facilelavie - post 176.
Incroyable cette photo, on dirait un décor de film hollywoodien

Jean Leon et c'est au meme endroit, la peinture a bien tenu

Merci Facililelavie Je n'ai pas connu ce mur car mon dernier passage à Muru remonte à...1974 avec le Bourdais et je ne pense pas que le mur était construit à ce moment là.

la photo du mur (et de la légion) parue au msg 175 est extraite d'une luxueuse brochure éditée par la Légion et vendue dans leur foyer de Muru. La photo est un peu réduite car elle occupe deux pages de la brochure, sinon on y voit très bien l'immensité du mur d'une longueur de 14 kilomètres. Il a commencé à être édifié à la suite d'un tsunami provoqué par un essai souterrain. Au départ l'idée était de protéger la piste d'aviation de 2400 mètres et bien entendu la zone-vie.
La brochure, pour ceux qui ne la possèdent pas, comportent de très belles photos en couleur de nombreuses installations avec une priorité pour celles du 5ème RE.

Robert m'a devancé on a ecrit en même temps. L'histoire du mur est lié à un mini tsunami du à l'effondrement d'une partie du plâtrier. Ceci remonte à 1981 surtout lors d'un Pb consecutif à la vague qui a laminé une zone vitrifiee qui piégeait le Pu qui était rèpendu suite à un essai dit "essai de sécurité " J'étais à l'EMM quand des renforts de radioprotectionniste ont été demandé par notre MinDef de l'époque Charles Hernu je n'avais qu'un an d'affectation et je suis parti à Muru au grand dam de mon chef le CF Lesconnec. Et pourtant au retour de Muru j'ai retrouvé mon poste à l'EMM avec un nouveau chef le CF Leduc

La construction du mur a été ordonnée et financée par la DirCEN du temps de l'amiral Fages. Il a coûté une fortune; études ingénierie par Bouygues et édifié par le génie légion et les légionnaires.

Ben oui il était DIRCEN en 1982 Il a aussi commandé le sous marin Marsouin comme LV de 56 à 58

Risqué ? Lorsque l’on se lève la nuit, quand la tempête fait rage, pour se faufiler dans une cargaison désarrimée, pour saisir bonbonnes de gaz ou pelleteuses en folie qui massacrent les baleinières et menacent de passer par-dessus bord, sans doute. Mais dans le feu de l’action, on n’y pense pas.
Risqué ? Manipuler, côtoyer du matériel, en transit de Mururoa vers Hao (pour y être "nettoyé"), peut-être. Le pacha portait la même tenue que nous : à poil (enfin un short tout de même mais autant dire rien). Alors y avait-il des raisons de s’inquiéter ? L’infirmier qui développera un cancer de la vessie 40 ans plus tard, lui en est persuadé.
J’avais été bercé par les Aventures du capitaine Troy, Adventures in paradise, un feuilleton télévisé des années 1960. Là, j’y étais. La mer, le Pacifique sud, aventures dans les îles, aventures à bord aussi, une vie de marin comme je l’avais rêvée.

Pour moi, Marsouin, le mur n'a pas coûté une fortune en comparaison d'autres installations. A l'origine le mur ne devait protéger que la piste aviation et la zone-vie. Une fois cette portion terminée il fallait bien continuer à occuper le 5ème RMP (devenu 5ème RE en 1984) Donc aucun frais de main d'oeuvre supplémentaire. Ensuite il fallait bien utiliser les énormes engins et l'usine de concassage (il ne manquait que le ciment)

ce qui fait qu'au fur et à mesure des années qui passaient le mur a continué à s'élever jusqu'à atteindre, à la fin des expérimentations, jusqu'à 14 kilomètres (longueur de l'atoll 28 kilomètres)
En revanche d'autres installations, uniques dans le Pacifique et même ailleurs, valaient une petite fortune. C'est le cas de la "cathédrale du froid" et du CPA Léa (centre de production alimentaire) liés à la décision de la Dircen d'employer la liaison froide à Muru en 1990. La liaison froide, une aberration, le cauchemar de mon affectation

la cathédrale du froid (photo La Dépêche de Tahiti du 7 janvier 1991) Un superbe entrepôt frigorifique de 1900 m3, entièrement en froid négatif, inauguré en 1990. Aussitôt débranchés à bord des Ro-Ro les conteneurs étaient déposés devant l'entrepôt, aussitôt des boudins gonflables enserraient la porte du conteneur permettant ainsi le déchargement sans déperdition du froid. Six chambres froides dotées chacune de groupes frigo surpuissants.

le CPA Léa destiné à remplacer les cuisines Martine et Tiaré ici en construction en 1991 (inauguré en 1992) Sur deux niveaux
petite parenthèse, autre coût, pour noter sur la photo la présence d'une des premières peugeot destinées à remplacer progressivement tout le parc des Mehari)
Que sont devenues ces installations lors du démantèlement. ? Dans un article très intéressant, que chacun peut consulter sur internet en tapant sur google "que sont devenus Moruroa (avec un o !!!) et Fangataufa" (qui évoque le fameux mur) la destination de nombreux équipements y est indiquée mais pas de celles précitées Dommage.

Oui Ryckelynck, le mur (extérieur) n'a pas été aussi onéreux que d'autres travaux titanesques puisque la main d'oeuvre était militaire, mais en tonnes de béton... ça a pesé des millions de FF. Les études des ingénieurs aussi, car la forme et les dimensions des blocs boucliers sont spécifiques au site, aux forces et à la fréquence de la houle trans-Pacifique.
Quant à l'usine du froid, toute neuve, elle n'a pas été laissée au territoire comme beaucoup d'autres matériels, ou vendue à l'étranger comme les barges, mais rapatriée et remontée (à Toulon ?).

Aventures à Mururoa
Mon premier contact avec l’atoll de Mururoa fut à bord de l’Hippopotame, un remorqueur de haute mer comme chacun le sait. Nous avons livré une grosse barge que nous avons laissée sur coffre au milieu du lagon (pour y accrocher le ballon ?). Nous sommes restés nous-mêmes mouillés en rade foraine. Une équipe est partie à terre munie de haches. Malheureusement, je n’en faisais pas partie. Profitant que le lagon était calme, le pacha m’a demandé de frapper son rapport de fin de commandement (en mer j’avais découvert que le panier de lettres de la machine avait la fâcheuse tendance à se synchroniser avec le mouvement des vagues). Le "corps expéditionnaire" est rentré chargé de paniers contenant des cœurs de palmier. A ce que j’ai compris, le cuistot va nous les préparer pour ce soir. Çà se mange çà ? Et bien oui, ça se laisse manger.
Les bâtiments bases dominent le lagon de leur imposante silhouette. J’ignore que mon tonton Jean, que je n’ai pas vu depuis longtemps, "toujours jamais là" lors des fêtes familiales, est à bord du Morvan. Occasion ratée. Quant à Mururoa, là aussi je reste sur ma faim
La deuxième fois, j’arrive à Mururoa par avion. Vêtu de kaki, casque sur la tête, équipé d’un brelage soutenant ma ceinture équipée de réserves de cartouches, je viens au secours du blockhaus de Dindon attaqué par de vilains terroristes. Notre équipe passe par la Légion percevoir l’armement, adéquat, AA52, PM, fusils, grenades. L’affaire est sérieuse. En fait, c’est du cinéma. Je fais partie d’une équipe de tournage qui met en boite un épisode des aventures télévisées de Tanguy/Laverdure, Alerte sur Mururoa. Nous prenons nos repas, tous ensembles, acteurs professionnels et figurants, à bord de la Maurienne. La "cantine" est excellente. Pour la première fois de ma vie, j’ai mangé des cuisses de grenouilles. Expérience sympa, nous nous sommes bien amusés.
Et puis, il y a eu toutes les autres fois, lorsque j’étais embarqué sur le LST Chéliff. L’une est quand même à marquer d’une pierre blanche. Un Aspirant (appelé donc) ordonne de rincer pont et superstructures comme cela se fait souvent après un séjour en mer. Seulement l’eau est pompée directement dans le lagon. Bizarre de rincer le sel avec de l’eau de mer déjà, mais avec de l’eau au-dessus de laquelle vient d’avoir lieu un tir aérien !!! Les ordres sont les ordres. En avant-vant ! L’eau ruisselle de partout. Les gars sont torse nu et en samaras. Soudain déboule une équipe du Service Mixte de Sécurité Radiologique (SMSR). Ses membres n’ont pas une mine très réjouie devant l’activité qui se déroule devant leurs yeux. Leurs appareils crépitent comme des cigales un été en Provence. Il faut relaver le bateau à l’eau douce. Interdiction de se brancher sur une bouche sur le quai (l’eau douce est précieuse à Muru), il faut faire avec la réserve du bord. Tout y passe. Seule une petite quantité pour les besoins de la cuisine est sauvegardée. Plus d’eau pour les douches, pour les toilettes… et ça jusqu’au retour à quai à Papeete. Je ne sais pas de ce que sent un chacal mais ses effluves doivent être discrètes à côté des nôtres à notre arrivée à Tahiti.

J'ai tous les DVD des Chevaliers du Ciel
J'ai cru reconnaître Roger sous son casque lourd dans l'île au prétendu trésor...
Des cuisses de grenouilles au menu à Muru J'aurais préféré des queues de langoustes
L'Hippopotame, sacré baroudeur

Tres beau recit Roger qui fait prendre conscience que ton aspirant aurait du recevoir un minimum de consignes de securité dans cet univers tres particulier !
Par contre je reste pensif sur la construction de ces batiments (photos de rycklynck) dans les zones Martine et Tiaré sachant pertinament que le pic d'activité etait deja loin et que tout les essais nucleaires allaient bientot prendre fin !
Quel changement lorsque je suis passé à Mururoa en 1973 ou les constructions etaient constituées en grande partie de paillotes.

Faire le mur à muru...
Pour aller où ?

Oui TUR2, le mur ce n'était pas pour interdire de sortir de l'atoll mais pour empêcher d'y entrer

petites réactions :
- pour Marsouin. En 1996 j'étais au SAO Brest et j'avais appelé l'attention de la DCCM à Paris sur l'intérêt de pouvoir récupérer certains matériels de Mururoa. Je savais que le SAO Papeete à Sainte Amélie, déjà à l'étroit, n'avait pas de place pour pouvoir récupérer l'entrepôt frigorifique. Même à Brest et à Toulon impossible de le remonter dans son intégralité. J'avais postulé pour une deux chambres froides et des groupes frigos mais sansrésultat. Si l'installation a été remontée en totalité je ne vois que l'atoll de Hao capable de l'accueillir.
- pour Roger : J'ignorais qu'il y avait une affectation pour un secrétaire à bord des remorqueurs de haute mer - Je suppose que le corps expéditionnaire est revenu de muru avec des coeurs de cocotiers et non de palmiers. Délicieux le coeur de cocotier, (j'adorais) mais rare car il faut le couper sur un arbre jeune donc le sacrifier ce que les Tahitiens n'aimaient pas faire. Pour l'eau douce il n'y avait plus aucun problème après l'installation d'une usine de dessalement de l'eau de mer,confiée à la légion, capable de fournir 1550 m3 d'eau par jour.
- Pour loulou : l'entrepôt frigo et le CPA n'ont pas été construits en zone Martine où il n'y avait plus assez de place mais en zone Lea à proximité du vénérable hangar du SAO que de nombreux commis ont bien connu.

Lorsque je suis arrivé au CEP, affecté bureau Pers, l'état-major venait de quitter un hôtel sur le port pour un immeuble flambant neuf au Taaone. Avait-on vu un peu juste ? Dans notre bureau, il n'y avait même pas une chaise pour moi où poser mon séant. Cela semblait être aussi le cas chez nos voisins de l'armée de Terre. Alors, en attendant que chacun trouve ses repères, j'ai été placé en subsistance ici et là. L'officier en second de l'Hippotame cherchait un matelot de spécialité indifférente, je n'ai pas été indifférent à la proposition. Il ne revient évidemment pas de secrétaire au plan d'armement d'un RHM mais le pacha, comme je disais plus haut, qui préparait son rapport de fin de commandement, était tout content que le matelot que lui ramenait son officier en second était secrétaire.
Pour moi c'était l'occasion de voir ce Mururoa dont on parlait tant.
Quant aux cocotiers, c'était avant le premier tir. Il n'y avait pas d'état d'âme à avoir concernant les jeunes arbres. Après le tir, tout était calciné ou pour le moins il n'était plus question de manger quelque chose venant de là.

Oui Roger, Hôtel Stuart, sur le front de mer où vécu un temps le peintre Matisse

Bonsoir,
Pour les queues de langouste, il fallait faire Clipperton.
Un vrai régal...... au début seulement.

"J'ai tous les DVD... j'ai cru reconnaitre Roger sous son casque"

capture d'écran du DVD. Laverdure (Christian Marin) en rayé et Tanguy, Roger, pas Michel, sous son casque
anecdote : alors que les deux LCVP font tête vers la plage, le QM secrétaire de l'UM Papeete qui, depuis son embarcation m'aperçoit, m'interpelle : Tanguy ! Christian Marin se retourne : non, moi c'est Laverdure. Je sais, le gars que j'appelle est celui qui est devant vous, il s'appelle vraiment Tanguy.

A Moruroa , au début (65) y'avait que des paillottes comme le dit Loulou. Puis quand je suis revenu en 70, ça changeait,... remplacement de certaines paillottes par des shelters et création de "Tiaré Village" dont l'un des "Maires" ... (c'est ainsi qu'on appelait le responsable de ce village, par analogie avec les villages en métro) donc ce Tavana a été pendant un temps le MP Fus Philibert Boutier (que j'ai retrouvé pour la nième fois au CTM Rosnay ou il a terminé sa carrière...et sa vie).Mais il restait plein de paillottes dont celles du Mess, bar ...etc ! En 74 cela n'avait pas beaucoup changé ! Mon dernier passage a été en 76 avec le Henry!!! Dernière vue ... depuis le large... près de Dindon, les cocotiers avaient encore une drôle de gueule !!!

Gilou971, la chapelle était encore là en 2005, mais je n'ai vu ni curé ni pasteur