par Qui se souvient des Nuits de l’Armée ?
Nous sommes à l’été 1955, désigné pour le SAMAN après cinq ans passés au Maroc, je profite de ma permission à Paris lorsque je reçois une convocation me demandant de me présenter au 15 de la rue de Laborde pour nécessité de service.
Arrivé à la caserne de La Pépinière, j’y retrouve une bonne dizaine d’Officiers Mariniers et Matelots, Service général et Aéro confondus également convoqués pour le même motif…
Nous apprenons aussitôt que nous sommes désignés pour participer aux Nuits de l’Armée 1955 qui vont se tenir au Vel d’Hiv dans les semaines à venir.
Crée en 1952 cette manifestation à grand spectacle était organisée avec la participation des trois armes et de la Garde Républicaine avec matériels roulants, chevaux, musiques et fanfares.
Pour la Marine il nous incombait de présenter deux tableaux, l’un à l’époque de la marine à voile, l’autre montrant l’Aéronautique navale en activité.
Nous avons alors été réunis à plusieurs reprises pour apprendre nos rôles, le premier tableau représentait un trois-mâts à quai au Québec,en train de débarquer les hommes du régiment Royal la Marine, j’étais maître d’équipage, en uniforme d’époque avec perruque,tricorne et chaussures à boucle,mon intervention se limitait à dire la phrase « Passe du monde sur le bord » au moment ou se présentait un officier du Royal la Marine sur le quai.
Le deuxième tableau consistait à retracer l’intervention de l’aviation embarquée en Indochine, pour l’occasion j’étais l’homme en jaune,
Sous les projecteurs nous faisions pénétrer un Hellcat sur la piste et après avoir déployé les plans un mécano mettait le moteur en route,pendant un court instant, avec fumée et bruit, pour ensuite simuler un décollage de nuit avec effets lumineux et sono adéquate , jusqu’à un impact de DCA, le clou du spectacle étant alors l’éjection du pilote, le siège équipé d’un mannequin était projeté dans les airs et allait se récupérer dans un filet accroché au plafond du stade .
Le succès était garanti et les applaudissements nombreux et fournis, à tel point que les quinze jours de représentations furent prolongés d’une semaine.
Nous n’étions pas les seuls à avoir du succès, la palme revenant comme d’habitude à la Légion Etrangère, pour laquelle tous les spectateurs présents se mettaient debout.
C’était encore l’époque ou malgré la perte de l’Indochine les Français avaient toujours une certaine fibre patriotique, ce fut la dernière année ou ce spectacle se produisit, quant au stade du Vel d’Hiv il continua de servir pour les courses cyclistes jusqu’en 1959 ou il fut détruit.
Cet intermède reste pour moi un excellent souvenir, comme quoi la Marine peut conduire à exercer vraiment le métier de comédien….
Voici votre serviteur lors d'une répétition
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CAODAI
Nous sommes à l’été 1955, désigné pour le SAMAN après cinq ans passés au Maroc, je profite de ma permission à Paris lorsque je reçois une convocation me demandant de me présenter au 15 de la rue de Laborde pour nécessité de service.
Arrivé à la caserne de La Pépinière, j’y retrouve une bonne dizaine d’Officiers Mariniers et Matelots, Service général et Aéro confondus également convoqués pour le même motif…
Nous apprenons aussitôt que nous sommes désignés pour participer aux Nuits de l’Armée 1955 qui vont se tenir au Vel d’Hiv dans les semaines à venir.
Crée en 1952 cette manifestation à grand spectacle était organisée avec la participation des trois armes et de la Garde Républicaine avec matériels roulants, chevaux, musiques et fanfares.
Pour la Marine il nous incombait de présenter deux tableaux, l’un à l’époque de la marine à voile, l’autre montrant l’Aéronautique navale en activité.
Nous avons alors été réunis à plusieurs reprises pour apprendre nos rôles, le premier tableau représentait un trois-mâts à quai au Québec,en train de débarquer les hommes du régiment Royal la Marine, j’étais maître d’équipage, en uniforme d’époque avec perruque,tricorne et chaussures à boucle,mon intervention se limitait à dire la phrase « Passe du monde sur le bord » au moment ou se présentait un officier du Royal la Marine sur le quai.
Le deuxième tableau consistait à retracer l’intervention de l’aviation embarquée en Indochine, pour l’occasion j’étais l’homme en jaune,
Sous les projecteurs nous faisions pénétrer un Hellcat sur la piste et après avoir déployé les plans un mécano mettait le moteur en route,pendant un court instant, avec fumée et bruit, pour ensuite simuler un décollage de nuit avec effets lumineux et sono adéquate , jusqu’à un impact de DCA, le clou du spectacle étant alors l’éjection du pilote, le siège équipé d’un mannequin était projeté dans les airs et allait se récupérer dans un filet accroché au plafond du stade .
Le succès était garanti et les applaudissements nombreux et fournis, à tel point que les quinze jours de représentations furent prolongés d’une semaine.
Nous n’étions pas les seuls à avoir du succès, la palme revenant comme d’habitude à la Légion Etrangère, pour laquelle tous les spectateurs présents se mettaient debout.
C’était encore l’époque ou malgré la perte de l’Indochine les Français avaient toujours une certaine fibre patriotique, ce fut la dernière année ou ce spectacle se produisit, quant au stade du Vel d’Hiv il continua de servir pour les courses cyclistes jusqu’en 1959 ou il fut détruit.
Cet intermède reste pour moi un excellent souvenir, comme quoi la Marine peut conduire à exercer vraiment le métier de comédien….
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Dernière édition par CAODAI le Dim 20 Sep - 12:37, édité 2 fois
