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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:35

    Allez, à chaque été, sa misère! Cette année, je vais tenter de vous faire revivre un grand désastre de notre marine. Il vous reste deux solutions...Soit vous trouvez brutalement une activité urgente qui vous éloignerait de votre cher PC

    , soit vous vous armez d'une p'tite binouze (c'est l'époque) et d'un oreiller en cas de récit trop soporifique! Je vous préviens tout de suite, en principe, il y a 12 posts successifs! Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 238874 (Problème de volume de caractères autorisés)

    L’Expédition d’Egypte – préparatifs

    A la fin du XVIIIème siècle, l’Empire Ottoman se fragilise et il y a du mou dans le Divan turc (conseil des Vizirs présidé par le souverain ottoman). Les Mameluks ont pris le pouvoir en Egypte et, tout en opprimant la population locale, se battent les flancs de l’autorité centrale ottomane qui a déjà fort à faire avec ses deux voisins, l’Autriche et la Russie, ses adversaires traditionnels. Dès les dernières années de la Monarchie, les Français, alliés traditionnels de la Sublime Porte, ne sont pas longs à s’en rendre compte. On ébauche ferme des plans sur l’avenir. Deux tendances s’opposent, soit filer un coup de main aux Turcs pour retaper l’édifice, soit profiter sournoisement de la situation et se tailler un superbe empire colonial, copié sur celui que sont en train d’établir les Anglais en Inde. Il ne faut pas oublier que ces cochons de Goddons, nous ont virés comme des malpropres, nous laissant juste quelques Comptoirs pour ne pas nous ridiculiser totalement. Cette dernière option est soutenue, à l’époque, par Choiseul, alors ministre de Louis XVI.

    Les années suivantes, la France a fort à faire avec sa Révolution et ses visées expansionnistes moyen-orientales prennent la poussière.

    En 1797, si les monarchies européennes continentales ont été mises au pas par la nouvelle République, il reste toujours un adversaire irréductible, bien peinard sur son ile et en train de magouiller, dans les Cours européennes, une nouvelle coalition antifrançaise, l’Angleterre. Il reste deux solutions au Directoire, soit débarquer en Angleterre mais, après avoir privilégié cette option, début 1798, même les plus audacieux considèrent l’opération des plus hasardeuses, soit semer la pagaille dans ses lignes commerciales de l’Océan Indien, en implantant des bases navales et militaires à l’entrée de la Mer Rouge. Cette option a deux avantages, elle contraindrait l’Angleterre à distraire ses forces navales de l’Atlantique pour renforcer son dispositif en Inde, et l’obligerait à emprunter la longue et difficile route du Cap, tandis que les forces françaises n’auraient qu’à traverser la Méditerranée. De surcroit, avec nos colonies existantes dans l’Océan Indien, les navires anglais iraient de Charybde en Scylla.

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:37

    Depuis des siècles, la France est l’allié fidèle du Sultan de Constantinople. L’Expédition d’Egypte est entreprise en se fondant sur un certain nombre de certitudes qui ne sont pas totalement erronées mais un peu hâtives. Cà fait un bail que l’Egypte, riche mais turbulente province ottomane, sous le gouvernement et la coupe réglée des mameluks, adresse des pieds de nez au Sultan et à son Divan. Vue de Paris, une intervention militaire dans la région ne peut se faire qu’à la grande satisfaction de Constantinople. Il y a bien un petit doute mais Talleyrand, Ministre des Affaires Extérieures, s’engagera, avant le départ de Bonaparte, à aller plaider la bonne foi des intentions françaises auprès du Sultan. En principe, ce ne sera qu’une simple formalité et si la flotte de guerre française vient présenter ses civilités dans le Bosphore, après le débarquement en Egypte, le succès parait assuré. La République Française reconnaitra les droits inaliénables de Constantinople sur l’Egypte, la débarrassera des impudents mameluks et, en contrepartie, demandera un droit de libre circulation à travers l’Egypte et l’autorisation d’implanter une base militaire et navale à la jonction de la Mer Rouge et de l’Océan Indien pour mettre la pagaille sur les routes commerciales britanniques.


    Talleyrand prône donc la conquête égyptienne et finit par convaincre les membres du Directoire qui entérinent la décision le 5 Mars 1798. Maintenant, il convient de trouver un général capable de mener cette expédition lointaine. Il y a bien toute une cohorte de courtisans, plus habiles dans l’art du quadrille que dans celui de la guerre, et des traineurs de sabre à l’intellect un peu limité mais l’affaire est d’importance et nécessite un chef digne de ce nom. Cà tombe bien, il y un jeune général qui, après ses victoires en Italie et la conquête des Iles Ioniennes, commence sérieusement à faire de l’ombre à ce Directoire un peu falot, Napoleone Buonaparte. Il vient de décliner, en février, la direction du projet de débarquement sur les côtes anglaises, après avoir inspecté, par la mer, les côtes de la Manche et de la Mer du Nord, mais accepte l’opération égyptienne. Talleyrand avait, depuis des mois, soigneusement préparé le terrain en lui communiquant copie des rapports de fonctionnaires et agents de renseignement installés en Turquie. L’optimisme est de mise et tout le monde est d’accord pour convenir que Constantinople ne lèvera pas le petit doigt pour aider les Mamelucks sécessionnistes et que l’initiative française sera favorablement perçue par la Sublime Porte.

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:38

    Les préparatifs sont, en tout point, un chef-d’œuvre d’organisation. D’une part, parce qu’il faut tout juste deux mois pour armer une flotte de 10 000 marins, 13 vaisseaux de ligne, 80 navires de guerre divers, 300 bâtiments de transport, rassembler 2500 officiers, 36 000 soldats, 2800 cavaliers, 300 chevaux, 175 pièces d’artillerie et stocker vivres et eau douce dans les ports de Toulon, Marseille, Gènes, Civita Vecchia, et Ajaccio. D’autre part, le secret de la destination est tellement bien conservé que les commandants de la flotte ne la connaitront qu’une fois en mer, après avoir ouvert leurs ordres. Ce n’est pas que l’Angleterre manque d’espions et d’informateurs mais les services français jouent admirablement l’intox et les pistes vont de l’Angleterre au Levant, en passant par le Portugal et Naples ! En dernier recours, alors que l’expédition prend la mer, le 19 Mai 1798 (30 Floréal An 6), les Britanniques tablent sur les côtes de Syrie.

    Pourtant, le Directoire a omis un petit détail. Le tiroir-caisse français est lamentablement vide, les équipages et les troupes n’ont plus reçu de solde depuis des lustres. Cà va s’arranger grâce à la banque suisse car les troupes françaises occupent la Confédération, début 1798. Mais çà couvre juste les arriérés de solde et une partie des impedimenta. Qu’importe, la flotte française fait un petit détour par Malte, qu’elle occupe, le 11 juin, avant de rallier les côtes égyptiennes. La prise de Malte, en sus de la « bouffée d’or frais », offre une excellente position stratégique en Méditerranée.

    La chance sourie toujours à Bonaparte qui arrive à faire passer une flotte de 400 bâtiments sous le nez des Anglais, alors que Nelson s’échine à mettre la main dessus. Il croise devant Alexandrie, le 27 et 28 juin, mais n’y découvre pas l’ombre d’une voile française. Le 1er Juillet, la Flotte française va y jeter l’ancre alors que les vagues d’étraves de l’escadre anglaise se sont à peine estompées !

    (127) Nelson chasse Bonaparte - Mai à Aout 1798
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 127bNelsonchasseBonaparte-MaiAou-1
    Craignant le retour de l’escadre anglaise, Bonaparte s’est donné trois jours pour accomplir le débarquement et, contre l’avis de l’amiral Brueys, demande qu’on fasse, sans délai, préparer les chaloupes. La mer houleuse, le vent fort et la flotte s’est ancrée trop loin du rivage, dont l’accès est parsemé de nombreux récifs mal ou pas signalés sur les cartes qui créent de redoutables brisants. Mais il y a plus de peur que de mal, et on ne dénombre que vingt noyés auxquels il convient de rajouter près de 4000 malades et blessés des suites du voyage, qui sont débarqués et soignés à terre.


    Dernière édition par Loïc Charpentier le Sam 15 Aoû 2009 - 18:57, édité 1 fois

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:40

    Le désastre d’Aboukir – 1er Aout 1798

    Début juillet, avant de s’enfoncer dans les terres égyptiennes, Bonaparte se concerte avec l’amiral Brueys sur les dispositions à prendre pour la flotte française, sous la menace d’un retour de l’escadre anglaise. Trois solutions se présentent,

    Utiliser l’abri naturel de la magnifique rade d’Alexandrie, facile à défendre mais les premiers pilotes égyptiens consultés signalent des fonds insuffisants pour y mouiller des navires de guerre.
    Reprendre la mer et mouiller à Corfou, à l’entrée de la Mer Ionienne, qui dispose de six mois de vivres dans ses magasins et d’une forte garnison française, rattachée à l’Armée du Levant.
    Après escale à Corfou, rallier Toulon et y embarquer des renforts et du ravitaillement pour l’Armée d’Orient.

    En fait, le général en chef, hormis la nécessité impérative d’assurer la protection de la flotte, laisse la plus grande liberté d’action à l’amiral mais, à la différence de ses généraux avec lesquels il pratique de la sorte, bizarrement, ce n’est pas la méthode à adopter avec un état-major naval, engoncé dans ses tactiques rigides et peu porté, par essence, sur les initiatives audacieuses. Nelson est l’exception qui confirme la règle mais ses initiatives peu orthodoxes feront grincer des dents plus d’un membre de l’Amirauté britannique.

    Une fois abandonné à son sort, Brueys retombe dans les vieux travers de sa caste. Après avoir sondé la rade d’Alexandrie, il s’avère que les fonds peuvent accueillir la grande majorité de la flotte sauf les plus grosses unités, les 74, 80, et 118 canons, auxquels il manque entre 1,20 à 1, 50m sous quille et qu’il faudrait délester de leurs batteries les plus lourdes pour les ancrer dans la rade. Cette manœuvre aurait permis d’installer de redoutables défenses sur les langues de terre qui barrent l’entrée de la baie mais la vision de ses vaisseaux partiellement désarmés déplait souverainement à l’amiral. Pourtant, une solution technique assez simple à réaliser existe dans la panoplie des charpentiers de marine, les demi-chameaux. Deux caissons disposés de part et d’autre du navire servent de flotteurs et diminuent le tirant d’eau. Les petites unités et les transports vont mouiller dans la rade mais les vaisseaux restent à l’ancre devant Aboukir. Brueys se contente de renforcer la défense de l’ilot d’Aboukir, à sa gauche, avec deux malheureuses pièces de 12. A l’aller, on a aménagé les ponts des bâtiments pour le transport de la troupe et des officiers, on déménage tout le fatras qu’on empile sur le bord des batteries situées côté terre. Les pièces de 36 de ces batteries, devenues inutilisables, auraient été pourtant beaucoup plus utiles sur l’ilot et manqueront cruellement lors du combat.

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:42

    Lorsque Bonaparte entre au Caire, Brueys est toujours à l’ancre à Aboukir et n’a toujours pris aucune disposition pour reprendre la mer. Il réunit son état-major pour définir l’attitude à adopter en cas d’arrivée de l’escadre anglaise. Du Chayla insiste pour qu’on lève l’ancre au plus vite pour l’affronter mais ses collègues partagent l’avis de l’amiral, on combattra à l’ancre et les Anglais n’oseront pas couper la ligne car les fonds sont trop faibles.

    Le 1er Aout, vers 14H00, la flotte anglaise, après avoir reconnu, la veille, la rade d’Alexandrie, arrive en vue d’Aboukir. Une bonne partie des équipages est à terre et Brueys est à table. Côté français, on prend son temps, l’amiral envoie un officier à Alexandrie pour regrouper les équipages et demande à la flotte de prendre ses dispositions pour lever l’ancre…Tiens, je croyais qu’il avait été convenu de combattre à l’ancre ? En fait, l’amiral français, tablant sur une attaque le lendemain, n’exclut pas, une fois ses équipages complétés, de rejoindre la haute mer pour combattre l’Anglais. Evidemment, Nelson, car c’est lui, ne s’embarrasse pas de fioriture et lance sa flotte, numériquement inférieure, à l’assaut des français. Un mois de terre, çà a tendance à faire relâcher la discipline et si le signal de branle-bas de combat est enfin envoyé, celui-ci est loin d’être un modèle du genre.

    (131) Les équipages français rallient le bord au début de l’engagement.
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 130bLesquipagesfranaisrejoignent-1


    Dernière édition par Loïc Charpentier le Sam 15 Aoû 2009 - 19:03, édité 1 fois

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:43

    Le loupé de Foley crée la légende de Nelson.

    En fin d’après-midi, la flotte anglaise qu’observe Brueys, se compose exclusivement de onze 74 - et, ne dispose que d’une unité d’éclairage, le brick HMS Mutine. Nelson, chef d’escadre, est à bord du HMS Vanguard. Deux autres 74, rejoindront l’escadre sur les coups de huit heures du soir.

    L’escadre française, à l’ancre, est mouillée à l’entrée de la zone de hauts-fonds de la baie d’Aboukir mais, par excès de prudence, il y a trop d’eau libre entre les vaisseaux et les hauts-fonds. Elle est composée d’un trois-ponts de 118, l’Orient, navire-amiral de Brueys, de deux 80 canons, le Franklin et le Tonnant, et de dix 74. En réalité, le Guerrier et le Conquérant sont usés jusqu’à la trame. Promis à la casse, ils avaient été intégrés à l’escadre pour faire bon poids. Pour éviter que leurs coques ne se disjoignent sous l’effet de salves, leurs batteries principales de 36 ont été réarmées avec du 18. En fait, militairement parlant, ils ne valent même pas les deux frégates de 18. Bénéficiant d’un moindre tirant d’eau, les quatre frégates, destinées à la répétition des signaux, sont ancrées plus près du rivage, sur les hauts-fonds. Sur le papier, la flotte française aligne plus de canons que son adversaire.
    Les bâtiments britanniques et français sont identifiés sur les croquis (A) et (B) ci-après.

    (132) (A) - Dispositions générales des escadres et de la baie d’Aboukir - (B) - Situation de combat.
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 131bAboukir-Dispositionsgnralese-1
    Les Britanniques ne disposent pas de cartographie de la baie et, vu la disposition de l’escadre française, Nelson en déduit qu’elle est ancrée à la limite des hauts-fonds et, donc, qu’il n’est pas possible de la doubler sur son flanc gauche sous peine de s’échouer. D’ailleurs l’échouage du HMS Culloden, dès l’entame de l’attaque, confirme ses craintes. Il prend la décision de combattre à l’ancre en se positionnant entre les français et le large. Chacun de ses vaisseaux reçoit l’ordre de préparer une ancre sur bâbord arrière, le câble d’ancre est filé par le dernier sabord arrière de la batterie basse.


    Dernière édition par Loïc Charpentier le Sam 15 Aoû 2009 - 19:05, édité 1 fois

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:44

    Le combat débute le 1er Aout à 18H00, à la tombée du jour. Il se prolongera jusqu’au 3 Aout au matin ! Dès le début de la manœuvre, le HMS Culloden va se planter sur les hauts-fonds. Heureusement pour lui, les deux malheureuses pièces de 12, installées sur l’ilot d’Aboukir, sont insuffisantes pour le mettre en péril. L’avant-garde emmenée par Foley, sur le HMS Goliath, effectue son virage par le nord, pour prendre l’alignement sur la ligne française. Evidemment, çà ne rate pas, entrainé par le vent et le courant, il loupe sa manœuvre, passe sur l’avant du Guerrier, navire de tête français et finit par jeter l’ancre, côté plage, après l’avoir dépassé et tourné. Sur le Guerrier, comme sur la plupart des navires français, la batterie vers la terre est masquée et inutilisable ! Déjà handicapé par sa batterie sous-calibrée et son mauvais état général, le Guerrier se fait consciencieusement démolir par le Goliath. Les deux suiveurs, HMS Zealous et Orion, sous la contrainte des éléments, s’engagent eux aussi vers la zone de hauts-fonds. Le Zealous, jette l’ancre à la hauteur du Guerrier, déjà aux prises avec le Goliath. Un moment engagé par une frégate française, La Sérieuse qui finira par couler sous les coups des Anglais, l’Orion vient mouiller entre Le Peuple Souverain et Le Franklin.

    (133) Début de l’attaque anglaise- Le Goliath double la ligne française

    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 132NelsonengagelaFlotteFranaise[/img]

    Ironie de l’histoire, la manœuvre ratée de l’avant-garde anglaise sera considérée par les historiens britanniques, comme une prouesse tactique de Nelson. En réalité, les livres de bords britanniques le confirment, il n’a jamais été envisagé de doubler la flotte française par la côte. C’est un énorme coup de bol et, si le sort des armes avait été moins favorable aux Britanniques, Nelson et ses commandants auraient passé un mauvais quart d’heure, de retour à Londres. Dans l’affaire, Brueys a fait trois fautes, assurer la protection de son aile gauche avec deux vaisseaux sous-armés, ne pas avoir doublé ses bâtiments de pointe pour parer à une telle éventualité, quitte à raccourcir sa ligne – cinq vaisseaux, à l’aile droite ne participeront pas au combat jusqu’au matin suivant-, ancrer sa flotte trop loin des hauts-fonds.


    Dernière édition par Loïc Charpentier le Sam 15 Aoû 2009 - 19:09, édité 1 fois

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    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 Empty Re: Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798

    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:46

    Le reste de la flotte anglaise manœuvre d’une manière beaucoup plus orthodoxe et vient s’embosser sur le flanc tribord de l’escadre de Brueys, jusqu’à la hauteur du Tonnant. Le HMS Bellerophon, pris à partie par L’Orient et Le Franklin, est démâté en un tournemain et lourdement endommagé. Dans un premier temps, il signale sa reddition, se ravise, coupe son câble vers 20H0 puis dérive vers le large et s’échoue à l’embouchure du Nil. La puissance de feu de L’Orient (118), du Franklin (80) et du Tonnant (80) est telle que d’autres bâtiments ennemis sont contraints de s’éloigner pour panser leurs plaies.

    Là, il y a un mystère dans l’attitude de Villeneuve, qui commande l’aile droite, constituée de l’Heureux (74), Le Mercure (74), Le Guillaume Tell (80), Le Généreux (74), Le Timoléon (74) et des trois frégates restantes. Compte-tenu du déroulement du combat, sa division n’a pas tirer le moindre boulet et certains historiens lui reprocheront de ne pas s’être porté à la rescousse du corps de bataille de Brueys car, aux environs de 20H00, le renfort de ses cinq vaisseaux aurait probablement donné la victoire aux Français. Maintenant, il ne faut pas oublier qu’on a à faire à des voiliers et que ce jour-là, le vent et le courant lui sont contraires. D’un autre côté, en tirant, au préalable, des bords vers le large, son escadre serait venue prendre les Anglais en sandwich. C’est tout le problème du manque d’initiative du commandement naval français, attitude qui désespèrera Napoléon tout au long de son règne. Villeneuve se contente d’obéir aux ordres. Il est sensé encaisser l’attaque anglaise à l’ancre et non se porter à sa hauteur, point barre ! En attendant, le temps s’écoule et un peu avant 21H00, l’aile gauche française cesse le feu. Les deux vieilleries, Le Guerrier et Le Conquérant, désemparés sont pris, et Le Spartiate, l’Aquilon et Le Peuple Souverain, battus des deux bords sont à deux doigts de baisser pavillon.

    (134) Le Spartiate perd son grand-mât alors que l’Orient s’embrase.
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 133LeSpartiateAboukir

    A 21H15, le feu se déclare sur L’Orient, ses ponts sont bourrés de pots de peinture et d’huile, de cloisons en bois et de paillasses. Brueys, mortellement blessé dès la première de combat, est décédé et le contre-amiral Gantheaume, le plus ancien dans le grade le plus élevé du bord, ordonne de cesser le feu pour servir les pompes. D’une part, les canonniers de L’Orient continuent de tirer, d’autre part, les pompes sont démolies. L’incendie se propage rapidement aux batteries. Ordre est donné de noyer les soutes et l’équipage commence à abandonner le vaisseau. Gantheaume saute dans un canot et gagne la terre ferme, une demi-heure avant que L’Orient n’explose, à 22H45.

    (135) L'Orient prend feu à 21H15 - 1er aout 1798
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 134LOrientprendfeu21H15-1eraout1798


    Dernière édition par Loïc Charpentier le Sam 15 Aoû 2009 - 19:16, édité 1 fois

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:47

    Là, se situe un événement dramatique qui fera longtemps pleurer dans les chaumières françaises. Casabianca, le capitaine de pavillon de L’Orient, donc son commandant en titre, avait emmené avec lui son fils de dix ans qui servait comme mousse. Grièvement touché, Casabianca est transporté au poste des blessés où le gamin, quand le feu atteint la deuxième batterie, le rejoint. Lors de l’abandon du vaisseau, un matelot vient chercher le petit pour l’évacuer mais, c’est assez compréhensible, il refuse d’abandonner son père et tous deux, avec les autres blessés et les attardés, disparaissent dans l’explosion de L’Océan.

    (136) Explosion de L’Orient à 22H45
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 135Aboukir-ExplosiondelOrient

    Quand l’incendie se déclare sur L’Orient, Le Franklin est lui aussi victime de départs de feux mais l’équipage en vient à bout tout en continuant le tir.

    Une fois, le choc de l’explosion passé, les adversaires reprennent le combat jusqu’à 3H00 du matin. Pendant ce temps-là, on pourrait imaginer que Villeneuve s’est fait servir une petite tisane, tout en admirant le spectacle nocturne mais ce serait très médisant et guère dans nos habitudes, n’est-ce pas ?

    Epuisés par neuf heures de combat, Français et Anglais, sans se concerter, marquent une pause mais reprennent de plus bel avant le lever du jour et se canonnent sans interruption jusqu’en début d’après-midi du 2 aout.

    A l’heure de la sieste, alors que le combat dure depuis vingt heures, Villeneuve sort de sa léthargie, coupe ses câbles, et, sans avoir tiré un seul coup de canon, prend tranquillement le large avec Le Guillaume Tell, son matelot d’arrière, Le Généreux, et deux frégates, La Diane et La Justice.

    L’Aquilon, Le Pouvoir Souverain et Le Spartiate ont résisté jusqu’en fin de matinée. La frégate La Sérieuse a sombré dans la soirée du 1er aout mais son équipage a rejoint le rivage. Sa compagne, L’Artémise, amène son pavillon le 2 Aout puis – çà, c’est très vilain ! - son capitaine se ravise et met le feu à son bâtiment avant d’évacuer. Ce revirement déchainera l’ire de la presse anglaise, qui fait preuve d’une amnésie fort opportune, en oubliant l’attitude similaire du Bellerophon, la nuit précédente.

    Le Franklin, avec deux mâts en moins, les trois-quarts de son équipage hors de combat, trois canons de 36 encore opérationnels et sur le point d’être pris à l’abordage par deux navires ennemis, se rend à 13H00. Le Tonnant, L’Heureux et Le Mercure, menacés par l’incendie de L’Orient, ont dut coupés leur câbles et vont s’échouer. L’Heureux et Le Mercure baissent pavillon à 6H30, le matin du 2 Aout.


    Dernière édition par Loïc Charpentier le Sam 15 Aoû 2009 - 19:21, édité 1 fois

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:48

    Le 3 Aout, en début de matinée, le pavillon tricolore flotte toujours sur deux bâtiments français. Bien qu’échoués, continuent de combattre, Le Timoléon, qui n’a pas suivi Villeneuve, et Le Tonnant. L’amiral anglais somme Le Tonnant de se rendre qui refuse puis, attaqué par deux adversaires, est contraint d’amener.

    (137) Le Tonnant démâté et échoué continue à se battre le 2 Aout
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 136LeTonnantdmtetchoucontinuesebatt

    Durant la nuit, le capitaine du Timoléon a évacué ses blessés et la plupart de son équipage. A midi, il met le feu à son bâtiment et rejoint la plage. La bataille aura duré 36 heures !

    La flotte française à perdu un trois-ponts de 118, deux 80, huit 74, dont quatre trop endommagés seront incendiés par les Britanniques, et deux frégates. Ses pertes humaines s’élèvent à 3925 hommes, 1500 prisonniers inclus, et 3500 rescapés iront grossir les rangs de l’Armée d’Orient, dont 1800 constitueront une légion nautique à trois bataillons. Le reste de la flotte de l’Expédition – deux vaisseaux armés en flute, sept frégates, tous les bâtiments légers et les transports du convoi - abrité dans la rade d’Alexandrie, est intact.

    Les britanniques déclarent officiellement 895 hommes hors de combat mais le chiffre réel pourrait bien dépasser les 1500.

    (138) Cérémonie religieuse sur le Vanguard, navire-amiral de Nelson.
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 137ActiondegrcesurleVanguardenprsen

    Nelson y perd un œil mais gagne la postérité, un titre de noblesse, baron of the Nile, et une pension de 50 000 livres, transmissible à sa descendance, offerts par le roi d’Angleterre, une pelisse de 25 000 livres et une aigrette de diamants, d’une valeur de 100 000 livres, qui lui seront offertes par le Sultan de Constantinople. Cà ne doit pas être très pratique à porter sur la dunette d’un vaisseau, la fourrure et les diam’s ?

    (139) Nelson arborant l’aigrette de diamants du Sultan de Constantinople.
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 138bNelsonetlaigretteturque

    Villeneuve a beau, quelques jours plus tard, capturer le vieux Leander de 50 canons, qui s’en allait annoncer la bonne nouvelle à Gibraltar, la facture est lourde pour la Marine de la République.

    (139) Leander - Vaisseau anglais de 4ème rang & 52 canons.
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 139cLeander-52canons4merang

    (140) Combat du Généreux, 74 & du Leander, 52 canons – 18 Août 1798
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 139dCombatduGnreuxLeander-1881798

    Privé d’appui naval, l’armée d’Orient est coincée en Egypte tandis que la flotte anglaise a les coudées franches pour couper ses routes de ravitaillement et interdire l’envoi de renforts. Bonaparte tente, les mois suivants, de faire rétablir un semblant de service de courriers entre son armée et la Métropole.

    (141) Bonaparte apprenant la nouvelle d’Aboukir - Caricature anglaise
    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 140CaricaturedeBonaparte


    Dernière édition par Loïc Charpentier le Sam 15 Aoû 2009 - 19:58, édité 2 fois

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    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:49

    Les conséquences d’Aboukir

    La Flotte française en Méditerranée en se faisant étriller sur les rivages d’Aboukir, prive l’Armée d’Egypte de lignes de communication et d’approvisionnement avec la Métropole. Sa flotte de transports est intacte mais, dépourvue de son escorte de navires de combat, elle se fera immanquablement arraisonnée par la croisière anglaise si elle a l’audace de mettre le nez hors de son abri. Pour reconstituer la flotte en Méditerranée, il faudrait transférer des unités de la côte atlantique. Un, çà prend du temps, deux, les ports du Ponant subissent le blocus de la flotte anglaise, rendant les sorties hasardeuses, trois, le Directoire est en train de concocter la énième expédition d’Irlande, qui loupera d’ailleurs comme les précédentes, et ne peut en distraire des unités pour renforcer l’escadre du Levant. Il y a bien la flotte espagnole, notre allié depuis 1795, mais elle a déjà fort à faire avec la protection de ses colonies et, de surcroit, les Anglais verrouillent l’accès de la Méditerranée avec leur puissante base de Gibraltar – quinze kilomètres de large, ce n’est pas insurmontable à surveiller et il n’y a que soixante-dix nautiques – un peu plus de 120 km - entre Gibraltar et Cadix, principal port de guerre espagnol !

    La Couronne britannique va, comme on dit maintenant, surfer sur la vague de sa victoire navale. Premier objectif, l’Empire Ottoman.

    Le plan français si parfait prend eau de toutes parts avec la défaite d’Aboukir. Talleyrand ne pouvant (ou ne voulant) pas se rendre à Constantinople, notre ambassadeur doit se dépatouiller avec les moyens du bord, tandis que l’Anglais, une fois la destination des Français connue, s’est empressé d’y expédier des émissaires, les bras chargés de cadeaux, qui hurlent à l’ignominieuse agression contre l’Empire Ottoman. En guise de parade de bâtiments français, c’est la flotte anglaise victorieuse, fin Aout 98, qui vient jeter l’ancre sous le balcon du Sultan. Le résultat ne tarde pas, dès le 8 septembre 1798 – un mois à peine après Aboukir -, l’Empire ottoman déclare la guerre à la France, colle notre ambassadeur dans une geôle – de même que ce cher Jean Bon Saint-André – ex- Ordonnateur de l’Armée Navale sous la Terreur, qui se faisait, alors, oublié comme consul de France à Smyrne. Pire, les Britanniques réussissent à convaincre le Sultan de s’allier, pour l’occasion, avec ses deux ennemis héréditaires, l’Autriche et la Russie, accordant même, pour l’occasion, l’ouverture du Bosphore à la flotte russe qui peut ainsi venir se balader en Méditerranée ! Pour couronner le tout, la France va devoir affronter, en Europe, une nouvelle Coalition, sa défaite navale en Egypte ayant requinqué le moral de ses adversaires.

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    Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798 Empty Re: Le Combat d'Aboukir - 1er & 2 août 1798

    Message par Loïc Charpentier Sam 15 Aoû 2009 - 18:53

    Sources :
    BNF – Paris – Divers documents officiels.
    France Militaire – Histoires des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1837 – A. Hugo – Editions Delloy - 1838
    Guerres Maritimes sous la République et L’Empire – E. Jurien de la Gravière – Charpentier - 1860
    Histoire de la Révolution – Adolphe Thiers – Editions Furne & Cie - 1839
    Histoire du Consulat & de l’Empire – Adolphe Thiers – Editions l’Heureux – 1862
    Histoire Maritime de la France – Léon Guérin – Editions Dufour & Mulat (1851) - Tome VI. Origine BNF.
    Naval Warfare – Spencer C. Tucker - Sutton Publishing - 2000
    The Arming and Fitting of English Ships of War – 1600-1815 – Brian Lavery – Art Marine – 1999
    The Naval Chronicle (années de référence)
    The Naval History of Great Britain – W. James – Richard Bentley (London) – 1837
    The Naval History of Great Britain 1783-1822 – E.P. Brenton – Henry Coburn (London) – 1837


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