msg 202 / A noter sur la photo du Suffren : le bâtiment ne porte aucun numéro de coque.

Salut Le Paulois,
Effectivement, dans le domaine des transmissions embarquées, le Suffren était très en avance sur son temps, par rapport à TOUS les autres bâtiments de la Marine nationale.
Le cipal radio, certifié électronicien, s'appelait Pouliquen. Après plusieurs mois de cours chez Collins aux USA, il avait embarqué sur des bâtiments de l' US Navy pour être au plus près de la réalité.
Nous avions trois officiers Trans. L' OE1 trans 2 avait également effectué ce cours aux USA mais il est mort d'une crise cardiaque au lendemain d'un réveillon sans doute trop bien fêté. C'est l' OE1 Tisserand qui l'a remplacé.
Au premier semestre 1966, un cours fut organisé à la Majorité Générale de Lorient. Instructeur : MP Pouliquen, évidemment. Participants : les trois officiers Trans du Suffren, les SM radio Toubeix et Aimé, ma pomme + des officiers et officiers-mariniers radio de la Marine allemande. Les cours étaient en anglais. J'étais le seul pompon rouge !!
N'empêche, comme les autres, j'ai réussi l'examen final, sans problème.
Le refroidissement de ce matériel était assuré par un système de circulation d'eau à 16°.
Après le Suffren, Pouliquen a quitté la Marine. Si j'ai bonne mémoire, il a été embauché comme ingénieur maison au centre d'essais en vol de Brétigny.

Vous, les techniciens de la Nef Trans DCAN, c'est en 1966, à bord du Suffren, que je vous ai tous connus. Des années plus tard, lorsque j'étais, à deux reprises, major / chef du Contrôle TER Lorient - dans un bâtiment de la DCAN Electronique - Jo Bescond (radio) et Guillevic (trafi) disaient souvent en parlant de moi :
Max, je l'ai connu avec le pompon rouge !
Guillevic a fêté son départ en retraite de la DCAN Lorient à la Maison du Peuple, à Lanester, la ville rouge, communiste depuis XX années. Nous n'étions que deux marins à être invités. Guillevic a salué notre présence et tout le monde nous a applaudis. Un moment très fort que je n'oublierai jamais.

Salut facilelavie,
Suffren et NTDS, Suffren et SENIT : Les deux sont in-dis-so-cia-bles !!
Pour moi, NTDS et SENIT signifient la même chose.
NTDS = Naval Tactical Data System
SENIT = Système d' Echange Naval d' Informations Tactiques
En 66, à Lorient, le cours - ou stage - s'appelait NTDS because il se déroulait entièrement en anglais.
En 71, à la sortie du BS radio, j'ai choisi le Duquesne et on m'a obligé à (re)faire ce cours que j'avais pourtant déjà fait, avant tout le monde. On l'appelait alors le stage SENIT. C'était la même chose, en français.

FLE SUFFREN 65-68
Je confirme : excellente ambiance au sein du service Trans. Néanmoins, le Suffren, ce n'est pas mon meilleur souvenir.
Un bon souvenir quand même, la croisière d'endurance :

Décembre 1967 aux Canaries. Un âne (ma pomme) sur un mulet. Avec deux ou trois autres gars du bord, nous avions fait une course de mulets. Les propriétaires n'avaient pas trop apprécié.

FLE Suffren 1965 - 1968


Photo FLE Suffren / 4 février 1967, prise de commandement de Philippe de Gaulle à Lorient. Quelque chose me chiffonne sur cette photo. Autant que je m'en souvienne, Philippe de Gaulle était Compagnon de la Libération. Je suis presque certain d'avoir vu cet insigne sur sa poitrine, une croix de Lorraine rouge dans un losange bleu. Pour cette cérémonie ô combien importante pour un officier de Marine, il ne la porte pas. Pourquoi ?

Quand les postes de télévision sont arrivés à bord, mon patron radio, le MP Pouliquen, m'a demandé d'aller installer la télé chez le pacha. Après un coup de fil du chef de service, je frappe à la porte. Entrez. Je me présente et lui explique le but de ma visite. Mon boulot n'était pas bien compliqué : installer la télé et surtout la fixer solidement, faire les branchements, régler les chaînes, éventuellement reprendre quelques réglages et rendre compte au pacha que sa télé était opérationnelle.

C'est lui qui engagea la conversation, pas moi. Je ne me serais jamais permis ! Des banalités du genre : Il y a longtemps que vous êtes à bord ? Vous vous plaisez à bord du Suffren ? etc
Je n'ai même pas osé lui répondre que je n'avais pas du tout apprécié que le Suffren fasse annuler ma désignation pour Mers-el-Kébir pour me garder à bord lorsque j'ai été promu au grade de SM l'année précédente.

Par contre, dans la conversation, j'ai réussi à lui annoncer que j'allais bientôt me marier. Aussitôt, il m'a adressé ses félicitations. C'est peu de chose mais cela m'a fait très plaisir. J'étais content. C'était quand même le fils du général de Gaulle, le fils du président de la République !!


Photo Max Péron / 1967 En mer, photo gag devant la vedette du commandant. "Jeune vieux loup de mer scrutant l'horizon".
Défense de rire. Vous avez vu mes jumelles ? Vous les avez bien regardées ? Ce ne sont pas des ZEISS ni des NIKON mais des ANCRE Export Beer, deux bouteilles de bière !

A cette époque, la réglementation concernant la distribution de bière était très étonnante : chaque début de mois, chaque second-maître recevait sa ration réglementaire de bières pour tout le mois, environ une caisse. Aussitôt après, on s'empressait d'aller la ranger soigneusement dans le bas de notre caisson. Je n'ai connu ça nulle part ailleurs.

Photo Max Péron / début 1966 à quai à Lorient. C'est dimanche. Après le poste de lavage, tout le personnel présent à bord doit se mettre en tenue de sortie, qu'il soit de service ou non, image de marque oblige. Sans doute à cause des invités, chez les OM, les OMS et au carré officiers.
Avec mon collègue "Gibus" (Gibrat, QM maistrancier radio), nous faisons quelques photos à la passerelle et sur le pont. Là, je suis aux jumelles périscopiques tribord. Il y avait les mêmes à bâbord. Deux grossissements possibles, nombreux filtres, orientables sur 360°, etc. Bien au chaud et bien au sec, pour observer discrètement tout ce qui se passe à l'extérieur, c'est l'idéal.

Photo Max Péron / Le bachi que je porte sur la photo précédente, je l'ai toujours, je l'ai retrouvé chez mes parents à Saint-Nazaire. J'avais fait cette photo il y a quelques mois à l'occasion d'une discussion sur la lotion de Foucaud, certains d'entre nous se demandant si elle existait toujours. La réponse est là.