L'isolement de "La Confiance" dans le Pacifique sud alors que le "Francis Garnier" était immobilisé en 1959 à Diégo Suarez pour un grand carénage, faisait de ce bateau -en cas de besoin- l'unique moyen d'intervention relativement rapide dans les archipels éloignés.
C'est pourquoi son corps de débarquement a été surdimensionné pour un navire de cette taille, armé comme sans doute aucun autre et soumis à un entraînement permanent.
Quatre vingt dix des cent trente hommes qui servaient à son bord ont reçu comme des fantassins de l'armée de terre une arme individuelle avec laquelle ils participaient à tous les exercices, toujours la même qu'ils utilisaient au pas de tir et qu'ils démontaient puis remontaient inlassablement, y compris les yeux bandés.
Le treillis, le "battle dress" selon le vocabulaire de l'époque, les guêtres, le ceinturon, les "Pataugas", étaient inscrits à l'inventaire du sac et à présenter lors des inspections.
Sous la houlette du commandant en second, un fusilier marin enthousiaste, et de l'officier saco non moins passionné qui devait plus tard commander en Algérie le commando de Penfentenyo, l'entraînement était permanent: marches, tirs et crapahuts divers.
Je me souviens par exemple de l'escalade du mont Tapioi, à Raîatea, par sa face la plus abrupte.
J'ai découvert là les joies de la varappe.
A Sydney, exercices intenses dans le camp de la "Royal Australian Infantry".
Ils se terminaient par une descente des vertigineuses falaises qui marquent l'entrée de la célèbre baie.
C'était d'autant plus impressionnant que la corde qui freinait cette descente était placée de telle manière que nous sautions littéralement face au vide !...
Je conserve encore l'insigne des commandos australiens qui m'a été remis à cette occasion.
Quelques photos du corps de débarquement de "La Confiance".
A Sydney, un élément du corps DEB au départ pour l'entraînement avec les commandos australiens.

Photo souvenir à Raïatea, au sommet du mont Tapioi après une escalade acrobatique.

L'une des sections, rassemblée sur le quai d'Uturoa (Iles sous le Vent).

Défilé à Port Vila (Vanuatu, ex Nouvelles Hébrides).
En tête, l'EV Kessler, officier fusilier.

"La Confiance" en rade de Papeete.
L'îlot de Motu Uta a disparu, noyé dans le béton des installations portuaires.

Arriver à Tahiti était toujours une fête.
Accostage ici à Fare Ute, au quai des pétroles pour reconstituer le plein des soutes.
