Bonjour aux "bouchons gras",
En scannant mes documents, la revue on va dire trimestrielle "A l'écoute du FOCH" n° 8 du 21 avril 1964, j'ai lu la page de l'Aumônier.
Celle-ci est dactylographiée sur une photo, montrant un mécano dans un compartiment, le texte est peu lisible. Je l'ai écrit et je vous en fais profiter.
Je respecte les croyances de chacun , mais ce texte ou prière reflète bien la vie des "bouchons gras".
Prière d'un mécano. anonyme du P.A. FOCH (1964) Je monte du quart et je suis fatigué
Il faisait chaud aussi dans ton pays Seigneur
Et c'est vrai tu y as travaillé
Alors tu as du transpirer comme nous...
Avant de m'endormir
Je t'offre toute la sueur des mécanos, qui ont fait le quart avec moi
celle de tous les "bouchons gras" du bord, les ongles sales
de tous les gars du monde, qui mettent les mains dans le cambouis.
Je t'offre la flemme du gars
qui assis dans un coin, n'ose pas bouger, car le moindre mouvement est synonyme de vêtements trempés.
Je t'offre les yeux des chauffeurs , engourdis par les niveaux,
ceux des chefs de quart, devant lesquels danse un manomètre,
ceux du type qui se limite à l'horizon du cadran de la montre
car c'est long, quatre heures, Seigneur.
Je t'offre les chaudières et les machines, les diesels et les frigos,
les pompes et les embarcations.
Je ne te les donnes pas en tant que machines,
mais parce qu'elles sont le fruit du travail des hommes,
qu'elles sont conduites par des hommes ,
et que les hommes sont tes créatures Seigneur.
Merci de m'avoir permis de "morfler", car tu aimes la sueur.
Mon dieu merci d'être fatigué, car tu aimes ceux qui tombent de sommeil
Merci de m'avoir permis de te voir, en bas ,avec nous.
Pardons pour ceux qui ne font rien, pour ceux qui ne savent pas travailler,
pour ceux qui ne veulent pas, et pour moi, qui ne travaille pas assez.
Excuse-moi de ne pas te faire de belles phrases, ou une longue prière,
je ne sais pas les faire et je m'endors déjà.
Bonsoir Seigneur. S'il te plait, veille sur le FOCH, cette nuit.
par 
