article "INFOS MILITAIRES"
La Marine nationale se félicite du succès de la première plongée du sous-marin Perle depuis sa modification
par Laurent Lagneau
Cela fera trois ans, le 12 juin prochain, que le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Perle manqua d’être perdu à cause d’un incendie ayant pris au niveau de sa proue, alors qu’il était en Indisponibilité périodique pour entretien et réparations [IPER], à Toulon.
- Spoiler:
- Et l’on craignait alors, une altération de l’acier de sa coque épaisse au niveau des compartiments soumis à des températures trop élevées.
Trois mois plus tard, et selon des études réalisées par le Service de soutien de la Flotte [SSF] et l’industriel concerné, à savoir Naval Group, le ministère des Armées tenta le pari de réparer la Perle en remplaçant sa proue par celle du SNA Saphir, qui venait d’être retiré du service. Devant être réalisée à Cherbourg, après avoir été minutieusement préparée grâce à un jumeau numérique, cette opération s’annonçait extrêmement délicate dans la mesure où souder deux parties appartenant à des navires différents n’avait jusqu’ici jamais été tenté.
Quoi qu’il en soit, au bout de 350’000 heures de travail, cette opération a été menée à bien. « Nous avons effacé l’incendie et la Perle est prêt à reprendre son arrêt technique majeur », se félicita le ministère des Armées, en octobre 2021.
Cependant, le sous-marin quitta Cherbourg avec un mètre de longueur et 68 tonnes en plus. De quoi aménager deux locaux supplémentaires… De retour à Toulon, les travaux relatifs à son arrêt technique majeur reprirent là où ils avaient été abandonnés par la force des choses.
Puis, en novembre 2022, et après avoir connu un nouveau « coup de chaud » heureusement sans conséquence, il put sortir de son bassin, sous la responsabilité de son équipage « bleu ». C’est un « jalon important dans la perspective de son retour dans le cycle opérationnel », commenta la Marine nationale.
Il restait alors à effectuer des essais à quai [toujours susceptibles de donner lieu à d’éventuelles corrections… Et donc à un retour au bassin], puis à relancer sa chaufferie nucléaire en déclenchant la réaction en chaîne de fission de l’uranium dans le cœur de son réacteur. Enfin, la reprise de son cycle opérationnel était suspendue aux résultats de ses essais en mer.
Le 17 mai, le quotidien Var Matin a indiqué que la Perle venait d’appareiller pour « mener les premières expériences de stabilité et de plongée à la suite de sa longue période d’entretien ». Une photographie publiée par le quotidien a montré des marques sur son kiosque, suggérant qu’il allait effectuer une série de plongées statiques. « Cette procédure est importante et habituelle puisqu’elle marque le début des essais en mer d’un sous-marin », rappelle-t-il.
Cependant, bien que confirmée par une « source proche de Naval Group » auprès de Var Matin, l’information selon laquelle La Perle avait effectué sa première plongée depuis son arrêt technique majeur [ATM] lors de cette sortie a été démentie par la Marine nationale. Et pour cause : il s’agissait d’abord de mener des essais de propulsion et de manœuvrabilité avant d’envisager une immersion.
Finalement, celle-ci vient d’avoir lieu. « Depuis le 17 mai, le SNA Perle a débuté sa remontée en puissance en réalisant ses premiers essais à la mer : après des essais de propulsion et de manœuvrabilité en surface, sa première plongée statique a été conduite avec succès le 22 mai, confirmant sa capacité à naviguer en profondeur », a indiqué la Marine nationale, via Twitter. Et d’ajouter : « À l’issue de cette période d’essais, ultime étape de son arrêt technique, la Perle pourra effectuer son retour dans le cycle opérationnel ».
Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Vandier, avait assuré que le SNA Perle reprendrait le fil de ses opérations au cours de l’été 2023. Sauf impondérable, ce pari est en passe d’être gagné, ce qui permettra de disposer de cinq SNA opérationnels, dont l’Améthyste, le Casabianca, l’Émeraude et la Perle [classe Rubis] et le Suffren [classe Barracuda], celui-ci devant être bientôt rejoint par le Duguay-Trouin.