par Do-Vale Angelo Dim 06 Avr 2008, 19:07
Je suis rentré au CFM en août 1961 et installé à la Ci Primaugué (pour un certain temps ) en attendant de nouveaux arrivants. Nous étions moins de 30 à traîner notre ennnuie pendant 11 jours. Je ne vous dis pas l'ambiance détestable qu'il y avait car tout était mélangé, une dizaine d'engagés, des Inscrits de la Marmar et un 3° officier pont du paquebot France, plus quelques recrutés qui voulaient rentrer chez eux, bref une drôle d'équipe et bien sur pas un radis pour se payer un Coca.
Au bout du compte, les autorités du CFM ont décidé de créer un Ci avec ce drôle d'assortiment mal assorti que nous formions et nous sommes devenus la 99° section (9° Ci & 9° section)
Faut dire qu'à cette époque ceux qui voulait faire la forte tête était expédié directement au camp de Sirocco en Algérie, chez les fusillés marins. Bien sur certain gradés, pour nous faire peur et pour mieux nous maîtriser, nous racontaient des histoires terribles sur ce fameux Camp Sirocco qui soit disant perdait 3 marins par jour, le camp croquemitaine...quoi. Et bien sur chaqu'un de nous rajoutait une pincé d'anneries pour faire bon compte, sans savoir quoi que ce soit.
Finalement, j'ai connu des Fusillés qui ont bien aimé ce camp et ils m'ont bien expliqué que "faut pas écouter les conneries des planqués d'en France" Sirocco, c'est l'école "de ceux qui en ont".
La formation normale s'est bien effectuée pour ce "ramassi de testicules moles" que nous étions.
Hé oui, il y avait un SM1° qu'avait au moins 60 balais (c'est ce qu'on se disait) et qui nous faisait marcher au pas avec un Mauser 98k sans culasse sur l'épaule , et ce comique troupier nous accompagnait en bicyclette en comptant : une deux, une deux, gauche droite, gauche droite, et toutes les minutes il nous rappelait gentiment que nous n'étions qu'une bande de testicules moles.
Personne ne s'est rappelé du nom de ce SM1, mais dans notre mémoire collective de la 99° il reste à tout jamais le Second maître "couilles moles". Quand je me connectais (de son vivant) avec mon vieux pote Leborgne, même CI même classe 61, on se rappelait toujours de ce phénomène maritime moitié phoque et moitié cycliste galonné qui a du laisser un joyeux souvenir aux générations suivantes, car dans notre esprit, ce gar là était tout a fait immortel, survivant rescapé d'un des vaisseau de Napoléon à Trafalgar et certainement futur second maître 1° de nos enfants.
Dodo.