par Timonier Belladone Dim 22 Mar 2009 - 18:47
de Timonier Belladone
en particulier pour TRAGIN
C'est vrai que sur la passerelle supérieure des dragueurs, notamment pendant les quarts de nuit, on se sentait les rois du monde. Des raisons à ça : Déjà l'endroit. La passerelle supérieure était assez exigüe, mais il y avait quand même un abri à cartes juste sur l'avant, avec une toute petite loupiotte. Se souvenir qu'en Indo on naviguait tous feux éteints. Cette passerelle était seulement couverte d'une toile. Une mitrailleuse 12,7m/m de chaque côté, qu'on appelait sur l'Aubépine "les projecteurs du Commandant" car c'est comme ça souvent qu'il rappelait la compagnie de débarquement à bord. Le compas de navigation au milieu et juste derrière la passerelle, en contrebas, le local radar. En général, la nuit, on était deux, le Chef de Quart et le matelot ou Q/M Timonier. D'où l'impression d'isolement pour peu que le Chef de Quart aille regarder l'écran radar, comme cela arrivait souvent. Pisser, ça non, je ne crois pas... Ca c'était le quart en mer, avec parfois ces superbes pluies d'étoiles, vers début Août, quand la terre entre dans les Perséides (météorites). Ou encore ces orages d'éclairs au moment de la mousson. En navigation sur le Mékong on triplait la veille, un homme supplémentaire de chaque côté.
Les quarts de nuit en mer de Chine, un vrai bonheur !
Rappelez vous "les Travailleurs" de E. VERHAEREN :
...Et vous marins, qui partez sur la mer
Avec un simple chant, la nuit sous les étoiles
Tandis que gonflent aux vents atlantiques les voiles
Et que vibrent les mâts et les cordages clairs...
C'est beau non !
Salut les Tim et tous les veilleurs de passerelle.
Yves