par J.Revert Lun 8 Avr 2019 - 19:32
Bonsoir a tous, l'ami Bobosse m'a fait parvenir ce texte qui lui a été également transmis par un ancien de l'EC I'Etourdi sans savoir qui en est l'auteur.
J'ai vu qu'un autre paragraphe a été mis en consultation dans le sujet " Votre première sortie a Chigago"donc, je me permet la diffusion
Voilà, cela rappellera des souvenirs car je crois que maintenant les sorties se font en civil et les inspections ne doivent plus exister.
"Les sorties à terre
Cela peut paraître incongru de nos jours, mais dans les années soixante il n’était pas question, pour les marins militaires, de revêtir l’habit civil. A terre comme à bord, quelles que soient les circonstances, le ressortissant de la Royale devait toujours porter l’uniforme. Autre exigence de l’époque : le salut. Omettre de saluer un supérieur ou la patrouille était passible de dix tours de consigne. Et quand on sait qu’au port le matelot est astreint à rester une nuit sur trois à bord pour assurer son tour de garde, dix tours de consigne a fait mal… De surcroît, même les soirs de quartier libre, il doit passer au crible de l’inspection des permissionnaires, sorte de roulette russe qu’il aborde toujours avec appréhension. Selon l’humeur de l’officier de garde en effet, tout peut arriver : des chaussures mal cirées, une tache sur la vareuse, un pantalon froissé, des cheveux trop longs et c’est le refoulement assuré. Combien de permissionnaires ont-ils manqué leur train pour un col mal blanchi ou un lacet dénoué ?
C’est dans ce type de situation que l’expression « La Royale » prend tout son sens, mais aussi que des haines irrépressibles naissent parfois. Il n’est pas rare que l’officier trop intransigeant retrouve sa voiture endommagée, pneus crevés , essuie-glaces arrachés et même comme cela s’est produit, noyée dans la darse. Autre domaine où l’on ne badine pas : la ponctualité. Une minute de retard à la coupée équivaut à cinq tours de consigne. Scrupuleusement tenue par le capitaine d’armes ou bidel, « la peau de bouc » est toujours bien garnie. Interdits de sortie, les « consignés » et autres « taulards » ne restent jamais inactifs. Jusqu’à l’heure du « dégagé », ils sont de toutes les corvées. Seuls instants de délassement : le soir après l’appel. Cette rigueur draconienne entraîne des situations extrêmes. Aussi voit-on parfois des garçons « faire le bord » au sens réel du terme, c’est-à-dire rejoindre Toulon ville.