Bonsoir,
Pour Jc Laffrat,
Après le séjour réglementaire à Avalanches, ensuite le fameux cours d'armes à Courbet, ils m'ont expédié fin novembre à Canthô sur le LCM 34, commandé par l'EV1 Denayrou.
Il y a des chances que ton beau-père était dans le secteur !
Affecté à la station Marine nous étions à la disposition de la garnison pour ses opérations, ainsi qu'aux ordres des Dinassaut stationnées ou opérant dans le coin. 
Autant te dire que l'on ne s'ennuyait guère, la section LCVP et nous.
C'est à Rachgia,où nous avons "opéré" tout le mois de décembre 49, avec, si je ne me trompe pas, les tirailleurs algériens commandés par ton beau-père.
Il devait bien connaître notre pacha (un brave gars), car ils se voyaient souvent, pour la mise au point des "sorties opérationnelles".
Quand à moi, je suis à peu près sûr que c'est à lui, le "4 galons" à qui j'ai proposé un casse-croûte, une nuit en allant en opération !
C'est si loin tout cela... 
Lorsque le jour s'est levé, le q/m Fava n'en menait pas large, vu que je sommeillais, après mon quart, à ses pieds sur le parquet en ferraille !!! 
Dame !
C'est après les : pousses-toi un peu, puis : t'as un schlass (couteau), et encore : t'en veux ? sers-toi.
Tout ça, la nuit, on n'y voyait rien.
Au jour, ils me lorgnaient, narquois, devant ma stupeur !!!
Il étaient deux en plus.
Et c'était pas des traces de limaces, sur leurs épaules !!
Ça, ce sont de bons souvenirs !
Amicalement à vous tous.  
Jean Favalessa

Pour Jean Favelessa,
Ta réponse me fait plaisir, ça ne m'étonne pas plus que ça de la part de mon beau-père, un bon baroudeur et pas imbu de ses galons, en Indo il était effectivement à 4 ficelles, Chef de Bataillon, avec ses tirailleurs il parlait l'Arabe, pendant la guerre avec le 4ème Zouaves.
Il avait fait la bataille de Kasserine en Tunisie, puis le Débarquement en Provence avec Montsabert et pour finir, déloger les Allemands de la poche de Royan.
Pour l'Indo je vais regarder précisément les opérations qu'il a menées dans ton secteur.

Amicalement à tous.

Le marin que vous voyez avec un turban sur la tête et le bras en écharpe, un viet lui est tombé dessus avec un coupe coupe, il a mis son bras devant et la lame a dévié, j'étais à environ 3 mètres de lui, et les 3 autres attaqués aussi chacun par un Viet, et moi par chance j'avais reçu un coup de matraque et était tombé dans la gadoue.
Heureusement la patrouille cambodgienne est arrivée, ils les ont arrosé au fusil mitrailleur, je leur doit la vie.
Voila, c'est cela les sampans fleuris repaire de Viets la nuit.
Je pourrai vous raconter comment on en étaient arrivés là...
Car normalement cela ne devait pas arriver.

Passionnants tous vos récits.....

Voila pourquoi nous nous sommes trouvés tout les cinq dans cette situation nous sortions d'un restaurant et le couvre feu n'était pas loin et nous longions la route du retour a la base une femme nous suivait a une dizaine de mètres quand un vietnamien levat le bras dans notre direction j'ai_ hurlé grenade et poussé les gars qui sont tombés la grenade a passée au dessus de nous et a atterie dans les jambes de la femme qui nous suivait et explosée sa devait être une grenade locale la femme avait le bas ventre en sang nous nous sommes precipité vers le viet qui détalait il est entré dans la zone des sampans fleuri et est entré dans une maison sur pilotis je suis monté sur la planche qui reliat la maison et c'est la que j'ai reçu mon premier coup de gourdin et suis tombé dans la gadoue et les copain ont été pris par dérriere les quatres ou 5 viets n'avaient pas d'arme a feu heureusement pour nous et que la patrouille est arrivée .

En parlant d'attaque à la grenade, j'ai aussi échappé de peu à la liquidation finale, c'est arrivé en fin 1948 à l'époque ou l’insécurité commençait à se manifester dans le centre-ville de Saigon, les Viêts procédaient aux premières attaques à la grenade dans les endroits fréquentés, souvent en balançant des explosifs à partir de vélos ou de cyclos.
Pour ceux de Cat-Lai les sorties n'étaient pas quotidiennes, comme à Tan Son Nhut, mais avaient seulement lieu en fin de semaine.
Nous partions avec le convoi des vivres half track en tête le samedi matin et retour à la base le lundi matin par la même route, Thu Thiem-Giong ong To-Puits Layne-Cat Lai.

C’est ainsi qu’avec Maurice Grand et Robert Paul deux autres radios de la 8S nous étions de sortie et avions décidé d'aller dans un restaurant de la rue Chasseloup-Laubat le samedi soir, le pilote de Sea Otter Gaby Agnel était également présent ce soir là à une table voisine.

Notre table était située non loin d’une ouverture proche de la rue, c'était grand ouvert sans vitres.
Nous avions mangé un couscous et finissions notre repas, je me trouvais dos à la rue, quand une grenade quadrillée, lancée de l’extérieur par un conducteur de cyclo-pousse me frappa au niveau de l’épaule droite.
Surpris par le choc un peu amorti par l'épaisseur de l'épaulette, je l'ai tout de suite entendue chuinter, avant quelle ne tombe dans mon assiette en plein sur ma tranche de fromage.
Réalisant qu'elle était dégoupillée, j'ai eu juste le réflexe de la saisir et de la re-balancer derrière moi vers la rue en gueulant " À plat ventre ! Une grenade ! "
Mais c'était sans viser et elle explosa presque aussitôt dans l’encoignure d’un volet de porte !
Après le fracas et la retombée de la poussière nous comptions seulement quelques blessés légers parmi les clients.
Par chance aucun de nous ne fut gravement touché, à part quelques coupures d'éclats, après coup Robert Paul s’aperçut quand même qu’il l’avait échappé belle, en voyant son portefeuille découpé au ras de sa poche de poitrine par un éclat !
Le patron nous offrit ensuite le champagne et un journaliste de la presse locale venu souper ce soir là nous félicita pour notre sang-froid, en nous promettant un article dans le Journal de Saigon, que nous n'avons malheureusement pas conservé.
Rétrospectivement je dirai aujourd’hui que nous avons eu du pot, elle aurait bêtement pu rouler sous la table ...

Salut à tous,
Comme quoi la vie tient à peu de choses, la chance, le bon réflexe...!!!
Content de vous lire les anciens.

Suite des photos de mon copain Eugène :

Suite à une blessure, séjour à l'hôpital de Saïgon.


Au travers de ses photos Eugène est encore un peu parmi nous, lui qui comme tant d'autres a été fortement marqué par l'Indo.
Je l'ai connu grâce à son fils avec qui je travaillais...
Quand je l'avais contacté il m'avait chaleureusement accueilli chez lui.
Cet ancien nous a quitté récemment, il avait 94 ans.

Tu l'a échappé belle rue Chasseloup-Laubat, c'était déjà un très bon restaurant pas loin du couvent des oiseaux derrière la Cathédrale, ce n'était pas comme le 20 100 o le long de l'arsenal.

Bonjour à tous,
A JC Laffrat.
Tout a fait d'accord avec C. Coutil, tu as eu un excellent réflexe et un sacré sang-froid J.C. avec cette grenade !!
Surtout une grenade quadrillée, dite:"défensive" !
Ce sont les plus meurtrières, vu les fragments projetés dans tous les azimuts.  
Une autre anecdote, concernant ces maudits engins de mort. 
Sérieusement "accrochés", notre engin échoué, coincé dans une pêcherie, le barreur effondré, mort.
Nous étions disons en mauvaise posture et, un peu la peur au ventre, il faut bien le dire !!  
Une grenade (parmi quelques autres), tombe et éclate sur l'avant de la cuve de notre LCM. 
Un sergent de la Colo laisse échapper le projectile du mortier de 60m/m, mis hâtivement en batterie !
La cuillère de la grenade (offensive celle-là) est plantée dans la joue du malheureux ! 
Ce sera le seul blessé de l'équipe mortier !
Tout le monde était débarqué peu avant l'embuscade, heureusement !
L'obus de mortier roulant sur fond de la cuve, a été ramassé "au vol", par le q/m fusil' Lurbe, qui l'a vite envoyé par-dessus bord... évitant probablement pas mal de dégâts !
Encore une petite anecdote parmi tant d'autres...

J.  Favalessa

Oui les cadrillées c'était terrible dans mon recit ce n'était pas une défensive heureusement car il y aurait eu des blessés parmi nous c'était je pense une locale comme leurs obus de mortier eux souvent étaient cadrillés

Bonjour à toutes et tous.
En avril/mai 1955 j’étais affecté à la Base de Cantho sur l’L.C.M. de commandement 9.137.
À l’époque nous n’avions plus à nous frotter aux viêts. Les Hoa-Hao les avaient virés.
Cette secte versatile, à de nombreuses et alléchantes occasions…, contrôlait les secteurs de Cantho, Chaudoc, Sadec, jusqu’en plaine des joncs.
Bacut (doigt coupé), Tran-van-soai, surnommé Nam-Lua (5 feux) et un autre de leurs chefs, comptaient quelques milliers d’hommes à leur effectif. Et des femmes… Surnommées « les amazones », gardiennes du trésor de guerre de ces mercenaires. Leur chef étant la femme de Tran-van-Soai.
Autre secte ; les Binh-Xuyen.Eux, tenaient les secteurs de Chôlon et la région du Rung Sat, au nord –ouest de Saigon.
Quand à la 3ème secte ; les Cao Daï (ou Caodai). Perdus dans leur pensées « philoso-idéo-religieuse », un mélange de mystère franc-maçonnique et d’emprunt de personnages de la Bible, étaient devenus, eux, plus pacifiques et se rangèrent du côté du gouvernement N’go Dinh Diem.
La plupart du temps que j’ai passé à la Base de Cantho, lorsque nous n’étions pas en mission sur les fleuves, nous étions consignés, vus les événements déclenchés par les opérations de l’armée gouvernementale pour déloger les Hoa-Haos de la région.
Soumission ?... ou punition !... Des deux chefs ; Bacut et Tran-van-soai, présents dans la région,
T.V.N., après négociations, se rangea du côté gouvernemental. Tandis que Bacut choisit, les armes à la main, de se replier sur une mangrove du Bassac avec plusieurs centaines de ses hommes.
Je me souviens d’une mission (à caractère secret) que nous avions mené à bord d’un L.C.V.P., avec un enseigne de vaisseau comme patron, vers la mangrove où était réfugié Bacut.
Bien que nous n’ayons pas su précisément le fin mot de l’histoire, j’ai toujours pensé qu’il pouvait s’agir de négociations en vue d’un ralliement, de Bacut et ses hommes, au gouvernement de N’go Dinh Diem, afin d’éviter une effusion de sang.
Bref, après pas mal de palabres, nous devions retournés à la Base, aussi discrètement que lorsque nous en étions partis.
Un fait à noter ; Il y avait parmi les hommes en noir de Bacut, deux individus de type européen qui nous remirent du courrier à poster à la poste navale.
Quelques jours plus tard l’armée gouvernementale donna l’assaut à la mangrove.
Ce fut un véritable massacre. L’opération dura près de 72 heures.
De la Base, nous assistâmes impuissants à l’affrontement et à la rotation incessante, des engins de la flottille vietnamienne, emmenant les renforts et ramenant les blessés et les morts.
Quelques temps plus tard ce fut le tour des Binh Xuyen d’êtres délogés de Chôlon.
Là encore les affrontements furent d’une violence inouï. Nous étions en mission à Saigon à ce moment là et nous assistâmes à l’incendie du yacht de Bao Daï. Amitiés à tous.

Le 9.137 aux ateliers de Saigon après notre éperonnage avec autre engin sur le Song Caï, un soir au retour de mission à Rach Gia.
À remarquer; L'étrave, et le nid de pie excellente cible pour un tireur embusqué.....

Bonjour Christian très intéressante ton histoire tu sait en 55 le comissaire Baldi était dans le secteur peut-être que l'un des deux européens que tu as vu c'était lui tu pourrait peut-être lui téléphoné et lui en parler je pense t'avoir donné son numéro de téléphone en cette année il était a Cantho avec son comando
Amicalement Claude

Bravo aux narrateurs de ces actions de survie ou heureusement la chance a pu bénéficer à certain, malheureusement beaucoup y ont laissé la vie et nous ne devons pas les oublier.Merci aux Anciens de ce Forum qui nous le prouve . ZEBE

Bonjour Claude . Après que tu m'aies donné son n° de téléphone, j'ai joint Mr. baldi, qui était chef de la sureté à Cantho à l'époque et qui m'a confirmé cette opération. Par la suite,il a été à l'origine de l'arrestation de Bacut .Je pense que les deux européens, étaient plutôt; ou des mercenaires adeptes de la secte ? Ou,peut-être bien des déserteurs.
Toujours d'intéressants récits de J.C. Laffrat et de Jean Favalessa. En passant, bonjour à André Pilon Président des L.S.T. et hommage à Eugène le copain de Tinto.

Xin chào les copains...

Une photo (un peu floue) transmise par un ancien et proche voisin... Une route que COUTIL doit bien connaître...!!!

Ha mon cher tinto tu pense que je la connais cette route, je l'ai faite en jeep et en camion Ford, c'était une des moins dangereuse.
Les plus dangereuse étaient celles de Soctrang et Long xuyen.
Si tu en as d'autres tu peux les envoyer, regarde bien ta photo, le poste de contrôle il ressemble à une des dernière photos que j'ai mise sur le forum.

Christian, c'est bien d'avoir téléphoné à monsieur Baldi, je vais le faire aussi tout à l'heure, il a une formidable mémoire à 95 ans, il a beaucoup œuvré avec nous à Cantho.
Tu parlai du général tranh van soï, je l'ai bien connu et aussi sa femme j'ai eu affaire à elle sur la route de Vinh Long, elle était tout en noir avec ses femmes qui manœuvraient au milieu de la route, j'ai donné un coup de klaxon et elle est venue vers moi m’insultant en Viet namien, je n'ai rien dit car à la base on nous avait dit de faire très attention avec les Hoa Hao et surtout de poser nos armes par terre, c'est ce que j'ai fait avec mon colt 11/43 que j'avais toujours à la ceinture en mission.

Amicalement à tous.
Claude

J'arrivais 1 ans après toi à marine Cantho Jean, as tu connu le chauffeur de la base un nommé Tardivel et un radio Émile Hamon ?
Amicalement.
Jean

Bonjour,
Unité Marine Canthô juillet 1950.
L'équipage du L.C.M. 40.
salutations
Jean

Le bar n'est pas loin avec sa bonne Larue bien fraiche n'est-ce pas Jean ?

Bonjour à tous,
Bonjour Claude,
Exact, le bar n'est pas éloigné de notre" bungalow".
Cette photo a été prise à l'issue de l'une de ces foutues inspections de tenues, réservées de temps à autre, aux équipages des engins rattachés à l'Unité Marine Canthô à l'époque !
Inspections accueillies avec un "bonheur"...
Tu parles !!
Mais celle-là, c'était juste avant un départ en opération, (que l'on ignorait encore), et de laquelle nous sommes revenus, avec deux copains en moins.
La photo, restée dans mon appareil, a été développée au retour, et, de revoir "tout" le monde, çà nous a fait tout drôle...
Les petits détails dissimulent souvent une histoire, voire, hélas, un drame parfois !
Bonne semaine à tous les anciens.
Amicalement.
Jean Favalessa

Jean, avec ton équipe de « destroyers », tout ce réseau de canaux et de fleuves, autant de barrages dressés par les viêts, parfois en une seule nuit, ne doit pas t’être inconnu ?
Le canal de Thot not, le Song Caï, le canal Xa No que l’on prenait à la hauteur du pont de Hoa Luu pour remonter sur Cantho.
Plus au sud ; le Song Trem et toute la pointe de Camau… pour remonter sur Vinh loi, Vinh Chau etc…
On en a parcouru des milles…
Au nord du Mékong, à la hauteur de Mytho, on prenait le canal du Cho Gao pour rejoindre le Vaïco puis Saigon.
Sur le fleuve nous avions une grande autonomie.
Un sentiment de liberté.
Ce qui n’était pas le cas à l’U.M.S., au G.B.R. et à Courbet.



Amitiés à tous.