par † J-C Laffrat Mer 23 Sep 2015 - 12:13
Salut les anciens,
J'ai peu de souvenirs de Cuers, j'y suis passé en 1958 avec des SO30-P de la 31S pour charger du matériel à destination de l'AFN. Mes plus vieux souvenirs datent de 1946/49, et ne concernent pas la BAN, mais ce qui s'appellait à l'époque le Dépôt de l'Aéronautique navale , il était situé à la Roumignière, sur la route entre Cuers et Brignoles. Seuls les anciens de mon âge doivent se souvenir de ce dépôt, tous les Aéros en attente d'affectation y passaient, Serge et RB, certainement.
Les bâtiments n'étaient pas très loin de la petite gare de Cuers-Pierrefeu, j'y suis passé au retour d'Angleterre en 1946, puis au retour de l'Ecole TER de Porquerolles quelques mois plus tard avant de partir à Lartigue à l'EPV, encore une fois en janvier 1947 avant le départ en Indo et également en décembre 1949 quand j'ai été nommé pour Agadir .
Ce n'était qu'un dépôt, en général on séjournait au maximum trois ou quatre jours, côté discipline c'était assez relaché, comme nous n'étions qu'en transit, pas de corvées, ni d'inspection de permissionnaires. Il devait certainement y avoir un bidel ? mais c'était peut être un Aéro qui faisait office. Seules quelques factions de nuit lors du premier séjour, comme matelot, pour garder un entrepôt situé dans le prolongement de la gare, plein de matériel allemand dont des Dinghies tout neufs, c'était pour éviter la fauche, nous pouvions voir passer les trains ...
Le fait d'être libres comme l'air dans ce petit patelin vidait nos portes-monnaie à grande vitesse, les escales dans les bistrots et restaurants de Cuers n'étaient pas trop dans nos moyens. En 1946 certaines restrictions existaient encore et il fallait parfois payer très cher pour un repas. Le "pastisson" n'était pas donné non plus, nature sur un sucre. Les habitants n'étaient guère plus aimables que les Toulonnais vis à vis du mataf, plutôt dur dur pour le Parisien que j'étais. Le samedi soir il arrivait parfois qu'un bal soit organisé sur la petite place, mais les beautés locales nous répondaient "je suis retainte" quand on les invitait à danser, locution locale signifiant qu'elles étaient retenues, donc le refus ! Sans doute fallait il plus qu'un pompon rouge pour ça, au moins SM ou plus si possible ... mais nous n'en faisions pas une histoire, nous avions 20 ans ... J'ai appris par la suite qu'un bon copain de mon cours de radio avait épousé une Cuersoise, ils vécurent heureux avec beaucoup d'enfants.