Imaginez mon cas, moi qui suis arrivé sur le Tartu après avoir passé 4 ans et 7 mois sur le Foch !!!

Pfusis Ambiance peut-être mieux

Bonjour Didier.
Quand j'ai pris bord, sur le "Normand", en 1963 ; il n'y avait pas de "cafet", nous étions, encore au régime du "Plat".
On mangeait au poste, après avoir mis en place tables et chaises, normalement pendues au plafond.
Il fallait, aussi, aller chercher la gamelle, à la cuisine, et le pinard, à la cambuse ; un gars par table…
Toi, tu as du connaître notre ER, après son IPER, de 1964, au cours de laquelle, il a du être équipé, comme tel.
Amitiés.
Xavier

Bjr Xavier oui par rapport à nous beaucoup manip
77 effectivement cafet Bannettes et sûrement moderniser
Le bateau devait avoir 20/21 ans environ pas de clim contrairement au Dudu dans eaux chaudes nous dormions plage AR entre deux averses certain dont les sacos dormaient dans les tourelles Arrières
Que de changements avec les dernières FREMM :

Bonjour les amis.

Je reprends mon récit, au 11 mars 1964, date à laquelle j'ai posé mon sac, sur le "Tartu".
Le 12, de très bonne heure ; fidèle à mon habitude, je me lève pour aller faire un tour de pont.
Tout le poste est, encore, endormi ; pas question de faire du bruit.
C'est, un peu, à l'aveuglette, que je m'habille ; un faible falot me permet de trouver la porte de la coursive, et de sortir.
Là, mon gars, pour arriver à l'air libre ; il va falloir retrouver les repères, que tu as mémorisés, la veille.
Heureusement, j'ai une bonne mémoire, et un bon sens de l'orientation.
Pas de problème ; après avoir enjambé pas mal d'obstacles, qui encombrent, le bord ; me voici "clair".
En gros, je refais le même "viron" que la veille au soir.
C'est assez décevant, côté paysage ; effectivement, nous sommes à fond de cale.
Par contre, je peux approfondir certaines connaissances, du bord, que j'avais acquises, la veille ; tout cela, au milieu du capharnaüm, qui règne partout.
Le branlebas sonne ; il est grand temps de retrouver le poste.
En fait, nous ne sommes que quelques uns, à l'occuper ; il n'y a que 8 jour que le "Tartu" est rentré, au bassin.
Un "chouffe" m'apprend que je vais dépendre de lui, jusqu'à ce que de plus hauts gradés prennent le relais.
Il est sympa, ça tombe bien ; il me sera d'un grand secours, dans les jours qui viennent, et par la suite, aussi.
Je me laisse guider : "cafet", couleurs, poste d'entretien, etc...
Pour ce dernier, hélas, ce ne sera au grand air, mais dans une longue coursive ; quel dommage.
Et dire que j'y serait affecté, jusqu'à ma "quille".
Rien n'y a été fait, jusqu'à présent, et tout est reprendre, à zéro.
Mon "chouffe" m'accompagne jusqu'à la "soute" à matériel, et me fait délivrer : brosse métallique, toile émeri, lessive saint Marc, pots de peinture, pinceaux, rouleaux, chiffons, etc...
Pour commencer : lessivage du plafond et des parois, ponçage (si besoin est), peinture...
Après, il faudra s'attaquer au sol ; alors là, il y aura du bouleau.



Je commence, donc, géné, sans arrêt, par des AR intempestifs, des ouviers.
Cela sera le cas, hélas, jusqu'à notre appareillage.
Que de retouches seront nécessaires, d'ici là...
Le premier poste d'entretien s'achève ; je n'ai pas vu passer le temps.
Petit passage, à la "cafet" ; c'est quand même plus agréable, que le système du "plat", sur le "Normand".
Un petit tour, à la "bannette" , puis mon "chouffe" m'emmène au PC ASM.



L'après midi, se passe ; il m'a expliqué tout ce qu'il faut savoir, quand on est appelé, à travailler dans ce local.
En fait, il n'y a pas grand-chose de différent, de ce que je connais déjà ; à part quelques détails.
Lui vient (déjà) des EE ; il connait cela, par coeur.
Le reste de la soirée sera, comme celle, d'hier.
Ma pensée est, à cet instant : vivement que l'on reprenne la mer.

A suivre...

Xavier

Xavier a suivre

"Tartu", suite...

Les travaux vont bon train.
Pourtant, petit à petit, je constate que l'intensité des travaux est en nette baisse.
Il y a de moins en moins d'ouvriers, à bord, et, par conséquent, de moins en moins de matériel, à la traine, sur le pont, et dans les coursives.
Personnellement, je suis toujours, à poste, dans la mienne ; mais j'ai presque terminé ma tâche.
Tout est nickel ; il ne me reste qu'à passer la toile émeri 00, pour gommer la rouille qui reste, encore, sur le sol.
Il faut dire que la mise à flot approche ; ce n'est qu'une question de quelques jours.
Ne serait-il pas temps de descendre dans la forme de radoub, pour jeter un coup d’œil, sur les œuvres vives de notre EE ?
Allez, allons-y.



Au cours de cette visite je m'intéresse, plus particulièrement au sonar (je suis DSM), aux deux hélices, aux deux quilles anti-roulis (que je croyais articulées, alors qu'elles sont fixes), et au gouvernail.



Cependant, je constate, que la peinture rouge, de la carène, n'a pas, encore, été totalement appliquée.
Cela urge, car la sortie de cale est imminente (ce sera fait, à temps).
Par contre, je suis assez impressionné, par le faible tirant d'eau du navire.
Comment, avec de telles œuvres mortes, et une si faible partie immergée, ce navire peut-il tenir la mer, par gros temps, sans virer de bord ,
Un "bouchon gras", dont je viens de faire la connaissance, me donnera la réponse, en me
conduisant, dans les entrailles, inconnues, pour moi, de la "bête".
Et oui, tout ce qui est en dessous de la ligne de flottaison, à l'intérieur ; c'est du lest...
Ma visite se termine.
Demain sera un autre jour.
Revenu, à bord, "Radio coursive" nous informe que la mise en eau est prévue pour après-demain.
Direction, les appontements de "Milhaut", où tous les travaux de finition seront effectués...
Xavier
A suivre...

Exercice " ILES D'OR 1975" escale à TANGER avec l'AGENAIS le RHONE et l'ARGONAUTE

Bonjour à tous,
Embarqué sur le Tartu en février 67, en débarqué en juillet 70, lequel d'entre vous se souvient du naufrage du cargo libérien Nicolas P en février 70 ? 

"TARTU", suite..

Aïe ! Aïe ! Aïe !
Je constate, avec effarement, que mon dernier post, sur ma vie, à bord du "Tartu", date du 11 mars 2021
Allons, Xavier, rassemble tes souvenirs, et, en avant...

Donc, nous sommes au bassin, au moment où les opérations de mise en eau vont débuter.
Alors que c'est encore autorisé, je descends à fond de cale, et j'effectue une dernière visite des oeuvres vives du navire ; la vision des deux dômes sonar, "DUBA" et "DUBV" retient plus particulièrement mon attention, car on est DSM, ou pas.
C'est bien d'en connaître l'intérieur, mais l'extérieur, c'est bien, aussi.
Taratatata ! "l'équipage aux postes de manoeuvre" ; il faut y aller.
Je remonte à bord, en passant par l'espèce de pont de planches, qui a tant servi, au cours de ces derniers mois.
A peine suis-je passé, qu'on le retire ; ouf !
N'étant pas concerné par la manoeuvre ; j'aurai tout loisir de profiter du spectacle.
D'abord, un petit tour sur la plage AR, pour voir ce qu'il en est de la porte étanche.
Et bien des ouvriers sont en train d'en ouvrir les vannes ; il y en a plusieurs, et cette opération prend un certain temps
Toujours est-il que l'eau commence à envahir la forme, et finit par atteindre la ligne de flottaison de notre navire, qui reprend, alors, son élément.
La porte étanche, elle-même, s'élève de plus en plus vite, libérant de plus en plus d'eau.
Les manoeuvriers, quant à eux, raidissent les aussières de façon que la coque reste bien centrée.
Les étais tombent, à l'eau, d'eux-mêmes, ou bien, sont abattus, à coups de masses, par les ouvriers ; ils flottent, de ci, de là, dans le bassin.
C'est alors qu'interviennent les 2 remorqueurs.
Tout d'abord, ils écartent la porte, qui a retrouvé sa liberté, et l'accompagnent jusqu'au au quai extérieur, où elle est apostillée.
Puis ils entrent dans la forme, l'un à tribord, l'autre à bâbord, se frayant, en douceur, un chemin parmi tous les objets flottants.
Les aussières sont passées, et la manoeuvre de sortie s'amorce
Un remorqueur, à couple, de chaque côté, notre "Tartu" regagne doucement l'eau libre.
Le zodiac des nageurs de combat, qui suivaient l'opération, de l'extérieur, nous salue de la main, et nous quitte.
Les remorqueurs changent de position ; l'un se positionne en flèche, l'autre "à cul".
Et c'est, dans cet ensemble, que le convoi gagne les appontements de "Milhaud".
Je passe sur les opérations de d'accostage ; elles sont connues de tous.
Cette fois, nous avons la sensation d'appartenir aux grands ; que de grosses bailles, autour de nous.
Vraiment, "Milhaud", ce n'est pas le quai "Noël", que j'ai connu avec les ER...
Xavier



A suivre...

Excellente description,Xavier, que j'ai connu avec pas mal de batiments dont le Clemenceau (mise en bassin impressionnante !)
Lors de la mise à sec des batiments, souvent d'enormes poissons se laissaient prendre au piège mais les ouvriers de l'arsenal avaient tot fait de s'en approprier !
Une anecdote pour ceux qui ont fait une mise en bassin à Karachi (Pakistan) , les ouvriers là-bas s'occupaient,entre autres, de tout ce qui concerne les peintures.
Nous pouvions observer avec stupeur les gars chargés de repeindre les chaines, pas de pinceaux, pas de pistolets d'ailleurs les chaines n'etaient meme pas grattées ni nettoyées, ils trempaient allègrement leur main munie d'un chiffon dans un gros pot de peinture noire et en avant ils leur refaisaient une beauté comme ça ! inutile de preciser que les dites chaines ne gardaient pas longtemps leur cure de jouvence !
Merci Xavier pour tes recits

C'était un 11 novembre 1965.
Je devais probablement être de service ce jour là. Le temps de faire 2/3 photos à la pellicule chichement comptée. Surtout que le grand pavois était en place.

A poste derrière le lance-roquettes.

Chez les voisins, on pavoise aussi.
Photo DR Jean-Paul lecouvey - EE Tartu - Toulon - 11 novembre 1965.

a dutertre souvenirs du tartu du kersaint cd riviere a dakar en 1967 avec l escadre

Merci Gérard;
Que de souvenirs ! il me semble qu'après Dakar l'escale fut Abidjan.
Bonne continuation et bon W.E

Tartu, suite...



Nous voici donc, appontés à l'un des quais de "Milhaut".
Pendant une petite semaine, nos journées sont occupées à peaufiner ce qui n'avait pu être fait, en bassin.
Et puis, l'équipage se complète, petit à petit.
Personnellement, je n'ai retrouvé, au service ASM, qu'un des choufs DSM du "Normand" ; pour le reste, ce ne sont que de nouvelles binettes...
Le jour de notre premier appareillage, ne manquera que notre futur LV, qui n'arrivera que dans une quinzaine de jours.
Tant pis, nous partirons sans lui ; un OM, dont j'ai oublié le nom, le remplacera momentanément.
Enfin, au bout de quelques jours, "Radio Coursive" nous apprend que nous prendrons la mer dans 2 ou 3 jours.
Cela nous sera confirmé par une note affichée sur la porte du BM.
Ouf, le temps commençait à me peser ; vivement que nous reprenions le large, même si ce n'est que pour la "croisière des Salins".
La "croisière des Salins", dites-vous ?
Qui n'est pas passé par là ?
Personnellement, j'en étais, sur le "normand" ; juste avant de rejoindre le bord du "Tartu", au bassin.
Cela n'a rien de particulièrement attrayant, mais il faut en passer par là, pour "roder" l'équipage.
Vous me demanderez pourquoi, à la veille de son "IPER", a-t-on a demandé au "Normand" de participer à ce genre d'opération ?
Et bien, tout simplement, pour entraîner les navires fraîchement admis au service actif (principalement, pour nous, les DSM, les nouveaux soums de 400t).
Reste à occuper, ces quelques journées ; mais, tout compte fait, elle passeront assez vite.
Nous, les DSM, passons le plus clair de notre temps, au PC ASM.
En fait, il ne change pas beaucoup de celui des ER.




Et puis, le système "quart, corvée, sortie" n'est pas encore en vigueur, ce qui nous laisse du temps, à nous les "anciens", pour accueillir les "nouveaux", et leur faire visiter le bord, même si nos connaissances en sont encore bien imparfaites, en la matière.
Dans les faits, notre départ sera repoussé de 3 jours ; présentation du "Pacha" oblige.
Je passe, rapidement, là-dessus ; vous êtes tous passés par là...




Xavier

A suivre...

La "croisière des Salins", dites-vous ?

Dès ma première sortie à la mer avec notre Tartu, j'ai fait connaissance avec le mouillage des Salins lors d'un exercice avec la Jeanne et le Colbert. Ce qui n'était pas pour me déplaire car au large la mer était comme agitée et je n'étais pas du tout amarriné, frais émoulu de l'école. J'apprenais le métier cher Xavier.

Bonjour à tous,

J'ai embarqué sur le EE TARTU le 27 avril 1976 et libéré le 1 avril 1977 après mes trois semaines au CFM HORTIN.
Matelot électricien machine avant.
J'ai donc participé à la mission SARGASSE III en 76.

Super expérience, super vaisseau et super copains et camarades de traversé.

Bon un peu trop arrosé aux escales, mais ça c'est une autre histoire.

Amitié.

Francis

Un courrier de 1980.
Juste pour le plaisir des yeux. Pour plus de détails voir le sujet "Philatélie et Marcophilie"

EE Tartu 1980 - Collection JLéon.

Mais, en 1980, le TARTU était déjà désarmé !!!

Oui ,le Tartu est désarmé en décembre 1979 et devient Q605. Il est coulé au large en décembre 1998 après avoir servi de brise lame à Lorient.
A+

Je me souviens très bien, j'étais dessus, notamment pour son dernier voyage, en décembre 79, vers le quai des bâtiments condamnés.....

J'ai embarqué sur la Tartu en février 67 jusqu'en août 70. Que de bons souvenirs.

Salut,
J'ai rallié le Tartu à Djibouti en mars 78 et débarqué à Toulon en décembre 78 ... Pour rallié le Jules Verne à Djibouti.

Posts 544-545

Mais, en 1980, le TARTU était déjà désarmé !!!

J'en prends bonne note et j'en déduis que c'est un courrier de complaisance oblitéré tardivement après le désarmement du Tartu.