Mardi, la Jeanne d'Arc bouclera sa 44e campagne.
Elle est accompagnée de la frégate Georges Leygues avec laquelle elle constitue le Groupe école d'application des officiers de marine.
Elle rentre de cinq mois de voyage vers l'Asie, avec 21 000 milles (39 000 km) au compteur et quelques personnalités embarquées à la dernière escale de Lisbonne.

Parmi celles-ci, Jean-François Tallec, secrétaire général de la mer, Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper et Léon (ancien officier de marine), Damien Cazé, directeur des Affaires maritimes.
Hier, devait embarquer en route le chef d'État-major de la Marine, Pierre-François Forissier.

Pour les élèves, qui sont devenus des officiers à part entière (une quinzaine sont même chef de quart en titre à bord et tous connaissent leurs affectations), les conférences et les exercices continuent.

De cette 44e campagne, on retiendra quelques escales remarquables.
À Abu Dhabi notamment, la Marine est particulièrement fière d'avoir joué son rôle d'ambassadrice, avec toujours une double casquette.
Militaire, pour marquer l'ouverture d'une base française.
Casquette civile aussi pour faciliter les contacts, avant d'éventuels contrats dans l'industrie nucléaire.
Les mêmes enjeux étaient attendus en Lybie, mais cette escale a été annulée au dernier moment.

Adieu Suez et La Réunion.

Plus tôt, la Jeanne s'était rendue à Jakarta, où les militaires ont reçu « un accueil très très fort », selon le commissaire Xavier Prache, joint à bord.
C'était la première fois qu'elle retournait en Indonésie après avoir donné un sérieux coup de main au lendemain du tsunami de décembre 2004.

Puis la Jeanne et le Georges Leygues avaient secouru les 31 marins du Sibley, un navire de pêche en perdition, au large de la Somalie.
Ils avaient aussi participé à l'opération Atalanta de lutte contre la piraterie dans le golfe d'Aden.
Pour mémoire, l'année dernière, le groupe école s'était trouvé au cœur du dispositif de libération des 30 otages du voilier de croisière Le Ponant.

La Jeanne a fait ses adieux à la Réunion, une île dans laquelle le porte-hélicoptères s'est rendu une bonne dizaine de fois pendant sa carrière.
C'était enfin son dernier passage dans le canal de Suez.
A priori, elle ne devrait pas retourner dans l'océan Indien pour sa 45e et dernière campagne l'an prochain.
Mais plutôt du côté des Antilles et de l'Amérique du sud.

Mardi matin, la Jeanne et le Georges Leygues devraient pointer leurs étraves à 9 h 30 au quai de Lanninon, dans la base navale, dans l'intimité.
Seules les familles accréditées pourront profiter du spectacle.
Les autres se contenteront des photos de baisers dans la presse.
La Jeanne reste brestoise, mais il est loin le temps du croiseur Jeanne d'Arc, son prédécesseur, qui entrait en Penfeld, en musique, et avec ses marins proprement alignés sur la piste d'envol, entre des quais bondés de curieux.

Sébastien PANOU.
Ouest-France