70 ans d’activités et un passé historique.
Conçu d'après des plans français, il fut construit en 1929 à Hambourg, livré cette année-là à la France en réparation des destructions opérées en territoire français occupé durant la guerre 14-18 et affecté à la subdivision des Phares et Balises de Brest en 1929.
Caractéristiques:
• Longueur 55 m
• Largeur 9.50 m
• Déplacement de 760 tonnes et une jauge de 560 Tx
• Son tirant d'eau est de 3.70 m, sa vitesse de 12 nœuds, il est équipé de moteurs Man puis de 2 moteurs Baudoin 12 cylindres en V puissance 640CV.
• Puissance de la grue 17,5 T
Appellation du bateau :
L'inspecteur général Babin, directeur du service des Phares et Balises, proposa de donner le nom de "Georges de Joly"
En vue de perpétuer la mémoire de Georges de Joly (1864-1919) qui termina sa carrière de directeur des Ports Maritimes au Ministère des Travaux Publics, la proposition de M. Babin reçu l'accord du Ministère ainsi que celui de Madame de Joly.
Activités :
Son activité consistait à entretenir et à remplacer les bouées de signalisation maritime entre le Cap de la Hague et la limite ouest du département du Morbihan, soit environ 250 bouées.
A cette charge s'ajoutait jusqu'en 1994, rien que dans le Finistère, l'approvisionnement annuel en gaz propane de 24 établissements fixes en mer (phare, tourelles).
Les bouées étaient visitées annuellement. Tous les quatre ou cinq ans, elles étaient ramenées au parc de balisage de Brest pour être sablées, métallisées et repeintes en atelier.
La solarisation des bouées, donc l'abandon progressif du gaz propane pour une énergie douce, a commencé en Bretagne en 1985 pour finir en 1993.
Période 1940-1946 : le Georges de Joly un témoin méconnu
C'est dans la nuit du 18 au 19 juin 1940, à la suite d'ordres donnés par l'autorité maritime, que le baliseur prendra le départ pour Plymouth. De l' autre côté du Channel, le Georges de Joly sera réarmé par un équipage anglais du Trinity House, l'équivalent des phares et balises de la Royal Navy.
Avant et pendant le débarquement, les six baliseurs de la Trinity House ont établi de plus en plus de voies d'accès aux plages normandes et pendant les quatre mois suivant le débarquement, les six bateaux ont consolidé, réparé les bouées et balises de ces voies d'accès et balisé les épaves qui encombraient les fonds marins.
Ce n'est que le 15 avril 1946 que le Georges de Joly retrouvera son port d'attache.
Transformations et refonte :
Construit en 1929, le bateau a subi une première transformation en 1953 puis a été refondu en 1978 aux Ateliers Français de l'Ouest à Brest.
En date du 27 novembre 1998, le permis de navigation n'a pas été renouvelé compte tenu d'insuffisances constatées dans la structure et les bordés du navire âgé de 70 ans.
En raison du coût élevé des réparations ( 4MF soit 610000€ ) et n'ayant aucune garantie que ces travaux seraient suffisants pour un maintien à flot du navire, M. le Ministre de l'Équipement a décidé de ne pas procéder aux réparations prescrites.

consacrée à cette page d'histoire peu connue, sera ainsi inaugurée en présence notamment des maires de CARANTEC et de PLOUDANIEL, de monsieur Alain SIBIRIL, Consul honoraire de France à PLYMOUTH, des Anciens combattants, mais également d'une délégation d'une vingtaine de Britanniques et d'Australiens, dont plusieurs membres des familles de ceux qui prirent part à ces événements et périrent le 18 juin 1940.
Une plaque commémorative sera en outre dévoilée par le maire de CARANTEC devant la maison où Yvonne de GAULLE et ses trois enfants séjournèrent, et où le Général passa le 15 juin 1940 dans l'après-midi.

Poussée par l'irrésistible avance vers l'Ouest de l'armée allemande, qui avait débuté le 10 mai 1940, Yvonne de GAULLE, fuyant les combats, s'était réfugiée dans un premier temps avec sa fille Anne, chez sa sœur à REBRÉCHIEN près d'ORLÉANS, où elles arrivèrent entre le 18 et le 20 mai 1940.
Rejointes le 10 juin par son fils Philippe et son autre fille Élisabeth venant de PARIS, qui allait être bientôt occupée, ils gagnèrent CARANTEC en voiture le 11 juin et s'y installèrent à la villa d'Arvor où ils séjournèrent jusqu'au 18 juin.
Faute de place dans la voiture, Philippe de GAULLE prit quant à lui le train d'ORLÉANS jusqu'à MORLAIX, puis le car jusqu'à CARANTEC, où il arriva le 13 juin au soir.

Le général de GAULLE venu de BORDEAUX dans la nuit et qui rejoignait BREST, où il s'embarqua pour l'Angleterre, s'arrêta le 15 juin après-midi à CARANTEC, pendant une demie heure, pour voir sa famille et prodiguer des conseils à sa femme, qu'il exhorta à partir vers le Sud de la France, le Portugal ou l'Angleterre.

Arrivé à LONDRES en avion le 17 juin après-midi, en provenance de BORDEAUX où le Maréchal PÉTAIN avait succédé à Paul REYNAUD, le général de GAULLE rencontra Winston CHURCHILL, Premier ministre britannique et lui fit part de sa volonté de poursuivre la lutte contre l'envahisseur.
Il est quasi certain que le sort de sa famille fut évoqué à cette occasion.
En effet, l'ordre fut donné au capitaine Norman Edward HOPE des Services secrets britannique d'évacuer la famille de GAULLE de CARANTEC à bord d'un hydravion.
Celui-ci décolla de PLYMOUTH le 18 juin à 2h55 du matin mais s'écrasa entre 4 et 5 heures du matin, pour une raison inconnue, dans un champ à PLOUDANIEL, à 31 km à l'Ouest de CARANTEC.

Les trois membres d'équipage - le capitaine australien John Napier BELL, pilote de 24 ans, le sergent australien Charles William HARRIS, navigateur de 31 ans, le caporal britannique Bernard Felix NOWELL, radiographiste de 22 ans - et le capitaine britannique Norman Edward HOPE âgé de 37 ans, périrent tous dans l'accident.
Ils furent inhumés le lendemain au cimetière de PLOUDANIEL où ils reposent toujours.
La famille de GAULLE, qui ignorait totalement cette tentative d'évacuation par les airs, quitta CARANTEC le 18 juin en début d'après-midi, rejoignit en voiture BREST, où elle embarqua dans la soirée à bord d'un navire marchand qui traversa la Manche, sans encombre, dans la nuit et accosta le lendemain matin à FALMOUTH, en Angleterre.

Cependant, les Britanniques n'ayant aucune nouvelle de l'hydravion et ignorant que la famille de GAULLE avait réussi à rejoindre saine et sauve l'Angleterre, envoyèrent une vedette lance-torpilles de la Royal Navy, qui quitta PLYMOUTH le 19 juin soir.
Débarqué à CARANTEC le lendemain matin, 20 juin, à 06h00, l'officier des Services secrets chargé de cette mission apprit qu'Yvonne de GAULLE et ses enfants étaient déjà partis, mais n'obtint aucun renseignement sur l'hydravion que personne n'avait vu.
Aussi, la vedette lance-torpilles revint-elle à PLYMOUTH.

Le cuirassé RICHELIEU au 1/100ème