A la dissolution des forces maritimes du Rhin le 1er novembre 1966, la flottille du Rhin est transférée à l’armée de terre et est confiée à l’arme du génie , je suis le treizième Patron de bateau Ecole " Exelmans ".
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- Historique
Le bateau à moteur « Motorschiff Nr. 3333 » est mis en construction à partir de 1927 en Allemagne au chantier August Schulze à Breslau (dénommée actuellement Wroclav, Basse Silésie en Pologne). Mis à l’eau le 13 avril 1928 sous la devise « Germania », il était conçu en tant que bateau d’excursion journalière avec une capacité de 743 passagers. Ses caractéristiques étaient les suivantes : longueur 33 m, largeur 6,20 m, tirant d’eau 0,93 m sous coque et 1,30 m à l’hélice, déplacement 57 tonnes, vitesse 28 km/h. Nous ne disposons que très peu d’informations sur ses activités jusqu’en novembre 1952. A priori il a navigué sur l’Oder et l’Elbe en Prusse Orientale, puis juste avant son achat il a navigué sur le Main et le Rhin avec comme port d’attache Aschaffenburg.
Depuis le mois de mars 1948 et jusqu’au 1er octobre 1948, les Forces Maritimes Françaises du Rhin (F.M.F.R.) disposaient d’un bâtiment réquisitionné, un bateau à passagers rhénan le « Général Mangin », pour les besoins de l’instruction des pilotes militaires du Rhin. Compte tenu de l’échéance proche de la restitution de ce bateau, le commandement des Forces Françaises en Allemagne achète le 21 novembre 1952 le bateau à passagers dénommé « Germania » à M. Grassmann au profit de l’École de Pilotage du Rhin (E.P.R.) pour la somme de 172 800 DM. Il totalisait à cette époque environ 7 000 heures de service pour 240 000 passagers transportés. Après 11 jours de carénage au chantier fluvial de Coblence, le bateau rejoint Saint-Goar pour entamer 4 mois de travaux au chantier fluvial « Graffmann-Schiffbau ». Il est rebaptisé « Amiral Exelmans » le 8 janvier 1953, en souvenir de l’Amiral Joseph Maurice Exelmans (1816-1876), premier commandant de la flottille du Rhin, qui participa à la défense de la place forte de Strasbourg d’août à septembre 1870.
Transformé en bateau école, et affecté le 8 juillet 1953 à l’Ecole de Pilotage du Rhin (E.P.R.), son port d’attache est désormais Saint-Goar en Allemagne, à l’ombre du célèbre rocher de la « Lorelei ». Dans le cadre de sa transformation en bateau-école, il a fait l’objet de travaux conséquents qui ont profondément modifié son aspect initial : démontage du pont principal en bois et son remplacement par un pont en tôle, allongement et élargissement du pont supérieur avec mise en place d’un poste de pilotage, d’une cheminée et de mâts, le tout étant démontable et articulé ; confection de postes d’équipage, élévation de 0,80 m du pont arrière, mise en place d’un nouveau liston, allongement de l’étrave de 1,76 m, changement de la transmission de direction qui passe maintenant par le pont supérieur, installation du chauffage central et des sanitaires et allongement de l’arrière. Le bateau-école Amiral Exelmans est livré à l’Ecole de Pilotage du Rhin le 31 mars 1953 à Saint-Goar, près du fameux rocher de la Lorelei. En juin de la même année des travaux complémentaires sont réalisés : pose d’une main courante, réaménagement du carré et des cabines « officiers ». Ces transformations permettent d’accueillir dans de bonnes conditions 20 élèves en plus de l’équipage. Toutes ces transformations ont fait varier les caractéristiques du bateau : longueur 39,80 (+ 6,80 m environ), largeur 6,45 m (+ 0,25 m), tirant d’air 11,15 m (6,25 m mât baissé), tirant d’eau 1,48 m à l’hélice (+ 0,18 m), vitesse 10 à 15 km/h montant et 25 à 30 km/h avalant.
Le 8 juillet 1953, l’Ecole de Pilotage du Rhin et le bateau-école Amiral Exelmans quitte Saint-Goar pour être transféré à la nouvelle base de la Marine Nationale installée au bassin n°1 du port de Kehl en Allemagne, en face de Strasbourg. L’Ecole de Pilotage du Rhin utilise le bateau pour la formation initiale des pilotes du Rhin (6 à 8 mois de stage), pour les stages de remise à niveau des pilotes et pour réaliser des études hydrographiques et cartographiques du cours du Rhin de Bâle à la Mer du Nord. Des pilotes militaires belges et allemands ainsi que des élèves civils de l’Ecole de navigation fluviale de Strasbourg sont formés à bord de ce bateau. En 1958 le bâtiment subit un nettoyage et une peinture complète. Deux tôles de plomb, mises en place à l’arrière, améliorent son assise.
A la dissolution des forces maritimes du Rhin le 1er novembre 1966, la flottille du Rhin est transférée à l’armée de terre et est confiée à l’arme du génie, au sein de l’Élément de Paix du Groupement de Chalands de Franchissement du Rhin (E.P. G.C.F.R.), qui, à partir du 1er août 1970, est entièrement incorporé en temps de paix au 33e régiment du génie en garnison à Kehl. Le bateau école Amiral Exelmans poursuit sa mission de formation des pilotes du Rhin dans le cadre de l’école de pilotage du Rhin. Son port d’attache reste à l’ancienne base de la Marine créée en 1954 à Kehl, désormais appelée quartier Berthézène. En temps de guerre cette formation devait être rattachée à la 62e division militaire (Zone de franchissement du Rhin) dont le P.C. était à Strasbourg.
Le 25 janvier 1968, compte tenu de l’état d’usure de la coque, les tôles sont changées. Puis le 15 octobre 1974, le bateau est doté d’un nouveau moteur principal, un diesel M.W.M. de type RHS 518 de 306 CV et en janvier 1977 le pont avant est refait. Ses caractéristiques sont désormais les suivantes : tirant d’air 11,55 m (6,75 m mât baissé) + 0,50 m, tirant d’eau 1,30 sous coque et 1,48 m à l’hélice, puissance du moteur, 306 CV ; déplacement, 220 tonnes.
Lors de la dissolution du 33e régiment du génie en 1978, le G.C.F.R. est rebaptisé 33e Bataillon des Engins Fluviaux du Génie (33e B.E.F.G.) et dépend à présent en temps de paix du 32e régiment du génie en garnison à Kehl.
Le 17 janvier 1982, alors que le bateau était en cours de rénovation à quai à Kehl, il est victime d’un incendie et coule sous les trombes d’eau des pompiers et se retrouve presque complètement immergé. Le 32e régiment du génie avec l’aide du commandement des Forces Françaises en Allemagne monte une opération complexe de renflouement du bateau. Cette opération sera réalisée le 25 avril 1982 avec l’aide du ponton-grue de la Société Alsacienne de Renflouement et de Sauvetage (S.A.R.S.) pouvant soulever 150 tonnes. Tous les hublots et fenêtres avaient été obturés par des panneaux mis en place par les plongeurs du régiment. La première tentative échouera, mais à la seconde le bateau sera remis à flot grâce à une pompe débitant 650 m3 / heure. Puis dès le 10 mai 1982, le remorqueur « Donon » emmène le bateau Amiral Exelmans au chantier fluvial S.C.A.R. à Strasbourg, où la coque est mise en nue par les personnels du B.E.F.G. Ce n’est que le 11 janvier 1983 que les crédits pour financer sa reconstruction sont débloqués par l’E.M.A.T. Ces travaux de reconstruction au chantier fluvial ne s’achèvent que le 14 novembre 1983. Les modifications suivantes ont été apportées : renforts de 20 varangues sur 53, toutes les cloisons ont été découpées et remplacées par des cloisons étanches, réfection du pont intermédiaire sur 70% de sa surface, réfection de la totalité des supports du pont supérieur et intermédiaire, confection d’un liston de défense en fer demi-rond, remise en état des deux gouvernails, alignement de la ligne d’arbre avec le moteur (suite à l’incendie la coque a légèrement vrillé) et renfort de la coque au niveau de l’hélice et mise en place par les ateliers du B.E.F.G. de deux cuves auxiliaires de 1 100 litres de gasoil et de deux cuves d’eau potable de 1 000 litres. Pris à couple par le remorqueur « Dabo » le 21 novembre 1983, le bateau Amiral Exelmans rejoint la base de Kehl au quartier Berthézène où les travaux de reconstruction et d’aménagement intérieur se poursuivent : 2 000 heures de travail pour enlever la rouille par piquage au marteau pneumatique et pose de 2 tonnes de peinture antirouille, conception et réalisation des circuits d’assèchement, incendie, alimentation et distribution d’eau potable froide et chaude, circuit gasoil, circuits électriques, installation d’un groupe électrogène de 25 KVA en 380 volts et de bancs de batteries, mise en place d’une sonorisation et d’interphones, d’un chauffage central, d’un circuit air comprimé, reconstruction des locaux et des roofs, réfection du moteur et de l’embrayeur-inverseur-réducteur, traitement des cuves à eau potable, installation d’un radar de type JMA 606 E VHF SAILOR RT 144 et d’un indicateur de giration et d’un tritonal (corne de brume règlementaire sur le Rhin), réfection du guindeau avant doté d’un moteur thermique Hatz de 8,5 CV et installation de la signalisation règlementaire.
L’ensemble de ces travaux représente 20 000 heures de travail, et cette reconstruction aura coûté environ 2 millions de francs. Le bateau-école Amiral Exelmans est finalement remis en service le 6 octobre 1984 au cours d’une cérémonie, après 34 mois d’indisponibilité.
Après sa remise en service, le bateau était armé d’une mitrailleuse calibre 50 (12,7 mm), montée sur un support situé au centre du pont supérieur, derrière le roof du compartiment moteur et de postes radio MF et MA.
Le 4 février 1985, après 4 mois d’essais technique, il embarque à nouveau une nouvelle promotion « Commandant Friant », qui comprenait 5 candidats au CT2 « Pilote du Rhin », sous la direction du LTN Le Bechennec commandant l’E.P.R. et de l’ADJ Papavoine patron du bateau-école Amiral Exelmans et M. Bieber un marinier allemand qui assurait la formation au pilotage.
Ses caractéristiques sont désormais les suivantes : longueur hors tout, 39,80 m ; largeur hors tout, 6,45 m ; tirant d’air maximal, 11,15 m, minimal 5 m passerelle démontée ; tirant d’eau en navigation, 1,30 m ; déplacement, 220 tonnes ; carburant, 3 655 L gasoil ; réservoir d’huile, 400 L ; eau potable, 9 900 L d’eau ; couchettes, 30 en temps de guerre et 24 en temps de paix, passagers, 20 ; équipage, 1 off., 1 s/off. pilote & patron, 1 s/off. pilote & second, 1 s/off. mécanicien, 2 M.D.R. aide-mécaniciens, 3 M.D.R. homme d’équipage et 1 M.D.R. cuisinier.
Le rôle du bateau-école Amiral Exelmans était prépondérant dans la formation qui aboutissait au Certificat Technique du 2° degré « Pilote du Rhin » qui se déroulait sur dix mois ; elle était divisée en trois unités de valeurs. L’U.V.1 d’une durée d’un mois avait pour vocation essentielle de tester en vraie grandeur les capacités des candidats. L’U.V.2 d’une durée de quatre mois a pour objectif de familiariser les candidats au pilotage d’un navire sur le Rhin avec les contraintes que cela comporte ainsi que l’utilisation du système de navigation tous temps et à l’apprentissage de l’ensemble du cours du Rhin (formation identique aux patentés civils). Pour l’U.V.3 l’Amiral Exelmans est abandonné au profit des différents types de chalands et de bâtiments de servitude. Cette phase est consacrée essentiellement au franchissement et dure 4 mois.
Le 1er juillet 1984 l’arme du « Génie » est réorganisée : le 33e Bataillon des Engin Fluviaux du Génie (33e B.E.F.G.) perd son numéro en temps de paix et prend la dénomination de Bataillon d’Engins Fluviaux du Génie (B.E.F.G.). Formant corps en temps de guerre, il prend alors la dénomination de 83e Bataillon des Engins Fluviaux du Génie (83e B.E.F.G.). Ce bataillon reste attaché au 32e régiment du génie en temps de paix (régiment du génie de la 5e division blindée).
Puis en 1991, l’Armée de terre entame une profonde réforme avec la dissolution de nombreuses formations et la professionnalisation. Compte tenu de la dissolution du 32e régiment du génie et du B.E.F.G. programmé en été de cette même année, de la remise de l’ensemble des bateaux de la flottille financés par la République Fédérale Allemande au service des domaines allemand qui les mettra en vente. L'’état-major de l’armée de terre décide le 19 avril 1991 de conserver l’Amiral Exelmans et la vedette Javelot, seuls bateaux achetés par les Forces Françaises en Allemagne. L’Amiral Exelmans sera transféré au 1er régiment du génie avec son nouveau patron l’Adjudant D. Philippe qui avait été formé lors du premier stage qui s’est déroulé à bord en 1985 après son naufrage. Dès le 26 août 1991, le bateau rejoint sa nouvelle affectation, le 1er régiment du génie, avec comme port d’attache le Port Autonome de Strasbourg. Il s’agit désormais de trouver de nouvelles missions et de reformer un équipage. A partir de 1994, suite à la dissolution des dernières unités fluviales allemandes, le bateau Amiral Exelmans sera le dernier bateau militaire (hormis les vedettes de la gendarmerie fluviale française) à naviguer sur le Rhin et ses affluents.
Après la fermeture de l’Ecole de Pilotage du Rhin et son transfert au 1er régiment du génie, de nouvelles missions ont été confiées au bateau Amiral Exelmans : réaliser des prestations au profit des formations militaires ou des associations d’anciens militaires ou d’anciens combattants de toutes les armées françaises (Air, Terre, Mer, Gendarmerie, Services communs) ou de ses alliées, ainsi que des prestations au profit du corps diplomatique (exemples : ambassades et consulats d’Allemagne des Pays-Bas et de Suisse, corps diplomatique auprès du Parlement européen à Strasbourg) : il s’agissait de réunions, de séminaires ou d’activités de cohésion avec restauration à bord. Ce bateau était devenu un illustre ambassadeur de l’Armée de terre et montrait le pavillon français sur le Rhin et ses affluents.
Musée flottant chargé de la conservation du patrimoine fluvial militaire européen, il a également assuré de nombreuses missions de service public (exercice trinational de secours avec simulation de collision fluviale, exercice franco-allemand de neutralisation d’un forcené à bord du bateau avec héliportage, exercice de prise d’otage et de maîtrise d’un groupe terroriste avec le Groupe d’Intervention de la Police Nationale et les plongeurs du 1er régiment du génie, exercice de prise de contrôle du bateau enlevé par un groupe d’écologistes avec dépose par héliportage et par bateau de la section d’intervention de l’escadron de gendarmerie mobile de Strasbourg). Le bateau participe également à des opérations au profit de la cellule recrutement du régiment et sert de plateforme d’exercice pour les plongeurs et les stages MINEX réalisés par le 1er régiment du génie.
Le bateau-école Amiral Exelmans est donc transformé au fur et à mesure pour l’adapter à ses nouvelles missions. Dans un premier temps le bateau change de couleur et passe du gris marine à la couleur blanche surligné par les couleurs du génie. La toile de tente qui couvrait la plage arrière est supprimée et l’on installe une casquette en tôle. Puis en 1994-1995, une profonde transformation permet de créer le carré « COL. YTHIER » (salle de bar-restauration - réunion) à l’avant et de créer un cuisine conforme et un carré pour l’équipage, de supprimer les cabines équipage et élèves et pont intermédiaire en les transférant au pont inférieur et en transformant cette salle en salle de réunion et de restauration en 1998-1999.
En 2000 le bateau est confronté à une importante panne « moteur » qui l’immobilise à nouveau pour 16 mois. Après une longue et difficile bataille pour le sauvegarder, un projet activement soutenu par le général Richard ancien gouverneur militaire de Strasbourg et réalisé avec le soutien du 6° régiment du matériel Détachement de Gresswiller, un nouveau groupe motopropulseur (moteur turbocompressé MAN de 500 CV, réducteur et hélice) est installé à bord. Depuis 1991, les équipages successifs ont mis toute leur énergie dans l’entretien du bateau et dans la recherche de crédits pour réaliser les travaux et adapter ce vieux bâtiment aux contraintes de plus en plus exigeantes imposées par la réglementation de la navigation sur le Rhin : installation d’une duse autour de l’hélice, allongement des safrans de gouvernail et mise en place de sabot de gouvernail, mise en place de bois de protection autour de la coque, installation d’un système de navigation « TRESCO » avec GPS, installation d’une alarme centralisée et d’un alarme incendie, réaménagement des salles de réunion – restauration, d’un bar et des cabines de l’équipage, installation de nouvelles chambres froides.
Cet ancien navire-école constituait le dernier gardien des traditions des forces militaires sur le Rhin et ses affluents navigant au cœur de l’Europe sous les couleurs de la France, accueillant environ plus d’un millier de passagers tous les ans. Tout au long de ses nombreux appareillages, compte tenu du rôle important qu’il a tenu dans le relèvement de la navigation fluviale d’après-guerre et de l’excellent état dans lequel se trouvait ce vieux bâtiment, il était un des sujets préféré des milliers de photographes touristes venus de tous les horizons pour arpenter les rives du Rhin surtout sur le parcours du Rhin romantique entre Bingen et Coblence. Ce prestigieux ambassadeur du génie a, depuis 1991, parcouru des milliers de kilomètres sur le Rhin et ses affluents, de la frontière suisse jusqu’à la plaine d’Alsace, sur le canal du Rhône au Rhin jusqu’à Mulhouse, en Allemagne de Lauterbourg à Bingen, sur le Rhin romantique de Bingen à Coblence, puis de Coblence jusqu’à la frontière hollandaise, sur la Moselle de Coblence à Thionville en passant par traversant les vignobles de Moselle et le Luxembourg aux Pays-Bas sur les différents bras du Rhin et les canaux jusqu’à Amsterdam et Rotterdam, en enfin en Belgique jusqu’à Anvers, sur le Neckar jusqu’à Francfort, le Main, le canal du Main au Danube et le Danube jusqu’à Regensburg.
Malheureusement, le 20 décembre 2007, suite à une demande de travaux pour maintenir le bateau en conformité avec nouvelles normes instaurées par le Commission centrale pour la navigation du Rhin et compte tenu du budget contraint, du caractère non opérationnel du bateau et de la dissolution programmée du 1er régiment du génie, le général gouverneur militaire de Metz et commandant la région terre Nord-Est et les forces françaises et l’élément civil stationné en Allemagne, décide de ne plus assurer le financement des travaux de mise aux normes et l’état-major de l’armée de terre demande la cession du bateau.
Très rapidement il s’agit de trouver un repreneur pour que ce fleuron de la navigation fluviale militaire, puisse commencer une seconde carrière civile. Dans un premier temps plusieurs options sont étudiées : le transfert à la brigade des sapeurs pompiers de Paris, pour servir de base flottante ; cette hypothèse est abandonnée faute de financement du transfert vers Paris. Une deuxième option : la cession au lycée Emile Mathis de Schiltigheim, le lycée des transports, pour servir de bateau école au profit de la section « navigation fluviale ». Alors que toute la procédure de cession était pratiquement prête, et que l’accord du ministère de la défense était imminent, le lycée abandonne ce projet pour des contraintes financières relatives à l’entretien de ce deuxième bateau.
Reste alors l’option de vente privée, à la société « Ried Production », qui souhaite transformer ce bateau pour y installer un studio d’enregistrement d’émissions de télévision scientifique avec un banc de montage. Ried Production travaille actuellement l’IRCAD (institut de recherche des cancers de l’appareil digestif).
Dès la connaissance et la concrétisation du projet à partir de 2009, l’équipage restant se mobilise pour que la cession soit réussie. Cette cession qui préserve l'avenir fluvial du bateau a également été soutenue par le ministère de la défense. Un dernier obstacle survient, il s’agit du désamiantage nécessaire avant la cession qui est réalisé par l’acheteur au cours de l’été 2010. En octobre 2010, le bateau a rejoint le chantier fluvial KARCHER à FREISTETT (en amont de Strasbourg), et les travaux pour relever la partie arrière du pont supérieur ont été réalisés.
Malheureusement le bateau ne navigue plus ; il a quitté son lieu d'amarrage à l'écluse Nord et à rejoint le bassin des Remparts, et il a été transformé en logement. L'essentiel a été d'éviter que ce bateau mythique ne finisse à la ferraille.
Avant de conclure, je tiens particulièrement à remercier le dernier équipage du bateau (Didier B., David L., Alain W., Eric C. avec le renfort de nos deux réservistes Philippe D. et Alain M.) qui malgré la suppression du budget "entretien du bateau" a réussi à maintenir bateau en état jusqu'à sa vente, notamment grâce à l'aide de nos amis du Port Autonome de Strasbourg, de la section navigation du Lycée Emile Mathis de Schiltigheim et de la brigade de gendarmerie fluviale de Strasbourg.
Bon vent et longue vie à l'Amiral Exelmans
Adjudant-chef (er) HARQUEVAUX