Tu n'adhères pas au principe mais je suis à peu près certain que tu aurais eu un œil attentif au devenir de cette portée durant cette terrible période par contre il n'y aurait pas eu de cliché... du coup ton fils n'aurait pas pu le voir alors qu'il aurait été bien content d'en savoir plus sur la vie de son marin de père durant cette époque...

Dans le message 826 , l'article de Var Matin n'est pas complet . Christian que j'ai bien connu sur la Doris où il était le Patron Torpilleur et moi le Patron Calcul parle aussi de Pic Pic notre mascotte du Morse qui avait été offert à l'équipage par les ouvrières d'un atelier de couture voisin du chantier naval du Trait où a été construit le Morse . J'ai navigué trois ans avec Pic Pic ; on n'appareillait jamais sans lui ; la première chose que le Pacha demandait en arrivant à bord pur l'appareillage était : Pic Pic est-il à bord ? si par malheur il était absent , on envoyait une équipe de recherche pour le récupérer et le Maître de service de la veille se faisait remonter les bretelles car la consigne était de le descendre à bord la veille de l'appareillage . Il était très choyé par les gars de l'équipage , on lui massait les oreilles quand on marchait au schnorchel pour lui soulager les tympans ; il souffrait quelquefois du mal du fer : des abcès entre les coussinets qu'on soignait par piqûres , il suffisait de lui montrer la seringue pour qu'il saute sur la table pour présenter ses fesses à Théo qui servait d'infirmier . Pic Pic a pris sa retraite de sous-marinier avec plus de 12 000 heures de plongée chez un ingénieur mécanicien qui l'a adopté !!!!!

PIC-PIC croc en jambes !
Mascotte du S638 Morse, de 1964 à 1967. Le sous-marin, et c'est peu banal, fut construit aux Chantiers du Trait situé à une cinquantaine de kilomètres de la mer. A la fin de sa construction, l’équipage affecté à bord arrivait à la base au compte goutte. Tous étaient provisoirement logés dans une petite baraque proche du chantier naval, logement temporaire que l’on avait baptisé Pic-Pic. Le Chantier du Trait était en effet implanté sur une ancienne usine textile. Un truc du genre, papa pique et maman coud ! Un jour, c’est aux abords de cette antique fabrique que l’équipage trouva un chiot. Il s’agissait d’une adorable petite femelle à la robe blanche et noire. Faisant ni une ni deux, les marins l’adoptèrent et baptisèrent leur nouvelle mascotte du nom de l’endroit. On ne pouvait plus logique ! Comme l’ensemble de ses congénères embarqués sur les sous-marins, Pic-Pic avait pour mission de détecter les émanations nocives de CO2. Etonamment performant, ce chien réagissait à bord du Morse à moins de 1%. Aussi, dès que la pauvre bête commençait à geindre et s’agiter, bien que la teneur en CO2 n’était pas encore considérée comme dangereuse, Pic-Pic trottinait en direction de l'échelle du kiosque, aboyait et demandait à sortir. La mascotte du sous-marin avait une autre spécialité. Au poste de combat, elle prenait un malin plaisir à faire des crocs en jambe au commandant, d’où le surnom qui lui fut donné de Pic-Pic croc en jambes. Autre singularité, si elle mangeait à table avec l'équipage, c’était dans une assiette. Si jamais petite chienne était attachée à son unité et aux marins qui l’entouraient, c’était bien elle. Au cours de sa longue carrière, la mascotte du Morse effectuera pas moins de 12 023 heures de plongée dont 2 622 heures au Schnorkel. C’est en 1967 que les augures de la marine nationale mirent officiellement un terme à la présence de chiens à bord des sous-marins français. Avancées technologiques aidant, on jugea en effet qu’ils n’y étaient plus d’aucune utilité. Après de bons et loyaux services, c’est le premier avril de la même année que le quartier maître chef Pic-Pic fut dégagé des obligations militaires. Il fut recueilli par un ingénieur maritime qui l’emmena chez lui. Bonne âme grâce à laquelle la petite chienne profita longtemps du bocage normand.

Ce que j'ai rédigé sur Pic-Pic. Merci Cloclo.

JOJO
Mascotte embarquée sur l’enseigne de vaisseau Henry dans les années soixante dix. Alors que la petite chienne attendait une portée de chiots, elle eût, à Hawaï, un bien regrettable accident de voiture. L’aviso étant en escale à Pearl Harbor, l’équipage se mobilisa et se cotisa pour envoyer leur mascotte se faire soigner à la clinique vétérinaire de la Navy. Une ambulance vint chercher l’animal. Une césarienne fut pratiquée mais force fut de constater que tous les chiots étaient, hélas, morts nés. On s’occupa donc de Jojo qui fut soignée, choyée et se rétablit à une vitesse qui en étonna plus d’un. Un officier marinier, on suppose qu’il s’agissait du maître missilier, s’y attacha et l’adopta. Le bâtiment une fois rentré à Lorient, il emmena la petite mascotte chez lui où elle vécut heureuse une retraite lorientaise bien méritée.
Skagerrac.

MARIE.
Mascotte de la station de réception Super Mahina, commune située près de la Pointe Vénus à Tahiti Nui. Cette petite femelle au pelage blanc et marron clair n’avait pas, comme nombre de ses congénères, l’air de ce que l’on appelle un berger du lagon. D’un naturel plutôt calme et enjoué, elle n’était pas exigeante et vivait en compagnie des hommes. L’un d’eux cependant avait visiblement sa préférence. Marie était une chasseresse hors pair, capable d’attendre pendant d’interminables moments que les indésirables rongeurs veuillent bien pointer le bout de leurs museaux. Elle les capturait alors avec une fulgurance qui en laissa plus d’un pantois d’admiration. Souvent, elle grimpait sur le toit de chaume du mess des sous-officiers. Ainsi perchée sur ce poste d’observation, elle pouvait les contempler à son aise. Pour être juchée sur ce perchoir privilégié, certains pensaient qu’en réalité, elle s’y tenait pour mieux les espionner. Allez savoir, c’était peut-être vrai ! Un jour, elle arriva au mess à l’heure du repas. Elle se dirigea vers l’homme dont elle se méfiait le moins et posa doucement sa tête sur sa jambe. La chose étant totalement inhabituelle, il gratifia la chienne de quelques caresses et demanda : qu’est ce qu’il y a Marie ?
Elle se couche sur le dos tout en fixant l’homme droit dans les yeux. Il lui caresse le ventre et voit soudain Marie se crisper. Les caresses se transformant en palpation, l’homme constate alors que la chienne a sur le ventre une grosseur inhabituelle et inquiétante. Visiblement, il y avait un problème. L’homme se saisit du carnet de santé du chien, la met en laisse et réquisitionne la 4L de service pour se rendre au centre médical. Coincée entre les jambes de son bienfaiteur, la pauvre chienne avait l’air totalement paniquée de sortir de son univers. Jamais elle n’avait été mise en laisse. Arrivés sur place, l’homme présenta Marie au vétérinaire qui, au vu de son carnet de santé, affirma qu’elle n’était pas un chien militaire.
Comment ça pas militaire, riposta l’homme visiblement surpris par la déclaration du vétérinaire. Marie est plus qu’un chien militaire, c’est un chien de la marine nationale.
Expliquant au médecin le statut de Marie et son rôle à bord, rien à faire pour convaincre son interlocuteur. IL fallut téléphoner au chef de la station à Mahina.
Prise en charge par les services médicaux, Marie fut finalement opérée d’une tumeur. Au cours de son séjour en clinique, elle reçut de nombreuses visites et se remit rapidement. Convalescente, elle repartit vers la station où un chaleureux accueil lui fut réservé. Ouf, elle l’avait échappée belle ! Marie ne quitta jamais plus la station de Mahina.

Skagerrac.

Pour skagerrac , Je suis désolé , dans ton message n° 853 , tu nous dis que Pic Pic était une petite chienne ....moi qui ai navigué avec lui pendant trois ans sur le Morse ; je n'ai connu qu'un petit chien qui n'avait rien d'un transgenre !!!! Pic Pic était un chien adorable qui quelquefois en escale nous ramenait à bord quand on avait du mal à retrouver le bateau à condition qu'il n'ai pas bu trop de bière !!!!!! Quand nous étions à Kéroman , il était le grand rival de Job du Narval ; ces deux là se mettaient des raclées pour obtenir les faveurs de la Fifille du Marsouin !!!!!

J'ai été affecté sur la Marguerite de 1966 à 1968. Lorsque j'ai pris mes fonctions, il y avait à bord une toute jeune chienne nommée Margot, cela va sans dire. De manière comminatoire, le Pacha (LV Lucas), sans doute soucieux d'éviter les désagréments liés à une future mise bas à bord, a demandé aux membres de l' équipage de faire stériliser la brave Margot, faute de quoi il serait procédé au débarquement définitif du quadripède. Nous nous sommes donc cotisés afin de récolter la somme nécessaire pour effectuer l' intervention à notre chienne. Il convient de dire que le Pacha n'a pas été le dernier a apporté sa contribution.

Spoiler:

Cloclo, tu as raison. Pic-Pic était bien un chien. Comme quoi c'est de vos témoignages que je peux écrire leurs histoires sans me tromper. errare etc...
le cuistot était Brinon, et l'ingénieur Suignard.

PIC-PIC croc en jambes !
Mascotte du S638 Morse, de 1964 à 1967. Le sous-marin, et c'est peu banal, fut construit aux Chantiers du Trait situé à une cinquantaine de kilomètres de la mer. A la fin de sa construction, l’équipage affecté à bord arrivait à la base au compte goutte. Tous étaient provisoirement logés dans une petite baraque proche du chantier naval, logement temporaire que l’on avait baptisé Pic-Pic. Le Chantier du Trait était en effet implanté sur une ancienne usine textile. Un truc du genre, papa pique et maman coud ! Un jour, c’est aux abords de cette antique fabrique que l’équipage reçu un chiot en cadeau de habitants du Trait. Il s’agissait d’un adorable chiot à la robe blanche et noire. Faisant ni une ni deux, les marins l’adoptèrent et baptisèrent leur nouvelle mascotte du nom de l’endroit. On ne pouvait plus logique ! Choyé par l’équipage, il l’était plus particulièrement par le cuistot du bord surnommé le cosaque qui donnait au chien sa ration quotidienne de viande crue. Comme l’ensemble de ses congénères embarqués sur les sous-marins, Pic-Pic avait pour mission de détecter les émanations nocives de CO2. Etonnamment performante, la petite chienne réagissait à bord du Morse à moins de 1%. Aussi, dès que la pauvre bête commençait à geindre et s’agiter quoique la teneur en CO2 ne fût pas encore considérée comme dangereuse, Pic-Pic trottinait en direction de l'échelle du kiosque, aboyait et demandait à sortir. Lorsque le sous-marin naviguait au Schnorkel, des matelots lui massaient les oreilles pour soulager ses tympans. Il lui arrivait parfois de souffrir du mal de fer. Les abcès qui apparaissaient entre ses coussinets étaient soignés par piqûres. Dès que l’infirmier présentait la seringue au chien, ce dernier sautait sur la table et présentait son arrière train à l’infirmier. La mascotte du sous-marin avait une autre spécialité. Au poste de combat, elle prenait un malin plaisir à faire des crocs en jambe au commandant, d’où le surnom qui lui fut donné de Pic-Pic croc en jambes. En montant sur le bord, la première chose que le pacha demandait était si le chien s’y trouvait déjà. S’il était absent, il envoyait une estafette récupérer l’animal car la consigne était de le descendre à bord la veille des appareillages. Autre singularité, si Pic-pic mangeait à table avec l'équipage, c’était dans une assiette. Si jamais petite chienne était attachée à son unité et aux marins qui l’entouraient, c’était bien elle. A l’occasion, elle ne rechignait pas à déguster la bière qu’on lui proposait. Au cours de sa longue carrière, la mascotte du Morse effectuera pas moins de 12 023 heures de plongée dont 2 622 heures au Schnorkel. C’est en 1967 que les augures de la marine nationale mirent officiellement un terme à la présence de chiens à bord des sous-marins français. Avancées technologiques aidant, on jugea en effet qu’ils n’y étaient plus d’aucune utilité. Après de bons et loyaux services, c’est le premier avril de la même année que le quartier maître chef Pic-Pic fut dégagé des obligations militaires. Jamais le sous-marin n’appareilla sans sa mascotte. Il fut recueilli par un ingénieur mécanicien qui l’emmena chez lui. Bonne âme grâce à laquelle la petite chienne profita longtemps du bocage normand où elle coula des jours heureux. Pic-pic fut ainsi le dernier chien mascotte à naviguer sur un bâtiment de la marine française. Aucun marin n'a jamais oublié Pic-pic.

RITA, la tant regrettée.
Dans les années cinquante, du côté du Vietnam, une adorable petite chienne naquît dans le petit village de Nha Trang, un village de pêcheurs. Au même moment, le L9008 Golo, un ancien Landing Ship Tank US N° 973, s’était beaché non loin du Centre d’Instruction Naval. Descendu à terre, un groupe de permissionnaires se rendit dans un bar local pour boire un coup entre copains. La sympathique serveuse leur présenta alors une petite, toute petite, minuscule et attendrissante boule de poils. Attendris, les marins étaient loin d’imaginer qu’elle allait leur proposer de leur faire cadeau de cette petite chienne. Allez savoir pourquoi, ils acceptèrent. Une fois rentré à bord du Golo, l’officier en second fut mis au courant de l’affaire. Contre toute attente, il accepta de garder l’animal. Il chargea Chep, le timonier du bord, d’en prendre la responsabilité. On fit vacciner la petite chienne et entoura son cou d’un collier à sa taille sur lequel on fit graver son nom et son grade. Baptisée Rita, elle fut élevée au rand de quartier maître. Le temps de l’apprivoisement terminé, Rita était très à l’aise à bord. Elle allait fréquemment se baliser sur la passerelle ou sur le spardeck, se postant devant l’échelle d’accès de telle façon que personne ne pouvait plus y monter. La nouvelle mascotte du landing ship s’entendait parfaitement avec tous les hommes d’équipage. Quelques mois plus tard, toujours à Nha Trang, quelques hommes d’équipage partirent se baigner, non sans oublier d’emmener avec eux leur petite mascotte. Soudain, la petite chienne disparut. Personne ne se rendît compte de cette disparition. Elle erra quelques temps et fut trouvée morte par des soldats vietnamiens de l’unité marine du port. Se fiant aux indications du collier qu’elle portait, ils ramenèrent Rita à bord du Golo. Un homme d’équipage se saisit du petit corps sanguinolent de la petite mascotte. On apprit alors qu’elle avait été renversée par un camion GMC devant le Centre d’Instruction Naval. En présence des soldats vietnamiens, la tristesse des membres d’équipage faisait peine à voir. Elle était à la mesure de l’affection que tous portaient à leur petite chienne. Chep s’empara d’une pelle pour aller, le cœur déchiré, enterrer le petit corps sur la plage. L’affaire aurait pu en rester là. Elle allait tourner au pugilat. Alors que l’instant était dramatique, l’un des soldats vietnamiens s’approcha de Chep et lui demanda de lui faire cadeau de l’animal pour la soupe. La réaction du timonier fut aussi sanglante que venait d’être la scandaleuse et ignominieuse demande. A cet instant, peu importait pour le marin d’être la source d’un incident diplomatique. Tel ne fut pas le cas. Les vietnamiens disparurent sans demander leur reste.
Chep remonta à bord en tenant la petite chienne dans ses bras. Le soir même, Le Golo appareilla pour rallier Touraine. Peu après avoir doublé la passe de Nha Trang, Rita fut respectueusement enveloppée dans un linceul et dans un sac lesté d’un ridoir avant d’être délicatement immergée. Mascotte du bord, membre d’équipage inscrite au rôle et quartier maître, Rita eu droit aux honneurs dus à son rang.
L’affaire, on s’en doute, allait laisser aux hommes du Golo un goût amer. Le silence qui régnait à bord finit par devenir pesant. Il y avait pourtant à bord bien d’autres animaux parmi lesquels chat-chat, le matou du commis, les oiseaux Pidigou 1 et Pidigou 2, le singe du capitaine d’armes. Nonobstant, aucun ne pouvait remplacer Rita. Se rangeant à l’avis de tous, le pacha décida qu’il fallait une nouvelle mascotte à son bord. Le commandant de la Légion Etrangère lui proposa de remplacer Rita. L’un de ses hommes ayant en effet une chienne qui venait de mettre bas une belle portée de chiots. C’est évidemment à Chep que fut proposé de s’occuper de la nouvelle mascotte. Le timonier refusa. Le souvenir de Rita était encore trop présent et sa disparition l’avait particulièrement affecté. C’est le patron électricien qui accepta d’aller chercher la nouvelle mascotte et de s’en occuper. La petite chienne devint du même coup la mascotte du poste des bœufs. On proposa évidemment de l’appeler Rita. Le refus des matelots et particulièrement de Chep fut catégorique. On respecta cette décision, s’excusant même d’y avoir pensé. Quelques années plus tard, Chep, bon bricoleur à ses heures, réalisa une maquette du Golo. Et là, toute menue et minuscule sur le spardeck, qui pouvait-on voir qui y était représentée ? Rita bien sûr !

Skagerrac sous réserve que le récit soit contrôlé.

Naissance de Margot

CHICKY, à la manœuvre.
Mascotte embarquée sur le dragueur côtier M686 Marguerite, en 1961. Inscrite au rôle de l’équipage, elle avait sa place réservée au poste de drague. Pendant les manœuvres de dragage magneto-acoustique, elle se balisait à l’intérieur d’une bouée qui symbolisait sa fonction de surveillance aux tourets de la drague mécanique. A terre, la mascotte fricotait pas mal avec un jeune mâle au sang chaud. Un jour, forte de ces amours enflammées, ce qui devait arriver arriva. Chicky mit au monde une magnifique portée de chiots. L’un d’eux, une femelle, fut baptisée Margot et maintenue avec sa mère à bord du dragueur. Les autres chiots de la portée furent heureusement épargnés et répartis dans le reste de la division.

Skagerrac (Sous réserve de contrôle (SRC)).

MARGOT sauvée de justesse.
Sur le dragueur côtier M632 Pervenche, une adorable petite chienne était mascotte de l’équipage. Pauvre petite mère qui faillit se noyer dans les eaux de Port-Vendres ! Un jour en effet, elle vit son bateau quitter le quai pour aller s’amarrer sur un autre appontement situé juste en face. Allait-il partir sans elle ? Sans hésiter une seconde, elle plongea et nagea comme une dératée pour essayer de rattraper la Pervenche. Nageant avec l’énergie du désespoir, elle commença à manifester des signes d’épuisement au point de ne faire plus que du surplace. Heureusement, quelques marins du dragueur Chrysanthème assistaient à la scène. Le bosco et le mécanicien mirent immédiatement une annexe à l’eau. Souquant ferme, ils atteignirent rapidement leur but et récupérèrent Margot. C’était moins une car déjà, elle disparaissait dans les flots. Avec ce nouvel exemple, est-il encore besoin de démontrer la fidélité des chiens pour leurs bateaux et l’attachement des marins pour leurs mascottes. Ironie de l’histoire, alors que le drame venait d’être évité de justesse, l’équipage de la Pervenche ne s’était rendu compte de rien. Il se confondit en excuses et en remerciements à l’endroit des sauveteurs de leur mascotte. Saint Bernard de la mer, ils furent d’autant plus remerciés qu’à bord de la Chrysanthème, la petite mascotte s’appelait Rita qui n’était autre que la fille de Margot.

MARGOT, un an à peine.
Dans les années soixante, à bord du Dragueur Côtier M686 Marguerite, Chicky, la mascotte embarquée, mis au monde une unique petite femelle. Baptisée Margot, elle fut maintenue à bord en compagnie de sa mère. Débordante d'affection, la jeune chienne prit rapidement ses marques. Comme beaucoup de mascottes, nul besoin d’insister pour qu’elle accompagne les hommes au foyer des équipages. Là, tous trinquaient, la mascotte aussi. Avec le recul, on se demande d’où venait cette détestable habitude qu’avaient les marins à encourager les chiens à boire, qui plus est de l’alcool ! Margot n’échappait pas à ce rituel au demeurant stupide car bien des chiens y ont laissés la vie. Margot, elle, avait un goût immodéré pour la bière. Rentrant au port, il fallait la voir, la pauvre bête, remonter à bord en titubant péniblement dans les coursives. Chaque fois que le bâtiment était à quai, Margot descendait à terre. Après un exercice dans les eaux du nord de la Méditerranée, le bâtiment fit route vers Sète pour y faire escale. Mais un soir, la petite Margot ne rentra pas. Malgré les recherches pour la retrouver, la petite chienne restait invisible. C’est seulement le lendemain que l'on retrouva Margot, hélas sans vie. Le petit corps était caché derrière des conteneurs stockés non loin du quai. Une rapide enquête et une autopsie, statuèrent sur les causes de ce décès prématuré. Margot avait été victime d’un empoisonnement causé par un produit de type mort aux rats. Pauvre mascotte à qui, quelques jours auparavant, les matelots avaient célébré le premier anniversaire.
Skagerrac (SRC)

Je voudrais tout d'abord remercier tous ceux qui témoignent ici de leurs anecdotes et nous les font partager.
Ensuite vous dire que cette étude est très difficile à faire pour plusieurs raisons :
Beaucoup de chiens on té baptisés du même nom.
Pour compliquer le tout, beaucoup de chiens se sont connus et croisés à bord des bateaux et sur bases. Certains qui se rencontrèrent furent les géniteurs de portées dont quelques chiens furent baptisé du même nom que celui des autres bateaux. Pour preuve les chiens appelés Job et Jobic qui furent très nombreux. Etudier la descendance de ces chiens est un véritable casse-tête.
Certains témoignages font état d'anecdotes qui se sont révélées fausses et demandèrent donc de longues vérifications.
On excusera donc les confusions et les narrations de certaines anecdotes qui s'avèrent peu fiables ou se contredisent.
On voudra donc également excuser les manquements et les erreurs sachant que c'est grâce à vous que je parviens à raconter la véritable histoire de nos mascottes.

On leur doit bien ça isn't ?
Skagerrac.

J'apprécie ces récits sur les mascottes de nos bâtiments
Ils pouvaient monter et même descendre en grade suivant leurs "conneries"
Merci Skagerrac de nous les narrer

J-M

Bien vu Alain.. Les longues rééditions que tu évoques sont de nature à occulter les témoignages réellement vécus.

Savez-vous pourquoi Margot a plongé dans les eaux du port de Port-Vendres pour suivre la Pervenche ?

Tout simplement parce que la Pervenche et le Chrysanthème étaient amarrés côté Sud du bassin, dans un premier temps, pour laisser la place côté Nord au BDC ARGENS, plus imposant et moins manoeuvrant, rentré après nous.

Quand le BDC a été amarré côté Nord (côté ville) les deux dragueurs ont ensuite quitté le côté Sud pour aller s'amarrer sur l'avant de celui-ci côté Nord (je sais cela fait beaucoup de côtés.... )

La Pervenche a quitté son amarrage provisoire en première et c'est là que Margot s'est jetée à l'eau......mais heureusement que les gars du Chrysanthème ont été réactifs......mais vous connaissez la suite de l'histoire .....

Pour Cloclo, histoire de Pic-Pic rectifiée. Merci de me l'avoir dit.

PIC-PIC croc en jambes !
Mascotte du S638 Morse, de 1958 à 1967. Le sous-marin, et c'est peu banal, fut construit aux Chantiers du Trait situé à une cinquantaine de kilomètres de la mer. A la fin de sa construction, l’équipage affecté à bord arrivait à la base au compte goutte. Tous étaient provisoirement logés dans une petite baraque proche du chantier naval, logement temporaire que l’on avait baptisé Pic-Pic. Le Chantier du Trait était en effet implanté sur une ancienne usine textile. Un truc du genre, papa pique et maman coud ! Un jour, c’est aux abords de cette antique fabrique que l’équipage reçu un chiot en cadeau de habitants du Trait. Il s’agissait d’un adorable chiot à la robe blanche et noire. Faisant ni une ni deux, les marins l’adoptèrent et baptisèrent leur nouvelle mascotte du nom de l’endroit. On ne pouvait plus logique ! Choyé par l’équipage, il l’était plus particulièrement par le cuistot du bord surnommé le cosaque qui donnait au chien sa ration quotidienne de viande crue. Comme l’ensemble de ses congénères embarqués sur les sous-marins, Pic-Pic avait pour mission de détecter les émanations nocives de CO2. Etonnamment performante, la petite chienne réagissait à bord du Morse à moins de 1%. Aussi, dès que la pauvre bête commençait à geindre et s’agiter quoique la teneur en CO2 ne fût pas encore considérée comme dangereuse, Pic-Pic trottinait en direction de l'échelle du kiosque, aboyait et demandait à sortir. Lorsque le sous-marin naviguait au Schnorkel, des matelots lui massaient les oreilles pour soulager ses tympans. Il lui arrivait parfois de souffrir du mal de fer. Les abcès qui apparaissaient entre ses coussinets étaient soignés par piqûres. Dès que l’infirmier présentait la seringue au chien, ce dernier sautait sur la table et présentait son arrière train à l’infirmier. La mascotte du sous-marin avait une autre spécialité. Au poste de combat, elle prenait un malin plaisir à faire des crocs en jambe au commandant, d’où le surnom qui lui fut donné de Pic-Pic croc en jambes. En montant sur le bord, la première chose que le pacha demandait était si le chien s’y trouvait déjà. S’il était absent, il envoyait une estafette récupérer l’animal car la consigne était de le descendre à bord la veille des appareillages. Autre singularité, si Pic-pic mangeait à table avec l'équipage, c’était dans une assiette. Si jamais petit chien était attaché à son unité et aux marins qui l’entouraient, c’était bien lui. A l’occasion, il ne rechignait pas à déguster la bière qu’on lui proposait. Au cours de sa longue carrière, la mascotte du Morse effectuera pas moins de 12 023 heures de plongée dont 2 622 heures au Schnorkel. C’est en 1967 que les augures de la marine nationale mirent officiellement un terme à la présence de chiens à bord des sous-marins français. Avancées technologiques aidant, on jugea en effet qu’ils n’y étaient plus d’aucune utilité. Après de bons et loyaux services, c’est le premier avril de la même année que le quartier maître chef Pic-Pic fut dégagé des obligations militaires. Jamais le sous-marin n’appareilla sans sa mascotte. Il fut recueilli par un ingénieur mécanicien qui l’emmena chez lui. Bonne âme grâce à laquelle le petit chien profita longtemps du bocage normand où il coula des jours heureux. Pic-pic fut ainsi le dernier chien mascotte à naviguer sur un bâtiment de la marine française. Aucun marin n’a jamais oublié Pic-pic.

Skagerrac.

Belle histoire.....mais j'ignorais qu'il y avait des mascottes à bord des SM

@"skagerrac" Dernier chien mascotte à naviguer sur un sous-marin non?

"mais j'ignorais qu'il y avait des mascottes à bord des SM"
Je pense qu'ils étaient surtout très utiles avant l'invention du "carbonimètre"

[b]Pedro,
Merci pour ton message.
Effectivement, Pic-Pic fut le dernier chien à naviguer à bord d'un sous-marin.

Cher ami Kohler,
Effectivement. Pour répondre à ta question, dès que le chien commençait à manifester des signes d'"étouffement" respiratoire, les marins répandaient sur le sol de la chaux sodée après avoir prit bien soin de monter la brave bête sur la table des cartes ou tout autre poste élevé.

[b]JUPITER.
Mascotte embarquée à bord du sous-marin S647 Minerve, dans les années soixante. Pour des raisons tragiquement évidentes, aucune anecdote ne nous est parvenue concernant Jupiter. Ce chien était-il à bord du sous-marin, le 27 janvier 1968 ? Le submersible et son équipage disparurent en effet tragiquement à cette date au large du Cap Sicié. On ne localisera l’épave du submersible qu’en février 2019.

Sous-marin S647 LA MINERVE vois ci-dessus pour la mascotte.
Skagerrac.