par SIGNORI Lun 14 Fév 2011 - 14:03
Je m'appelle SIGNORI Christian j'ai effectué mon service militaire à bord du 28/10/70 au 01/10/71 sous le commandement du MP BIENBOIRE.
Il va de soit que j'ai des anecdotes à vous raconter avec ce rafiot.
Il faut quand même dire, malgré que ce soit une coquille de noix, ce bateau avait une autonomie de 6 bons mois en carburant et vivres s'il l'on avait voulu, et eau douce.
Je dois dire qu'arrivant comme jeune matelot, j'ai eu un très bon accueil et des aboiements de Pélot, ange gardien de ce bateau.
C'est aussi à cause de ce chien que l'appareillage pour ST Tropez a été retardé de quelques heures. En effet, il avait trouvé une chienne en chaleur et l'avait suivie dans l'arsenal. Le SM, Cne d'arme et l'O2 de l'époque ont pu le rattrapé après deux et demi de chasse. Du coup le chien avait symboliquement été dégradé. Nous voilà parti à ST TROP et comme tout le monde sait nous rentrions le vendredi dans le courant de l'après-midi. Eh bien la chienne attendait Pélot sur le ponton. Et il lui a fait sa fête. Après cet exploit, il va de soit qu'il est remonté en grade. Il craignait la mer agitée. Par contre, lorsque nous étions à ST-TROPEZ, il restait à permanence avec le gars de quart à la coupée.
A l'époque, à la manœuvre, QM2 un parisien que l'on appelait Loulou (il jouait de la guitare lui-aussi), un QM2 mécano JO (c'est lui qui était fan de Hugues Auffray .
Je me souviens que les anciens m'ont raconté d'avoir participé au repêchage des débris de tout genre de la caravelle Ajaccio-Nice. Beaucoup d'entre eux sont restés marqués et ils m'ont dit qu'ils avaient été obligés d'enfermer Pélot dans la cabine du " pacha" parce qu'il mangeait les morceaux de cher qu'ils relevaient.
J'ai deux photos où l'on voit une torpille qui a l'époque nous a impressionné. Elle était tellement longue qu'elle dépassait de plus de sa moitié du tube. Je me souviens puisque je donnais l'air de propulsion, il avait fallu une pression de 300 bars/cm² pour la délogée. C'était la première de cette longueur qu'il avait fallu la mettre sur un chariot très long.
Notre cauchemar était le travail avec l'escadre sur des zones de tir. Nous étions obligé, vu notre vitesse PMP de 6 à 7 nœuds avec le vent dans le dos de partir 3 ou 4 heures avant tout le monde, pour arriver les derniers sur zone. Je ne vous dis pas le retour tout le monde étaient au repos depuis longtemps lorsque nous mettions le pied à terre.
C'est sur que lorsque la mer était agitée il fallait avoir le cœur bien accroché. Je me rappelle qu'une fois, pris dans un espèce de gros gain, nous étions resté durant 2 à 3 heures face au cap Camara, en avant toute. Certaines lames passaient par-dessus la passerelle. Pourtant le château était haut. Par les hublots de notre carrée à l'avant du bateau, on ne voyait que du bleu. Le pacha était à deux doigts de demander l'aide d'un remorqueur, car il voyait la côte se rapprocher méchamment. Enfin, le temps s'étant amélioré nous avons pu continuer la route sur ST-TROPEZ.
Une autre fois, nous avons la peur de notre vie. Il devait y avoir un sous-marin avec l'escorteur qui travaillait avec nous avons attendu longtemps la manifestation de sa présence. En attendant, nous faisions des ronds dans l'eau à vitesse très lente et au bout d'un moment, nous avons vu une grosse tache noire faire surface devant l'étrave. Tout le monde à penser au sous-marin et nous avons vu surgir un énorme cachalot. Il nous a tenu compagnie durant une dizaine de minutes et puis il a disparu.
En parlant de ST-TROPEZ, un jour nous sommes arrivés avec un fort mistral et le pacha a décidé de se mettre à quai à l'aide de l'ancre. Malheureusement, lorsque nous l'avons relevée, nous avons failli renverser un petit chalutier qui était amarré devant nous. Il n'y avait pas de petit bateau blanc comme on voit sur une photo de vos archives. Il avait fallu l'aide des plongeurs de l'usine de torpilles de là-bas pour finir de relever l'ancre.
Une autre fois, toujours à ST-TROPEZ, nous avons été victimes d'une torpille fugueuse. Avant que l'on ne la charge dans le filet, celle-ci s'est remise en marche et la voilà partie tout droit dans le golfe de ST-TROPEZ en direction de NICE. L'hélico qui était avec nous l'a suivi. Elle s'est plantée dans un banc de sable bien au large à une profondeur entre 800 et 1000m, ce qui nous a valu une surveillance de 3 semaines à faire des ronds dans l'eau et des contrôles de présence avec des appareils, avant que les plongeurs d'IFREMER ne viennent l'arracher.
Par la suite et ce deux mois avant ma quille, le bateau est entré en grand carénage, qui je pense n'a pas été une grande réussite à en croire les performances de vitesse. A l'époque, on naviguait un peu plus vite, oh! Nous montions à 7 nœuds PMP. Toutefois, je garde de bons souvenirs de mon temps fait sur ce rafiot. Mon seul regret, c'est sa fin tragique, mais que peut-on demander à un vieux rafiot.
A barque désespérée Dieu fait trouver le port.
sinon ca aurait été encore plus dur) mais les remettre sur les visage va être compliqué:
