Mon cher Plume,

Les fonds sous-marins de Tahiti, pour qui veut bien s'y intéresser, sont source d'émerveillement. Lors de mon premier séjour, c'est touzazimut que je me suis promené, à vrai dire, c'était plutôt de la randonnée aquatique. Mes lectures de jeunesse, notamment un excellent Larousse "La Mer", et tous les reportages du commandant cousteau, m'ont largement renseigné sur les espèces que je rencontrerais plus tard, ça plus plusieurs visites au musée océanographique de Monaco et ses superbes aquariums. Poissons, coquillages, coraux, sable noir de la Pointe vénus, sable blanc de Moorea ou de Tahiti village, sans oublier le fameux motu martin, à coté de la Pointe Vénus, mes palmes de natation d'un mètre de long achetées chez Aline, m'ont entrainé de tous les cotés, que ce soir de jour comme de nuit. La nuit, impressionnante, avec le seul faisceau de ma lampe torche étanche. Je n'étais pas équipé d'une batterie dans une bassine cernée d'une bouée avec un projo de 500W, comme j'ai pu l'essayer une nuit avec Jeannot, le fameux Jeannot Ariitaï. a nuit donc, d'autres espèces se révèlent, que ce soit sur la barrière de corail ou dans l'eau, lors des franchissement, on a toujours l'impression d'être frolé par un jean louis, mais... Chance ils avaient déjà du manger. Les porcelaines, invisibles de jour, sortent revêtues d'un manteau superbe aux couleurs vives, c'est une magie comme seule la nature peut nous en réserver. J'ai eu la chance de plonger, en apnée, dans le lagon de Tahaa, de Bora, de Raiatea, de Moorea, de Tetiaroa, c'est divin. A la poursuite des raies pastenagues, des requins à pointe noire, des Umes, et autres mérous, de poissons aux formes et au couleurs inattendues, dans mon équipement de base, un citron vert, pour frotter les possibles plaies dues au corail. Et pourtant, une nuit je suis tombé, mains en avant sur un oursin, de ceux qui ont des pointes de 10 cm de long, les mains transpercées de multiples aiguilles. A l'infirmerie, ils ont tenté la bougie chaude, la vaseline et autre remèdes, la solution me fut apportée toujours par Jeannot, "IIAA Peï, c'est pas compliqué, tu pisses sur ton tee shirt et tu mets dessus..." redoutable efficacité !
Poissons coffres, poissons pierres, accanthaster, poissons flutes jaunes ou gris, quelle diversité ! Et ces coquillages, dont je regrette encore de les avoir ramassé, olives, cypraes, casques, de ceux qui se cachaient dans le corail, et de ceux qui laissaient une trainée dans le sable.
Bien sur, les îles désertes et préservées de l'océan indien, ces iles éparses si chères à nos cœurs offraient quant à elles des dimensions de poissons xxl, mais notre passage à Glorieuse ou Juan de Nova était bref, alors que plus de quatre ans sur place à Tahiti, offraient tout loisir d'approfondir nos découvertes.
Qui ne connaît pas ça a loupé une partie non négligeable de la Polynésie, et des Polynésiens, hommes de mer par excellence.
Bien amicalement
TUR2

Départ du Doudart en 84.

Quelques photos du Tiurai 1974 :

Photo Max Péron / Tiurai 1974 à Papeete / Toutes celles qui portaient un titre de Miss X ou Miss Y étaient portées en triomphe sur une pirogue.

Photo Max Péron / Tiurai 1974 à Papeete
La légion défile.
On n'a pas le son mais ce n'est pas difficile de savoir ce que joue la musique : Tiens, voilà du boudin ...

Photo Max Péron / Tiurai 1974 à Papeete
Une autre Miss, toujours portée en triomphe sur une pirogue.