Dur dur le retour des Bermudes ou l'on se baignait 5 jours plus tôt, le pacha nous avait concocté une inspection de tenue sur le quai à Saint Pierre et Miquelon.


Le poste des maitres en 1972

Post 327



Lire Gilles et non Maurice.

Funchal, première étape sur la route de Madagascar.

Le Bourdais arrive  dans le port de Funchal le 27 avril 1973. le "Marius Bar" local enregistre la scène.

Photo DR "Foto Moderna".
Collection JLéon.

Le Bourdais dans le Grand Nord.
Honningsvaag, petit port de pêche tout en haut de la Norvège, escale habituelle pour notre aviso. Et pour moi, une découverte en fin 1972.

Album de campagne de la première demie de 1972.

Le quai dédié au Bourdais.
Collection JLéon.

Je soupçonne que le quai consacré au Cdt Bourdais doit aussi être pris d'assaut par les croisiéristes !

Je soupçonne que le poste consacré au Cdt Bourdais doit aussi être pris d'assaut par les croisiéristes !

Camarade Destrez depuis cette photo il s'est écoulé un peu plus de 50 ans et comme les croisières nordiques ont maintenant le vent en poupe il n'est pas impossible que des hôtels flottants aient pris le relai. Petit bémol, le quai n'est pas bien grand à moins d'une rallonge depuis ...Reste le mouillage avec comme distraction la pêche à la morue. Il y en avait d'énormes dans le coin.

Au propre et au figuré?

Au propre et au figuré?

La canne (à pêche) était tendue et j'attendais une touche à l'hameçon. Bien vu Jacky, maintenant je t'en laisse la libre interprétation

msg 327 / photo postée par P'tit Jean
Combien sont-ils qui, embarqués sur le Commandant Bourdais, ont connu l' Arctique et l' Antarctique ?
J'en connais au moins un, Noël Hascoet, patron détecteur du Bourdais au début des années 70 puis officier trans/det du même Bourdais dans les années 77-78.

Photo Max Péron
Nono (au milieu), très sérieux, à la passerelle du Bourdais. 
Il est de service, officier de garde, le bâtiment étant au mouillage à Mayotte.

Photo Max Péron
Septembre 1978, en mer, entre Port Kelang en Malaisie et Djibouti.
Soirée récréative sur la plage arrière avec, en point d'orgue, le concours du "plus beau bébé". Avec sa maman, évidemment. Nono en gros bébé, têtant une bouteille de whisky en guise de biberon, c'était à mourir de rire. Sa maman d'un soir qui le tenait dans ses bras, c'était le chef machines. C'est ce couple d'enfer qui remporta le premier prix.

Noël Hascoet alias Nono a embarqué le lundi 4 avril 1977, le bâtiment étant alors en IPER à Lorient.

Quelques anecdotes sur Nono, mon chef de service préféré à bord du Bourdais (j'en ai eu quatre, LV Roux, LV Hébert, EV1/LV Hascoet, EV1 Bacq) :

Jeudi 27 avril 1978, mouillage en baie de Hope Full (Kerguelen), une crique presque circulaire. Soleil radieux mais les "montagnes" étaient toujours recouvertes de neige. Le soir, au moment de lever l'ancre, il y avait deux absents : le trois galons chef machines et Nono, mon chef de service. Depuis le matin, ils étaient partis à la chasse. Irrité par ce retard imprévu, le commandant en personne actionna à plusieurs reprises la sirène du navire pour rappeler ses ouailles à l'ordre. Les brebis égarées entendirent la voix de leur maître et rentrèrent au bercail. La chasse avait été très bonne mais le commandant ne leur fit aucun compliment, bien au contraire.

Nono me traite de "con" !!!
Avril 1978, en mer au large de Madagascar. Un message GNP vient de tomber sur les téléimprimeurs du PC trans : je suis promu maître principal à compter du 1er avril. Le lendemain midi, le CF Calmon m'invita avec Nono dans son carré pour me féliciter officiellement et m'offrir le champagne. C'est à cette occasion qu'il s'adressa à moi en aparté pour me proposer de faire OS. Je le remerciai et lui répondis que j'étais très satisfait de mon sort et que, dans l'immédiat, je n'étais pas intéressé par cette proposition.
En sortant du carré du commandant, Nono, lui-même ancien officier marinier, était très en colère contre moi. Sans doute emporté par cette colère, il m'a même dit que j'étais c.. d'avoir refusé la proposition du pacha.
A ma décharge : j'ai été très surpris de cette proposition à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Pas eu le temps de réfléchir. Par la suite, le pacha ne m'a jamais renouvelé sa proposition. C'était peut-être la chance de ma vie et je n'ai pas su la saisir. Cela dit, je n'ai pas à me plaindre de la suite de ma carrière : comme chef du Contrôle TER Lorient à deux reprises et chef de station à trois reprises, j'ai été très heureux.

Combien sont-ils qui, embarqués sur le Commandant Bourdais, ont connu l' Arctique et l' Antarctique ?
J'en connais au moins un,

Tu peux m'ajouter à cette liste Max, pas difficile à savoir, il suffit de lire mes posts... mais je ne suis pas le seul, loin de là. Au retour de la dernière demie, en décembre 1972, il avait été proposé à tous ceux qui n'avait pas rempli le quota des deux années d'Assistance à la Pêche (4 demies) la possibilité de remettre les compteurs à zéro et de rempiler pour deux années supplémentaires en ZMOI. Combien étions nous dans ce cas, je n'ai pas le chiffre en tête mais plusieurs dizaines quand même.
Et comme nous avons effectué une mission imprévue aux TAAF début 1974 toute cette équipe Nord-Sud aura donc connue l'Arctique et l'Antarctique. Une vraie chance.

Pour répondre à ton propos (n° 334) Jean Léon, je conclus que la morue est un poisson noble dans tous les sens du terme.

Bonne question d'Alain : oui ou non, le Commandant Bourdais a-t-il navigué dans les eaux de l' Antarctique ?

Les Kerguelen sont situées entre les 40èmes Hurlants (49° pour être plus précis) et les 50èmes Hurlants. La zone maritime qui "appartient" à la France dans cette zone est immense. Pour "montrer le pavillon" et faire la chasse aux bateaux de pêche russes qui pillaient ces eaux en toute impunité, nous avons patrouillé bien au-delà du 50ème. En allant plus au sud, nous nous sommes donc rapprochés du cercle polaire antarctique mais nous ne l'avons pas franchi. En tout cas, je n'en ai aucun souvenir.

Photo Max Péron
18 avril 1978 - 10 mai 1978, le Commandant Bourdais en mission dans les TAAF
A bord de ce LCPS, très loin de la base de Port-aux-Français, permissionnaires du Commandant Bourdais pour visiter les Iles de la Désolation.
Aucune présence humaine, une nature sauvage, des paysages grandioses.

Spoiler:

Et je n'ai Jamais fait l'Antarctique amis Max et Jean Léon

Tu as raison ami Alain, je me suis emballé en prenant un peu trop à la lettre l'acronyme "TAAF" qui comporte le terme "Antarctique". Sur mes deux missions Bourdais et Rivière ne ne sommes pas allés jusqu'au cercle polaire antarctique situé vers les 66° sud. Les 50e oui, mais pas plus.
Par contre, j'attends toujours mon diplôme pour le passage de la ligne Arctique passée au large de la Norvège avec le Bourdais mais point de cérémonie à cause d'un temps exécrable. J'ai échappé au shampoing à la morue et autres douceurs

Les positions Nord et Sud sur le bouquin de l'Amicale

Position la plus Nord le 29.06.1972
81°05,08' N-11°E à 991 Km du Pole Nord

Position la plus Sud le 29.04.1978
50°55'00''S-71°43,8'E à 4343 Km du Pole Sud au

Le cercle polaire antarctique est situé au1er janvier 2024, 0 h TU, du parallèle de latitude sud 66° 33′ 41,719″, selon la formule de long terme de Laskar et en tenant compte de la nutation en obliquité de +8,067″ à 0 h TU à cette même date

En résumé, le Commandant Bourdais a été plusieurs fois en mission dans les TAAF mais n'a jamais franchi le cercle polaire antarctique.
En ce qui concerne les territoires français, au-delà des Kerguelen, c'est la Terre Adélie mais combien de bâtiments de la Marine Nationale y sont allés ? 
Peut-être aucun.

La position la plus au Sud du Commandant Bourdais, c'était le 29.04.1978 nous dit P'tit Jean.
J'y étais !

Extrait de mon agenda sur cette période :

Mercredi 26 avril 1978
Mouillage en baie de Molloy
Permissionnaires pour Tribord 2
Il neige

Jeudi 27 avril 1978
Mouillage en baie de Hope Full, crique circulaire presque fermée
Soleil radieux mais neige sur les "montagnes"

Vendredi 28 avril
Patrouille durant toute la nuit
DISKER à bord
Matinée, mouillage baie de Rhodes
Après-midi, mouillage baie de l'Oiseau

Samedi 29 avril
En mission aux Kerguelen

Dimanche 30 avril
En mission aux Kerguelen

Lundi 1er mai
En mission aux Kerguelen

Mardi 2 mai
En patrouille toute la journée
Chasse aux Russes
Silence radio HF du 02/10H00Z au 03/10H00Z (15H00 locales)
Gonio en fonction durant tout ce temps

Marine de guerre et chalutiers. Première campagne d'assistance à la grande pêche du Bourdais Récit de Jean Labbé écrivain

Sur votre moteur de recherche, tapez : Marine de guerre et chalutiers

campagne d'assistance à la grande pêche du Bourdais Récit de Jean Labbé écrivain

Jean Guillaume Labbé (1912-1985), écrivain et poète français, appelé au service militaire le jeune poète se fit marin, ce fut alors douze mois inoubliables. Il en conserva

Spoiler:

Une réputation qui ne va pas s'améliorer

(mars 1978) Lors de ce séjour à Mayotte, un commandant à quatre galons de l'armée de terre, affecté à La Réunion, vint à bord du Commandant Bourdais effectuer un stage d'information sur l'artillerie embarquée (tirs contre la terre). Il arriva en soirée vers 21H00. J'étais de service en tant qu'adjoint à l'officier de garde. C'est donc moi qui l'accueille à la coupée du navire. Je lui demande de me suivre et me dirige vers le carré officiers. Je frappe à la porte. L'officier de garde vient ouvrir. C'est Nono (Noël Hascoet), mon chef de service. Il m'explique que les officiers se sont organisés une petite séance de cinéma privée au carré et me demande de "m'occuper" du quatre galons biffin. Le commandant en question attendait à un ou deux pas derrière moi (il a probablement tout entendu), l'officier de garde n'est même pas venu le saluer !

J'étais estomaqué. Un officier supérieur de l'armée de terrre venait d'arriver à bord du Bourdais après plusieurs heures de vol en Transal - très bruyant et inconfortable - et pas un seul officier n'avait daigné venir le saluer et s'occuper de lui. Ni le commandant en second (quatre galons comme lui), ni l'officier de garde, ni le président du carré officiers, ni l'officier artillerie (son homologue). Incroyable mais vrai. Ce soir-là, en présence de cet officier supérieur de l'armée de terre, j'ai eu honte d'être marin. Je proposais au commandant de prendre un pot ... au carré OMS. Il accepta avec plaisir et fut très chaleureusement accueilli par tous les OMS présents, en particulier par le président du carré, par le premier maître boum et par le capitaine d'armes, chacun d'entre eux voulant absolument offrir sa tournée. 

Après cette longue étape imprévue mais manifestement appréciée, j'accompagnais le commandant à sa cabine et faisais porter ses bagages par un matelot. Auprès des autres armes, les officiers de Marine ont parfois, à tort ou à raison, une image d' "officiers de salon" et la réputation d'être un peu distants, voire légèrement condescendants vis-à-vis des autres officiers en général et de ceux de l'armée de terre en particulier.

Ce soir-là, les officiers du Commandant Boudais n'ont rien fait pour arranger les choses.

Anniversaire

Avant de devenir "mon" agenda, l'agenda 1976 du patron radio était celui de Jacky Vayeur, mon prédécesseur à bord du Commandant Bourdais.
Ecrit de la main de Jacky Vayeur, à la date du mardi 9 mars 1976, je lis :

Inspection du VA MALER
Arrivée PM PERON
Arrivée SM MONTFORT

Et pour le lendemain, mercredi 10 mars 1976, toujours écrit par Jacky Vayeur, je lis :

Départ SM GOURVES  (sur ACB)

Le 9 mars 1976 en soirée, le DC8 militaire du COTAM se posa sur la piste de l'aéroport de Djibouti. Bien que la nuit fut tombée, la chaleur était absolument étouffante. Quel contraste avec l'intérieur de l'avion ! Vayeur (celui que je remplaçais) et une bonne partie du personnel transmissions étaient venus m'accueillir.
Vayeur, je le connaissais bien. Au cours du brevet supérieur radio aux Bormettes, nos deux bureaux étaient côte à côte. Toujours pendant ce même BS, Jacky et moi étions en binôme pour toutes les séances de dépannage. Il venait d'effectuer un an de campagne à bord du Commandant Bourdais, n'avait pas souhaité prolonger  et s'apprêtait donc à rentrer en France après m'avoir passé la suite.

.../...  Le 17 mars 1976, je fêtais mon anniversaire (33 ans) dans le "Djibouti by night" avec mes tout nouveaux collègues du Bourdais. Le lendemain, j'accompagnais Jacky Vayeur à l'aéroport pour son départ vers la France.

.../... Bien que n'étant pas très vieux (tout est relatif), j'étais le plus ancien dans le grade de premier maître, tout au moins parmi les OMS "pont". Quand le bâtiment était à quai à Djibouti, Mayotte ou La Réunion ainsi qu'en escale à l'étranger, c'était donc à moi de régler le tour de service "adjoint officier de garde". Il faut préciser que certains OM/OMS "pont" ne faisaient pas de service : le bidel, le commis, le fourrier, le secrétaire, l'infirmier. 
Je fus également désigné chef de poste de P12, le poste de douze places que je partageais avec le transfiliste et le missilier.
J'allais conserver ces fonctions durant toute la durée de mon affectation, c'est-à-dire pendant trois ans et deux mois.

Pour rebondir sur le post 424 Diégo-Suarez de Plume.
Du 8 au 14 octobre 1974, le Bourdais faisait escale, en compagnie de la Garonne, à Médan, port de Belawan. Ce fut chaud  

Désolé pour la mauvaise qualité de photo mais elle a le mérite d'exister.
Photo DR Hans B. Belawan.