Alain a écrit:Dans notre Marine actuelle, tenue TPB et chaussures de sécurité même en mission en zones chaudes

Et oui la guerre des Malouines en 1982 a apporté une autre expérience, je le sais puis qu’affecté EMM/MAT/ST j'ai travaillé sur le dossier de la TPB et des masques à Hydrogène pour évacuer les machines mais mis en service beaucoup plus tard car ayant quitté en janvier 89 je n'ai pas connu cette mise en service (de toute façon de nos jours sur les bâtiments telles les FREMM il n'y a pas grand monde dans le compartiment Machine) Seul la tenue Tergal a du être abandonnée rapidement aprés 1982

En tous les cas c'est une bonne chose que tout le monde soit habillé avec la même tenue et quelque part je me dis que j'avais raison, mais règlement du carré OMS oblige malgré ma fonction de patron de Brigade sur le Henry, obliger d'enlever ma tenue de pompier léger propre pour revêtir la tenue de travail comme les autres. En 1986 sur la Jeanne d'Arc le Sécu 1 de l'époque avait convaincu le commandement pour que toute la Brigade reste en tenue combinaison pour les OM et OMS on les avait acheté sur nos propres deniers c'était la combinaison beige des Marins Pompiers de Marseille. Sur le sujet Jeanne d'Arc il y a des photos avec cette combinaison.

le canon de 100 mm du Bourdais n'est pas dans une position très glorieuse.

Nous dit Max et il a raison. L'autre raison de cette position..négative a une explication très simple à savoir le nettoyage du tube. Il n'est donc pas impossible que cela face suite à un tir d'entrainement au 100 mm.. Avec le Protet ?

Peu de temps avant de partir en perm vers des cieux plus ensoleillés, Pascal souhaitait connaitre les noms des trans qui avaient débarqué en novembre-décembre 78. J'avais donc ressorti mon agenda de l'époque pour trouver la réponse. Pas trouvé. Par contre, j'avais retrouvé plein de choses intéressantes. A la date du mardi 19 décembre par exemple, je lis :

- S.O. du dimanche au mouillage à Djibouti
- Survol en avion Rally du territoire de Djibouti

.../... Vers l'ouest, nous allions jusqu'au lac Abhé. D'un côté, la République de Djibouti. De l'autre côté, l'Ethiopie, les Cubains, une guerre civile qui ne disait pas son nom. A Dykhyl, nous survolions un camp de réfugiés éthiopiens composé de centaines de tentes. Ce qui m'a toujours interloqué, c'est de voir au beau milieu du désert un berger solitaire avec son troupeau de chèvres. Sur 360°, rien à l’horizon, strictement rien. D'où vient-il ? Où va-t-il ? Mystère.

En rigolant, Jean-Robert fit part au pilote qu'il avait une envie pressante à satisfaire. Qu'à cela ne tienne : le pilote amorça une descente et atterrit en plein désert. Nous descendîmes tous de l'avion. Petite pause pipi au milieu de nulle part. J'immortalisais la scène en prenant quelques photos. L'avion redémarra et redécolla sans problème. Le coup de la panne à cet instant précis, j'aurais pas trop aimé. 

De retour à l'aéroport de Djibouti, contents de nous, nous racontâmes l'anecdote. Le pilote se fit engueuler ! Avions nous attérri près de la Somalie, de l'Ethiopie ou de l'Erythrée ? Je ne m'en souviens plus. Toujours est-il que cette zone frontalière était régulièrement investie par des "bandes armées incontrôlées". En vol ou au sol, nous aurions pu essuyer des tirs ou être pris en otages. Ouf ! On l'a échappé belle.

C'est un avion de ce type que Jean-Robert, Deliot et moi avions loué ce jour-là pour survoler le territoire de Djibouti.

Trois inconscients en plein désert, dans une zone frontalière interdite, régulièrement investie par des bandes armées incontrôlées.
C'est le pilote qui prend la photo avec mon appareil.

De G à D, Deliot (deasm), ma pomme et Jean-Robert Audry (deasm), tous trois colocataires en P12.

Content de voir mon copain sous-marinier Jean-Robert Audry......

Des coups à se faire piquer l'avion

Mais qu'en feraient les Danakils  plutôt spécialistes de la prise d'otage ou du passage de vie à trépas

Max
Toujours un réel plaisir de lire tes posts concernant Le BOURDAIS
la meilleure de mes affectations avec la LORIENTAISE.

Le courrier et Saint-Lys Radio, c'est bon pour le moral.

En ce qui concerne la séparation familiale, du matelot au commandant, nous étions tous logés à la même enseigne. Lorsqu'elle est partagée par tous, cela rend la contrainte plus supportable. Internet et les téléphones mobiles n'existaient pas. Les seuls moyens de communication avec nos familles et amis restés en France étaient donc le courrier, Saint-Lys Radio en mer et le téléphone à terre.

Lors des arrivées en escale, le moment le plus attendu par tout l'équipage n’était pas la première sortie des permissionnaires mais la distribution du courrier. Après xx jours passés en mer, c'était très important pour le moral. Dès la diffusion générale "Distribution du courrier à l'agence postale", seuls les chefs de poste et présidents de carré étaient habilités à retirer les lettres et colis pour les distribuer ensuite aux intéressés. 

A ce sujet, j'ai vu un jour mon ami Marcel craquer : On arrive en escale. Tous les OMS sont au carré. Le président va chercher le courrier et le distribue. Tout le monde reçoit du courrier ... sauf Marcel ! Pour lui, c'est impensable que sa femme ne lui ait pas écrit la moindre lettre depuis si longtemps. On lui fait une blague, il en est persuadé. Tour à tour, il va voir chacun d'entre nous : "Allez, Max, ça suffit. Rends moi ma lettre !". Il devint presque agressif car il était vraiment convaincu qu'il s'agissait d'une farce de très mauvais goût. Quand il comprit enfin que ce n'était pas le cas (plus personne n'avait envie de rire), il quitta brusquement le carré, complètement effondré. Je comprends sa réaction. C'est une situation très pénible à vivre. Le bonheur ouvertement affiché par les autres ne fait qu'accentuer votre peine. 

.../... En mer, nous pouvions éventuellement utiliser les services de Saint-Lys Radio - service public français - pour téléphoner en France. Au PC radio, l'attente était parfois longue, de nombreux navires appelant en même temps. Parfois, je refusais : exercice important en cours nécessitant la disponibilité de tous les équipements HF, émetteur principal HF en cours de dépannage, etc 

Un jour, j'ai refusé Saint-Lys Radio à un officier chef de service qui voulait téléphoner à sa femme. Ce refus de ma part était uniquement motivé par des problèmes techniques ponctuels. Je ne voulais pas prendre le risque de mettre mon émetteur principal en panne pour des liaisons radio non prioritaires à caractère personnel. Cinq minutes plus tard, le président du carré officiers vint me voir : je confirmais et maintenais mon refus. Dernier recours, le commandant en personne vint me voir à son tour. Il aurait très bien pu me donner un ordre. J'aurais obéi, évidemment. Je lui expliquais longuement les raisons de mon refus. Il m'écouta sans dire un mot et me répondit simplement "Je vous fais confiance". 
Dans les jours et les semaines qui suivirent, aucun officier ne me tint rigueur de ce comportement.

Denis, pour moi aussi, le Bourdais est LE meilleur souvenir de toutes mes (nombreuses) années de Marine. Dans mes mémoires, je lui ai consacré 95 pages !

Max a écrit:le Bourdais est LE meilleur souvenir de toutes mes (nombreuses) années de Marine

Oui là ou je te rejoins c'est que le Bourdais étant un AE il ne peut qu'être le meilleur souvenir de tes années Marine mais tu pourrais rajouter que c'était aussi ta dernière affectation à la mer cela a aussi son importance quand on a comme toi 38 ans de service dont prés de 23 ans après le Bourdais dans d'autres hautes responsabilités à terre.

msg 163 / Joël,
le bouquin de mes mémoires, c'est un énorme pavé de plus de 800 pages au format A4 (mémoires proprement dites + photos + annexes).
Pour te rassurer, voici un autre extrait :

Chapitre 17
A l'heure du bilan

.../... Des regrets ? Oui, bien sur.
.../... Déception et non pas regret :
à partir du grade de major, il m'était quasiment impossible de remettre les pieds sur un bateau (trop gradé !), les seules affectations de major radio embarqué étant les deux porte-avions basés à Toulon. Si certains majors radios sont embarqués sur d'autres bâtiments, c'est en raison de leurs qualifications particulières (ex. maître système Syracuse, Électronicien) ou parce qu'ils ont été promus en cours d'affectation.

Comme je te comprends......de toute façon tu peux être fier d'avoir eu à terre des postes à hautes responsabilités. Moi aussi j'ai eu des affectations à terre dont une (l'EMM) qui m'a fait oublier......un peu les AE

A Max, combien de pages consacrées au Bourdais dans ta longue vie résumée en 800 pages

Merci Alain

Bonjour à tous

j'étais sur le CDT BOURDAIS de mars 75 a mars 76 - je revis avec passion tous vos commentaires
sur cet A.E . j'ai effectivement passé une bonne année avec deux très bon Commandants qui nous ont
permis de revoir nos épouses en juillet 75 et décembre 75 à Djibouti - j'étais S/M Radio - une affectation
superbe - cordialement à tous les radios trans trafi du CDT BOURDAIS -

Bonjour Patrick,

ton nom me disait quelque chose. Je viens de ressortir mon agenda 76 dont la première partie est remplie par Jacky Vayeur, celui que j'ai remplacé à bord du Bourdais. Je lis :

Mardi 9 mars : 
- Inspection du VA MALER
- Arrivée PM PERON et SM MONFORT
Mercredi 10 mars :
- Départ SM GOURVES

Nous nous sommes donc connus à bord du Bourdais pendant ... un jour ! 
Très probable que je t'ai accompagné à l'aéroport avec tous les autres trans.
Jacky Vayeur et moi étions du même BS. Au BS, on l'appelait "Ventilo" parce qu'il parlait sans arrêt. Impossible de l'arrêter !
En 76, côté personnel trans, voici ce que j'ai noté : 
Chef de service trans/det : LV Roux puis LV Hébert
Mtre trans Boudier, SM trafi Boudehen, SM telra Montfort, SM télec Roussel, QMM Beluche, Cabréra, Brunet, Béliard, Arnaud, Xicluna, Boriou, Didier Péron (ce n'était pas mon fils !), Plano, Frances, Guyonnaud, François et Cramponne. Les QMM radios étaient au nombre de cinq. Pas de SM radio ni de QM radio admissible (BAT).

Vous avez eu bien de la chance de voir vos épouses ou compagnes durant votre campagne.
Début février 79, nous avions également prévu de faire venir ces dames aux Seychelles durant une semaine. Tout était prévu : l'avion, l'hôtel et même la Mini-Moke de location avec mon ami JR Audry (deasm). Malheureusement pour nous, un certain Khomeyni a décidé de renverser le shah d'Iran à la même époque et les vacances en famille aux Seychelles ont été remplacées par une mission le long des côtes iraniennes.

Oui, c'est vrai, on avait parfois l'impression d'être au cœur de l'actualité politico-militaire et même, parfois, d'y participer dans une certaine mesure. Dans le désordre, je pourrais citer : la révolution iranienne, le soudain renforcement de la présence militaire soviétique en Océan Indien, l'indépendance des Seychelles, la protection de Mayotte, l'affirmation de la présence française dans les îles éparses et dans la zone maritime française des Kerguelen, l'aide aux navires en difficulté, etc etc  J'en oublie.

Même si j'ai été malade en allant aux Kerguelen et même si nous avons dû annuler les Seychelles pour les côtes iraniennes, je suis heureux et fier d'avoir participé à toutes ces missions (et je ne parle que du Bourdais).