... Deuxième croisière des Salins.
Branlebas ! branlebas !
Cette nouvelle journée commence comme celle d'hier.
Aujourd'hui, encore ! ; croisière des Salins...
Par les anciens, j'apprends qu'il en sera de même pendant 2 ou 3 semaines.
Pourquoi ?
Mais parce que notre bon "Normand" revient d'un long et amollissant périple à la Martinique et à la Guadeloupe.
Sa coque et ses superstructures sont rouillées, et surtout, l'équipage a été en partie renouvelé.
Il faut donc remettre tout cela en état de fonctionner au top niveau et c'est pour cela que, chaque matin, l'on quitte Toulon pour ce que l'on appelle familièrement la "Croisière des Salins".
Pour l'entretien, c'est chose relativement facile ; il s'agit principalement de "piquer" la rouille, de peindre, de graisser, etc...
On fait cela à quai ou bien en mer, quand elle est clémente et que les postes de combat le permettent.
Pour le personnel, c'est plus compliqué.
Il s'agit d'apprendre à des marins nouvellement embarqués et de toutes les spécialités à s'intégrer à ceux qui n'ont pas débarqué, de telle sorte que le navire redevienne une machine parfaitement rodée et apte à réagir avec rapidité, efficacité, sécurité, professionnalisme, etc...
Mais au fait ; qu'est-ce que la "croisière des Salins" ?
En fait, c'est une zone comprise entre Toulon, la côte varoise jusqu'au cap Camarat (St Trop), les iles d'Hyères et le cap Sicié.
Généralement, on quitte les appontements tôt le matin et l'on y revient tard.
Les journées sont bien remplies et, pendant tout ce temps, on arpente ce quadrilataire en long, en large et en travers, au gré des différents exercices.
Départ, donc. [page]
L'équipage est aux postes de bande, on cule, on met en avance douce pour embouquer la passe, mais ! mais !...
Non, nous ne gagnons pas immédiatement le large, mais nous allons défiler à tribord d'un imposant navire mouillé en plein milieu de la rade.
Je ne l'avais pas vu, car j'étais à babord et lui à tribord.
Notre manoeuvre effectuée, je le reconnais immédiatement, et pour cause, j'en ai construit la maquette (Heller), il y a quelques mois.
C'est l'USS Springfield, un croiseur Lance-Engins de l'US Navy.
Le clairon et le sifflet rendent les honneurs, alors que nous nous figeons dans un garde-à-vous (presque) parfait ; voilà, cette fois, c'est parti.
La matinée commence par une série de CASEX et, auparant, il me faudra descendre à fond de cale pour appliquer ce fameux dôme sonar.
Aujourd'hui, la mer est plus formée qu'hier et le passage des panneaux étanches et des échelons s'avère bien pénible ; quant à l'odeur...
Après 2 ou 3 CASEX, nous passons à d'autres exercices : sécurité incendie, voie d'eau, mise à l'eau de la baleinière, repêchage homme à la mer, etc...
L'après-midi sera consacré aux "têtes plates" et se succèderont : tir sur cible flottante, sur terre (un îlot de l'est de l'ile du Levant en fera les frais) et contre avions (cible remorquée).
Pour les autres, ce seront les postes de veille ou d'entretien.
Nous voilà sur le chemin du retour et, bonne surprise, nous contournons les iles par le sud.
Avant le repas, j'en profite du temps qui reste pour faire le tour du bord et, au terme de mes pérégrinations, je découvre deux points d'observation absolument parfaits : les ailerons babord et tribord de la passerelle.
Là, je peux dire que je vais y passer presque tous mes instants de loisir.
Toulon se profile à l'horizon, nous passons la jetée, virons à tribord en laissant la BAN à babord et amorçons les manoeuvres d'accostage...
Ma foi ; voilà une journée bien remplie...
XM
Dernière édition par Fanch 56 le Ven 18 Avr 2014 - 9:21, édité 2 fois (Raison : Mis la balise Page)