Voici l'histoire du LCI 263 (dit 2-6-3).
La Marine française n'a, le plus souvent, pas de données historiques sur ses bâtiments, à fortiori, les petits bâtiments. C'est grâce à l'U.S.navy qui conserve (j'allais dire pieusement) le souvenir de ses unités, que l'on peut retracer la carrière du LCI 263 (USN263) rebaptisé par la suite 9049 d'après les normes de l'OTAN.
- Spoiler:
- Le LCI 263 (dit 2-6-3) a été construit à New Jersey en 1942, en dix jours, comme l'ont été 1140 unités similaires!
-Il a été transféré à la Royal navy le 7-1-43, laquelle le transférera à la Royal canadian navy le 2-9-43. C'est sous ce pavillon canadien qu'il participera au débarquement de Normandie du 6 au 25 juin 1944, à Omaha beach.
Le 14 mars 46, il sera remis à la disposition de l'US. navy, laquelle le transférera à la France le 19 avril 1946.
On retrouve le 2-6-3 en Indochine pour une opération en Centre Annam, sur le Song Giang, du 1er au 11 avril 47 ou il commence à faire sa réputation . Le 2 octobre 1947, il est affecté au Tonkin comme bâtiment de commandement de la première dinassaut, basé au poste fluvial des Sept Pagodes, à l'intersection des rivières Song Thaï Binh, Cua Cam et du canal des Rapides qui relie Hanoï.
A partir de là, il ne cessera pas de parcourir le delta du Tonkin, prenant part à toutes les opérations et coups de main du secteur.
Le 7-1-1952, il découvre, non explosée, la première mine apparue au Tonkin. Dans la nuit du 17-1-53, à 3 heures 20, au beaching de Ninh Giang sur le canal des Bambous, secteur familier pour lui, il est attaqué par un nageur de combat viet-minh qui dépose une mine sur son tribord avant. L'explosion provoque une énorme brèche, une voie d'eau et pulvérise le factionnaire de la coupée qui s'était déplacé sur l'avant, alerté par un bruit suspect.
Le 28-9-53, il escorte sur le Fleuve Rouge le LCT 9070 en avarie de moteur ( il lui reste un seul moteur). Peu avant le Cua Ba Lat (embouchure du Fleuve Rouge), le chenal se rétrécit. Le 2-6-3 demande le passage au LCT. Dans la partie la plus resserrée, il saute sur une mine. L'explosion déclenche les tirs de la classique embuscade avec mortiers et armes automatiques. Aussitôt après, une deuxième mine explose et achève le LCI qui prend de la gite avant de se retourner. Le LCT intervient immédiatement et, faisant feu de toutes ses pièces, repêche une partie de l'équipage. Il réussit ensuite à beacher et à récupérer les survivants réfugiés sur la berge. Trois disparus, deux blessés graves, dont le pacha, L.V. coffinières, qui trouvera la mort le 9-6-54 dans une autre opération.
Le lendemain, un commando marine débarquera des plongeurs. Ceux-ci situeront l'épave gisant par 18 mètres de fond. L'épaisseur de la vase ne permettra pas de récupérer les documents secrets.
Là, s'est achevé le glorieux parcours du LCI 2-6-3.
Avec l'aide d'un article de G. Dimichelis, paru dans "L'officier marinier".
A plus,les amis.