Merci pour ces photos Jobic.

Bonjour, ce matin elle est toujours à Brest

Adieu Loire
Photos G Bosch

Pour ceux d'entre vous qui ont servi ce bâtiment ça doit faire quelque chose de le voir transformé en bateau fantôme mené vers l'abattoir la remorque au cou

Oui Marsouin même si j'ai participé aux opérations de désarmement, mort lente du navire

Ce fut mon premier embarquement.
De bien tristes images en effet.

Oui Jobic... c'est désarmant...

Surement un pincement au coeur pour ceux qui ont navigués dessus......

Peltier
On voit que tu n'es pas "chéqua", revise ta "giografie": lr Rhone ne part pas de Lorient, mais du lac Leman....
Bon je suis déja parti..... :

Effectivement Peltier, mais ce condamné conserve encore la mâture et d'autres superstructures qui de loin lui rendent une silhouette moins "décarcassée" que celle de la triste Loire...

Bien vu Nenesse

Nostalgie, nostalgie,
Mon premier et seul embarquement de juin 67 à janvier 70 croisière d'endurance Funchall, Dublin et Hambourg Le BSL Loire etait basé à Lorient, tout beau, tout pimpant d'un gris immaculé...
Quel crève coeur que ces images d'un voyage sans retour ...

dernier article d'Ouest France

quelque chose m'échappe " le bâtiment a effectué 11000 appontages "
Si quelqu'un pouvait donner la signification de ces appontages ?

Plateforme privilégiée pour Lanveoc et ses pilotes en formation marine. C'était la plus petite de la marine

merci pour l'info Jobic. Je n'avais pas regardé correctement le bateau Loire; la plate forme m'apparaît bien petite pour qu'un hélico se pose.
Chapeau bas aux pilotes, parce qu'il faut le faire.

Déconstruction en cours; site ship spotting photos b1mrc

Triste image de ma première affectation (69/71), mais c'est la roue qui tourne.
Merci Jobic pour l'info.

Bonjour,

Au regard des derniers commentaires, je constate que cette bonne vieille Loire rencontre toujours un intérêt certain. Je remarque également que Jobic contribue grandement à faire perdurer le souvenir de ce fier navire.

Pour ma part, j'y ai passé les six meilleures années de ma carrière: 2002-2004 et 2005-2009. J'ai eu ce crève-coeur de la désarmer.

Alors, comme je le fais sur une autre plateforme, je vous propose de vous livrer mon vécu, mes souvenirs teintés d'anecdotes.
Pour commencer par me commencement, mon 1er embarquement sur la Loire:


Lorsque j'ai franchi la première fois la coupée, c'était au mois d'octobre 2002, je sortais du BS, et la Loire était au bassin n°2 à Pontaniou. Je ne sais plus pour quelle raison, mais j'ai embarqué après les couleurs. La Loire était en période d'entretien, la voilerie se déplaçait de leur réduit sous la plage AV vers les fonds, deux ponts sous la chaud'. À la place le local poubelles était créé et le premier compacteur à déchets arrivait ; en 2002 ! Il faut dire que lors de la précédente mission les déchets s'accumulaient pont milieu, pas terrib'!

Le pont milieu était en peinture, la gris-pont avec anti-dérapant qu'étalaient trois SM, visiblement d'une certaine ancienneté, emmenés par un patron plus petit que ses adjoints, mais qui gueulait sur tout ce qui bougeait et surtout sur ceux qui risquaient de mettre en péril son oeuvre, car le pont milieu était à lui, il s'appelait Cheche. Ses acolytes étaient Rémi, Charlot, et Mad'. J'ai vite constaté que le dénominateur commun, en tous cas chez les OM, c'était des MT et SM anciens. Charlot qui, quelques mois plus tard, glissera sur une plaque de verglas à Djibout' un soir de mai mal éclairé par une nuit sans lune ; mais ça, c'est une autre histoire...

À ce moment-là, je rencontre un copain de BAT, Mimile, qui me dit "viens, je vais te présenter le chef d'atelier, tu es affecté chez nous" et Mimile rajoute "il est un peu spécial, mais il est sympa." C'est à ce moment-là que j'ai rencontré Aldo... Il n'a pas répondu à mon "bonjour", il m'a dit "Ahais, on n'est pas du même monde, moi, je suis un marin des ports, j'ai plus d'avenir, ils veulent nous enterrer, j'avance par port et je suis bloqué, je serai PM toute ma vie !" Je ne sais trop que répondre, je lui dis "il vaut mieux que je reste en T22 toute la journée pour mes mouvements ?" Aldo me lance : "c'est toi qui vois, c'est ton profil de carrière... Moi la mienne... (le disque redémarre.). Mimile me fait faire le tour des ateliers et me dit "vas te changer, on pas sur une frégate !" Expression que j'entendrai souvent...

Nous allions partir quand un MP arrive à l'atelier, la clope au bec et entouré d'un nuage de fumée qui s'accroche à son visage, tourbillonnant de la nuque au front, ce qui rend difficile l'identification faciale. Pascal, est le chef du bureau Ordo', et en cet instant, il est porteur d'un message de la plus haute importance à destination d'Aldo (ils sont tous les deux très potes.) : "Le Chef veut te voir..."

Aldo aura cette phrase terrible qui s'est durablement incrustée dans le marbre de l'atelier moteur et surtout dans les tôles des ateliers : "Chié, zut !" Répétée autant de fois que nécessaire en fonction de la situation.

Tu as bonne mémoire Gillou; ça c'est du live.

Bonsoir,
Épisode n°2.

Avant d'embarquer sur la Loire, au BS, les copains m’avaient dit, après le choix des affectations « Tu vas voir, La Loire ? C’est la reine des quais ! Des aussières en béton! » Cette maxime s’est en partie vérifiée.

Le jour de mon embarquement, le premier contact avec mon nouveau chef d’atelier réalisé, en contournant le nuage de fumée de Pascal qui s’était engouffré dans l’atelier injection où, tout en finissant sa clope, il essayait de répondre aux questions d’Aldo au sujet de la requête du Chef, Mimile me faisait faire la visite des ateliers.

Je ne le savais pas à cet instant, mais je m’apprêtais à faire la connaissance de camarades, parfois atypiques, mais tous foncièrement sympas, et j’allais bientôt intégrer une petite équipe avec laquelle on allait se payer de bonnes tranches de rire.
Première porte à gauche avant de monter l’échappée: l’atelier froid/hydraulique où officiaient Dom et Chomic. Chomic était encore QM1, mais riche d’une jeune carrière faite d'affectations qui auraient fait rêver plus d’un. Ensuite, vint le tour (sans jeu de mots) de l’atelier MKG, un pont en dessous où, bien évidemment tout le monde me regarde, je suis finalement resté en T22. Le chef d’atelier, c’était Manu. Il avait embarqué un peu avant moi, un gars très sympa et d’un calme olympien, un spécialiste de l’usinage. Pas loin, devait se trouver Choco avec sa tasse de café, Loïc s’occupait d’une pompe ou d’une vanne sur un établi, lorsque nous avons franchi la frontière invisible ouvrant sur l’Atel’Elec’. Là, je rencontrai le chef d’atelier, Gégé, et son adjoint Tophe. Juste derrière, Greg était occupé sur la bobineuse. Ces deux derniers étaient également des membres assidus de l’équipe d’escales.
Nous sommes remontés vers la chaud’ où, je retrouvai Juju, un autre copain de BAT, et surtout je faisais la connaissance de Phil’, un autre membre de la fine équipe. Dès cet instant, nous avons croisé quelques « figures » du bord, en la personne de Papy, le chef d’atelier chaudronnerie, indissociable de Denis, le « Près’ » du carré OM. Un dernier atelier : les « bouts d’bois » où nous avons échangé très cordialement avec Pascal et le courant est de suite passé : un type en Or. Peut-être que peu le savaient à l’époque, son côté profondément humain expliquait certainement son dévouement, dans le civil, pour la cause des enfants en difficultés.

Poursuivant vers l’avant, j’en profitais pour cocher quelques cases sur ma feuille de mouvement qu’au BSC, Marco l’adjoint du Bidel, m’avait donné. Dans cette coursive trop étroite, où l’on comprend vite que les ingénieurs de la DCAN Lorient au début des années 60’ n’ont jamais dû mettre les pieds à bord, sinon ils auraient vite vu que les coursives n’étaient pas assez large, je croise un PM qui me parle, mais je ne comprends pas un mot de ce qu’il me dit. Étant moi-même Brestois, j’ai tendance à parler vite, mais là… ! Un matelot passe à proximité avec un gobelet plastique de café, aussitôt le PM lui lance : « Tu veux une madeleine pour aller avec ton café ? » Et il relance : « Comment est une bonne aussière ?... Raide avec un peu de mou ! » Je venais de faire la connaissance de Marcel, de l’île de Batz, adjoint du Bosco, responsable du détail, et surtout au calendrier aménagé : Marcel gardait ses perms, cumulait ses jours de service, pour être libre quand la saison de pêche débutait à l’île de Batz ; une autre époque...
Nous avons ensuite pris la direction du pont milieu où résonnait une voix rauque, grave et à la fois voilée. Devant moi, se tenait un « Yéti » aux grandes bacchantes avec des paluches comme mes cuisses. C’était Jakez, dit « le Gradé ». Une carrière pour le moins particulière. Enfin, nous sommes descendus vers la coursive du bureau Ordo’ où une voix à l’accent de la côte des légendes faisait vibrer les quatre mètres carrés de l’ex-Bureau Matières: Krouz’ s’indignait, une fois de plus, que les BET (Bons d’Emplois aux Travaux) n’étaient qu’à moitié remplis. Encore un membre de l’équipe de rigolade.

J'en oublie certainement...
J’en ai assez écrit pour ce soir, je raconterai la prochaine fois ma première escale avec la Loire à Cardiff pour la Saint-Patrick… Ce qui est racontable, évidemment. Je ne dirai pas, par exemple, que Phil’ s’était fait virer du pub parce qu’il se servait des pintes lui-même, croyant que personne ne le verrait...

Voilà des récits de souvenirs de marins comme on aime à les lire 
Merci Gillou 

Merci pour se récit, et on va attendre la suite avec impatience.