On en était venu à faire remplir des questionnaires de "satisfaction" aux élèves en fin de stage.
Pour comprendre le pourquoi du malaise ?
A la lecture des réponses, les instructeurs avaient quelques états d'âme à en transmettre le résultat aux échelons supérieurs.
Pourtant, cette reprise en main que tu évoques, n'était ni moins, ni plus, sévère qu'ailleurs.
Nos instructeurs n'étaient pas des tortionnaires ni des retors (il y en avait même de très sympathiques).
Ce n'était pas une affaire proprement de discipline (même si elle finissait par se concrétiser sous cette forme), le problème était ailleurs.
J'ai commencé à le discerner lors de mon BS.
Il s'était passé, lors de la fête de l'école, un événement qui nous avait révolté.
Nous l'avions fait savoir haut et fort, hélas à posteriori.
Mais, nous n'étions que des élèves, avec la Pression made in école des Fourriers sur les épaules, difficile de désobéir.
Devant notre "bouderie" qui commençait à faire désordre, le directeur en personne, seul, est venu à notre rencontre dans notre classe.
Il a discuté longuement avec nous, de l'événement en cause (qu'il condamnait, mais à posteriori aussi), nous lui avons parlé de ce sentiment permanent d'épée au-dessus de la tête que nous ressentions.
Il nous a fait quelques confidences.
Un coin de voile s'était levé.
Mais lorsque l'on est élève, de passage, on n'attache pas grande importance à des choses qui d'ici peu seront loin derrière.
Cet été là, les BS Secre, chose impensable, avaient été autorisés à "délocaliser" leur hébergement tout l'été au camping de Port-des-Barques, sous une grande tente commune militaire, montée par les soins de l'école des Fourriers, avec un roulage prévu tous les soirs pour apporter le repas !
Lorsque j'écris ces lignes, il me vient à l'idée, qu'il y avait peut-être un rapport entre cette bienveillance et l'affaire évoquée ci-dessus.
Arrivé là, vous allez me dire : mais alors, c'est quoi ce problème propre à l'école des Fourriers ?
C'est effectivement, un problème qui était propre à l'école des fourriers, pas transposable ailleurs.
Du directeur au dernier des matelots, tout le personnel (comme dans toute unité de la marine) changeait régulièrement, mais la même pression, le même esprit tatillon, restait.
Qu'importe les hommes, le problème était toujours là.
Pourquoi ?
Parce que c'était bien un problème institutionnel.
Je pense que les instructeurs savent de quoi je parle.
Ce sont des choses que l'on peut se dire verbalement mais pas que l'on expose sur un forum, sur Internet, non pas qu'il y ait secret d’État, bien loin de là, juste une vérité un peu crue.
Et toute vérité n'est, parait-il, pas bonne à dire.
Mon dessein était de dire qu'il ne faut pas se triturer les méninges avec des recherches d'explications genres des gens plus maniaques que d'autres sur le discipline (et le ménage !) .
Lorsque nous avons revus les cadres de l'école des Fourriers (officiers mariniers ou officiers) dans d'autres affectations, "ils ne sentaient pas - ou plus - le soufre".
Ils n'étaient pas plus "militaires", plus tatillons, plus à l'affut de fautes éventuelles ou imaginaires que d'autres.
Pourtant c'étaient toujours les mêmes.
Les dernières années de l'école des Fourriers avaient vu un changement complet de son articulation, de la chaine de commandement, l'arrivée du personnel des autres armées.
L'école des Fourriers n'était plus tout à fait l'école des Fourriers et... le phénomène qui nous intéresse avait beaucoup perdu de son importance, voire pour les secrétaires délocalisés au CEAN, totalement disparu.
Ce n'était donc pas une affaires d'hommes.