Lors de ma première mission en Antilles-Guyanne avec la Garonne, nous nous retrouvons donc au poste de manœuvre d'accostage à Dégrade des Cannes en Guyanne.
A l'époque, il n'y avait aucune construction sinon un quai.
Depuis un moment, un chien jaune bâtard pur race nous observait sur le quai en agitant la queue.
Quand je parle de chien jaune, il s'agit d'un "canus vulgaris", mais rien à voir avec le personnel des ponts d'envol !!! (ouf, j'ai eu chaud !).
Une fois la coupée à poste, voilà notre quadrupède la franchissant, et sans nul hésitation se dirige vers le carré OM.
Là, il se dirige vers une "moleskine", s'y vautre et n'en bouge plus.
Surprise hunanime !
De là a penser que c'est un chien de bord qui a raté son appareillage, il y a pas loin !
Qu'il fût embarqué sur un BSM, certain ! les évènements suivants le démontreront.
Donc, il fallut le nommer, un membre de l'EM le nomma "Julien", du "doux" prénom de l'officier artillerie. Ensuite il passa vers le Bidel ; qui le proposa au grade de QM2, attendu ses connaissances en matière de BLM.
Ses connaissances des usages militaires nous stupéfiât encore plus.
Dès le lendemain de son embarquement, à l'énoncer de "appel de l'équipage plage arrière", Julien se dirigeât à l'endroit et se teint assis sans broncher à côté de l'officier de garde !
Il passait le reste de son temps au carré OM.
Quand nous avons appareillés pour Fort de France, vous connaissez l'éternel rituel "rompre du poste de manœuvre, poste de combat de vérification".
Et bien à cet énoncé, Julien à quitté sa "moleskine", est descendu au pc machine sans qu'il ne soit dirigé par quelqu'un !
Au rompre du poste de combat, il a quitté le PC machine et est retourné se "vautrer sur sa "moleskine"!

Il était bon mataf aussi à quai ! dès qu'une femelle passait dans son azimut, eh Pan, c'était pour Julien ; à Brest, il faisait le bord et les patrons de bistrot qui téléphonaient pour qu'on aille le chercher !
Bien sur, il avait un collier avec une plaquette "QM2 Julien BSL Garonne" avec une manchette de QM2 !

Et voilà, c'était l'histoire de Julien, 100% véridique !

- Les chats ne sont pas franchement à l'aise sur les ponts en ferraille.
Le premier à "déserter" sera Noirot, le mâle, qui quittera un jour le bord où nous ne le reverrons plus jamais.
Cependant, Gribouille la femelle va rester à bord quelques mois, puis, un jour, sans doute après avoir rencontré un de ces gros matous qui traînaient dans l'arsenal et qui l'avait séduite, elle quittera à jamais "le Boulonnais".

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- Voici Gribouille sur mon épaule, en mer, alors qu'elle était une jeune adulte.

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- Au printemps 57, alors que nous faisions escale à la Pêcherie, Unité Marine Baie Ponty, à Bizerte (Tunisie), je vais avec un copain rendre visite à un de ses parents embarqué sur un cargo.
Il est en cours de chargement d'un régiment muletier à destination de l'Algérie.
Les mâts de charges du cargo posent à terre un filet carré à grosses mailles sur lequel on conduit les mules et mulets, puis on soulève "vigoureusement" les bêtes (une à la fois, bien entendu).
Les pattes des animaux passent à travers les mailles ce qui permet de soulever l'animal pour aller le déposer dans la cale du cargo.
Le chienne du bord a eu des petits et il nous est demandé si nous voulons en adopter un.
Nous acquiesçons, à condition qu'il soit accepté à bord.
Je prends donc le petit chien dans ma vareuse de bleu de chauffe et nous l'embarquons sur "le Boulonnais" à bord duquel il va être accepté.
Nous le baptisons Kiki.
Pour abréger, je m'en occuperai jusqu'à mon débarquement en janvier 58 pour être affecté sur l'ER "le Normand".

Kiki, encore bébé, avec son "papa"

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- Le chiot Kiki, encore "matelot sans spécialité" se repose sur la plage arrière.

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- Kiki adolescent et "matelot chien", prend déjà son rôle au sérieux en veillant sur le treuil de la plage arrière.

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- Kiki toujours "matelot chien" prend quelques instants de repos, au soleil, sur la plage arrière.

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- La mascotte du "Boulonnais" vient d'être promue "Quartier-Maître Chien", Kiki savoure l'instant dans les bras d'un collègue à l'ombre du canot du bord.

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- Le quartier-maître chien Kiki en compagnie d'un collègue quartier-maître maistrancier "pontus".
L'état de délabrement du bleu de chauffe de l'homme montre à quel point ses activités peuvent être usantes.

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Janvier 58, je viens d'être promu second-maître, Kiki célèbre l'événement à la passerelle en ma compagnie.

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- Le QM Chien Kiki avait plusieurs particularités.
Tout d'abord il préférait les chiens aux chiennes...
Ensuite, il aimait se poster au "bureau des mouvements" lors du branlebas où il accompagnait le clairon de son chant "mélodieux" qui était diffusé dans tout le bord.
Enfin et j'en oublie certainement, il avait pris l'habitude d'accompagner les groupes qui se rendaient le soir au foyer des équipages, lorsque nous étions à Toulon, pour se taper sa bibine.
Il sautait sur la table où sa bouteille l'attendait, il la couchait pour recueillir le précieux liquide sans qu'aucune goutte n'ait le temps de tomber sur la table.
Pour être sûr de ne pas en perdre la moindre parcelle, il roulait la canette jusqu'au bord de la table et avec ses pattes il l’inclinait pour récupérer le reste.
Lorsque j'ai été muté sur "le Normand", il m'a tout d'abord accompagné dans ma nouvelle affectation.
La première nuit il a dormi au pied de ma couchette au poste des seconds.
Puis, nostalgique de son navire, il est retourné sur "le Boulonnais".
A chaque fois que nos routes se croisaient dans l'arsenal, il me faisait une fête à tout casser : comme un bonheur de retrouver son "papa".
Par la suite je suis parti en Algérie et je ne l'ai plus revu.
J'ai entendu dire que lorsque "le Boulonnais" a été affecté à Brest, le "Télégramme" à fait paraître un article consacré au "Boulonnais" où il était question de la mascotte Kiki, avec une photo à l'appui.
J'espère qu'il a eu une fin de vie agréable, peut-être recueilli par un marin du bord ?
J'aurais aimé savoir...