Très beau résumé de la vie sur un POSPERI raconté par Bernard Nirengarten. A le lire j'ai retrouvé tout à fait l'ambiance et le mode de vie qui règnanit à Totégégie, même si cela se passait quelques années plus tard (1979). Tous ces détails nous font vraiment revivre ces moments qui resteront certainement inoubliables. Encore merci.

Bonjour à tous,
J'ai moi aussi quelques souvenirs sur ces sondages météo à 13h et à minuit heure locale.
Le plus difficile pour l'opérateur du cotal était de bien "accroché " le ballon en manuel d'abord (en montant sur la cabine) puis vite redescendre pour le suivre en automatique en espérant que le radar n'avait pas "décroché" ,de remonter sur la cabine si c'était le cas et ainsi de suite jusqu'au constat d'un bon suivi automatique.
A Tureia la difficulté, par jour de grand vent , était représentée par le haut des cocotiers et la crête des vagues qui créaient de faux échos.
Ensuite c'était une partie de plaisir pendant 1h 1h30 jusqu'à ce que les "grenouilles" me disent qu'il y en avait marre! que çà suffisait surtout à 1h du matin :P
Ensuite il fallait rentrer à la base vie en traversant la cocoteraie et en faisant attention de ne pas recevoir une noix de coco sur la tête bien que comme chacun sait, elles ont deux yeux et font bien attention pour ne pas tomber sur la tête d'un Franni :roll: On utilisait également la jeep, mais là c'était plus au chauffeur qu'il fallait faire atention et j'ai un souvenir cuisant de nous être retourné un jour où nous allions un peu vite à zigzaguer entre les cocotiers :bounce:
A+

Claudius, un bonjour matinal.
Il est bien vrai que les noix de coco ont des yeux, comme tu le dis et chacun a pu les voir.
Mais on cite plusieurs cas où des noix devaient être aveugle... Il parait que en cas de choc avec un pepenu (la tête à Reao), la bosse est magistrale.
Et j'avais conseillé un jour à Reao au technicien agricole, nommé TU, en rigolant, qui venait de temps à autre pour son travail par la goélette :
Ben voyons ? Tepano m'a dit que quand il plantait un coco, il prenait une noix à un arbre qui avait le meilleur jus à boire, car nous savons qu'elle n'ont pas toutes le même goût ; il faisait ainsi une selection naturelle. Alors, pour qu'il n'y ait plus d'accident de ce genre on devait planter des noix, filles du cocotier qui donne des fruits aveugles...

André Pilon

Jean Claude , en principe les ballons Keyssam montaient , quand ils étaient gonflés disont "juste juste" à 250 m/minute voire 230 .
Nous espérons toujours battre le record d'altitude (38000 m ) **** en limitant la pression . Quelque fois le système foirait et on était obligé de relancer car le ballon stagnait .

Par contre les "Lacoste" montaient entre 400 et 450 m/minute .Il étaient utilisés pour un deuxième lancer , lors d'un vent important au sol ou pendant les tirs ( sondages rapprochés )

**** A confirmer par André .

La bonne soirée à tous et toutes
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Bonsoir Krauss,

Je peux peut être me tromper, mais en Aout 66 à Tureia pour la préparation du tir Canopus, j'ai suivi un ballon pratiquement jusqu'au Zénith à près de 42.000 m d'altitude battant selon l'équipe météo présente le record du Pacifique à cette époque. Je ne me souviens plus du type de ballon utilisé, mais il n'y avait pas eu de préparation particulière. Le temps était calme et le ballon après s'être éloigné de l'Ile selon les couches de vent pendant près d'une heure était revenu sur Tureia en altitude ce qui était relativement fréquent !! Peut être quelqu'un d'entre vous peut m'expliquer ce phénomène?
A+

Bonsoir à Tous
[justify]Quand je suis arrivé à Reao au tout début de l'an 67 nous n’avions que des ballons Delacoste, bien blancs, bien ronds, dans leurs boîtes métalliques qui devenaient par la suite boîte à tout faire et qui n’allaient jamais à la poubelle car au village, elles étaient prisées, ils y mettaient du riz, de la farine, des coquillages, il s’en servait aussi pour écoper l’eau dans la pirogue, et que sais-je encore ; ils faisaient comme nous, rappelez-vous les vieux loups de mer, à bord des bateaux, nous mettions de la peinture dans les moques, les boîtes à petits pois qui n’étaient jamais jetées par le ccuisinier et le QM bosco qui zyeutait le menu pour voir s’il y avait des petits pois à manger.
Et puis à ces moques, on y faisait souder une poignée par un copain de la machine, cela nous faisait un récipient pour boire au lieu et place du quart ; très intéressant sur le Bambara où le pinard étaient à volonté pendant le repas et où le quart ne faisait qu’un quart ; on en gardait ainsi pour le petit déjeuner
Ces ballons Delacoste n’étaient pas du tout fragiles, on les gonflait à terre posés sur un carton. C’était du 5,6 à 5,8 mètres secondes ce qui nous fait 350 mètres minutes, si le tarage était bien respecté. Les crams crams, dont parlait Bernard hier, dans ce post, un peu plus haut, ne nous embêtaient pas
A Reao, les Kaysam 330 sont arrivés, avant les trois tirs de 67 ; alors là, ce fut la joie ! Il fallut installer la tablette en toile caoutchoutée, le système américain quoi ! pour gonfler ces ballons extrêmement fragiles et puis apprendre à se servir d’un filet, qui en fait était une toile ; il fallut apprendre à manier ce ballon en néoprène avec grande précaution et même se méfier des ongles.
Le filet était nécessaire car le hangar HV9 était bon pour le ballon bien rond mais les kaysam s’étiraient jusqu’aux ferrailles du haut, quant à passer la porte après cela pas moyen, je ne sais plus combien on en a pété ainsi, et le l’hydrogène à refaire… effectivement le passage était très bas.
Et même avec le filet, on verra toujours les lanceurs de ballon marcher à quatre pattes, trois pattes pour se déplacer et l’autre, une patte de devant, tenant le ballon, parce que le gabarit du hangar n’était pas au format du ballon. Par la suite, après que nos têtes pensantes eurent compris, ils construisirent des tours, à la station neuve de Mururoa et à celle de Totegegie, je crois. A l’île de Pâques, j’ai visité la météo, j’ai assisté à un radio sondage de A à Z, ils avaient une tour à peu près identique à celle de Mururoa.
Enfin en peu de temps on s’y fit, mais ces bons sang de crams crams, quand le filet retombait au sol, ils s’y accrochaient, et il fallait en faire l’inspection avant chaque gonflement.
Il paraît, mais je n’en ai pas la preuve absolue que le cram cram (dont le nom botanique est « cenchrus echinatus » n’existait pas sur nos atolls avant notre venue, il aurait été apporté de Reggane où de ce coin dans des colis de matériel d’expérimentation. Bon sang de saloperie, il s’est bien adapté !
Les Kaysam étaient livrés dans des boites en carton, c’était le conditionnement américain en usine. Les Reao firent « la gueule » y avait plus de punu à récupérer. La vitesse ascensionnelle était le plus souvent 4, 6 à 4,8 mètres par secondes, ce qui fait 280 mètres/minutes. Il allait beaucoup plus haut que le Delacoste et la poursuite, atteignant 10 Millibars duraient une heure et demie
Tandis que le précédent n’allait pas si haut et la poursuite ne durait jamais une heure.
10 millibars, ça fait environ 31000 mètres ; on a été un peu plus haut, mais les résultats n’étaient pas très considérés, ni utiles pour les besoins du CEP.
Quelques temps après, les Kaysam furent conditionnés par Delacoste dans les boîtes métalliques et nos amis Reao et les autres retrouvèrent leurs chers punu.
Des Delacoste Kaysam, il y eut les 230 et les 330, je ne me rappelle plus quels critères conditionnaient la mise en service de l’un ou de l’autre.
Si l’on risquait de givrer, il ne fallait pas lancer ceux-là mais revenir pour un tour au Delacoste, dans les perturbations par exemple où si le ballon allait se ficher dans un gros cumulus qui pouvait attendre l’isotherme zéro.
L’isotherme zéro par beau temps se trouve vers 4400mères, par temps perturbé vers 4200 mètres.
Vous vous souvenez que le ballon Kaysam était bien plat sur le dessus, comme une figue provençale, alors cette partie plate, dans un nuage avec de l’eau en surfusion, se chargeait de celle-ci qui se transformait immédiatement en glace. Si ce nuage était passager on relançait, si le temps était perturbé à fond, on ne relançait pas, cela n’aurait servi à rien, qu’à gaspiller une sonde.
A bord des bateaux, il n’était pas possible de se servir de ces ballons en néoprène, on n’y employât que les ballons blancs et bien ronds Delacoste.

André Pilon



Lacher de ballon à Tureia en 1972
Remarquez que le soleil tropical est à la verticale, l'ombre tombe juste à la verticale du ballon.

Photo Bernard Nirengarten

Rebonsoir à tous,
Je m'aperçois d'une erreur dans mon dernier post lire Août 68 et non Août 66.
Donc d'après Pilon, les ballons utilisés à Tureia en 68 étaient certainement des Kaysam 330, dans mon souvenir identiques à celui présenté dans la photo de Bernard Nirengarten.
A+

Pour Claudius 02
Bonjour
Tu as peut être raison au sujet de l'altitude record des Keyssam.
J'ai demandé confirmation à André, mais il a loupé la commande.
(Je rectifie : sur le message précédent, j'avais dit Lacoste au lieu de Delacoste).

Salut Jean
L’altitude maxi atteinte par les kaysam 330 ce fut, quelque peu au-dessus de 35 000 mètres.
Officiellement, le service météo n’a jamais été intéressé par ces records.
Et moi, quand on avait atteint les 10 millibars, un peu plus au-delà de 31000 mètres, j’étais satisfait.
Du reste, si le ballon était loin, de par la rotondité de la terre, il y avait de la fausseté.
Mais enfin avec ces ballons américains on atteignait des hauteurs jamais atteintes avec les Delacoste.

AP

Amis du "Club Med" d'Océanie Bonjour !
A vous qui "faisiez la bombe" en bronzant et en lançant des ballons, pendant qu'on vomissait not' quatr' heures en Mer d'Iroise... pour préparer notre raout de promo Maistrance 64/65, je recherche Yves KROHMER, qui à du faire météo...
Quelqu'un l'aurait il connu ???
Merci de fouiller dans vos mémoires...

Salut Nenesse
J’ai connu Khromer au début 1967, il remplissait le rôle d’adjudant de compagnie des météos à Tahiti en tant que jeune SM.
Deux ou quatre ans plus tard, il a été avec moi à la base de Hyères.
Il n’a pas fait de vieux os à la météo et je pense et suis presque sûr qu’il a fait officier, ce serait vers 73 à 75 en gros.
A voir de ce côté-là.

Bonne chance

André Pilon

Bonjour Pilon,
Enfin, voilà une réponse scientifique à une question que je me posais depuis 40 ans :D
Ce soir je me coucherai moins c.. comme disais ma grand mère sur le pas de sa porte après avoir pris connaissance de toutes les nouvelles du quartier débités par la concierge d'en face :lol: Attention je ne confonds pas tes explications toutes scientifiques avec les potins de concierge!!
J'étais aux Radars Vents de Mars à Janvier 69. D'abord ( 6 mois ) à Faaa sur le motu de l'autre côté de la piste ( près du quai d'amerrissage des hydravions ) puis à Tureia et Hao. Ensuite embarqué sur le Lac Chambon et ensuite sur la Rance jusqu'en Mai 70 et retour Toulon.
Si tu étais dans les parrages aux mêmes dates nous nous sommes peut être croisés lors de mon passage aux Radars Vents.
A+

Merci Pilon je vais chercher de ce côté la
Nenesse

Bravo Pilon pour cette explication qui a rajeuni mes connaissances de la météo tropicale avec des explications simples comme je les aime. Pour nous pilotes cette science ,dite inexacte pour ce qui concerne les prévi, très pointue pour les mesures, nous a souvent été enseignée par des "Maestro qui se la pétait" avec comme résultat un léger mépris des cochers pour les "grenouilles". J'ai eu la chance dans 5 écoles l'ENAC, l'Ecole de l'Air , l'Ecole de pilotage de Marrakech, l'Ecole d'Avord, et enfin le Centre d'Instruction des Equipages du transport de Toulouse, d'avoir des profs de Météo, toujours des grands prévisionistes, très pro mais super sympa et grace auxquels j'ai aimé cette discipline. Au cours de mes missions j'ai parfois eu affaire à des farfelus.
En conclusion bravo les Météorologistes comme toi qui savent demystifier cette science que certains auraient voulu "ésotérique".
Janpitre.

Bonjour

Merci Jeanpitre pour cette sympathique pommade.
Je me suis couché avec, hier soir, bien brillantiné !
Sur le plan météo, dans ce forum, on s’adresse rarement à des gens qui en ont quelques connaissances, alors il faut bien se mettre à la portée de l’entendement moyen de ceux qui participent.
Bien sûr et comme tu le sais, tout cela se met en formules mathématiques, mais ce n’est pas la peine de les exposer, il suffit d’admettre qu’elles existent, sinon ce n’est plus de la vulgarisation.
Même, j’aurais pu expliquer comment se forme l’inversion des alizés, qui existe, comme son nom nous le fait pressentir, que sous les tropiques ; je ne l’ai pas fait, je pensais avoir l’air trop pédant.

André Pilon

C'est une tête André, la météo il connait.
Très bonne mémoire.

Pour claudius 02, l'histoire du ballon qui revenait à son point de départ nous est arrivé à Totégégie en 73.
La sonde à parcouru plus de 100 km et est revenu s'écraser sur Aukéna à quelques encablures.
On l'a récupéré le lendemain et on l'a gardé comme trophée.

PILON a écrit:

LES BALLONS

Bonsoir à Tous
[justify]Quand je suis arrivé à Reao au tout début de l'an 67 nous n’avions que des ballons Delacoste, bien blancs, bien ronds, dans leurs boîtes métalliques qui devenaient par la suite boîte à tout faire et qui n’allaient jamais à la poubelle car au village, elles étaient prisées, ils y mettaient du riz, de la farine, des coquillages, il s’en servait aussi pour écoper l’eau dans la pirogue, et que sais-je encore ; ils faisaient comme nous, rappelez-vous les vieux loups de mer....

André Pilon
Photo Bernard Nirengarten

Bonjour à tous

André,
Les "Reao" récupéraient également les boites de soude et d'amorce de ferro,elle étaient aplaties stockées pour qu'elles s'oxydent ce qui était assez rapide,elles servaient d'engrais à la plantation des cocotiers:elles étaient disposées au fond du trou,un couche de sable,la noix de coco germée par dessus et l'on bouchait le trou,quelle branches de cocotier autour du germe naissant et il n'y avait plus qu'à patienter.

@+

William

. Schwald-ire à ta mère, que certains l'avaient surnommé.


Crédit photos : B Nirengarten

André Pilon

Les Légionnaires étaient bons pour recycler une minime partie des bouteilles de bières vides, elles étaient empilées les unes sur les autres à plat , cimentées, elles formaient ainsi un très joli comptoir...

Jean-Claude
Tu fais référence au bar des Cabos Chef à Muru.

Jeanmarie83, entre autre car celui de Tote était gréé en partie de la sorte..