es 10 et 11 juin 2016, la commune de Caudebec-en-Caux (Seine maritime) a organisé l’anniversaire des 100 ans de l’aéronautique maritime en Normandie. En effet, c’est là, sur les méandres de la Seine, qu’au début du siècle dernier, les premiers hydravions Latham ont pris leur envol.
Si tout le monde connait Hubert Latham, le prestigieux pilote français aux nombreux records, son cousin, Jean Latham est un peu moins connu. Il a pourtant lui aussi marqué l’histoire, en fondant, sur la petite ville de Caudebec-en Caux la société Latham en 1916. De ces chantiers sortiront bien sûr de nombreux aéroplanes aux capacités novatrices. Mais ces chantiers ont un autre mérite, celui d’avoir traversé l’histoire et de s’être en permanence adapté au contexte économique. En 1951, cette société change de nom, fusionne, et se spécialise dans la révision des moteurs à piston. Elle s’appelle depuis lors Revima, et aujourd’hui elle révise les moteurs auxiliaires et les trains d’atterrissage de quasiment tous les types d’avions au monde.
Si le premier vol d’hydravion eut lieu en 1910 près de Martigues dans les Bouches du Rhône, les hydravions Latham ont eux aussi marqué de leur empreinte l’histoire, et particulièrement l’histoire de l’aéronautique navale. En effet, nombre d’entre eux ont volé dans la Marine nationale, dont un tristement célèbre le Latham 47.

Le 25 mai 1928, une radio amateur sibérienne perçoit un signal de détresse d’un corps expéditionnaire italien parti mener des expérimentations dans le Grand Nord. Aussitôt, plusieurs nations dont la France, décident d’envoyer des secours. En France, c’est le capitaine de corvette Guilbaud que Georges Leygues, ministre de la Marine, désigne pour mener à bien cette expédition. Il doit s’envoler pour la Norvège pour récupérer au passage le célèbre expéditeur Roald Amudsen qui a une connaissance fine du Pôle Nord. Le CC Guilbaud choisit pour cette mission périlleuse le tout nouvel avion sorti des usines Latham, l’hydravion Latham 47.
Mais le 17 juin 1928 vers 19h, alors que l’aéronef venait de redécoller de Norvège, les contacts radiotélégraphiques entre l’hydravion et la TSF norvégienne sont interrompus à jamais.
Les 6 hommes de l’équipage ont péri dans des circonstances encore floues, puisque l’appareil ne sera jamais retrouvé.
Afin de rendre hommage au CC Guilbaud, au LV Cavelier de Cuverville, au MT Brazy, au SM Valette et à Roald Amudsen, un mémorial est créé en 1931 sur l’emplacement de l’usine Latham. Et depuis 1998, la mairie de Caudebec et la société Revima remettent chaque année un trophée à un équipage de l’aéronautique navale qui s’est illustré au cours de l’année dans une mission de sauvetage, afin d’honorer comme il se doit la mémoire de nos anciens.
Cette année, c’est la flottille 34F qui a reçu le trophée, nouvellement confectionné par une classe d’un lycée de la région, pour leurs missions de sauvetage du Modern Express. Mais afin de fêter comme il se doit les 100 ans des usines Latham et plus globalement les 100 ans d’aéronautique maritime en Normandie, un grand évènement a été organisé cette année autour de cette cérémonie, en partenariat avec la Marine nationale.
Le PSP Flamant a donc également accosté sur les rives de cette commune pour participer aux festivités, accueillir à son bord les élus locaux et faire visiter ses coursives au public.
La 34F a également effectué une présentation dynamique remarquable avec la SNSM, très appréciée. Le CIRFA local avait quant à lui déployé des moyens humains et matériels renforcés par une équipe d’élèves officier pilotes de l’aéronautique navale (EOPAN) venue parler du métier de pilote aux jeunes.
Ce week-end end de festivité ouvre l’année de l’aéronautique en Normandie, et, jusqu’au salon du Bourget 2017, des activités seront proposées aux jeunes de la région pour leur faire découvrir les métiers de l’aéronautique. C’est là encore une bonne occasion pour l’aéronautique navale de faire découvrir ses métiers, souvent méconnus des jeunes, dans une grande région aéronautique et maritime.