Comme on peut lire sur la stèle, ces marins sont morts pour la France
A la suite de la débâcle de 1940, puis de la signature de l’armistice, les Anglais ont saisi tous les bâtiments français réfugiés dans les ports de leur pays, craignant qu’ils tombent entre les mains des Allemands.
Les marins sont internés (1) dans un camp en Angleterre. Ces marins ne voulant pas rester dans les camps et les Britanniques eux-mêmes ayant manifesté leur intention de rapatrier les équipages, le paquebot français Meknès est, après accord entre les autorités Françaises, Anglaises et Allemandes, réquisitionné pour cette opération.
Le paquebot appareille de Southampton, en route sur Marseille, vers 16h30, le 24 juillet 1940, avec 1180 passagers et 104 hommes d’équipage. A 22h15, la vedette allemande S27 croisant sa route dans la Manche, malgré les accords et la signature de l’Armistice, le mitraille avant de lui envoyer une torpille. Le bâtiment coule en moins de 10 minutes. 420 marins sont portés disparus.
La position donnée par le paquebot au moment du naufrage étant erronée, les secours, des destroyers britanniques, ne retrouveront les survivants que le lendemain matin.
240 corps sont rejetés à la côte entre Le Havre et Ault (80), pas tous identifiables. Les autres n'ont jamais été retrouvés. Le grand-oncle de ma femme était de ceux-là. Cette action a été qualifiée d'acte de barbarie puisque réalisée après l'armistice, après la suspension des combats. A ce titre, l'Allemagne d'aujourd'hui a été condamnée récemment à indemniser les ayant droits des victimes.
(1) j'ai déjà raconté cette histoire quelque part sur le forum et le mot "interné" avait fait débat. Mais c'est le mot que l'on retrouve dans les livres et notamment dans les publications des associations des "Oubliés du Meknes", et enfermés dans un camp sous bonne garde correspond bien à la définition.
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