par Philippe Arzel Dim 10 Juin 2007 - 18:05
Félicitations à Landry pour cette superbe maquette : tout y est y compris le coeur !
En réponse à Cocheril, à partir des années 49/50, le Mutin, comme les goélettes, fut équipé d'un moteur de char, un moteur " Deutz " de 100 cv avec " changement de vitesse " d'où le banc du mécano ! et les ordres se donnaient par geste, en ouvrant la panneau machine ... Comme pour les goélettes, après des refontes importantes en 75 / 76, il fut gréé d'un moteur baudouin.
Pour la petite histoire, le Mutin fut un des derniers bateaux à quitter Brest en 1940, pour l'Angleterre. Il n'a pas de suite été utilisé, mais quand les SAE cherchèrent des bateaux pour leurs missions, le mutin leur convint parfaitement : Cela consistait à infiltrer des agents ainsi que des explosifs ( maquillés en forme de thons ) par l'intermédiaire des flottilles de thoniers de Concarneau ou de Groix en pêche au large, de nuit évidemment. Les allemands ayant eu de sérieux doutes restreignèrent les permis de pêche et ce trafic cessa en 1942. A partir de cette période le Mutin descend en Méditerrannée ( Algérie, Tunisie, Sicile et mer Adriatique ) Il sera le premier navire allié à entrer dans un port du Sud de l'Italie ... ( Bary ou Monopoly ? ) transportant des agents des SAE, sur l'avant du front pour y effectuer des sabotages. Il relmonte ainsi presque jusqu'à Venise. Vers la fin 44, le Mutin revient en Grande Bretagne, essuyant au passage entre Gibraltar et le Golfe de Gascogne un sérieux coup de tabac.
Pour ces missions, il avait été pourvu, en Angleterre, d'un moteur flambant neuf prélevé sur Yacht réquisitionné à Deauville ... mais quand les Anglais nous l'ont rendu en 1945, à Ouistreham, il n'avait qu'un vieux moteur poussif, sans marche arrière. Les élèves pilotes des années 46 à 49, pour les manoeuvres de port, devaient, pour casser l'erre, employer un subterfuge : on jetait ( discrètement ) à l'eau, au cul du bateau, une gueuse que l'on draguait ... Il parait que cela marchait assez bien !
A noter que pendant les périodes d'entraînement en 1940, aux abords de Helford River ( mouillage de cette flottille secrète ), le Mutin fut mitraillé par un avion. Il y eut un mort : un marin français, originaire de Saint Suliac, qui avait fait deux ans d'Ecole de Pilotage, passé avec l'aviso Cdt Duboc en Angleterre, et qui y était resté après le coup de juillet 40..
Le Livre de Patrice L'HOUR et Olivier MELENNEC ( Marines Editions ) relate tous ces faits.
Le Dolphin ( ex - deux prénoms que je redonnerai ) " Jeanne Marcelle " ? peut-être ... de même taille ou presque que le mutin avait un grand mat en métal ... mais était dépourvu de moteur.
A chaque appareillage, ou retour à son mouillage, deux canots du Rich. l'emmenaient bout au vent, le temps de hisser la grand voile et le tape-cul, et allaient le reprendre à son retour pour l'embosser entre ses deux corps morts.
Une collection de photos du Dolphin ( année 61/62 ) se trouve dans la rubrique Maistrance-Pont. A l'époque le Patron était un PM " Dijou de Logonna Daoulas.
J'en joindrai une prochainement prise à travers un hublot du Richelieu.
Le Dolphin, lors d'un carénage fut jugé irréparable et désarmé début 1964. Au mois de septembre le Mutin prenait sa relève.