Depuis début octobre, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) de la flottille 21F est déployé sur la base aérienne projetée de Niamey. Il s’agit de son deuxième déploiement en 2018, dans le cadre de l’opération Barkhane.

Régulièrement engagé au profit de l’opération Barkhane dans la Bande Sahélo Saharienne (BSS), l’ATL2 permet de compléter les capacités « intelligence, surveillance and reconnaissance » (ISR) en permanence mises en œuvre par l’armée de l’air sur le théâtre. Il participe ainsi à cette action conjuguée des moyens aériens destinée à fournir une capacité d’appréciation autonome de la situation sur un territoire désertique aussi vaste que l’Europe. Missions de reconnaissance, de surveillance, voire d’appui et de désignation d’objectifs sont autant d’actions qui sont menées de concert par les experts des deux armées.

Véritable poste de commandement volant, l’ATL2 s’appuie sur un équipage d’ordinaire constitué d’une quinzaine de marins de différentes spécialités. Dans ce vaste territoire à cheval sur 5 pays (Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), l’ATL2 offre à l’opération Barkhane une capacité de communication aussi bien avec les troupes au sol, que les structures de commandement et de conduite dont le PCIAT (Poste de commandement interarmées sur le théâtre) situé à N’Djaména.

Cet aéronef, initialement conçu pour les missions de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine, possède également des capacités éprouvées dans le domaine aéroterrestre, en particulier au-dessus d’étendues désertiques. Ce mastodonte volant de plus de 40 tonnes est doté d’un très grand rayon d’action et d’une longue endurance lui permettant d’opérer jusqu’à 14h00 : un avantage indéniable pour « durer » et offrir une permanence sur zone. Il dispose en outre d’importants moyens de détection permettant de collecter du renseignement de jour comme de nuit grâce à ses multiples capteurs, dont l’imagerie infrarouge. La polyvalence de cet avion de patrouille maritime lui permet également de conduire des missions de reconnaissance armée en coordination avec les avions de chasse. Il dispose aussi d’une capacité offensive de bombardement par tir autonome d’armement guidé laser.

Le capitaine de corvette Fabrice, chef du détachement ATL2 à Niamey explique la plus-value de ce déploiement au profit de l’opération Barkhane : « Les équipages des flottilles 21F et 23F de patrouille maritime ont acquis depuis des années une expérience riche des théâtres Lybiens, Irakiens et de la bande subsaharienne. Le déploiement d’un aéronef du type de l’ATL2 permet au commandant de l’opération Barkhane de disposer d’un moyen de recherche de renseignement, de report en temps réel et de capacités offensives possédant une grande autonomie. L’équipage actuellement déployé a réalisé de nombreuses missions et bénéficie d’une grande expérience opérationnelle acquise pendant les trois dernières années ».

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.