Après ma sortie du BE j'ai demandé l'Arromanches, sachant qu'il devait repartir en Indochine, en plus mon frère était à bord depuis la campagne précédente.
Mon affectation à été de1953 à 1956.

GUILLOUX,
La campagne 53/54, as-tu les dates exactes s'il te plaît ?
D'autres photos aussi...?
Je me souviens de l'Amiral PATOU, chef d’État-Major de la Marine 68/70.

Bonsoir,
Par où je vais commencer !
Tout d'abord l'Arromanches c'est mon bateau préféré.
A part les corvée de poulaines.
Nous étions 10 du cours de BE à embarquer le même jour donc nous nous connaissions déjà.
La compagnie comprenait 30 fusibles, il restait les 20 anciens qui avaient fait la campagne précédente, nous avons été très bien accepté.
Notre poste était très bien situé sur le bateau (tranche K010) au milieu du navire, pas dans les coursives comme les autres postes d'équipages.
Ma première équipe fut l'entretien des accumulateurs des blocs de démarrage des avions, et de tous les panneaux de secours en cas de pannes de courant de tous le bord, du 4eme faux pont jusqu’à la passerelle Amiral.
J'ai appris rapidement à connaître le bord, et je m'occupais aussi les batteries du bloc opératoire, également celles des embarcations.
Sachant que les accus des panneaux n'était pas rechargeables, les rondes revenaient souvent, quand j'avais fini l'arrière il fallait recommencer.
Combien de fois avoir entendu à la diffusion "le matelot électricien Guilloux est demander au local ACCU".
Bon, pour ce soir j’arrête.
Bonne nuit

J'ai été affecté à bord de l'Arromanches du 24/04/73 au 19/03/74 le temps de faire une tournée qui nous a emmené à Bizerte et en Grèce (Milo et Naxos) et une autre avec escale à Barcelone avant de procéder à son (triste) désarmement.
Je garde un souvenir éternel de ce bateau chargé d'histoire, mais mon propos Guilloux c'est la surprise de voir sur une photo de ton carnet le L.V. Fatou (pilote) dans le cockpit de son avion et qui sera le dernier commandant de l'Arromanches.
Un Monsieur dont les états de services étaient impressionnants et qui ne pouvaient susciter que du respect et de l'admiration eu regard au placard de décorations décernées dont une croix de guerre "Indochine", avec de nombreuses palmes et citations pour faits de guerre.
J'ajouterai que ces L.V. (y compris de Castelbajac) ont terminé leur brillante carrière aux étoiles et en ce qui concerne le CV Patou au sommet de la hiérarchie de notre "Marine".

Bonjour Eberle,
Non seulement l'Amiral Patou fut CEM en 68, mais en tant que tel il s'opposa très fermement au ministre de la Défense Michel Debré qui voulait envoyer (déjà) le Colbert à la casse au lieu de faire sa refonte lance missile pour faire des économies de budget.
L'Amiral "posa sa casquette" sur le bureau du ministre, et cette attitude permit la poursuite de la refonte du Croiseur mais, beaucoup plus restreinte que celle qui avait été étudiée.
Homme de conviction l'Amiral donna sa démission le 1er avril 70 le jour même du début des travaux sur le bateau.
L'Amiral Storelli pris sa suite...

Merci HATOUP de mettre en ligne ce passage "glorieux" de notre Amiral qui ... en avait...!
A l'époque, à l'Escadre de la Méditerranée, cet acte courageux a reçu l'admiration suprême des équipages qui, entre parenthèse ne doutaient pas de l'attachement de cet homme de conviction "à sa Marine" et quelque peu visionnaire dans l'avenir et dans l'utilisation et la présence de notre flotte en méditerranée alors que le sister ship De Grasse était quelque peu "démilitarisé" pour les besoins de la DIRCEN.

Bonsoir,
Voici un casque américain H3 tel qu'il a pu porté par un pilote de Corsair en Indochine.
L'exemplaire présenté a bien vécu.
Si il y a des amateurs, je souhaite m'en séparer pour me cibler sur le thème des flottilles amphibies.

Patou n'a t-il pas terminé au grade d'amiral ??

Nous étions tenu de rester couvert toute la journée de peur que l'on attrape un coup de soleil dans les coursives, soit le bonnet ou le calot de chauffe.
Tout l'équipage avait sont calot et comme vous pouvez le voir, même le slip de bain règlementaire.
Bonne journée à tous.

Spoiler:

Guilloux,
Ces carnets de campagne de l'Arromanches sont "super", merci de nous les avoir fait découvrir.
En 1956 l'AQUILON était sur l'Arromanches.

Merci GUILLOUX pour avoir publié ces documents.
L'époque que tu as vécue fut riche en événements pour l'histoire de notre pays.
J'ai publié dans un autre post deux ou trois photos du retour à bord du PA "Arromanches" du LV Bernard KLOTZ à l'automne 1954, au retour de sa captivité dans les camps vietminh, après qu'il fut abattu à bord de son Hellcat de la 11F à Diên Biên Phù.
Le Vice-amiral d'escadre (2S) Bernard KLOTZ est décédé fin décembre 2005.

Bonsoir à tous,
Je vous remercie, et je tenais à vous faire connaître ces moments parfois difficiles, quand la nuit venait et que des pilotes n'étaient pas rentrés l'atmosphère était lourde à bord.
Tous les pilotes de la 3F appréciaient la présence derrière eux de mon cousin Yves Lemée radio volant, c'était un peu leur fétiche, car quand ils rentraient ils n'avaient aucun impacts.
Ce carnet a bien jauni vu que mes trois garçons l'on feuilleter une multitude de fois.
Un de ces trois a attrapé le virus de la famille, il vient de finir ses 25 ans de Marine.

Spoiler:

Merci Guilloux de nous avoir fait partager les photos de ce carnet rassemblant toute une époque passée à bord de cette vieille ARRO.
J'avais eu l'occasion de voir ce carnet à bord en 74 et j'avais été admiratif devant ces scènes de la vie courante du bord.
Bien sûr les décorations de Noël, la Saint Éloi ont perdurer au même titre que de fêter les différents compteurs : appontage, heures de vol, catapultage, mais ce qui était très fort c'était l'ambiance bord, l'esprit de camaraderie qui régnait au-delà des barrières des compagnies et services.
Tout cela avait été acquit à l'armement et est resté jusqu'au dernier jour.
Mais je crois qu'il était encore plus fort à ton époque pour tenir compte des circonstances, de l'éloignement et des missions dévolues aux pilotes.
Un carnet à conserver encore précieusement.

Merci guilloux et EBERLE daniel.
Je crois qu'en 1956 l'AQUILON n'était pas arrivé sur l'Arromanches.

Il me semble l'avoir vu apponter entre 1967 et 1968
En même temps je rebondis sur les propos concernant l'ambiance d'un navire,c'est éxact que celle du départ de l'armement c'est là que ce forge l'amiance,quand ce bâtiment a été armé en 1946 à Cherbourg,personne ne connaissait ce bateau,il a fallu être solidaire.
C'est le même état d'esprit que j'ai retrouvé quand la Marine m'a fait un cadeau en m'affectant cette fois çi comme Maître en 1967.
C'est en 1946 que j'ai apperçu ce gros bateau gris prés de la digue du Homet à Cherbourg.
Mon père qui était second maître maître d'hôtel à la Préfecture, a préparé la réception de transfert.@+

Pour GUILLOUX,
J'ai parcouru ma bible mais je n'ai pas trouvé d'appontage d'Aquilon en1956.
Je ne sais pas si tu connais le livre, Magnifique.

Merci Guilloux pour ces carnets de campagnes.

C'est le genre de documents que l'on aimerait voir tous les jours sur le forum même si en 53 / 54 j'étais encore loin d'être dans la Marine

JACQUET a écrit:Je crois qu'en 1956 l'AQUILON n'était pas arrivé sur l'Arromanches.

Je confirme, étant à la 16F à l'époque.

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Spoiler:

Belles images en noir et blanc qui vont bien avec l'époque.
Merci encore à guilloux de nous avoir fait partager son histoire.

Pour Guilloux,
Fantastiques documents.
Au sujet de tes photos, je pense reconnaître un pilote que j'ai connu, si je ne me trompe pas, il s'agit de Jean ZINDERSTEIN.

Jean ZINDERSTEIN
Sportif, volontaire, motivé il l'était le jour de ses 18 ans, lorsqu'il s'engagea dans la Marine Nationale.
Jean Zinderstein, enfant de Soultz avait la ferme intention de faire carrière, si possible comme pilote de l'aéronavale.
Nous étions en septembre 1952.
L'insigne des pilotes de l'US Navy.
Après le préambule habituel (CFM HOURTIN et cycle préparatoire à Toulon), il intègre le 29 mars 1953 la NAS Pensacola en Floride, effectue avec succès le parcours fléché d'une école de formation, exemplaire par la rigueur d'un enseignement synthétisé d'une rare efficacité.
Ainsi, bon an mal an, cette école des officiers-pilotes de la marine américaine formait, grâce à ses installations remarquables, ses 19 bases annexes et son porte-avions école, 1000 brevetés dans les différentes disciplines.
A l'issue du "preflight" de six mois, consacré au dégrossissage et au cours au sol, à Manside (base centrale), Jean Zinderstein comme ses camarades passa au "Basic Training" à Whiting-sud pour le cours d'initiation sur le bon vieux SNJ (T6 dans l'armée de l'air).
Émotion habituelle pour le premier vol "solo" avant d'aborder les choses sérieuses, la kyrielle de cours et vols, toujours plus sophistiqués, des mois durant pour aborder finalement l' "advanced training" la spécialisation sur "TMD Avenger", avion torpilleur et de bombardement.
Passage acrobatique, les cours d'appontement à la base du Barin puis sur le porte-avions "Monterey" dans le golfe du Mexique.
Récompense bien méritée après ce beau parcours à haut risque, le 24 novembre 1954 avec la remise du macaron tant convoité des "ailes d'or", l'insigne des pilotes de l'US Navy.
Retour en France en fin 1954, pour une carrière militaire réussie de 15 ans avec spécialisation sur hélicoptère en 1957.
L'ennemi de tout pilote
Temps fort d'une carrière qui allait le mener au bout du globe, la guerre d'Algérie comme pilote d'avion et d'hélicoptère de 1958 à 1961, les essais "aviation" sur le porte-avions "Foch" dans le pacifique en 1963, puis surtout, le premier tour du monde du tout nouveau porte-hélicoptères "Jeanne d'Arc" de l'école navale, en 1964.
Belle satisfaction personnelle, en 1967 comme moniteur à la section de vol sportif à l’École navale même, à Lanvéoc Poulmic...
Pilote professionnel IFR et d'hélicoptère, Jean Zinderstein quitta la marine en juillet 1969 pour entrer dans l'aviation civile.
De 1969 à 1982 il pilotera toutes sortes d'avions et d'hélicoptères, en France, en Afrique et ailleurs.
Suite à des problèmes de vue, ennemi implacable de tout pilote, Jean fût contraint de prendre une retraite anticipée en 1982 qui le ramena au pays natal...
Son palmarès est impressionnant
8000 heures de vol, 180 appontages avion de jour, 1000 appontages d'hélicoptères, 1050 vols en mission de guerre dont 37 de nuit.
Durant sa carrière Jean Zinderstein aura volé sur une cinquantaine de types d'avions différents, ce qui est assez exceptionnel.

Extrait d'un article paru dans le journal "L'ALSACE" du 30 décembre 2001.
Malheureusement, Jean est décédé depuis des suites d'une longue et pénible maladie.
C'était mon Ami...
RESPECT A TOUS LES PILOTES DE L'AERO NAVALE
Ex Maître principal mécanicien COLLEMANT Dominique

Bonjour JACQUET,
Sur le livre que tu nous conseilles pourrais tu trouver confirmation de la participation de l'Arromanches en novembre 1956 à l'affaire de suez avec le parc aérien suivant :
14 Corsair 14 F, 10 Avenger 9 F
D'autre part ; si après cette action, c'est en 1957 que le PA a subit des transformations qui lui permettaient de recevoir les Alizés, ainsi que des avions à réaction Zéphyr.
HATOUP

Pour HATOUP,
Voici pour ta question :

Merci de cette réponse.
HATOUP