Max, ce n'est pas un crocodile, c'est un caïman noir.
Et c'est bon à manger... même si aujourd'hui l'espèce est protégée.

Je sais, le 31 décembre 86, j'ai réveillonné dans un restaurant de Cayenne et (aujourd'hui, j'ai honte de le dire) nous avons mangé... du crocodile !

Max, je me suis basé sur la plaque érigée sur place... c'est à dire celle-ci, car sur place pas de guide et pour y accéder, il faut marcher et s'aider de coupe/coupe.

Vietnamiens en Guyane

ftaviot, j'étais persuadé que tu parlais des boat-people des années 70.
Si je comprends bien, il y a eu une révolte en 1930 à Yen-Bay et des Vietnamiens ont été "exilés à perpétuité" en Guyane française.
J'ignore tout de ces événements. Ça m'intéresse, je vais chercher des infos sur internet. On ne le répétera jamais assez : on apprend tous les jours.

Effectivement, Cacao a bien changé. Grande halle couverte, touristes, église ... Tant mieux pour les H'Mongs.
Depuis 86, j'espère que la piste a été remplacée par une vraie route ?

Vietnamiens en Guyane, suite

J'ai cherché et j'ai trouvé :
suite à la mutinerie de Yên-Bài (Nord Vietnam) en 1930 (des officiers et sous-officiers français ont été assassinés), il y eut 80 condamnations à mort et 102 condamnations aux travaux forcés à perpétuité.
Ce n'est pas tout : le 17 mai 1931, dans le plus grand secret, le navire français La Martinière quittait le pénitencier de Poulo-Condor avec 538 Vietnamiens de 18 à 40 ans condamnés à la déportation à perpétuité en Guyane française.
Vu la gravité des événements de Yên-Bài, je suis surpris que les autorités françaises de Guyane aient autorisé la pose de cette plaque pour honorer leur mémoire.

Je n'ai connu de la Guyane que "l'aéroport" de Cayenne en 1978 (au retour de l'oral du concours de major) car l'avion qui me ramenait à Fort de France avait fait un léger détour et les passagers avaient été débarqués et avaient du attendre plusieurs heures dans des conditions très limites.
Je mets aéroport entre guillemets car ça ressemblait plus à une baraque en tôle ondulée qu'à Orly !
Je pense que j'ai eu tort, mais par la suite, je n'ai eu aucune envie de retourner en Guyane.

Flaviot, la grand-place de Cayenne c'est la place des Palmistes.
La place des Cocotiers c'est à Nouméa.

Exact, autant pour moi, mais je suis excusé j'ai fréquenté les deux...

Flaviot, tu auras la médaille des vétérans... avec palme.
Moi aussi j'ai fréquenté les deux places.
En Guyane, avec les marins, j'ai fait un aller des Dégrad-des-Cannes à Fort-de-France avec un Batral et Fort-de-France aux Îles du Salut avec la Jeanne.
Et le haut-Maroni en pirogue avec les marsouins du 9e.

J'ai du mal à comprendre

1964 Long séjour de l'Altaïr en Guyane
Etait-ce du côté de Cayenne, de Saint-Laurent-du-Maroni ou de Saint-Georges-de-l'Oyapock ? J'ai oublié. Toujours est-il que ce jour-là, je participais à une excursion en camion tout-terrain. Nous avons de nouveau eu l'occasion de visiter un deuxième village d'Indiens, en Guyane française cette fois. Très intéressant mais l'émotion était quand même moins forte que lors de notre toute première rencontre avec d'authentiques Indiens en Guyane hollandaise.

Pour moi, la surprise du jour fut surtout la visite d'une léproserie tenue par des bonnes sœurs en plein milieu de la forêt amazonienne. Je fis en effet la connaissance d'une bonne sœur qui me subjugua. Elle était très jeune, elle était très belle. Elle rayonnait. Il se dégageait d'elle quelque chose d'indéfinissable. Un ange ! Enfin, presque. J'étais complètement sous son charme.
Elle me faisait penser à Audrey Hepburn dans un film des années cinquante où, jeune fille de la High society et contre l'avis de ses parents, elle renonce à tous ses avantages matériels pour faire bonne sœur au cœur de la jungle africaine ("Au risque de se perdre", "The nun's story"). Vu sa façon de s'exprimer et son comportement général, cette jeune femme était manifestement issue d'une excellente famille. Aristocratie ou grande bourgeoisie ? Sans vraiment l'avouer, c'est cependant ce qu'elle me fit comprendre.
Cette question me revenait sans cesse à l'esprit : comment une si jeune femme, aussi belle et aussi cultivée peut-elle prendre le voile et venir se perdre au milieu de la forêt vierge pour soigner des lépreux ?

Ce jour-là, j'ai rencontré la foi ... chez les autres. Le seul souvenir que j'ai de cette journée, c'est une photo couleurs 6 x 6 cm que m'a offerte cette jeune femme et qui représente la chapelle de la léproserie. J’avais dû oublier mon Voigtländer Bessamatic à bord de l'Altaïr. Dommage.

Bonjour Max, et les autres aussi...
Peut-être est-ce une de ces religieuses que tu as rencontrée.
Elles sont basées à Sinnamary et sillonnent la Guyane pour apporter leur aide.
L'une d'entre elles était une cousine éloignée.

didier et andrem, merci pour vos témoignages

Les bonnes sœurs, on les trouvait dans différents endroits de Guyane.
En 1986, j'ai voulu voir les énormes tortues luths venir pondre leurs œufs sur leur lieu de naissance, la plage des Hattes. Pas d'hôtel dans ce coin perdu. Pour la nuit, nous avons donc réservé une "cellule" (!) chez les bonnes sœurs. Pas de prix. "Vous donnez ce que vous voulez" me répondit la mère supérieure.
Tout ça pour en revenir aux fameuses "fleurs" de Guyane faites par les bonnes sœurs avec des plumes d'oiseaux. Aux Hattes, les religieuses en vendaient également.

En faisant des recherches sur les H'mongs de Guyane, j'ai lu qu'en 1979 (soit deux ans après Cacao), d'autres réfugiés H'mongs avaient été accueillis par la France et installés à Javouhey, à 30 km de Saint-Laurent-du-Maroni, sur le site de l'ancienne léproserie de l' Acarouany, fondée en 1822 par la Mère Javouhey (source Wikipédia).
S'agit-il de celle que j'ai visitée en 1964 ? Aucune certitude mais c'est probable.

Guyane 1986. Les deux grands fleuves qui servent de frontières avec le Surinam et le Brésil, c'est bien, mais toutes les petites rivières qui s'enfoncent profondément au cœur de la forêt vierge, c'est encore mieux.
Plus loin, la rivière va se rétrécir de plus en plus au point que nous serons par moment obligés d'écarter les branches pour poursuivre notre route. Tout autour de nous, une multitude de papillons bleus.
Cela ne se voit pas mais mon fiston porte un tee-shirt FUF Station Radio Pointe-des-Sables.

Bonjour, oui la Guyane, je voulais partir des la premiere journée de ce département, mais au bout d'un certain temps, j'ai aimé , j'y suis resté 14 ans. de 2003 à 2017. Apres avoir fait des campagnes, Tahiti, noumea, la reunion, mayotte avec la marine nationale, j'ai eu la chance de faire une grande ( campagne) avec la douane située à Kourou. J"ai adoré ce département multi culturels et ethniques. Ces weekend en carbet, ces montées et descentes de fleuve en pirogues. C'était formidable. Les meilleures années de ma vie.

Bonjour à tous,
Article publié dans COLS BLEUS .
Publié le 25 Novembre 2020 à 13:43
Les 17, 18 et 19 novembre 2020, dans le cadre de la police des pêches en Guyane, les moyens maritimes des Forces armées en Guyane (FAG) ont effectué 14 contrôles sur des tapouilles surinamaises détectées en action de pêche illégale dans les eaux territoriales françaises. Le bilan est important avec 36 km de filets, plus de 20 tonnes de poissons et 138 kg de vessies natatoires saisis.

Déployés en mer depuis 48 heures en zone Ouest, le Patrouilleur Antilles-Guyane (PAG) la Résolue, les vedettes côtières de surveillance maritime (VCSM) Organabo et Mahury ainsi que l’embarcation remonte filet (ERF) Caouanne ont effectué plusieurs contrôles sur des embarcations détectées en action de pêche illégale.

Dans un premier temps, 3 tapouilles d’origine surinamaise ont été arraisonnées dans les eaux territoriales françaises. Leur cargaison (poissons et vessies natatoires) a été appréhendée et rejetée à la mer par les gendarmes maritimes. Dans l’après-midi, au détour d’une crique, un regroupement de 5 tapouilles a fait l’objet d’un contrôle. Un vire filet ainsi que les filets ont été saisis. Au total, sur ces 8 contrôles ce sont 13,3 tonnes de poissons, 90 kg de vessies natatoires, un vire filet et 36 km de filets qui ont été saisis

Le 18 novembre 2020, l’ERF Caouanne était de retour à la base navale de Dégrad-des-Cannes afin de décharger les quelques 9 tonnes de filets saisis. En parallèle, un Casa de l’Escadron de transport (ET) 68 a effectué un vol de surveillance maritime permettant le repositionnement stratégique des bâtiments des FAG. Le soir même, tous les moyens maritimes étaient de nouveau en mer pour la poursuite des opérations qui se sont traduites par six autres traitements administratifs conduits sur des pêcheurs illégaux surinamais qui n’ont opposé aucune résistance lors des contrôles.



Ces actions conduites par les FAG dans la zone maritime de la Guyane, en coordination avec le centre national de surveillance de la pêche et la direction de la mer, des fleuves et du littoral de Guyane, sous l’autorité du préfet de Guyane, montrent la détermination de l’État à ne rien céder aux pêcheurs illégaux quelle que soit la zone de pêche considérée.

Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.

Sources : État-major des armées
Droits : EMA

Alain , la vessie natatoire de l'acoupa rouge est très appréciée des chinois , présent dans les eaux guyanaises sa valeur marchande est en forte hausse. Cela attire la convoitise de pêcheurs clandestins

En parlant tout récemment et dans un autre sujet des réfugiés h'mongs accueillis par la France dans les années 80, nous avons parlé de la Guyane.
La Guyane, j'y ai séjourné deux fois, une première fois en 1964 avec le dragueur Altaïr et une deuxième fois en 1986 quand j'étais affecté à la Pointe des Sables. Mon premier séjour en 1964 m'avait tellement marqué que je voulais absolument y retourner.
En 1986, la Guyane avait évidemment beaucoup changé depuis 1964, en particulier à cause de l'implantation du centre spatial de Kourou (comme le CEP a profondément transformé Tahiti) mais j'ai quand même apprécié ce second séjour. D'une façon différente.

Photo Max Péron

Avec mon dragueur préféré, l'Altaïr, en Guyane en mars et avril 1964.
La France n'est en guerre contre personne mais le canon Oerlikon de 20 mm, on l'entretient quand même.
Un jour d'avril 1964, en Guyane, j'étais en liaison radio - en morse - avec Fort-de-France.
A la fin de la vacation radio, l'opérateur de Fort-de-France me fait :
.--.  .-.  -.  /  --.-  -- .----
cela signifie : PRN QM1 !!!
Et voilà, c'est ainsi, au fin fond de la Guyane, que j'ai appris - d'une façon totalement illégale - que j'étais promu au grade de QM1.
Merci les copains de FUF.

Photo Max Péron

En 1964, le Surinam n'existait pas. C'était encore la Guyane hollandaise.
Embarqués en tenue de travail sur des pirogues à moteur, on passait d'une rive à l'autre - Guyane française / Guyane hollandaise - sans aucune formalité.
Ici, nous sommes dans un village amérindien de Guyane hollandaise. J'ai coupé la photo because certains enfants étaient tout nus.
Aujourd'hui, "politiquement correct" oblige, on est bien obligé de faire attention à tout ce que l'on poste.

Photo Max Péron

Iles du Salut en 1986. Mon épouse avec un gendarme.
J'ai oublié comment nous avons fait connaissance avec ce gendarme. Entre militaires ... 
Toujours est-il qu'il s'est très gentiment proposé de nous servir de guide pour visiter l'île.

Photo Max Péron

Guyane 1986. Des serpents, il y en avait partout. Celui-là, je lui ai roulé dessus en voiture. 
Il n'a pas aimé. J'vous l'jure, j'ai pas fait exprès !

MAX, tu m'as touché un nerf sensible avec tes souvenirs de Guyane. Mais 1964, j'imagine bien la sérénité de ce département et c'était le bon temps comme plus personne ne le verra.
Quelle mission avec ton patrouilleur ? : si ce n'est qu'à l'époque il n'y avait pas de trafic de drogue, de clandestins, et le Surinam n'avait pas eu encore son indépendance.
En 1986, mon premier déplacement dans les camps de réfugiés. Mon unité stationnait à Kourou sur le site des fusées Diamant.
Les fusées Ariane étaient en plein essor montant.
A l'île du Salut et l'île du diable, il y avait toujours un gendarme de permanence le week-end à cause des touristes qui étaient tentés de piller les briques de l'ancien bagne. Elles étaient moulées avec deux initiales : AP.
Elles valent de l'or sur le marché des brocanteurs mais elles sont protégées par décret ministériel des douanes et de la protection de l'environnement.
Tout comme les caïmans et coque de tortures.
J'y suis retourné 4 fois et j'ai malheureusement vu la très mauvaise évolution avec le début de l'insurrection Surinamienne qui a commencé à nous polluer la vie à St Laurent du Maroni.
Puis les missions Anaconda pour l'orpaillage clandestin, mais qui au début était très calme. D'ailleurs je vais rechercher une vidéo où nous sommes au beau milieu d'une mine clandestine, très bien accueillis par les clandestins, et qui nous montrent comment ils font l'extraction de l'or. J'espère pouvoir mettre la main dessus, vous verrez comment ils procédaient.
Puis l'escalade très violente avec les missions Arpie. Cette fois ci, l'accueil sur les mines d'or clandestines se font à la Kalashnikov. Et le prix de l'or se paie en vie humaine.
Bref, je ne garde que la bonne époque. J'en parlerais des heures et des nuits. Ce pays est magique, hostile certainement, mais tellement inépuisable de curiosités.

certains enfants étaient tout nus.

Le reste de la population n'a pas non plus grand chose sur le derrière

J'ai enfin retrouvé ce fameux témoignage vidéo d'une basique patrouille en forêt Guyanaise sur le Maroni, où nous trouvions fréquemment des sites d'orpaillage clandestins.
Alors petite explication afin de comprendre la méthode de l'extraction d'or :
1 Creuser la terre et la passer sur un tapis d'eau pour laver la boue.
2 Epandre du mercure sur la boue pour fixer l'or résiduel
3 Récupérer la boue Mercure/or qui forme un amalgame. Vous savez que le mercure dissous et capture l'or.
4 Réchauffer la boue dans un alambic pour séparer le mercure de l'or par gravité thermique. En chauffant, le mercure libère son contact avec l'or et est éjecter par un tuyau purge.
5 Chauffer le pâté d'or pur, brut, pour faire un lingot qui sera pesé puis extrait très rapidement par avion vers le Brésil.

Nous n'avions pas vocation à arrêter les clandestins (Beaucoup trop nombreux) parce que nous étions 6 en patrouille et un médecin.
Nous faisions du recensement, puis c'était à la légion étrangère que revenait la mission de détruire les installations. (Qui étaient immédiatement reconstruitent)
Vous pourrez voir que les clandestins qui sont dans la piscine sont en fait baignés dans un bac de mercure. L'horreur ! Notre médecin en avait les larmes aux yeux. Leur espérance de vie se trouvait extrêmement réduite à très court terme.
En final, nous remontons sur St Laurent où nous longeons l'ancien camp de la transportation.
Pour finir, je suis en train de faire le spectacle avec un singe macaque.
C'était l'époque (très courte) où nous n'étions pas en danger face aux trafiquants d'or. Mais la physionomie allait très vite évoluer avec les dernières missions Arpie.

https://1drv.ms/v/s!Aub9sioTCGohgUT7USvvBiC4Z3Bu?e=cdsifX

Bonjour à tous,

J'ai passé 4 ans 1/2 en Guyane (01/1977-09/1981).
C'est certainement le meilleur "reportage" sur la réalité des conditions
d'extraction de l'or dans cette région.
C'est devenu un nouveau "Far-West" ou, vu les enjeux financiers les armes parlent.
J'ai connu la fin d'un pays "tranquille"....!
Hélas tout est différent..actuellement.( l'immigration incontrôlable des deux voisins+ la "révolution" Surinamienne +l'apparition de la drogue)

Mes félicitations à l'auteur pour sa vidéo et son texte explicatif d'accompagnement .Pencoat63
.

Stupéfiant ! Un véritable écocide ! Ces garimpeiros qui pillent et polluent notre belle Guyane sont traqués mais jamais découragés pour recommencer.

Hélas, " le jeu en vaut la chandelle" pour les hors la loi. Nous avons une force de frappe redoutable mais inutile devant une telle situation !!!