Torpillage du paquebot Meknés le 24 juillet 1940

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Joël Chandelier

Joël Chandelier: MAÎTRE PRINCIPAL; Age : 80

Message n°1

Torpillage du paquebot Meknés le 24 juillet 1940

Message par Joël Chandelier Mer 1 Mai 2024 - 18:57

Réquisitionné par la Marine nationale française au début de la Seconde Guerre mondiale pour servir de transport de troupes. Le 24 juillet 1940, soit un mois après la signature de l'armistice du 22 juin, il quitte Southampton à destination de Toulon avec à son bord environ 1 300 militaires démobilisés qui désirent rentrer en France, les accords d'armistice prévoyant le rapatriement des militaires français d'Angleterre vers la zone libre. Dans la nuit du 24 au 25 juillet, il est torpillé en Manche par des vedettes lance-torpilles allemandes au large de l'île de Portland, bien que portant des marques distinctives (drapeaux tricolores peints sur sa coque) et signaux lumineux prévus par la Commission d'armistice. Le naufrage cause la mort de 420 passagers et membres d'équipage1. De nombreux corps s'échouent sur les plages près de Dieppe.
Bien qu'ayant mis ce copier/coller sur le sujet "Opérations de guerre" sachez que le torpillage du Meknès a été considéré par la Justice non pas comme une opération de guerre, impossible en considération de l’armistice signé entre la France et l’Allemagne le 22 juin 1940, mais comme une exécution ouvrant droit à l'aide financière attribuée aux orphelins dont les parents ont été victimes d’actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale
Bref profitant de mon mini séjour chez mes cousins dans les environs de Dieppe j'ai été salué cette stèle sur le devant de la plage de Saint Martin en campagne

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Un peu plus loin une autre stèle sur un débarquement en 1942

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La "langue" est la meilleure et la pire des choses. [Ésope]

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Roger Tanguy

Roger Tanguy: MAJOR; Age : 76

Message n°2

Re: Torpillage du paquebot Meknés le 24 juillet 1940

Message par Roger Tanguy Jeu 2 Mai 2024 - 0:03

Il y a les communiqués officiels et les duretés de la vie.
Sur la cale, au lever du jour, la tenancière du bistrot annonce aux personnes présentes que le mari de la bouchère est mort noyé cette nuit. Elle s’est réveillée cette nuit croyant être tombée à la mer, puis son cauchemar s’est précisé, le noyé n’avait pas son visage, mais celui de l’époux de sa voisine, en fait sa belle-sœur. Cette femme a la réputation d'être un peu "bizarre". Pourtant, à l’approche de midi, à la stupéfaction des villageois, le maire se présente sur la cale et se rend à la boucherie. Madame, les autorités viennent de me prévenir : le paquebot Meknes qui devait ramener votre mari a été torpillé en Manche cette nuit, vers 23 heures, votre mari est porté disparu.
Le paquebot appareille de Southampton, vers 16h30, le 24 juillet 1940, avec 1180 passagers et 104 hommes d’équipage. Vers 22h15 une vedette lance-torpilles allemande (la vedette S27 basée à Cherbourg) croisant sa route dans la Manche, malgré la signature de l’Armistice et les accords négociés pour ce transit, le mitraille avant de lui envoyer une torpille. Le bâtiment coule en moins de 10 minutes faisant plus de 400 victimes.
François, grand-oncle de ma femme est à bord. Avant de quitter l’Angleterre, il a acheté un nounours, un teddy bear, à sa fille encore bien petite qu’il va enfin revoir. Au milieu de la nuit, il patauge dans l’eau avec un camarade de ce qu’on appelait encore les Côtes du nord. Les deux amis n’ont pas trouvé place à bord des canots, de toutes façons pas assez nombreux. Ils sont accrochés à l’un des nombreux débris qui flottent autour du lieu du naufrage. Équipage et passagers ont eu le temps de passer leur brassière de sauvetage. Seulement l’eau est froide. Bientôt de nombreuses têtes, maintenues hors de l’eau par les bouées se dandinent au rythme des vagues. Le froid a eu raison de ces hommes. François tient son nounours précieusement contre lui. Les deux amis se soutiennent. La nuit est longue. La conversation cesse. Au lever du jour, son collègue de détresse n’a pu que constater la disparition de son ami. Il a lâché prise. Jusqu’à la fin du mois de septembre la mer rejette sur les plages de Normandie des corps dont certains affreusement mutilés ne seront pas identifiables. On n’a jamais retrouvé le corps de François. L’ami survivant est venu rendre visite à la veuve et raconter à la famille cette tragique nuit.
La fille d’un quartier-maître victime de cette tragédie a déposée plainte en 2009 auprès du tribunal administratif de Rennes qui dit puisque que l’Armistice avait été signée, il ne pouvait s’agir d’un acte de guerre. C’est donc un acte de barbarie. L’Allemagne a été condamnée à verser (et elle le fait) une rente viagère aux ayant-droits des victimes (qui en ont fait la demande).

La Marine ce n'est pas un métier, c'est une Aventure

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alain EGUERRE