Je n'ai pas de photos du Pélican, alors en remplacement, je vais essayer de raconter quelques anecdotes, et aujourd'hui, c'est la cafetière du Papa Charly, en 1966.

La machine à café a été un des premiers appareils montés lors de l’armement. C’était un gros cylindre chromé, avec un filtre en porcelaine et une pomme d’arrosage pour faire du café filtre en grande quantité.
Chaque soir, le cuistot mettait le café, l’eau, et le premier qui se levait le matin mettait la machine sous tension.
Un matin, avant de la mettre en fonction, et par curiosité, j’ai regardé dedans, et sur le café se trouvait une couche de cafards de plusieurs centimètres, qui venaient au petit déjeuner. Donc, tous les matins les cafards étaient ébouillantés et parfumaient le café, et le cuistot vidait tous les jours le filtre sans jamais regarder.
Le bateau a été désinsectisé. Nous étions à couple du Tonlé Sap je crois. Il a fallu s’en écarter pour lui éviter de récupérer les dizaines de milliers de cafards qui fuyaient le bord, gazés par le service d’hygiène. Des dizaines de milliers de blattes germaniques qui avaient été embarquées à Libreville, Dakar, ou Concarneau, et qui proliféraient même dans le gas oil de la machine.

Fort exact Norbert !! je n'ai pourtant fait qu'un mois de sub avant la quille sur le Pélican mais je peux confirmer que je n'ai pas vu de cafards !! et de plus j'étais en cuisine, c'est bien sur l'endroit idéal !! ben j'en voyais pas !

Par contre, bizarrement, je n'ai absolument aucun souvenir de la machine à café !! (re- qui plus est, j'étais en cuisine !!) mais ce n'est pas moi qui m'occupait de celà, je rentrais de terre tout les jours à 08h00 et le jus était déjà fait et avalé par les gars !

Gilfan,
Est ce que le maître mécanicien De Creny était encore à bord ?

En préambule, je tiens à préciser que tout ce que je raconte dans l’histoire du Pélican est absolument véridique. J’ai beaucoup aimé ce bateau et voudrais contribuer à construire sa mémoire.
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Un des essais important pour la réception du Pélican au service à la mer a été les essais de manœuvrabilité (j'ai réussi à bien écrire du premier coup ce barbarisme), qui se sont passés dans la rade.
Arrivé dans la rade, le matelot timonier Mariotti, a pris la barre.
Les embrouilles ont commencé rapidement quand le Commandant a demandé barre à gauche 5 et que le timonier a mis 5 à droite.
Le Commandant a répété:
« - barre à gauche 5.
- C’est pas de ma faute Commandant, je suis gaucher ».
Et ça a continué une fois sur deux.
Moi qui étais au Chadburn à babord, j’ai tout de suite vu qu’il valait mieux éviter d’entrer dans la conversation.
Ca s’est vraiment gâté quand on est passé à 10 nœuds.
« -barre à gauche 5.
- la barre est 5 à gauche Commandant
- Je n’ai pas dit 5 à droite mais 5 à gauche.
- Je me suis trompé Commandant.
- Barre à droite 10
Et là, Mariotti avec son fort accent Marseillais :
- Eh puting elle est dure, con! Elle m’a échappé.»
Il faut préciser que Mariotti avait un absolu besoin de ses mains pour parler, il a donc lâché la barre qui a tourné à toute vitesse jusqu’à se remettre à 0
Le maître principal timonier Caravagno commandant le RT Pélican a certes des qualités mais certainement pas la patience, et à cet instant le matelot Mariotti bien qu'il ne s'en soit pas aperçu, a échappé de justesse à un plongeon dans la rade.
Il n’a dû son salut qu’à sa quille proche.

Il y avait réellement un problème. Cette barre fonctionnait avec une pompe hydraulique à barillet, très dure à bonne vitesse. Ce qui n’était pas un handicap pour la pêche au thon, l’était pour repêcher des torpilles, il fallait manœuvrer vite et court. Il a été décidé de mettre un moteur pompe dans le local barre, commandé par une manette à la passerelle.
Ceux qui ont titillé la manette de barre sans effort par la suite peuvent donc en remercier le matelot timonier Mariotti qui a beaucoup souffert ce jour là.

CHAMOT Marcel
En 1946, les torpilles étaient elles propulsées par moteur électrique et batterie ?

J'ai souvenir de films dans lesquels les torpilles étaient propulsées par air comprimé.
Comme elles étaient repérées facilement par le dégagement de cet air, il était nécessaire qu'elles aillent très vite pour que la cible n'ai pas le temps de l'éviter.
Quand les torpilles ont été propulsées par moteur électrique, il n'y a plus eu de sillage, donc pas de repérage possible et on a pu diminuer considérablement la vitesse.

Bonjour PATT
1946 est loin et en ce qui concerne les torpilles je n'y connais rien car j'étais fusilier.
A cette époque nous avions fait un exercice avec ce sous-marin et les boscos avaient été avec le Youyou récupéré la torpille pour la rapprocher et la remonter à bord avec les bossoires du youyou.
J'en avais profiter pour prendre les photos.
Nous n'avons fait cet exercice qu'une seule fois.
C'est en voyant les images du PÉLICAN que j'ai pensé à ces photos de mon album marine.
Amicalement.
A+

Le 11 Septembre 1968, le Pélican était amarré au quai de Saint Tropez.
Le quai n’était pas encore prolongé. tel que nous pouvons la voir actuellement, et le point d’amarrage était un peu avant l’ancien phare.
Vers 10H30, le capitaine d’un yacht à côté est venu nous signaler qu’il avait intercepté sur sa radio un message de détresse d’un avion de ligne qui se serait crashé avant d’atterrir à Nice.
Il aurait eu le feu à bord.
Le Commandant s’est renseigné auprès de l’aéroport de Nice, qui lui a confirmé qu’une Caravelle faisant la ligne Ajaccio Nice venait de cesser toute communication avec l’aéroport, et s’était très probablement abîmée en mer.
Après accord de Toulon pour appareiller, nous avons mis le cap sur le secteur du crash.
Nous avons rapidement trouvé l’endroit de l’accident, le point que nous avait donné Nice était très précis.
La mer était d’un calme parfait, une mer d’huile sans le moindre vent.
Sur les lieux se trouvait un petit voilier.
Sur son pont il avait quelques morceaux de corps (quatre je crois), et il rentrait à Nice.
C’est le seul bateau que nous avons vu pendant 3 jours.
Beaucoup de très petits débris flottaient sur la mer.
Ecrémer la surface de l’eau avec l’épuisette de ramassage torpilles n’aurait servi à rien, ils étaient trop petits. Malgré les courants il y en avait sur moins d’un demi nautique.
Jusqu’à la nuit et un peu après, nous avons recueilli tout ce que nous pouvions, avec des épuisettes le long du bord, et à bord du Zodiac.
Nous nous attendions à trouver des corps et de gros morceaux d’avion, mais non !
Il est sûr qu’il y avait eu explosion, une multitude de petits débris flottaient, mais cette explosion n’a sans doute détruit qu’une petite partie de l’avion.
Il a certainement plongé entier avec les passagers attachés avec leur ceinture.
Le lendemain jeudi et le vendredi, nous avons continué cette macabre pêche, toujours avec une mer sans la moindre risée.
La mer étant très claire, nous voyions depuis très profond, remonter des papiers, des photos sans doute de vacances, des objets personnels et beaucoup de chaussures.
Mais plus de débris d’avion ni de corps.
Tout ceci suivait le courant et s’étalait sur une bande étroite d’une dizaine de nautiques.
Nous mettions les papiers d’identité et les photos à sécher sur le pont, et tout le reste était mis dans les bacs habituellement utilisés pour noyer les piles de torpilles.
Nous sommes rentrés dans la nuit du vendredi en pleine nuit à Nice.
Les pompiers nous attendaient au vieux port.
Il était sans doute tard, puisque le long de la promenade des Anglais, où nous sommes allés marcher, il n’y avait personne.
Il a été écrit que l’avion avait été touché par un missile d’essai.
A chaque essai, il y avait dans les secteurs de la trajectoire, plusieurs bateaux chargés de la surveillance et du repêchage des missiles, dont le Pélican d’ailleurs.
Et je n’ai jamais pu trouver trace d’un bateau en mer pour un essai de missile ce jour là.
De plus, il eût été improbable que nous n’eussions pas été conviés alors que c’était notre mission attitrée.

Cet épisode nous a tous marqué pour très longtemps.

Il n'y a eu que le Pélican sur la zone de la catastrophe du jour de l'accident jusqu'au vendredi soir.
Je crois me souvenir qu'un bateau nous a remplacé.
Il me semble que c'est un PC, mais nous avons quitté la zone sans le voir.
Avant que nous arrivions, sur les lieux du crash, il n'y a eu qu'un petit voilier dont j'ai parlé.

Pour le Moelannais
Jean Garavagno... je l'ai eu comme patron du pont sur le sous-marin Daphné.
Bien amicalement.
Bill

PELO est mort en 1981 d'un infection impossible à soigner vu son grand âge.

L'origine de l'infection est due à une morsure du berger allemand d'une des gabares.

Nous avons fait tout ce qui était possible : cotisation, véto à terre, mais nous avons été obligés de le faire piquer. :pale:

On ne vois que le profil de PM Voleau, mais je le reconnais.
A bord c'était quelqu'un de bien, c'est émouvant pour la photo du Pélican à Saint Tropez, cela rappelle de bons et beaux moments.
gilfan

Avec tout le respect dû à ce COMMANDANT, le MP BIENBOIRE a du être à la base de biens des "rigolades" !

Bonjour Norbert
J'ai connu le MP PAULUS et le MP LE BARS, grâce à ce dernier j'ai pu obtenir une permutation.
En effet lors d'une escale à Palma un collègue du GEM mécano sur le PM L'HER m'a proposé cette permutation, car il ne voulait pas partir a DJIBOUTI.
Mon patron machine ne voulait pas en entendre parler, l'O2 non plus.
Je suis donc allé voir le MP LE BARS, qui après avoir essayé de me retenir (il voulait me faire participer a une formation de plongeur de bord), a fait les démarche par radio pendant le trajet retour.
A l'arrivée à Toulon j'ai changé de bord, et pendant les 20 mois suivants je n'ai pas arrêté de naviguer.
2 fois 6 mois à DJIBOUTI, 2 fois un mois au Liban avec escorte d'ARAFAT, (il y avait du monde dans le coin !!!) YEMEN, E.A.U., LARNAKA, ITALIE, GRECE.

JE REMERCIE ENCORE LE MP LE BARS DE M'AVOIR PERMIS DE VIVRE TOUT CELA.

Norbert as tu reçu mon mp concernant le portrait ?

Fin 1966, après la mise en place de l’épuisette du Pélican, son moteur a été descendu dans la cale du Junker, (ou à côté, j’ai un peu oublié).
Tout était prévu en 220 triphasé alternatif, ce qui nous tracassait parce que ce choix empêche les variations de puissance et de vitesse impératives à un treuil.
Tout apprenti électricien dès sa troisième "châtaigne" sait ça.
Bon !! Il n’était pas séant de parler de nos doutes aux "ingénieux" officiels de la DCAN.
Un matin, au quai de la DP, nous avons fait les essais de treuil.
Il y avait comme d’habitude, les gréeurs (gardant jalousement les manilles), les électriciens (seuls possédant le voltmètre ampèremètre), les mécaniciens (seuls cadenassant la caisse les clés plates, et la précieuse clé à molette).
Des gueuses (de gros blocs de fonte de plusieurs tonnes), ont été mises en équilibre, une sur le plat bord tribord et l'autre à bâbord.
Ils m’ont demandé de prendre la manette de manœuvre.
J’ai refusé, je flairais l’incident.
Un des ingénieurs a donc fait ces essais, d'abord à tribord.
Il a manipulé doucement sa manette, mais rien ! Il a "manetté" un peu plus fort et la gueuse est montée d'un coup, s’est balancée sur son câble.
Un coup à droite, un coup à gauche, jusque là pas trop mal.
« Bien ! » ont dit les ingénieurs
Et il a voulu la redescendre.
Comme à la montée, rien !!
Il a poussé sa manette et ça y est!!, le câble s’est déroulé brusquement, la gueuse a tapé un grand coup sur le plat bord, s’est décrochée et a coulé.
Le bateau qui avait pris un peu de gîte, s’est redressé, ce qui a fait tomber la gueuse bâbord au fond.
Essais terminés.
Après un moment de silence les spécialistes se sont rappelés d’un rendez vous urgent.
Avant que les ronds dans l’eau aient eu le temps de toucher l’autre rive de la D.P. ils avaient tous quitté le bord.
Et nous, les membres de l’équipage, sommes restés les seuls à savoir que deux énormes gueuses reposaient par 6 pieds sous la coque.
Le treuil a été débarqué si vite qu’il n’a laissé aucune trace dans la mémoire des fonctionnaires de l’UGCME.
Une étude rondement menée a décidée de monter un moteur en courant redressé.
Et ça a marché !
Je crois que ces gueuses n’ont jamais été repêchées.

D'autres à venir.

NORBERT, j'avais oublié son nom mais l'O2 de mon époque était bien le PM FAURAT, et le SM PIPART était missilier, ce sont les seuls noms qui me reviennent pourtant sur ce bateau les mécanos faisant du quart à la coupée, j'ai noté les noms de tout le monde des dizaines de fois.
Cordialement.
Eric

Merci Elgard pour toutes ces photos du "Pélican" sur le quel j'ai navigué un temps !! Que des bons souvenirs de ce bâtiment !!

bonsoir à tous

voici 3 photos de plus



A bientot Elgard Eric

Pour Elfard
Cette photo a été prise en été 66 sur le côté ouest du quai des bassins Vauban. J'ai embarqué à ce moment, il n'y avait que 5 ou 6 membres d'équipage. Le pont principal était entièrement découpé pour sortir les installations de poissons des cales et commencer l'aménagement pour y glisser les torpilles.

Bonsoir à tous
Voici deux autres tirs et une partie de l'équipage entre 03/81 02/82.








Norbert je ne me souviens plus du nom de mon patron tout ce que je sais c'est que c'était un ours
(je l'aimais bien quand même!!) nous l'appelions le "maille"mais c'est peut être le nom de tous les patrons mécano (peut tu m'éclairer à ce sujet)
Avais tu à bord un berger allemand née en 81?

A bientôt

Elgard Eric