces,
adaptées et entraînées à ce type d’actions, et d’un outil amphibie cohérent, ce
qui suppose l’acquisition de moyens d’appui mer-sol et le développement de
blindés amphibies légers, capables de fournir des feux destructifs lors du choc
initial.
Si la France veut mener des opérations amphibies crédibles, en autonome ou
dans un environnement interallié, elle doit constituer une force cohérente à la
hauteur de ses ambitions2.
S’en priver reviendrait à rendre pratiquement
impossible un débarquement sur un rivage défendu et à réduire l’opération
amphibie à un simple plageage de forces. Il reste à savoir si la modularité et la
polyvalence de la nouvelle armée de Terre seraient compatibles avec la
spécificité d’une telle opération.Un extrait d’un texte d’un CC Marine.«
Il est significatif de voir que contrairement aux Français, les Américains , Italiens, Britanniques, Néerlandais et Espagnols ont créé des unités tactiques terrestres spécifiquement amphibies et dont le matériel ( et y compris la batellerie) sont plus adaptés que les nôtres aux opérations de ce type »
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