Un peu plus tu restais derrière la porte et tu ratais la distribution Max

Concernant la rédaction du mémoire, je suis un peu dans ton cas MAX. Mon chef de service qui était Chef du service de la Solde (et avait d'autres chats à fouetter) me demande sans préalables de rédiger ce document en style dithyrambique.
Un petit coup d'oeil dans le Larousse pour vérifier le sens de ce terme et en route pour la rédaction du projet.
Je lui rend ma copie et il part à rire en me disant qu'avec mon style, je pourrais attendre encore longtemps cette déco.
Quand j'ai lu au bureau militaire un exemple type, j'ai compris.
Bref, le mémoire a été rédigé avec toute l'emphase voulue et la médaille concédée cette même année.

En juin 1962, carte postale pour "remonter le moral" d'un jeune matelot radio tout juste arrivé à Marine Fort-de-France

Juin 1962. Depuis quelques semaines, après une traversée de l'Atlantique en paquebot, je viens d'arriver en Martinique.
A la même époque, ma sœur et sa petite famille ont traversé l'Atlantique dans l'autre sens pour venir passer des vacances en France, à La Baule-les-Pins où mes parents possèdent une petite villa.
Ma sœur écrit :
"Papa a choisi cette carte postale. Il voulait te remonter le moral en t'envoyant la photo d'une belle créature."
Très bien mais c'est qui cette "belle créature" sur la carte postale ?

Brigitte Bardot !
Hé oui, en 1962, des cartes postales avec BB, ça existait.
En fait, même si j'étais "sous durée légale" (18 francs par mois !), j'étais très heureux, les anciens prenant sous leurs ailes les p'tits jeunes qui n'avaient pas un sou en poche. Quand on sortait, ils payaient tout.
Cela dit, les doudous que l'on rencontrait dans les bars à marins - comme Chez Cousine par exemple - n'avaient (malheureusement) rien à voir avec notre BB nationale.

Il avait du gout ton papa, quant aux doudous antillaises un collegue s'est fait coursé par un mari jaloux muni d'une machette, cette nuit là il a du battre des records !

Je rebondis sur le msg 202 Pointe-des-Sables de Michel / TUR2 au sujet des Saintes, un des rares bons souvenirs de sa campagne à Fort-de-France.
J'y suis allé plusieurs fois et à chaque fois, j'ai bien aimé.
Deux exemples

Croisière Phoenix en 1965
(Rhône/Junon/Daphné aux Etats-Unis pendant presque un mois + d'autres escales)

Aux Saintes, les navires d'un certain tonnage ne pouvaient pas accoster. Le Rhône était donc mouillé à plusieurs centaines de mètres de la "ville". J'étais sur la plage avant du navire, près de l'étrave. Soudain, sans avoir préalablement entendu le moindre bruit, je vis une petite tête blonde apparaître dans l'écubier bâbord. Un garçon de race blanche d'une dizaine d'années qui me fit un immense sourire. Manifestement, il était venu de la côte à la nage et avait réussi à monter à bord en grimpant le long de la chaîne de mouillage. Belle performance sportive pour un gamin de cet âge !

Il faut savoir qu'aux Saintes, les tout premiers colons ont été des paysans normands plus ou moins "volontaires", envoyés là-bas bien avant l'arrivée des esclaves noirs en Martinique et en Guadeloupe. En cette année 1965, la quasi-totalité des habitants était encore constituée des descendants de ces émigrés normands.

Aujourd'hui, je crois savoir que les choses ont bien changé, les Saintes étant devenues l'endroit à la mode pour les riches Guadeloupéens.

Sortie des familles de la Garonne du 6 au 9 mai 1985 aux Saintes et en Guadeloupe
(avec mon épouse, mon plus jeune fils et un couple d'amis de Quéven en vacances chez nous, nous étions invités par Cuvelier, le président du carré OMS)

Le petit archipel des Saintes est situé à l'ouest de Marie-Galante, entre la Guadeloupe et la Dominique. Ce sont nos amis les gendarmes - Hé oui ! - de Terre-de-Haut, l'île principale, qui s'étaient démenés pour nous trouver des logements à des prix défiant toute concurrence (cent francs la nuit pour cinq personnes). Entre militaires, on s'entraide. En retour, les marins leur fournissaient des sandales "midship", spécifiques à la Royale et très appréciées des pandores. Avec nos amis de Quéven, nous étions logés dans une villa surplombant le tout petit bourg de Terre-de-Haut. Du balcon, nous pouvions contempler la rade et voir notre bateau, la Garonne, au mouillage devant l' Ilet à Cabrit.

L'île ne mesurant que quatre kilomètres de longueur, une après-midi et une matinée s'avérèrent suffisantes pour la visiter. Nous partîmes à l'assaut du fort Napoléon, situé tout en haut du Morne Mire (120m) pour admirer le panorama sur l'archipel des Saintes. Un vrai paysage de carte postale. Autre curiosité à ne pas manquer, la célèbre "maison bateau", une maison en forme d'étrave de bateau qui s'avance dans la mer. Si une seule image doit caractériser les Saintes, c'est bien celle-là. A chacun sa Tour Eiffel.

Le soir, hors saison, Terre-de-Haut est un petit paradis. Pas de voiture, peu de monde. Dans la rue, les gens se disent "Bonsoir". Les restaurants sont tellement petits que l'on a l'impression de dîner dans la salle à manger d'un particulier. J'ai bien aimé ce côté convivial et chaleureux des Saintes, loin du tourisme de masse.

Le lendemain, les barcasses de la Garonne venaient nous chercher, nous et tous les autres invités, pour réembarquer à bord.
Cap sur la Guadeloupe.

Hello Max,
Juste une petite précision à propos d'une discussion sur les radios mar-mar -je ne retrouve plus mon msg d'origine... Après avoir passé le 2è classe, il fallait, à l'époque, repasser pratiquement le m^me examen avec l'option "navigation" pour être titularisé.
Je ne me souviens plus trop de l'appellation et des conditions, mais c'était le début d'une certaine polyvalence pont/passerelle et comme cela ne m'intéressait pas plus que ça à l'époque et que mon début dans la Royale s'annonçait bien.... j'y suis resté !
Bien amicalement.

Tu as raison Max, les Saintes comportent, par rapport à l'archipel Antillais bien des spécificités,
Ce sont des marins, et ils ont des embarcations qui leur sont propres, "les Saintoises", ils ont également un couvre-chef, tressé, tout à fait particulier de forme arrondie.
La population est essentiellement d'origine européenne. Une autre anecdote proprement "marine", le passage de la Jeanne d'Arc qu'attendait la population. Pourquoi ? Eh bien, "l'on" dirait que profitant de toute cette jeunesse affamée, on espérant échapper ainsi à la consanguinité...
Le Fort Napoléon, et son jardin remarquable, qui fait partie d'une chaine de jardins, à laquelle appartient, par exemple le jardin de Pamplemousse. Celui de Terre des Hauts est principalement dévoué aux cactés et aux succulentes.
Je me rappelle précisément l'époque de mon séjour. Celui ci fut marqué par le bicentenaire de la Révolution Française, nous y étions donc le 14 juillet 1989. Pour l'occasion nous sommes allés sur la jetée, affublés de noeuds papillons confectionnés avec du ruban tricolore. A vrai dire, un peu de musique et puis c'est tout.
Notre retour a été maritime, et....sportif.
Une première navette pour rentrer sur Pointe à Pitre puis un bateau pour Fort de France, avec une escale à la Dominique.
Le bateau était originaire des fjords norvégiens, et, le passage du canal de la Dominique, dans une mer pour le moins agité a été, comme dirait les Anglos saxons "horrific". Au milieu de la coursive centrale, des bacs à fleurs (en plastique) formait un décor sympathique. Les hotesses faisaient leur travail et étaient très souriante. Assis avec nous une famille de métros, lui, Adj chef marsouin, sympas. 15 minutes après l'appareillage, la valse commençait. Les hotesses distribuaient force sac en papier, et, très vite les plantes vertes (en plastique) disparaissaient sous un monticule de sac diffusant une odeur gerbifiante. Les sucres mentholés étaient de peu d'effet. Curieusement, nos deux familles, celle du SM et celle de l'ADJ Chef, étaient très bien. Il faut préciser qu'aucune ouverture ne permettait d'arrivée d'air frais. C'est donc pas frais du tout que les passagers ont pu récupérer un tant soit peu à la Dominique.
Restait encore le deuxième passage entre la Martinique et la Dominique avant l'arrivée à Fort de France.
La grande roue, le grand huit et autres joyeusetés de Luna Park, c'est rien que pour les minets. Si tu veux valser vraiment , prend cette navette camarade !
A faire .
Bien amicalement
TUR2

Je suis passé deux fois aux Saintes avec la Jeanne d'Arc en 1967 et 1968. C'était encore un archipel sans tourisme de masse et pour nous, les vacances car nous allions camper, par rotation, sous les cocotiers avec visite des fonds sous-marins et décontraction totale sans uniforme.
La population était heureuse de voir arriver la Jeanne car c'était l'occasion de se faire soigner et nos médecins, infirmiers et dentiste avaient du pain sur la planche. D'autre part, nous participions aux diverses réparations nécessaires dans le village. Le soir, c'était concert et bal par les musiciens de la flotte et mon modeste orchestre amateur, sans oublier la traitrise de certains punch avec quelques gars bien allumés qui essayaient de rentrer à bord à pied bien que nous soyons mouillés au large. Heureusement une chaloupe était prévue pour les ramasser avant qu'il ne soit trop tard.
J'y suis retourné au début des années 2000, que de changements et par forcément en bien.

msg 381 / les Saintes en 1965
Illustration en images :

Photo Max Péron
Sur le pont de la Junon, il n'y a pas que des marins.
Des jeunes Saintois sont venus à la nage et on les a laissés monter sur le pont.
C'était leur façon de nous dire Bonjour. Juste après, ils plongeaient.
Deux sous-marins aux Saintes !! Pour eux, c'était l'attraction du moment.

Photo Max Péron
En 1965, des sous-mariniers de Lorient (Daphné) et de Toulon (Junon) se baignant aux Antilles : une image pas banale à l'époque.
Pour les Antilles, je ne sais pas mais pour les Etats-Unis, c'était la première fois depuis la seconde guerre mondiale.

Photo BSL Rhône
1965 le groupe Rhône/Junon/Daphné aux Saintes.
A droite, le LCPS du Rhône assure la rotation des permissionnaires.

Photo BSL Rhône
1965 Deux Saintoises et le groupe Rhône/Junon/Daphné.

Super MAX cela rappel de bons souvenir !!!!
Du coup je me suis remis le nez !!!! dans mes archives de la croisière de 1965

Spoiler:

Oui, les Saintes me rappellent également d'excellents souvenirs

Bonsoir à tous, j'ai embarqué en janvier 1969 sur la Croix du Sud puis l'Arcturus après un changement de bord à Dakar puisque nous étions à l'époque embarqué pour 2 ans, toutes ces images que vous publiez me rappelle effectivement ce qui me reste en mémoire, à cette époque et avec ces 400t nous pouvions accoster au quai, ce voyage se produissait en principe tout les 4 mois pour 3 à 4 jours sauf en cas de problème d'eau en effet à chaque voyage nous remplissions le peaks avant que nous avions toujours vide sauf dans ce cas pour transferer l'eau à la gendarmerie qui à l'époque se trouvais presque dans l'axe du quai et nous faision une diffusion d'un film ou deux pour la population suivant le nombre de jours que nous passions à quai, hélas je suis passez là-bas avant de quitter la Marine en 1991 avec le La Motte Piquet et tout cela avait bien changé..........

Je viens de relire les messages precedent et c'est vrai que les Saintes etaient particulières par rapport au reste des Antilles.
Mon plus beau souvenir lors de mon passage avec le Forbin en 1973 c'est la degustation du premier punch de ma vie en contemplant le coucher de soleil à la terrasse d'un bar-restaurant
C'est vrai que la population etait majoriterement dorigine europeenne, bretonne plus precisement ça nous changeait de quelques desagrements que nous avions eu sur l'ile d'en face.
En voyant quelques reportages geographiques que je ne rate jamais je me suis aperçu effectivement que ça a beaucoup changé et j'emploierai un terme courant de nos jours, c'est devenu "bobo" !

c'est ça, "bobo" et de mauvais goût, la rue principal qui est perpendiculaire au quai était autrefois bordée de petites maisons d'habitations avec un petit bar typique des Antilles de l'époque de temps en temps....aujourd'hui elles sont toujours là mais les rez de chaussée se sont transformé en petites boutiques qui vendent la même chose que la Guadeloupe, heureusement nous y trouvons toujours de la crème de Sapote, avant dégusté au verre dans ces petits bars avec beaucoup de glaçons et maintenant vendue à la bouteille ramener en souvenir. mais bon on ne peut pas être satisfait des changements intervenus en France et oublier que le monde change partout, c'était la belle époque pour nous à ce moment de notre vie.

Les Saintes et les autres îles des Antilles

Dans les années 60-70, on disait qu'il y avait 365 îles en Polynésie française. Aux Antilles, il n'y a sans doute pas 365 îles mais elles sont beaucoup plus grandes et surtout très variées : Antilles françaises, anglaises, hollandaises, américaines ou anciennement espagnoles. Et tout ça dans un espace maritime restreint.
En 62-64 avec l' Altaïr, le Canopus et la Croix du Sud (subsistances) puis en 65 avec la Rhône, j'ai visité nombre d'entre elles.

Photo Max Péron
A Trinidad en 1964 avec l' Altaïr
Je suis à droite avec Marcel Aquaviva, le bout de bois de l'Altaïr.
Depuis le 1er avril, je suis QM1 mais je ne les sais pas encore.
Ce sont mes copains de FUF qui vont me l'apprendre par radio en morse (ce n'est pas du tout réglementaire !).

Photo Max Péron
"A Trinidad tout là-bas aux Antilles" (ça ne vous rappelle rien ?) en 1964, avec deux copains de l'Altaïr, nous avons sympathisé avec une famille de pêcheurs. Ils vont nous inviter chez eux et nous allons passer toute la journée en leur compagnie
Je suis le 3ème à gauche, collé-serré avec une charmante jeune femme.

Retour aux Saintes en 1965 avec le Rhône :

Photo BSL Rhône
En 65 aux Saintes, on était encore très loin du tourisme de masse.

Photo BSL Rhône
Jeunes Saintois venant voir le groupe Rhône/Junon/Daphné au mouillage.

Beaucoup de temps s'est passé depuis ma dernière visite

Les Saintes, est l'escale qui m'a laissé les meilleurs souvenirs, l'accueil des iliens, des gendarmes et les paysages

J'ai longtemps hésiter, mes diapos sont très mal scannées

Mais pourquoi pas vous en profiter tout de même ... je crois que malheureusement peux de personne se reconnaitrons, à moins quelles se manifestent aujourd'hui.

Spoiler:

Le lendemain nous irons nous balader au Mont du Chameau

Et oui les amis , les Saintes dans ces années, c'était le paradis ! Tout comme Bora-Bora avant TRIGANO !!!!!!!!!!!!
Que de magnifiques souvenirs que personne ne pourra contredire.
Jacques l'A, pourquoi étiez-vous en civil ? Sur le Casa on sortait en uniforme.
Je me souviens aussi aux Saintes d'avoir vu des iguanes énormes s'approcher de nous.
Bon vent.

Bonjour, Jacques.
Merci pour ces belles photos, qui me rappellent tant de bons souvenirs.
Les Saintes, c'était en 1986.
Je ne sais pas ce qu'est devenue cette île ; mais, alors, c'était, encore, le paradis sur terre.
Amitiés.
Xavier